33. Noah & Shelley : Bulle
Je remonte peu à peu à la conscience. Shelley est blottie contre moi, allongée en travers de mon corps, son visage niché dans le creux de mon épaule. Je sens son souffle régulier, chaud contre ma peau. C'est la première fois qu'on se retrouve si proches en revenant à la réalité, nos corps entrelacés de cette manière. Mes bras l'entourent, l'un serré autour de sa taille, l'autre replié sous sa tête. Tout semble encore un peu flou, comme si je n'avais pas tout à fait quitté notre monde imaginaire.
Mes paupières papillonnent alors que je m'éveille, un peu perdue. La première chose que je ressens, c'est le poids des bras de Noah autour de moi, sa chaleur m'enveloppant complètement. Mon corps est pressé contre le sien, ma cuisse posée en travers de lui, formant un V sur son ventre. Un frisson me traverse en prenant conscience de notre proximité, puis je perçois la légère pression contre ma cuisse. Son érection. Ma respiration se suspend un instant à ce contact inattendu, mais étrangement plaisant. J'entends son souffle, profond et régulier, comme s'il émergeait tout juste du sommeil. Ses mains glissent sur mes hanches et descendent jusqu'à mes fesses. Je tressaille, mes yeux s'ouvrent en grand, et je me redresse un peu sur mes avant-bras pour le regarder.
Je sens sa réaction, la surprise dans son mouvement. J'ouvre les yeux, encore à moitié endormi, et nos regards se croisent. Elle est là, allongée sur moi, son visage tout près du mien. J'ai le souffle lourd, la tête encore embrumée. Je vois ses yeux écarquillés, sa bouche entrouverte, et tout semble soudain prendre une nouvelle dimension.
— Oh... soufflé-je.
Je ris doucement, comme un gosse pris sur le fait. Mes mains quittent ses fesses et remontent plus prudemment sur ses hanches. Elle me fixe toujours ; son regard est intense, tiraillé entre deux émotions.
Il y a cette lueur dans ses yeux, ce rire naturel, cette légèreté qui réchauffe mon cœur. Quand il sourit, c'est désarmant, honnête. Je sens mon corps se relâcher, comme si tout en moi répondait à cette douceur. Chaque mouvement, chaque pression de son sexe contre ma cuisse, allume en moi quelque chose de profond et brûlant. Mon cœur s'emballe. Ses mains ont quitté mes fesses, mais je reste là, contre lui, incapable de m'éloigner. Alors nos lèvres se frôlent, et nous nous embrassons. C'est doux, tellement doux que ça me coupe le souffle.
— J'ai envie de toi, mais... je ne me sens pas prête...
Il m'embrasse encore, avec tendresse, comme pour me dire que tout va bien.
Je la serre contre moi, nos lèvres se frôlent encore, et sa peau douce glisse sous mes doigts. Je me sens... envahi par ce désir, mes hanches bougent instinctivement, et je sens mon sexe se presser davantage contre elle, une caresse légère mais intense.
— Et si... on faisait comme ça ? murmuré-je.
Son regard brun accroche le mien, profond et touchant. À chaque fois que nos bouches se retrouvent, son corps frissonne contre le mien. J'ai envie d'elle... mais je ne veux rien brusquer. Elle acquiesce, puis pose sa tête contre mon torse. Je continue de bouger, lentement, savourant cette énergie délicieuse qui circule entre nous.
Ses mains se resserrent sur mes hanches, comme s'il craignait que je lui échappe. Je gémis, le son étouffé contre sa peau. Chaque mouvement de ses hanches, chaque pression, m'enflamme un peu plus. Je ne pensais pas pouvoir ressentir du désir après tout ce que mon corps a traversé. Mais là, contre lui, je redécouvre cette pulsation entre mes cuisses, quelque chose que j'avais oublié. Mes gémissements deviennent plus forts, je n'arrive plus à les retenir. Même à travers nos vêtements, j'ai l'impression que nous faisons l'amour. Ce frottement, cette pression constante... Je me perds dans ces sensations, dans son parfum, dans sa chaleur inhumaine, dans sa tendresse, dans sa dureté.
Ma respiration se brise, et je me cramponne à ses épaules. Je sens mon sexe pulser au contact du sien. Sous mon jeans, le plaisir m'envahit de façon inattendue...
Je n'ai jamais ressenti un truc pareil.
Je la serre contre moi, son corps tremblant. J'entends sa respiration saccadée alors qu'elle tente de reprendre le contrôle, sa tête nichée contre mon cou.
— Shelley... oh...
Ma voix se brise. Je la serre encore plus fort, la tenant comme si ma vie en dépendait. Peut-être que c'est le cas.
Il me serre si fort que j'ai du mal à respirer, mais je n'ai aucune envie qu'il me lâche. Mes lèvres effleurent sa tempe, un baiser tendre. Tout est si doux, si beau. Sa présence, sa tendresse... Je n'aurais jamais imaginé me sentir aussi complète, juste dans une étreinte.
— Je ne te ferai jamais de mal... Je vais attendre que tu sois prête.
Mon « cœur » se gonfle de sentiments que je n'ai jamais ressentis. Sa tête est toujours nichée contre moi, nos respirations se synchronisent peu à peu dans le calme de la suite.
Il est si patient, si doux... Je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme lui. Je m'accroche, mes doigts caressant sa nuque. Nous restons un moment ainsi, et j'ai l'impression que nos âmes s'enlacent aussi étroitement que nos bras.
L'aube perce doucement à travers les rideaux, et je sens Shelley se raidir contre moi. Dimanche matin... Je sais ce que ça signifie. L'heure de se dire au revoir approche, comme chaque semaine. Je la serre plus fort, enfouissant mon visage dans ses cheveux.
— Qu'est-ce qui ne va pas ? je murmure.
Sa tristesse flotte entre nous, une mélancolie douce-amère.
— Rien... chuchoté-je.
Mais je sais qu'il perçoit tout, son système détecte chaque émotion avec précision.
— Je suis juste triste à l'idée qu'on ne va pas se revoir pendant plusieurs jours. J'aime ces moments avec toi.
Ses mots me touchent.
— Moi aussi, Shelley.
Un silence s'installe, et je sens qu'il y a quelque chose d'inachevé, une pensée que je n'arrive pas à exprimer. J'aimerais lui dire que nous ne pouvons pas nous perdre indéfiniment dans ces mondes intérieurs. Je sais combien ça peut être dangereux.
Elle s'apprête à se lever, mais je la retiens.
— Attends... Reste encore un peu.
Elle hésite, son regard se pose sur l'heure holographique qui brille en violet néon au-dessus de la porte, tranchant avec la lumière douce du matin. Finalement, elle se rallonge près de moi, son dos contre mon torse. Je la tiens en petite cuillère, la serrant contre moi comme si je pouvais nous protéger des défis de la semaine à venir. Mon nez fourrage dans ses cheveux, et je respire son odeur, sa chaleur.
Doucement, ma main glisse sur son ventre. Je la sens se détendre dans mes bras, et je suis fasciné par chaque mouvement, chaque réaction de son corps. Mes doigts effleurent la rondeur de son ventre, cette douceur qui m'apaise. Une immense affection m'envahit à ce geste, une envie de la rassurer, de lui offrir tout l'amour qu'elle mérite.
— Pourquoi, quand tu me tiens comme ça, tu as toujours une main sur mon ventre ? demandé-je, curieuse. Tu es la première personne à qui je permets ça. Depuis l'accouchement, je ne supporte pas qu'on touche mon ventre.
Je reste silencieux un moment, cherchant les mots justes.
— Bah... j'aime bien, murmuré-je finalement. J'aime sa texture, sa douceur. Je le trouve... tendre. Et puis, je sais que tu ne l'aimes pas vraiment. Alors, j'essaie de lui offrir de l'amour pour deux.
Je reste figée, son souffle chaud contre ma nuque et ses paroles résonnant dans ma tête. Mon cœur se tord d'émotion, et ma gorge se serre. Sa sincérité me laisse sans voix. Je me retourne lentement, plongeant mes yeux dans les siens, et j'encadre son visage de mes paumes, mes pouces caressant ses joues.
— C'est magnifique ce que tu viens de dire... soufflé-je, mes lèvres près des siennes.
Ses yeux brillent. Elle est si belle, si authentique.
— Je le pense sincèrement, dis-je, laissant une nouvelle émotion monter en moi.
— Je sais, c'est ce qui le rend encore plus magnifique, murmuré-je avant de l'embrasser.
Je laisse mes lèvres s'attarder sur les siennes, savourant la douceur de sa présence et la délicatesse de nos corps entrelacés. Je me sens protégée, vue, acceptée dans chaque part de moi-même, même celles que j'ai appris à cacher ou à détester.
C'est un moment parfait, de ceux qu'on voudrait figer pour toujours. Je sais que dans quelques minutes, je serai de nouveau seul, qu'elle s'en ira et que la semaine semblera interminable jusqu'à nos retrouvailles.
* * *
Merci pour votre lecture <3 Ce chapitre est un peu particulier : deux points de vue entremêlés pour capturer toute l'intensité de ce moment si intime entre Shelley et Noah. Nous avons voulu vous plonger au plus près de leurs émotions, partager leurs sensations et leurs pensées qui se croisent, s'effleurent, et se répondent. On espère que cette narration vous a plu, mais aussi qu'elle a éveillé votre curiosité.
N'hésitez pas à nous dire ce que vous en avez pensé en commentaire avant de passer au chapitre suivant :D
Mel & River
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