Hello hello les grenadines ♡

Je vous présente l'écrit que j'avais produit pour le second brevet blanc. Je n'en étais pas très fière, ce qui explique que je ne l'ai pas publié en premier lieu. Mais finalement, je me suis dit qu'il pouvait quand même avoir un intérêt.

J'avais choisi le sujet d'imagination, après avoir eu comme texte un extrait de "Vol de nuit" de St Exupéry (j'ai d'ailleurs acheté le livre cet été, j'avais vraiment aimé la plume !). L'extrait racontait l'histoire de Fabien, un pilota d'avion postal qui "croise" une tempête avec son opérateur radio.

Le sujet, quant à lui, était le suivant:

"La tempête, au-dessous de lui, formait un autre monde de trois mille mètres d'épaisseur, parcouru de rafales, de trombes d'eau, d'éclairs (...)"

Fabien et son opérateur radio se retrouvent finalement pris à l'intérieur de la tempête.

Vous raconterez cette expérience du point de vue de Fabien. Vous veillerez à prendre en compte sa manière sensible et poétique de la percevoir. Vous insisterez sur les émotions ressenties."

J'ai juste modifié les détails qui m'avaient valu des points.

Bonne lecture ! ♡

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Fabien était las de lutter. Le vent soufflait si fort qu'il lui fallait faire appel à toutes ses forces pour résister aux prises des intempéries et maintenir son avion entier. À chaque bourrasque, les commandes perdaient un peu plus la tête, clignotant violemment en rouge et vert, comme s'il s'agissait des seules couleurs sur Terre. Fabien était las de ces teintes, et espérait qu'on ne s'avise pas de les ressortir à Noël, en guise de décorations. Sa volonté faiblissait de seconde en seconde, au point qu'il se surprenait parfois à souhaiter que son aéroplane se brûle les ailes dans les trombes d'eau, devienne assez fou pour clignoter en marron ou s'écrase dans une surprenante explosion. Si ce n'était pas pour son opérateur radio, il l'aurait sans doute déjà fait tomber. Alors, Fabien, dans sa triste lassitude et par un mouvement trop peu vigoureux, se laissa emporter dans la tourmente.

Dans cet environnement des plus bruyant il régnait un calme des plus profond. Dans cette tempête si vive, Fabien se crut déjà mort, tant le temps semblait endormi. Dans ces nuages noir charbon, il vit la clarté de l'Olympe. Il échangea un regard avec l'opérateur radio.

L'homme semblait terrorisé et pétrifié par la peur, alors qu'un sourire naissait sur ses lèvres à lui. Foutu pour foutu, autant abandonner ! Le pilote qu'il était, séduit par la tempête qui faisait rage comme Ulysse fut jadis séduit par les sirènes, cessa de lutter contre ce qui l'attendait. Soudainement, ce fut comme si on lui retirait le poids du monde des épaules, qu'il aurait chipé à Atlas par mégarde. Il se détendit et reposa ses mains sur les commandes, ayant récupéré au moins une partie de ses esprits, prêt à diriger son avion.

Alors, seulement, Fabien interpréta ce qui les entourait, lui et son opérateur radio. Autour du corps sulfureux de leur mère, galvanisés par sa patience grondante, les jeunes éclairs festoyaient, dansant au son du vent et se délectant de la pluie comme un enfant se délecterait de caramels. Le tonnerre, comme un bouclier, éloignait les vils mortels qui pourraient être tentés de prendre part à la fête. Ignorant l'avertissement de la tempête et l'effroi de son passager, Fabien s'enfonça plus profondément dans le danger.

Lui qui venait à peine de retrouver ses esprits se retrouvait à nouveau hypnotisé par la danse joyeuse des éclairs qui zébraient le ciel. Les yeux rivés sur la fête, il lâcha de nouveau les commandes. Le passager, sorti de sa torpeur par la folie du conducteur, les rattrapa immédiatement.

"Qu'est-ce que tu fais ?, lui cria-t-il, Fabien ?"

Fabien ne lui prêta aucune attention et défit sa ceinture pour se lever de son siège.

"Fabien !" Hurla l'opérateur radio.

Fabien ne l'écouta pas et ouvrit la porte pour se jeter dans la tempête, devant le regard effaré de son collègue.

Lui aussi voulait danser.