♕ Choix (Sally Face) ♕

Spoilers/divulgâchis mineurs du chapitre 3 du jeu, vis à vis de Travis.

(Note de l'autrice: Ce texte est né il y a plusieurs mois, d'une fixette sur Sally Face, jeu que je n'arrivais pas à l'enlever de la tête. Si je le publie aujourd'hui c'est uniquement par regret de l'abandonner après tant d'énergie utilisée dans son écriture pourtant loin d'être à mon goût. Je vous prie donc de ne pas me juger sur un navet pareil, je fais de mon mieux pour m'améliorer et ne plus pondre des trucs aussi clichés et mal écrits. Je précise qu'aussi bien lorsque j'ai commencé à l'écrire qu'aujourd'hui, je ne cautionne en aucun cas les actes de Travis. Je ne suis pas non plus particulièrement fan de Salvis, et ai souhaité non pas faire un os de romance mais un os du point de vue de Travis. Cependant libre à vous de voir cet OS d'un point de vue différent en fonction de vos préférences de ships. Bref, bonne lecture à celleux qui souhaiteront tout de même tenter l'aventure.)

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Travis Phelps traversa le couloir du lycée, le pas pressé et les poings serrés. Dans sa caboche défilaient deux visages tour à tour, lui intimant chacun de prendre la décision contraire à l'autre. Peu à peu, leurs faciès se dégradaient et se déformaient, jusqu'à ce que chacun ne soit plus qu'un ignoble monstre mutant, créé par un esprit trop épuisé pour bien réfléchir. Le jeune homme secoua la tête pour se remettre les idées en place, avant de se retourner et de se diriger finalement vers la salle de maths, l'air décidé.

Il avait fait son choix.

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Sally sortit sa trousse de son sac, avant de l'ouvrir et de sélectionner un stylo aussi bleu que ses cheveux. Il prit ensuite sa pochette et s'empara d'une feuille double à carreaux, sur laquelle il commença à écrire. Il relevait la tête de temps en temps pour, semblait-il, réfléchir à ce qu'il allait écrire ensuit-

- Monsieur Phelps ! Lorsqu'on a des notes aussi basses que les vôtres, on se concentre un peu plus sur sa rédaction ! S'écria la voix de la professeure.

Le blond tourna précipitamment la tête vers cette dernière, pour lui lancer un regard haineux avant de baisser de nouveau les yeux sur sa feuille, toujours vierge, à son plus grand désarroi. 

Travis n'avait jamais vraiment été doué en lettres et langue, juste un boulet dans une matière de plus. En même temps, difficile de se concentrer lorsque quelqu'un profite de la moindre occasion pour vous crier dessus et vous faire remarquer chacune de vos erreurs. Le jeune homme faisait des tas d'erreurs. Que ce soit ne pas réussir en cours ou entendre une discussion qui ne le concernait pas malencontreusement, il était toujours une catastrophe. Mais si ces fautes-là étaient pardonnables et pouvaient trouver des raisons, l'adolescent savait que rien n'excusait son comportement horrible envers Sal Fisher. Et rien ne l'excuserait jamais.

Se moquer des autres et les insulter était toujours plus simple que d'affronter la réalité. Une réalité où Travis Phelps, le cancre bully le plus détesté de tout le collège aimait sa victime préférée, Sally Face. Littéralement le garçon le plus gentil et courageux que le blond n'ai jamais rencontré de sa vie, par ailleurs. Sal était chouchouté par tous les profs et éternellement entouré d'une nombreuse bande d'amis qui passait son temps à rire avec lui. Des personnes qui, elles, assumaient d'apprécier la perfection incarnée, doué en tout et avec de nombreuses qualités. Du moins, c'était ce que pensait le lycéen.

Travis fut ramené à sa copie par la voix de la professeure, annonçant qu'il ne restait plus que quelques minutes pour se relire avant de rendre l'évaluation. L'adolescent se contenta de finir de noter la date, avant de s'apprêter à rendre encore une fois feuille blanche. De toutes façons, ça ne changerait pas beaucoup de d'habitude, l'entièreté de la classe était habituée à ses échecs répétés. À quoi bon s'efforcer ?

Le blond sentit un regard lui brûler la nuque et se retourna vivement pour lancer un coup d'œil  meurtrier au jeune homme au masque. Celui-ci sembla faire signe de s'excuser et se leva pour déposer sa rédaction sur le bureau de la professeure avant de sortir, comme tout le reste des étudiants. Travis le regarda partir avant de ranger ses affaires et en faire de même quelques minutes plus tard.

- Pas si vite Monsieur Phelps. J'aimerais vous parler. Le stoppa l'enseignante.

Le cancre soupira et afficha la figure la plus mécontente possible, pour exprimer le peu d'envie qu'il avait de cette discussion. Il savait déjà qu'il allait se faire sermonner. De nouveau. Il s'assit sur la chaise faisant face au bureau de l'institutrice, à demi avachi.

- En privé. Précisa cette dernière à l'intention d'une élève qui refaisait son lacet depuis dix bonnes minutes.

Celle-ci fila rapidement, honteuse de s'être fait prendre et ferma la porte de la salle de classe désormais silencieuse pour rejoindre ses amies qui l'attendaient dans le couloir. Le blond fixait la professeure, tandis qu'elle se raclait la gorge, ne lui accordant même pas un regard, les yeux rivés sur ses copies.

- Bien Monsieur Phelps. Nous devons donc discuter de vos résultats scolaires.

C'était toujours la même rengaine. Résultats, notes, moyenne... Les profs n'avaient toujours que ces mots à la bouche. Travis souffla d'énervement, sans pouvoir s'en empêcher. L'enseignante haussa un sourcil et fixa son regard accusateur sur lui, en se redressant quelques peu pour se donner plus d'autorité. Ce qui lui octroyait, certes, une aura plus imposante, mais augmentait aussi inévitablement le désir du jeune homme à lui tenir tête. Il s'avachit d'autant plus, prêt à recevoir la rafale de réprimandes qui allait pleuvoir.

- Commençons par votre rédaction, tiens ! Une feuille encore une fois blanche, c'est inadmissible. Vous ne faîtes aucun effort. Blah blah blah. Vous n'essayez jamais. Comment espérez-vous réussir ?! Non, inutile de me répondre Monsieur Phelps, c'est une question rhétorique. Blah blah blah. Sans parler de tous les devoirs non rendus ! Je ne crois même pas en avoir vu un seul. Blah blah blah. Et les embrouilles dans les couloirs. De nombreux élèves m'ont rapporté que vous vous montriez agressif, voir violent. Pensez-vous donc être meilleur que tout le monde pour refuser ainsi de vous plier au mêmes contraintes que vos camarades ? Toujours une question rhétorique jeune homme, je n'ai aucune envie de vous voir ouvrir votre clapet pour déblatérer des âneries. Blah blah blah...

Le discours de la professeure hautaine n'en finissait pas et l'adolescent se contenta de fixer le vide, en attendant qu'elle n'ait plus rien à dire. Un stylo quatre-couleurs trainant parterre, sans doute tombé d'une trousse, lui sembla d'ailleurs fascinant. Dessus se trouvait collée une étiquette avec un nom, qu'il ne parvint pas à lire, le sol cachant l'écriture. Il essaya de l'attraper discrètement avec son pied pour s'occuper et réussit juste lorsque la prof terminait enfin son monologue.

- Enfin, je vais m'arrêter là pour aujourd'hui: je n'aurais pas assez de toute une vie pour finir de conter vos bêtises. Tout ça pour dire que je vais devoir contacter votre père, pour qu'il prenne connaissance de la situation. Soupira l'institutrice.

- NON ! Cria Travis, un peu plus brutalement qu'il ne l'aurait voulu, écopant ainsi d'un rendez-vous chez la proviseure et de deux heures de colle.

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Travis relis encore une fois le nom inscrit sur l'étiquette du stylo, à l'intérieur d'un mignon cadre de myosotis dessinées.

Sal Fisher.

Le cancre soupira avant de fixer le casier du propriétaire, en déglutissant. Parmi toutes les personnes qui entraient et passaient dans cette classe, il fallait que ce maudit stylo appartienne au bleuet. De plus, qu'il se trouve juste à l'endroit ou Travis était assis quelques heures auparavant, alors que c'était précisément à l'opposé de la place habituelle de Sally. Il revérifia une énième fois le nom pour éviter toute erreur avant de finalement se décider à le faire glisser par la fente tout juste assez grande pour le faire passer.

- Eh, qu'est-ce que tu fous au casier de Sal ?!

Travis se retourna pour faire face à Larry, qui le fixait comme un chien sauvage prêt à mordre. Le brun avait les poings serrés et les pieds ancrés dans le sol, comme prêt à lui envoyer un coup à tout instant. Le blondinet eut quelques secondes de stupeur avant de se redresser et prendre une pose à peu près similaire. Ils se regardèrent un long moment, chacun exprimant toute la haine qu'il ressentait pour l'autre. Le cancre s'apprêta à lui envoyer une remarque insultante lorsqu'une nouvelle personne fit son apparition.

- Eh ! Mais c'est toi qui a volé le stylo que Sal m'a prêté !

Ashley courut pour lui arracher le stylo des mains avant de le regarder attentivement.

- Oui, c'est bien celui de Sal ! S'écria la jeune fille.

- En plus d'être un connard t'es aussi un voleur maintenant Travis ?! Ajouta Larry, plus énervé encore.

Se justifier n'aurait servi à rien face à ces deux-là, il ne faisait aucun doute qu'ils ne l'écouterait même pas. Ce qui était compréhensible: on n'obtient pas aussi facilement la confiance de quelqu'un, surtout après l'avoir maltraité plus de fois qu'il ne pourrait en compter. Travis se défendit donc comme il l'avait toujours fait, sans arguments mais un bon lot d'insultes.

- Tu crois vraiment que je volerais un stylo à une bande de p*dales ?! Sérieux, j'ai pas que ça à faire ! Rugit-il, sur la défensive.

- Je peux savoir quel problème tu as avec les homos Phelps ? Déclara une troisième voix.

Elle n'appartenait à personne d'autre que Todd Morrison. Le rouquin était d'ailleurs accompagné d'un jeune homme à couettes bleutées: Sally Face. Ce dernier portait une prothèse au visage, qui lui donnait l'air impassible, contrairement à la haine très présente chez ses camarades. Sal ne pipa mot, tandis que son ami s'impatientait.

- Donc, quel est ton problème avec les homos ?

Travis eut un bug, craqua et finit par leur balancer une boulette de papier à la figure avant de partir en courant. Il se retourna une dernière fois pour leur faire deux doigts d'honneur et leur crier une dernière insulte, pour finalement vraiment s'en aller.

- Allez vous faire foutre, enc*lés !!

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- Et c'est ainsi que peut se terminer notre cours de SVT. N'oubliez pas que le devoir en binôme est à rendre pour jeudi prochain. Bonne fin d'après-midi les enfants ! S'exclama la professeure lorsque la sonnerie clama la fin de journée.

Travis fourra violemment son cahier et sa trousse dans son sac, pour partir au plus vite de cette salle. Rien, parmi les affiches d'intestins, les tables de céramique blanche et l'obscurité ne le rassurait, à part peut-être la magnifique porte ouverte sur le couloir bruyant d'où sortait plusieurs conversations amicales. Quoique, tout bien réfléchi, vivre dans un coin de cette pièce glauque était peut-être moins stressant que de se retrouver seul au milieu d'une foule de gens ensembles. Et sans doute moins triste aussi.

- Hey, Travis. Pour le devoir...

Le blond, de surprise, se retourna si vivement qu'il en fit taire son crush, semi-pétrifié. Avec ses pensées mélancoliques, il en avait oublié la principale raison pour laquelle il devait fuir hors de la classe: le p*tain de travail en binôme. La professeure avait cru bon de mettre en groupe les deux jeunes hommes, la faute à son regard aveugle face à la violence de ce magnifique lieu nommé lycée. Au moins, celle-ci n'avait pas l'air d'avoir de mauvaises intentions, contrairement à sa collègue de langue.

- T'attends pas à ce que je fasse des efforts, Sally Faaaace. Tu peux travailler de ton côté si tu veux, mais j'ai rien à voir avec toi.

"Je ne ferais que te ralentir." Ajouta-t-il mentalement, les yeux brumeux. Sal avait la chance d'être l'un des meilleurs élèves de leur niveau, ainsi que le chouchou de la quasi majorité des profs qui "ne faisaient pas de favoritisme". Le cancre ferma la fermeture éclair de son vieux sac de cours, avant de le mettre sur une de ses épaules.

- La prof a dit qu'on devait faire le travail en groupe. Et si tu ne présentes rien tu te taperas un zéro en plus, Traaaavis.

Le blondinet lui tourna le dos, sans parler. Un zéro ne serait pas si différent que d'habitude de toutes façons. Il était temps pour le jeune homme de rentrer chez lui et s'éloigner du péché qu'il pensait commettre, en s'approchant autant du fan de métal. Il sentait son cœur tambouriner, sous son épais pull rose, comme s'il voulait sortir de sa poitrine et rejoindre Sal, qui attendait toujours sa réponse. Un pas après l'autre, Travis atteignit la porte de la salle désormais quasiment vide, en espérant que le boum boum ne s'entende pas.

- Sérieusement, on est censés travailler. Si tu veux pas te déplacer je peux venir chez toi. Le coupa Sally en soupirant.

- Même pas en rêve ! S'écria brutalement le cancre, en repensant à l'homme qui se trouvait chez lui.

- Alors il va falloir que tu viennes chez moi pour bosser.

De peur que Sal reste sur son idée de lui rendre visite chez lui, Travis accepta immédiatement, avant d'enfin partir de la salle, puis du lycée, pour retourner là où seuls les chiens pouvaient rêver: la maison du prêtre Phelps, royaume de cauchemars.

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Les appartements Addison étaient tous casés dans un grand et vieil immeuble, un peu à l'écart de la ville, ce qui permettait un peu de verdure aux alentours. Les murs étaient tantôt blancs tantôt rougeoyants de briques traditionnelles qui, s'il n'y avait pas eu les quelques fissures grimpantes, auraient fait sortir le bâtiment tout droit d'un film de romance bien cliché. Juste devant se tenait un vieux panneau annonçant le nom des lieux, avec des lettres semi-effacées par le temps. Le blond soupira, prêt à faire demi-tour.

- Travis !

Sal accourut vers lui, pour le rattraper avant qu'il ne tente de s'enfuir. Le cancre serra la lanière de son sac de toutes ses forces entre les paumes de ses mains, de stress vis à vis de cette après-midi. Son cerveau le lui répétait déjà bien assez comme ça: il n'aurait jamais dû accepter.

- Je vois que tu as trouvé les appartements Addison. Viens ! Continua le bleu, en l'invitant à le suivre.

Travis fit un pas en avant, puis un second, pour enfin finir par suivre Sal à l'intérieur du bâtiment. Les murs du couloir étaient recouvert d'un vieux papier peint beige avec des portes peintes en vert pomme, donnant au lieu un aspect un peu vintage, comparé aux villa sophistiquées et énormes buildings que l'on pouvait parfois apercevoir.

- J'habite au quatrième étage. Ajouta l'hôte en appelant l'ascenseur.

Ils entrèrent tous deux dans l'étroit espace et se laissèrent amener jusqu'à l'appartement, silencieusement. Pour une fois, ni l'un ni l'autre ne fit de commentaire désobligeant: le blond était bien trop intimidé et le bleu n'aimait pas lancer les batailles. Ils arrivèrent enfin à leur étage alors que sonnait une clochette pour le leur annoncer.

- C'est là. Déclara Sally en ouvrant la porte de son appartement.

Le cancre le suivit timidement à l'intérieur, pour se retrouver dans un salon aux murs accordés au couloir. Une télévision diffusait South Park, face à un canapé vert sur lequel était affalé un chat roux, la télécommande à la patte. Le matou releva légèrement la tête, miaula, puis retourna à son visionnage, en augmentant le son.

- Désolé de t'avoir dérangé Gizmo. Déclara Sal, en tirant Travis vers sa chambre.

La pièce avait les mêmes teintes que le reste des appartements, du papier peint beige et un sol vert. Aux murs étaient accrochés quelques posters, bien que le seul que reconnut le blond soit celui d'un film de Tim Burton. Alors que celui-ci prenait le temps d'observer chaque recoin de la chambre de son crush, le bleu prit quelques cahiers et s'installa sur son lit.

- Donc, on commence par où ?

Travis ne sut que répondre tant la situation lui semblait étrange. Il resta juste planté là, au milieu de la pièce, sans savoir que faire. Tout était si utopique qu'il ne pouvait s'empêcher d'attendre avec impatience l'heure du réveil, où ce merveilleux rêve prendrait fin, pour laisser place au cauchemar de la vie réelle: son triste et morne quotidien. Un long silence prit place, seulement interrompu par le brouhaha de la télévision au son si fort qu'il parvenait jusqu'aux deux adolescents.

- Hey, ça va ? Demanda Sally, d'un ton inquiet.

Le blond se réveilla enfin, pour hocher vivement la tête à l'en décrocher presque. Il posa son sac minable à côté du lit et s'assit timidement aux côtés de Sal, l'air un peu mal à l'aise.

- Euh... Je... On pourrait commencer par relire la consigne ? Balbutia-t-il à son crush.

Sal hocha la tête avant de se concentrer sur la fiche pour lire les phrases complexes et trop longues qu'avait écrites la professeure pour expliquer l'exercice de manière "simple". Finalement, le fan de métal finit par reprendre la parole.

- Globalement, on doit juste faire une recherche sur les animaux bioluminescents et expliquer la raison de leur bioluminescence. Dit-il, les yeux toujours rivés sur la fiche.

Travis inspira un grand coup, avant de changer de sujet.

- Pardon.

Sally tourna vivement la tête vers lui,  dans un mouvement si brusque que le blond cru qu'il allait s'en tordre le cou. Son oeil trahissait son incompréhension: jamais il n'aurait pensé entendre Travis s'excuser pour quoi que ce soit. Et encore moins à lui. Alors qu'il s'apprêtait à demander la raison de ce mot si court mais si important, prononcé de manière bien soudaine, le jeune cancre s'empara du manuel pour le lire avec une attention surjouée. 

- O-on s'y met à ce devoir ?

Sal Fisher comprit qu'il était inutile d'insister ou de converser inutilement sur ce simple petit mot. Travis ne répondrait pas et n'en serait que plus mal à l'aise. Il ne pu néanmoins s'empêcher d'ajouter un commentaire, avant de prendre à son tour son manuel et se plonger dans les devoirs.

- Tu sais, si tu te comportais moins comme un con tu pourrais t'entendre avec plein de monde. Je suis sûre que même Larry t'apprécierait. Tu devrais arrêter de te conformer à ce que les autres veulent que tu sois et rester un peu plus toi-même. Ça a l'air de bien t'aller en plus.

La discussion était close et les deux adolescents comblèrent le silence uniquement par des échanges sur leur sujet de cours, sans reparler une seule fois des mots qui venaient d'être prononcés. Le travail avança, le soleil se coucha et Travis rentra à regret dans ce qu'il appelait son enfer personnel, avec des doutes plantés dans son esprit, prêts à germer en de nouveaux départs.

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L'adolescent poussa la porte de la salle  avec lenteur, plein d'appréhension. Celle-ci grinça, attirant l'attention de l'unique élève étudiant à l'intérieur, qui se retourna  en faisant voleter ses longs cheveux bleu électrique attachés en deux couettes. Son oeil bougea vers le nouveau venu tandis qu'il se préparait à parler. Le blond inspira, expira, essuya ses mains moites sur son pantalon et ouvrit la bouche, sans qu'aucun son ne sorte. Bon Dieu, personne ne l'avait avertit que c'était si dur de se déclarer ! Il referma sa mâchoire, souffla un coup et prononça enfin:

- J'ai un truc à te dire.

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