Sixième Grain
Chapitre plus important qu'il n'y paraît :)
C'est à dire que la manière dont c'est écrit laisse comprendre des choses à propos du Taekook c:
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Ses yeux s'ouvrirent lentement sur le plafond d'un blanc douteux de leur chambre. Il les referma, espérant l'espace de quelques seconde se rendormir en toute sérénité. Mais il les rouvrit en soupirant ; il n'allait pas réussir à se replonger dans ses rêves.
Devant lui, le dos de Jungkook. Au vu de l'immobilité de ce dernier, il en conclut qu'il dormait profondément.
À quelle heure était-il rentré ? Où était-il hier soir ?
Non. Il ne devait pas y penser.
Et Taehyung, respirant moins fort sans s'en rendre compte pour ne pas le réveiller, vint caresser d'une main tremblante les cheveux soyeux de son petit-ami. Détendu par la respiration lente et régulière de ce dernier qui résonnait dans la pièce, il vida peu à peu son esprit. Il le vida de tout doute, de toute peur. Il effaça, en quelques inspirations, chaque pensée négative qui lui rongeait l'esprit, et les remplaça par du vide. Du vide à l'odeur masculine de Jungkook.
Jungkook l'aimait. Jungkook serait à ses côtés. Il lui faisait confiance.
Il en avait pourtant mit, du temps. À réprimer sa jalousie maladive, à comprendre que le brunet n'était pas qu'à lui. Et il ne regrettait pas, il était tellement plus heureux et serein maintenant. C'était un jeune homme d'une vingtaine d'années tout à fait banal, épanoui, bien dans sa peau. Et il ne remercierait jamais assez Jungkook pour ça : parce que si il ne l'avait pas tant aidé, où en serait-il ? Serait-il perdu ? Perdu au fin fond de l'univers ?
Jungkook était plus jeune, et, à l'époque du moins, plus petit. Mais il l'avait épaulé, avait souri pour deux, avait positivé quand le monde lui même semblait déprimer. Quand Taehyung regardait la pluie qui frappait avec une rage mélancolique à la fenêtre ; quand une chanson aux paroles trop vraies teintaient son espoir d'une noirceur trop toxique ; quand quelqu'un regardait de travers leurs mains enlacées ; quand il avait l'impression que le nuage d'ondes négatives qui le suivait de son ombre malsaine ne le quitterait jamais ; quand il allait mal, qu'il avait peur, quand il pleurait, quand il hurlait ; il avait fini par apprendre que ces moments là avaient une fin. Une fin ou son copain parsemait son visage de baisers, une fin ou ses doigts malhabiles caressaient son corps mal-aimé.
Alors le châtain, parce qu'il était tellement bien épaulé, et tellement submergé de sourires, avait fini par croire en ses mots. Croire qu'ils pouvaient changer le monde, où juste le leur au moins. Croire que l'espoir n'était pas juste un mot idiot, et croire que le bonheur lui était accessible. Il était devenu heureux. Il avait appris à se détacher des choses qui lui faisaient mal, il avait appris à ne plus se morfondre sur son sort.
Enfin, Taehyung avait appris à vivre.
Et sans Jungkook, il serait probablement encore entrain de vivre malheureux et détruit : ou peut-être même ne vivrait-il plus du tout.
À peine réveillé, et pourtant fatigué, le jeune homme s'assit lentement sur son lit. La vision un peu floue, troublée par le sommeil, et l'envie de se recoucher lui alourdissant le corps,
Il se força pourtant à se lever du lit, ignorant les frissons qui le parcoururent lorsque, après quelques minutes à attendre sous sa couette, il affronta le froid qui traversait la chambre. Brr... Il haïssait ce moment. Le pire de la journée, peut-être, dans son existence tranquille. Et même s'il retournait sous la couverture plus tard, il n'y avait plus ce même effet de petit nid chaud et douillet...
Après avoir pris une bonne douche revigorante, il s'installa sur leur petit canapé gris, une tasse de thé bien chaude posée devant lui sur la petite table du salon, et la radio sur l'étagère l'informant sur la météo. Il resta quelques minutes à se relaxer, en sirotant sa tasse, bercé par la voix féminine qui commentait un quelconque match de foot. Il aimait bien profiter du calme, du matin qui lentement étendait son emprise sur le monde.
Aux alentours de dix heure, il entendit le bruit familier de la douche. Un petit sourire s'étala sur ses lèvres ; il se leva, lava sa tasse, et prit le temps de préparer le petit déjeuner.
Du poisson en soupe, des germes de soja revenues à feu vif dans de l'huile de sésame et du piment, deux petits bols de riz. Et, détonnant au milieu des plats coréen, une briquette de lait à la banane : l'autre habitant de cet appartement, malgré son apparence mature, restait au fond, comme tant d'autres, un enfant.
Jungkook fit son apparition dans la petite cuisine au moment même ou Taehyung s'apprêtait à tout déposer sur la minuscule table de leur balcon. Ils s'embrassèrent chastement, puis prirent place sur les chaises en métal un peu tordues, mais tout de même confortables. Ils savourèrent, tout en dégustant leurs plats, la vue sur les immeubles baignés de soleil : Séoul s'éveillait. Enfin, la ville ne dormait jamais vraiment. Et il était plaisant d'y vivre : elle avait comme une âme, quelque chose de spécial, de familier, de rassurant.
- Bien dormi ?
Taehyung, sorti de sa contemplation, sourit et se mit à observer le visage de son amant. Son regard se perdit sur ses lèvres au rose délicat, similaire à la couleur de la fleur du même nom. Et il hocha la tête avant de reprendre un peu de poisson.
Jungkook était toujours si attentif et doux...
Ils finirent leur repas dans un silence paisible, et le plus vieux se fit un café qu'il ramena ensuite sur le balcon. Et, dans son dos, la fameuse lettre de la veille.
- Jungkookie ?
- Oui ?
- Je... j'ai quelque chose à te dire.
- Une bonne ou une mauvaise nouvelle ?
- Une très bonne !!!
Et il plaqua la lettre sur la table. Le brun l'ouvrit, les yeux écarquillés, sous le léger rire de Tae.
Mais l'expression du plus jeune s'assombrit alors qu'il lisait. Ses mains se crispèrent sur la feuille ; les larmes lui vinrent aux yeux.
- K-kook ?
- Bordel Taehyung !
- Qu'est ce qu'il y a ? Tu n'es pas content pour moi ?
Et le futur mannequin, au bord des larmes, vit son compagnon se lever et remettre sa chaise en place d'un coup sec.
- À Rome ! À Rome putain ! Bordel Hyung, je compte si peu pour toi? Tu comptes me laisser derrière ? Et tu veux que je me réjouisse pour toi ?
Il faisait des grands mouvements de bras, il hurlait presque. Son visage rouge, ses yeux pleins de larmes, tout montrait qu'il était sur le point de craquer.
Mais pourquoi allait il si loin ? Taehyung ne comprenait plus... Il ne faisait que réaliser son rêve.
- Putain Jungkook ça fait des années que tu m'encourage à avoir un rêve, à poursuivre mes objectifs ! J'y arrive enfin et tu t'en fous, tu reste bloqué sur des détails !!! T'es juste un connard égoïste !
Il regretta ses mots aussitôt qu'ils eurent passés la barrière de ses lèvres : mais lorsqu'il vit le visage de son brunet se figer, se décomposer en une mine déçue et vidée, il sut que c'était trop tard pour revenir sur ses mots.
Enfin... après tout, il avait raison, non ?
- Et en plus de ça, tu me traite d'égoiste?
Il lâcha un petit rire. Mais ce rire là était vide de joie, il était empreint de regrets qui semblaient sauter à la gorge.
- J'en peux plus, Tae.
Et, après avoir passé une main lasse dans sa chevelure encore humide, il disparut à l'intérieur.
Le châtain ne bougea pas.
Il entendit des bruits de froissement, de portes. Et le grincement familier de la porte d'entrée résonna dans l'appartement. Puis, plus un bruit. Un silence instable régnait dans l'habitat, et lui restait là, le cul vissé sur cette putain de chaise.
Il se leva, lentement. Il commença à pleuvoir, comme si le monde se foutait de sa gueule. Et il renversa son café tiède. Mais il s'en foutait. A vrai dire, il ne remarqua même pas que le liquide s'écoulait sur ses pieds.
Il tourna la tête vers sa gauche, le regard vitreux.
Et, soudainement, c'était comme s'il se réveillait et réalisait.
Comme les immeubles, une mer qui s'étendait sur le lointain.
Comme une tempête qui déchirait la mer.
Comme la pluie qui pleurait à grosses gouttes sur les visages fades.
Comme des vagues qui déferlaient sur les trottoirs.
Comme les abysses qu'étaient ses prunelles brunes.
Comme l'étang sombre de pensées dans lequel il se noyait.
Comme ses yeux flous et emplis de larmes, dont les iris perdues se perdaient encore un peu plus sur le monde.
Comme si la pluie qui masquait ses larmes avait, par la même occasion, obscurci sa raison.
Et il plut toute la nuit.
Et l'orage éclata, menaçant de briser son esprit, les éclairs éclairant, l'espace d'une seconde, son visage teinté d'une folie indescriptible.
Parce qu'il était seul.
Et que Jungkook ne revint pas le serrer dans ses bras.
Clic.
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1400 mots :v
Voilà, j'espère que le chapitre vous a plu !
Quelque chose d'important est mis en valeur dans ce chapitre à propos du Taekook !
Et c'est d'ailleurs maintenant que commence vraiment l'histoire à mon goût ...
Bref, merci de votre lecture !
À la semaine prochaine !
Ps ; je vais vraiment essayer de mettre mes photos parce que je trouve ça cool de vous les partager c:
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