Chapitre trois - Athéna

Bonjour à tous :D Voici un résumé du chapitre de la semaine dernière, sinon pour ceux qui s'en souvienne bien, vous pouvez scroller ! ----> Athéna se retrouvait presque contre son gré à l'aéroport. Dans la foule de voyageur elle rencontre le premier employé de l'agence Travel Matters qui lui indique (malheureusement pour elle) la voie pour rejoindre le guichet d'enregistrement. C'est ici que nous retrouvons notre héroïne :D

Bonne lecture !





Très vite, trop vite, je me plante devant le guichet allégrement alourdit de fioritures. C'est digne d'une boite de chocolat de saint valentin fabriquée par un gosse de maternelle pas doué de ses dix doigts.

C'est une hôtesse vêtue d'une chemise noire, recouverte d'un gilet sans manche à l'effigie du reste, que je découvre devant moi.

— Bien le bonjour, chantonne-t-elle tout sourire.

— Bonjour.

Elle tend une main entre nous. Je fronce les sourcils et doucement, j'approche la mienne pour la lui serrer poliment.

— Avez-vous votre carte d'embarquement et votre passeport ? questionne-t-elle aimablement.

Je lâche sa main comme si elle me brulait et j'entends des éclats de rire dans mon dos. Ceux-là je les connais par cœur, pour les entendre depuis des années. Nour et Hilo vont vraiment me laisser aucune chance de m'enfuir ! Je secoue la tête en sortant le tout de ma banane.

La jeune femme passe un certain temps à faire je ne sais quoi sur un ordinateur puis elle vise mon sac avec un air étrange.

— Parfait, votre enregistrement est fait. J'ai le plaisir de vous annoncer que vous partez pour l'île de la Réunion !

J'ouvre de grands yeux. Une île ? Je pince les lèvres.

— Aussi loin ? articulé-je.

— Au beau milieu de l'océan Indien, n'est-ce pas paradisiaque ?

Je hoche la tête avec exagération.

— Para... et tout, oui c'est ça, j'allais le dire, bafouillé-je.

Je lève un pouce en l'air en étirant mes lèvres au maximum de leur capacité. Ce qui semble donner une grimace difforme.

— Vous avez un seul bagage ? questionne l'hôtesse en reluquant au-dessus de ma tête.

— Oui. Je le pose ici ?

Je vise le tapis roulant sur ma droite.

— Absolument.

Je déclipse l'attache devant et entreprend de retirer les bretelles, mais elles sont tellement en tension vers l'arrière que je n'arrive pas à passer mes doigts entre elles et mes épaules. L'hôtesse m'observe en marmonnant des indications incompréhensibles. Je me débats, bouscule le cordon, à deux doigts de m'emmêler dedans. Mais au secours !

— Ah merde, il se laisse pas... f... fai...

— Il est beaucoup trop gros ce sac ! s'exclame soudain une voix dans mon dos.

Aussitôt une main plus grande que la mienne s'écrase sur mes doigts et soulève mon bagage. Je suis obligée de suivre le mouvement jusque sur le tapis roulant où enfin, j'arrive à m'extirper avant d'être embarquée en soute avec. Quand je suis libre de mes mouvements, je fusille du regard ce type qui sort de nulle part.

Un grand sourire, des yeux brun brillant et un chapeau de paille usé de travers sur la tête.

— Qu'est-ce que t'as foutu là-dedans ? questionne-t-il gaiement.

On ne se connait pas et on se tutoie ? C'est non. Je fronce les sourcils et balance un rictus forcé. Un chapeau de paille à Orly, un lundi matin, à sept heure quinze ? Pourquoi ?

— Vous avez un supplément de six kilos à régler, m'annonce l'hôtesse vers qui je me tourne à nouveau.

— Seulement six kilo ? s'étonne Chapeau de paille dans mon dos.

Je l'ignore en sortant ma carte bleue de ma banane.

— Par carte, s'il vous plait.

Je procède au paiement. Cent dix-huit euros, ils ne se mouchent pas du coude ! Je range ma carte, récupère mon passeport avec la carte d'embarquement et la jeune femme m'indique le chemin pendant que mon sac trop lourd s'en va sur le tapis roulant. J'espère qu'il va passer dans le trou du mur au bout... Je recule lentement pour avoir le temps de vérifier. Il avance, encore, allez ! Je recule. Le sac atteint le bout du trajet et s'enfonce doucement entre les bandes de caoutchouc noires qui comblent le passage et moi, je percute quelqu'un.

— Qui aurait cru qu'il allait passer, chuchote le type au chapeau de paille.

Je me redresse de son torse dans la seconde et je m'en vais vers la salle d'embarquement.

— Bonjour jolie demoiselle, mon passeport, mon billet et... ah non je n'ai pas de bagages ! prononce-t-il dans mon dos.

Je passe les magasins du duty-free sans les regarder et je vais trouver un siège libre dans la section réservé à Travel Matters. Là encore assez de cœur pour une overdose rapide et sans douleur. Sauf que ça ne fonctionne pas sur moi, parce que chaque pas supplémentaire vers les rangées de sièges m'apporte souffrance et désespoir. Et je n'exagère jamais.

Je me retrouve face à une grande baie vitrée qui donne directement sur le tarmac. On voit des avions avancer sur les pistes sortant tout juste de l'aube et au loin un autre est en train de décoller. Juste là sur la droite, des gens sont en train d'embarquer pour je ne sais où. Certains m'observent. Ils peuvent, je suis seule dans une section cernée de cœur immenses suspendus au plafond.

Je n'ai jamais pris l'avion de ma vie, et pour cause ces engins sont à l'opposés de ce qui me rassure. Alors, de manière logique, tout ce que je vois m'angoisse.

— Le soleil va se lever de ce côté ? intervient brusquement une voix.

Je sursaute sur ma rangée de siège et me retourne pour découvrir que Chapeau de paille s'affale n'importe comment sur celle de derrière.

— Ou alors tu kiffes juste regarder dehors ? Genre contemplation muette ? Méditation, peut-être ?

Je ne remarque que maintenant les vêtements qu'il porte. En plus du chapeau, il a une chemise hawaiienne rouge dont le motif perroquet et paresseux entremêlé de feuillage exotique me fait grimacer. C'est un coup à faire une crise d'épilepsie ça. A la place d'un pantalon, comme les treize degrés extérieurs le préconisent, il a porté son choix sur un short de bain, lui aussi à motifs mais dans les verts le tout complété par des tongs au pieds. J'ai face à moi : un touriste.

— Je suis pas frileux, me dit-il.

— Tant mieux pour vous.

Il déchire un paquet de chips quand je me remets en place. Mon regard se porte à nouveau sur le panorama de béton. Donc, je me disais que j'avais peur de monter dans l'avion et...

J'entends le craquement de chacun des coups de dents de Chapeau de paille derrière moi. Je me concentre pour reprendre mon analyse mais ça devient omniprésent et insupportable. Un instant plus tard, je suis crispée sur mon siège lorsqu'il froisse l'emballage.

— J'ai soif, maintenant ! annonce-t-il, pour personne.

Je tends l'oreille et je devine qu'il se lève pour s'éloigner. Mes épaules se relâchent et je tends les jambes devant moi en observant l'horizon. L'île de la Réunion... Jouer les touristes en recherche de love story sur une plage paradisiaque c'est à des kilomètres de ce que j'aime faire. Qu'est-ce que je fais ici ? Peut-être que je peux m'enfuir en douce ? Et si je m'enfermais dans des toilettes quelque part ? Après tout Nour et Hilo ne vont pas faire le planton ici toute la journée ? Quoi que, elles en sont capables et Nour a peut-être un sac de claquettes sous la main ! Je tire le col de mon pull jusque sur mon menton et je ferme les yeux pour tenter de calmer mon stress. Dans quoi est-ce que je suis en train de m'embarquer ?


A la semaine prochaine ! (normalement je publie le dimanche à 18h, mais est-ce que j'arrive à me caller au rythme ? Non ! Alors peut-être que je devrais reprendre le rythme des jeudi à 18h ? Parce que je dimanche, je galère !)

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