Chapitre sept - Soan


Bonjour à tous :D

Voici un résumé du chapitre de la semaine dernière, sinon pour ceux qui s'en souvienne bien, vous pouvez scroller ! --------> Trop tard pour Athéna, l'avion a décollé en direction de l'île de la Réunion avec à son bord, Soan le touriste. Elle découvre que son binôme vit simplement, au point de ne pas avoir de téléphone portable (en plus d'être monté dans cet avion sans aucun bagage !) puis une fois dans les airs, Athéna rallume son portable. Ses deux amies, Nour et Hilo lui ont envoyé un message : Il est beau Soan, hein ? Athéna l'admet en pensée, oui ce garçon étrange est tout à fait à son gout !  






Cinq ans après – juin 2022

— Tu te souviens quand j'ai vu le message des filles ? dis-je à Athéna alors qu'Irène répète presque mot pour mot le discours d'il y a cinq ans.

Athéna ferme les yeux en hochant la tête.

— Purée j'avais tellement honte, dit-elle en fixant son écran.

On échange un regard et je pouffe de rire contre son épaule.

— Tu étais rouge comme une tomate, j'étais déjà tellement amoureux. Plus tu étais de mauvaise foi, plus je t'aimais fort.

Sa main se pose sur moi et elle m'attire à elle. J'aime tellement lorsqu'elle fait ça. J'ai l'impression d'être tout pour elle, autant qu'elle est tout pour moi.

Contrairement au premier voyage, cette fois on écoute le pitch d'Irène et Patrick. Lui est toujours allergique à la vie, alors sans surprise il se mouche plusieurs fois et ça nous fait bien rire. J'observe les nouveaux participants au trip qui découvrent à l'instant qu'on va voler jusqu'à l'île de la Réunion. Je nous revois Athéna et moi, apprenant à nous connaître sans le vouloir. Et il y avait tous ces couples souriants et un peu stressé à la fois. Cette ambiance est la même. Je suis si nostalgique que ma gorge est nouée, d'un mouvement de tête à côté, je vois qu'Athéna est aussi émue que moi. Je crois que ce second voyage ensemble, va être ainsi. Des sourires et des larmes au bord des paupières.

Après un moment, on nous distribue des boissons. Athéna prend un jus de pomme et moi, rien. Je n'ai pas soif.

— J'angoisse un peu pour le décollage, dit-elle en déchirant l'emballage de sa paille en carton. Mais beaucoup moins que la dernière fois.

— On va compter, si tu veux, proposé-je.

— C'était jusqu'à combien déjà ?

— à partir de 26.

— Ah oui, 26 c'est vrai.

Elle repousse son portable sur la tablette et aspire une grande bouffée d'air.

— Allez, île de la réunion, nous revoilà ! chuchote-t-elle en attachant sa ceinture.

— On décolle dans une minute, souffle Irène en se penchant sur nous. Tout va bien, mes chéris ?

— ça va, merci beaucoup, Irène, répond Athéna.

L'organisatrice disparait derrière nous, rejointe par Patrick qui nous adresse un sourire et vérifie que nos ceintures sont bien attachées puis l'appareil se met à avancer sur la piste.

Après une manœuvre, il accélère, Athéna grimace, je serre ses doigts dans les miens, elle se calle au plus près de moi et on décolle dans les airs. Elle a compté comme à l'époque.

— Même pas peur, dit-elle en relevant la tête alors qu'on flotte dans le ciel un instant plus tard.

— Alors là bravo, personne ne t'a entendu compter en hurlant.

Elle me lance un regard en biais. Elle pourrait exploser de rire, mais pas en public. Athéna est une fille très solaire, mais sa pudeur est capable de la rendre froide et distante. C'est étrange mais j'ai aimé cette part d'elle. Comme si sa discrétion était là pour équilibrer avec mon côté extravertit. Un jour Athéna m'a dit ce qu'elle aimait le plus chez moi, et j'ai été surpris de découvrir que c'était mon aptitude à communiquer à tout et n'importe quoi, comme elle dit. A notre rencontre, elle me fusillait du regard parce que je parlais trop, mais elle adorait déjà que je ne la quitte pas. De mon côté, j'ai eu besoin d'elle dès que je l'ai vu. Elle traversait la foule dans l'aéroport, avec son grand sac et ses sourcils froncés. Elle m'a fait rire et respirer.

— Mes amours, voici les programmes ! annonce Irène un moment après le décollage. Patrick vous les distribue. Vous en avez un pour chaque couple. Ils sont nominatifs, alors ne vous les échangez pas. A moins que vous ayez envie de butiner à droite à gauche ! Mais attention toujours avec le consentement des autres, hein, débite-elle.

Patrick parcourt l'allée centrale, comme la première fois il finit par nous tendre une pochette hermétique qui contient tout ce qu'il faut pour le trip de quinze jours qui nous attend. Le carnet de bord avec toutes les indications, de lieux, d'heures ou d'activités, une carte de l'île et une carte SIM. Ce foutu trip expliqué sur quelques feuilles, celui-là même qui a valu des crises de nerfs à Athéna il y a cinq ans. Ah, elle n'était pas prête pour l'aventure ! Athéna tend la main pour la prendre.

— Alors, pour vous deux, dit Patrick. Comme c'est un pèlerinage de votre premier voyage, Irène a concocté un trip similaire au premier. Vous nous en direz des nouvelles, termine-t-il sur un ton de connivence.

Il s'éloigne en conseillant à nos voisins de derrière d'éteindre la clim car le gaz qu'elle contient est mauvais pour la santé. On baisse les yeux sur la pochette transparente où la carte de l'île de la Réunion apparait. Dessus, un tracé en pointillés fait pratiquement le pourtour de l'île avec des étapes régulières puis termine sa course presque au centre, en haut du Piton des neiges. Le sommet le plus haut. Je parcours les noms des villes étapes et une tonne de souvenirs me reviennent en tête.

— Oh regarde là, dis-je en pointant l'une des cascades. C'est là qu'on avait croisé les chiens errants.

Athéna pointe son index et pouffe de rire.

— Je ne rigolais pas autant à l'époque, admet-elle.

Je l'accompagne tandis qu'elle retrace le trip du bout du doigt.

— ça va être aussi difficile que la première fois, articulé-je.

— Je suis prête et archi prête. Marcher pendant des heures pour un point de vue panoramique blindé de nuages ? Je peux le refaire !

— En plus ton sac est carrément moins lourd que la première fois, et la rando n'a plus de secret pour toi !

Elle hoche la tête en serrant le poing. J'ai envie de la prendre dans mes bras mais je sais qu'en public, elle n'aime pas trop. Alors, je me contente de souffler sur sa joue où sa fossette se creuse lorsqu'elle sourit. Elle y pose ses doigts et tourne la tête vers moi.

— Toi aussi, tu es prêt ? questionne-t-elle tout bas.

— Plus que jamais, Mamour, assuré-je. Je vais survoler le sol, tu devras me courir après !

Son sourire persiste puis s'évanouit. Je sais qu'elle tente de me montrer un visage de force et de volonté, mais il y a quelques semaines encore, elle était au plus mal. Elle se relève doucement et ce voyage est un véritable challenge pour nous deux. J'ai toujours aimé la vie, mais je dois avouer qu'elle nous en a fait baver ces derniers temps. Mon Athéna pose une paume sur son ventre de nouveau plat et je vois sa mâchoire se contracter. Mes doigts glissent sur les siens mais je ne dis rien. Aucun mot ne peut combler ce vide. Ni en elle, ni en moi.

— Mes petites pêches Melba, interpelle Irène depuis l'avant de la section Travel Matters. C'est parti pour onze heures de vol ! Faites connaissance, profitez-en pour semer les premières graines de l'amour et par-dessus tout, regardez vous dans les yeux, car c'est au fond de vous que se trouve l'engrais pour faire pousser vos sentiments et...

Athéna décroche en sifflant son jus de pommes cul sec. Elle supporte toujours aussi mal les niaiseries de notre chère Irène et ça me fait bien rire.

— Si vous avez le moindre problème, j'ai une trousse de secours, annonce Patrick en secouant un bagage à main jaune fluo qui peine à tenir fermé tant il est rempli.

Athéna baille à gorge déployée.

— Est-ce que tu vas t'endormir comme durant le premier voyage ? interrogé-je.

— J'ai besoin d'au moins huit heures de sommeil en plus, certifie-t-elle. Sois sage, hein ?

Elle baille à nouveau en reculant son dossier. Elle s'installe de manière à être tourné vers moi, un plaid étalé sur elle et un coussin sous sa tête. Ses doigts effleurent ma joue.

— Bonne énorme sieste, Athéna.

— Tu te souviens de notre arrivée sur l'île il y a cinq ans ? chuchote-t-elle.

Je hausse les sourcils en hochant la tête. Sa fossette se creuse alors qu'elle ferme les yeux.

— Je crois que c'est à ce moment là que je suis tombée amoureuse de toi... Ou alors après à l'hôtel ? En fait, je crois qu'à chaque fois que je croisais ton regard, je tombais amoureuse sans m'en rendre compte. Toi et ton foutu parapluie.


Bonne semaine à tous :D Normalement je publie jeudi à 18h :)

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