♛ Dans la bulle ♛
Une sonnerie stridente retentit à côté de mon oreille. Puis lointaine. Puis elle ne retentit plus.
Dring donc. Dring donc. Mon souffle te fait déjà fuir.
Mon monde aujourd'hui est rose. Rose tendre, roses sans épines. Une bonne dose de roses et une bonne dose d'amour. Quel beau programme !
"Bonjour." Dit l'araignée.
L'araignée peut-elle aimer ? Ce serait triste dans ce jour amoureux qu'elle ne puisse rougir de papillons. Les papillons batifolent dans mon ventre, ils s'embrassent et s'enlacent. Jamais ils ne se lassent, et mon Prince comme chaque année vient signer l'ouverture de la saison des amours.
Quel âge as-tu, quel âge a-t-on ?
L'infini aujourd'hui, le présent pour toujours. J'ai pour toi dans ma hotte un présent chantant. Sautillement puis sautillement puis sautillement en fredonnant. Le palais n'est pas très loin.
"Bonjour." Dit l'ourson.
Il a dans son dos la marque de mes dents. Chocolat chocolaté, mais celui-là est tout blanc. De la guimauve ? J'aime bien, c'est moelleux. Moelleux comme un mur bétonné.
Je me suis paudue*.
"Bonjour." Je dis. "Auriez-vous une sortie ?"
La chauve souris m'ignore et le loir ronfle encore. La sorcière bouillonne dans sa marmite, je monte un peu le feu. Bous, bout, boue ! Je me roule dans la terre du potager.
Picote. Picote.
Picore la poule sur un mur*. Je ne sais plus. Du pain dur ? Le pain perdu ne retrouve plus son chemin, alors nous entamons la route ensemble. Elle est délicieuse et nous en mangeons trois parts chacun.
"Bonjour." Dit le serpent.
Il paraît qu'au palais on donne un festin. De la musique et de dansants pantins. Allons-y, allons-y ! Mon Prince doit s'ennuyer à graver son cerisier. Et puis courrons, courrons ! Avant que les roses rose ne rosissent trop puis se mettent à faner.
Boum, boum, chantent les tambours.
La cour royale m'attends, moi la princesse charmante. Quelle belle robe me dit-on, et quel joli pantalon. Les carreaux sont saumon et les lignes arc-en-ciel. Le temps, le temps... Ici il n'y a pas de nuages et il ne pleut jamais.
La noyade est interdite.
On m'ouvre le pont-levis de l'ascenseur. Merci Valet, Roi et Dame. Bataille ! Et ils s'empilent en riant.
Pile. Pile. Pile.
Il sonne minuit et je deviens Cendrillon. Vite vite avant que l'horloge me pourchasse en hurlant. Chut chut, pas un bruit.
J'ai peur des clochettes et des fausses amies.
Les coquelicots décorent du sol au plafond l'habitat de mon amant. Velours tissé d'or rougeoyant. Une poupée de chiffon, un poupon de papier. Je ne sais plus qui il est.
Tiens c'est pour toi, je les ai cueillies dans le jardin.
Tout est passio*. Je m'amuse et me joue, alors qu'il se retourne.
"Mais ! Tu n'as pas de visage !" Je m'écris.
De ma poche je sors un pinceau. Des yeux, une bouche, un nez. Je peint en rouge sur fond blanc. Je n'aime pas le blanc mais je hais encore plus l'argent.
Dis-moi mon Prince, quelles étaient tes couleurs ?
Peu importe, je le repeint en rose. Un visage rose, des cheveux rose, des bras rose. Le rose est bien plus beau que le rouge, si tu veux mon avis. Mais le rouge finit toujours par ressurgir.
Et voilà, ton corps fini. Place au costume !
Rappelle moi la couleur de tes lignes ?
*poc*
Le couloir est gris. Gris souris, souris grise, souris-donc. J'aime bien les sourires, mais ici il n'y a même pas de rats. Pourquoi ne suis-je plus dans ma bulle ?
Je vais souffler, souffler, souffler, jusqu'à ce que ce bâtiment s'envole. Si seulement il était en paille. Ou en bois. C'est facile à casser des barreaux de bois. Ici, il n'y en a pas. Ça manque de bois.
Bois. Bois. Bois.
Depuis combien de temps ? La déshydratation. L'eau. Tout tombe à l'eau. Au fond, tout au fond de la piscine où je me noie, on blabote*.
Il ne devrait y avoir personne. Ils se retournent.
Ils parlent en bulles mais leurs bulles sont vides. Blanches. Est-ce qu'Il m'en veut encore pour le blanco ? Il aimait beaucoup cette réplique de Zuppermane*.
Je n'aime pas penser à Lui. C'est pluie. Ploc et ploc et re-ploc. Lui n'était pas un plouc.
Terminez-donc, que je puisse flotter. Dépêchons, dépêchons, ça va bientôt sonner. J'aimerais encore écrire un sonnet. Tu crois qu'Il le lirai ?
Les ombres cessent de chuchoter et me regardent.
"Tiens, c'est amusant." Je dis. "Un collier de perles bavard."
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Hello hello les grenadines ♡
Je me permets d'apparaître après cet écrit car vous devez sans doute être confuses.
J'ai écrit ce texte dans le but de mieux saisir la vision du monde d'un de mes OCs (C'est un exercice que je m'amuse à faire de temps en temps, et c'était particulièrement intéressant pour ce personnage).
Pour le présenter rapidement il s'agit d'une jeune fille, voir jeune femme, nommée Bubbline (Enfin, c'est comme ça que "ses amis" l'ont appelée parce que 538 530 sonnait pas très très bien). Elle possède un pouvoir qui lui permet, en gros, de créer des illusions en soufflant des bulles invisible sur les gens. Cependant, elle n'a aucun contrôle sur ses illusions, qui se nourrissent plutôt de l'inconscient de la victime.
Puisqu'elle l'utilise souvent sur elle-même, elle est littéralement "dans sa bulle".
Avant que vous ne posiez la question: Bubbline fait partie d'un univers dont j'ai commencé à écrire les chapitre sur mon compte Kokopathe, mais je n'ai pas encore commencé à publier. En temps normal je ne publie pas les écrits secondaires que j'ai fait sur ce monde, pour ne pas spoiler.
Mais honnêtement, ce personnage apparaît tard et je ne pense pas que vous ayez vraiment les clés pour déduire beaucoup de choses sur son environnement, ses proches ou son histoire à partir du texte. 🙃.
(N'hésitez pas à essayer cependant, j'adore quand on fait des théories sur mes histoires. 🫢.)
Bref, dîtes-moi si ce genre de contenu vous plaît.
Bye bye les grenadines ♡
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