Quinzième Grain
Pardon pardon pour tout ce retard, mais je bloquais sur la fin... J'espère que vous aimerez !
N'hésitez pas à laisser vos avis, ça me fait super plaisir !
IMPORTANT : Je publie d'ici mardi mon nouvel OS qui n'est pas une fanfic' et sur lequel j'ai énormément bossé, j'espère que vous lui réserverez un accueil chaleureux ( et que vous serez un peu indulgents parce que c'est un nouveau style que j'y essaie alors ce n'est pas tout à fait au point ;-; )
Bref, bonne lecture,
N'hésitez pas à laisser vos avis, ça me fait super plaisir !
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Jungkook venait de partir au travail.
Namjoon s'écroula sur le canapé, la tête lourde.
Il s'était retenu de se mettre en colère lorsque le plus jeune lui avait annoncé avoir quitté les cours, et il devait se rendre à l'évidence : il avait bien fait. Visiblement son travail lui plaisait énormément et un revenu en plus n'était pas de trop, compte tenu qu'ils vivaient tout les trois sur le salaire d'Hoseok, même si lui essayait de faire des traductions de texte ou d'écrire des musiques, et c'était assez difficile pour eux.
Un long soupir lui échappa, et les larmes lui vinrent aux yeux : le poids dans sa poitrine qui s'alourdissait sans cesse lui avait laissé un peu de répit, et soudain toute la douleur lui revenait... Mon dieu, qu'est-ce qu'il avait mal à la tête.
Il avait peur, parfois. À vrai dire ça le terrifiait de savoir que cette peine-là ne partirait jamais vraiment, mais il ne pouvait rien faire et c'était ça le pire.
Même s'il aimait quelqu'un d'autre, même si sa vie devenait la plus belle de toutes, personne ne remplacerait Jimin. Peut-être que quelqu'un d'autre un jour lui fera sentir d'aussi belles choses, mais personne ne pourra jamais être comme lui.
Tout revenait si vite, le soir avant de s'endormir, dans ses rêves, et au matin et quand il se perdait dans ses pensées tout au long de la journée.
Les colonnes de fumées et les grandes flammes qui avaient bouffé sa vie, et les croissants de lunes qui remplaçaient les yeux de Jimin quand il souriait, et sa voix douce, et sa grâce infinie quand il dansait, et ses petits-déjeuners étranges, et ses minuscules mains qui réchauffaient si bien les siennes.
C'était si dur de savoir qu'il ne le reverrait plus jamais, si dur de savoir qu'il allait devoir se lever tout les matins dans un monde de solitude.
Il arrivait à peine à le réaliser, que c'était réellement la fin et qu'il n'y aurait pas de suite à cette histoire.
Il se mit à pleurer, le corps tremblant de faiblesse, le cœur au bord des larmes.
Des sanglots silencieux le secouaient et son mal de tête empirait encore.
Son odeur, sa voix, ses mains, sa peau, son visage, ses yeux, ses lèvres, il en avait besoin.
Comme un toxico en pleine de crise de manque il ne voulait qu'une seule chose et tout son corps semblait l'appeler : Jimin avait été sa drogue. La plus forte qu'il aurait jamais l'occasion de tester, probablement la plus addictive aussi.
Leur passion les avait déchirés, et le temps les avait recousus l'un dans l'autre.
Comment vivre quant tout son être venait d'être à nouveau détruit ?
Il ne se sentait plus capable de se relever, plus capable de ressentir les émotions comme avant ou d'avoir un sourire tout à fait honnête. Il ne se sentait plus capable de s'attacher autant, ni d'aimer comme il avait pu aimer.
C'était un homme mort à l'intérieur et il savait que même si il parvenait à retrouver un jour un semblant de vie plus jamais ce ne serait comme avant.
Avant que son immeuble s'écroule, et toute sa vie avec.
Il avait si mal, Namjoon, recroquevillé sur ce vieux canapé tellement moins abîmé que lui, et il se retenait de hurler. La douleur qui vivait en lui ne semblait jamais s'atténuer et il savait que même s'il pleurait toutes les larmes de son corps il aurait toujours aussi mal.
Ce n'était pas humain, une telle douleur. Avait-il aimé à ce point ? Avait-il vraiment mélangé sa vie à celle d'un autre au point de ne plus pouvoir vivre sans lui ?
Oui. Oui ils s'étaient aimés si fort qu'aucun mot n'était assez fort.
Ils s'étaient enlacés, embrassés avec tant de passion que tout le reste paraissait froid et fade.
La chaleur de leurs corps unis contre ce monde glacial qui les attendait dehors était l'arme la plus puissante qu'ils possèderaient jamais.
Namjoon se sentait si démuni, si nu désormais, avec plus que des mots et des souvenirs pour le protéger.
Des images qui se succédaient de plus en plus vite dans son esprit trop fatigué pour être clair, et son rire qui résonnait dans la pièce et ses oreilles qui bourdonnent parce qu'il est à bout et que ça fait des mois qu'il attend d'être seul pour craquer et qu'il se réveille chaque matin baigné de larmes et de sueur, et que chaque nuit il est plongé dans d'affreux cauchemars où Jimin est là, avec lui, et qu'il tombe en cendres et que son corps lui crame les mains.
Tout est si noir, tout est si noir dans sa tête, sa lumière s'est éteinte et il est trop gelé pour craquer une autre allumette. Des étincelles, des fragments de joie, voilà ce à quoi il est réduit.
Un jour pourtant, il ira mieux.
Un jour il pourra à nouveau sourire pour de vrai.
La vie n'est pas finie, son coeur continue de se battre.
Mais il ne sera plus jamais entier, plus jamais parfait, plus jamais complet.
Kim Namjoon n'est pas brisé, ni détruit, non, c'est plus que ça. On lui a enlevé une partie de son identité, un pan entier de sa vie. On lui a enlevé les étoiles de ses nuits et la chaleur de son soleil, même si le monde trop cruel continue de tourner sans lui.
Pour lui tout s'est arrêté à cette seconde même où l'idée que Jimin soit dans cet immeuble en feu lui a traversé l'esprit. Pour lui il n'y aura pas de joli point final, plus que des virgules qui n'en finissent jamais et il n'a pas d'autre choix que de continuer et d'essayer de rendre ça un peu moins insupportable.
Il pourrait se tuer, bien sûr, il y a déjà pensé, mais... Il a Jungkook. Il a Hoseok. Il a ses parents, son chien. Ses chansons. Et puis, s'il s'en va qui continuera de montrer au monde qui était l'ange qui a vécu à ses côtés ? Qui pourra expliquer à la Terre entière à quel point Park Jimin avait sauvé sa vie et celle de tant d'autre de part sa gentillesse et sa bonté un peu trop naive ?
Tiens, en parlant du loup. Il entends la porte se fermer délicatement et devine que ce n'est pas le plus jeune des trois habitants de l'appartement.
Il l'entend arriver, se rapprocher mais il refuse d'ouvrir les yeux.
Deux bras musclés l'entourent, l'enferment l'espace d'un instant contre un torse chaud et rassurant. Une des mains caresse doucement ses cheveux et il se laisse glisser dans une agréable torpeur qui lui vide la tête.
Il imagine que ce n'est pas Hoseok qui l'enlace.
Il espère si fort qu'il croit presque que c'est vrai, pendant une seconde. Puis il se mord la lèvre et repousse violemment le rouquin : il s'en veut d'être si bête. ce n'est pas comme ça qu'il réussira à ce que ça fasse un peu moins mal.
- Namjoon...
Son regard affaibli se porte sur l'autre : sur ses yeux bordés de larmes, sur la peine sans fin qui colore son visage habituellement maquillé d'espoir, et il s'en veut, il s'en veut tellement de lui faire tant de douleur.
- Laisse moi essayer de t'aider. Je sais que je ne suis pas lui et que je ne le serais jamais mais laisse moi te changer les idées laisse moi te faire croire à tes propres rires, laisse moi t'amuser et te faire redécouvrir le monde.. Je t'en supplie, ça fait trop mal de ne rien faire, laisse moi t'aimer... Crois en moi.
Il pleure, lui aussi. Ils se regardent et il y a dans leurs yeux toute la douleur de ce monde trop noirci dans lequel ils sont forcés d'avancer ensembles.
- Je n'aime pas croire, Hoseok. Tu aimes l'espoir, tu es quelqu'un d'optimiste et de fort, mais je ne suis pas comme toi. Je n'aime l'espoir. L'espoir c'est comme un pansement que tu poses sur une blessure, l'espoir que tu guérisse plus vite, l'espoir qu'une guerre s'arrête, l'espoir que la vie s'arrête de te blesser, ouais l'espoir vient toujours après les plus mauvaises choses. Alors je ne veux plus espérer parce que je ne veux plus être déçu, tu comprends ? Je suis fatigué qu'on me dise que ça ira. Parce que je le sais qu'un jour ça ira mieux mais ça n'empêche pas que ces cicatrices resteront et qu'elles feront partie de moi et que je ne les oublierais jamais, je...
Hoseok s'est jeté dans ses bras en sanglotant si fort qu'on aurait pu croire que son corps se disloquait.
- Je sais.
Sa voix était plus proche du chuchotement que d'autre chose, mais on entendait quand même.
- Je sais qu'espérer ça fait mal, mais vivre ça fait mal alors juste vivons et souffrons à deux plutôt que seul. Tu vois comme Jungkook est blessé, tu vois comme tu l'es et comme je le suis, alors oui vivre c'est aussi souffrir mais ça ne veut pas dire qu'il faut arrêter d'essayer de profiter des rares moments de bonheur qui nous sont accordés !
C'était un peu magique, comme moment. Enfin, pour une fois, la douleur faisait un peu moins mal.
- On souffrira toujours et on ne peut rien y faire. Mais on peut vivre à travers ça et profiter des petits bonheurs de la vie. C'est comme un gros gâteau écœurant, mais à l'intérieur il y a une fine couche de glaçage qui en vaut la peine. Et si on le mange à deux ça fera deux fois moins de gâteau, et deux fois plus de glaçage, et ça ira, j'te le promets que je ferais tout pour que ça aille et pour qu'on tienne la route, juste crois en moi. Je t'aime, d'accord ? Même si je sais que ça ne sera peut-être jamais réciproque accepte moi et mon amour quand même. Pour être heureux j'ai juste besoin de m'occuper de toi, ok ?
Namjoon hocha la tête, les yeux perdus dans le vide, mais le coeur un peu apaisé.
- Merci.
- De rien.
- Non, j'veux dire, merci pour tout. Merci de m'avoir sorti de cette merde, avant, merci d'avoir été là et merci d'avoir tenu avec moi. Merci d'avoir aidé Jungkook et merci de ne pas abandonner. Merci d'avoir de l'espoir... Même si ça fait mal, c'est ça qui nous tient en vie. Merci Hoseok d'être un si bel être humain que la vie paraît presque belle à tes côtés.
En réponse le rouquin le serra un peu plus fort contre son coeur.
- Je t'aime, Hoseok.
Et même s'ils savaient tous les deux que ce n'était pas de la manière qu'il aurait voulu, il s'en contenta. Il se laissa bercer par l'illusion que c'était autre chose que de l'amitié, une seconde.
Et puis il se redressa, et sourit à Namjoon de son fameux sourire qui rendait tout plus beau :
- Faisons un gâteau... Avec plein de glaçage à l'intérieur, d'accord ?
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Voilà, j'espère qu'il vous a plu.
Oui, c'est triste, mais il faut bien être en bas de la pente pour pouvoir la remonter, n'est-ce pas ?
Je vous promets que ça ira mieux c:
Prenez soin de vous et merci de rester malgré mes retards phénoménaux ♡
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