Chapitre quatre - Athéna

Bonjour à tous :D

Voici un résumé du chapitre de la semaine dernière, sinon pour ceux qui s'en souvienne bien, vous pouvez scroller ! --------> Le guichet d'enregistrement passé, son sac largué en soute avec l'aide d'un touriste au chapeau de paille, Athéna se retrouve face aux avions dns la salle d'embarquement, rattrapée par ses angoisses, elle s'endort...

Bonne lecture !



— Travel Matters ? L'amour fou c'est par ici !

J'ouvre les yeux dans un sursaut. Je me suis assoupie ? J'ai fait un horrible cauche... Mon attention est agressée par l'agitation du lieu. C'était vide tout à l'heure, maintenant des gens passent dans tous les sens. Et le bruit des discussions me fait grimacer.

— Eh, Col roulé, tu vas louper l'embarquement, souffle quelqu'un à côté de moi.

Chapeau de paille quitte le siège voisin et se dirige vers la porte d'embarquement la plus proche où une femme en jupe crayon tient un panneau au-dessus de sa tête. Le nom de l'agence est inscrit avec leur foutu slogan. Oh non ce n'était pas un cauchemar, c'est bien réel !

Je ne m'active pas pour aller rejoindre la queue de personnes. Pour peu qu'ils m'oublient... En attendant un miracle j'observe tout ces gens, heureux d'être là. Je capte divers sourires, papotages et joues rosies. Beurk ! Parmi eux, Chapeau de paille plonge presque littéralement dans la foule et discute avec tout ce qui vit. Il explose de rire pendant que je me frotte les yeux pour terminer de me réveiller. D'ailleurs il ne pouvait pas me laisser roupiller ? J'aurais loupé l'embarquement et c'était réglé !

— Eh salut ! ça va ? Alors prêt pour ton voyage mon pote ? balance-t-il joyeusement à un mec si chétif qu'il pourrait probablement se plier en deux sous le poids du bras bronzé qui s'écrase sur ses épaules.

Mais il connaît tout le monde ou quoi ? Ne me dis pas qu'il fait souvent ce genre de trip avec cette compagnie ? Si c'est le cas, ça ne prouve qu'une chose : ça ne fonctionne pas leur concept !

Je reste assise sur ma rangée tandis que les gens passent un dernier contrôle avant d'avancer au ralenti dans un sas, qui mène à directement à l'avion via un couloir passerelle. Je ne veux pas y aller, c'est plus fort que moi. Alors que mon regard divague dans le vide, j'ai le malheur de croiser le regard d'une des personnes de l'organisation.

— Athéna ! Le grand amour vous attend, allons-y !

— Ah oui... je... bah j'arrive, du coup.

C'est avec tout le seum du monde sur mes épaules que je quitte ma place. Ma banane fermement resserrée autour de mes hanches, je rejoins la file. Un type se retourne parmi les crânes et m'adresse un sourire. Est-ce que Nour et Hilo ont fiché ma tête aux services secrets ? Pourquoi est-ce qu'ils me reconnaissent tous ! Ou alors c'est lui, le date. Oh non, j'aime pas du tout sa tête !

Une fois le contrôle passé, je remonte un couloir qui conduit directement dans l'avion. Je suis la dernière de la file.

— Avancez futurs aventuriers de l'amour ! Vous allez directement être placé à côté de votre âme sœur, avancez !

Au bout du tunnel, dans les deux sens du terme pour ma part, je reconnais le type à la pancarte de tout à l'heure. Il se met à tousser lorsque je passe à sa hauteur. Lui semble être au bout du rouleau.

Je pénètre dans l'avion en fixant mon pied foulant ce sol nouveau. Mais je dois m'arrêter à mi-chemin parce que ça bouchonne.

Au-delà de ma mauvaise foi supposée par les filles, j'ai surtout peur. C'est maintenant qu'on passe aux choses sérieuses. Plus j'approche du moment où je ne pourrais plus faire marche arrière, plus j'en veux à Nour et Hilo de m'avoir imposé ce cadeau. Je ne déteste pas seulement l'amour et tous ces trucs, en réalité, je suis peureuse et je fais toujours en sorte de ne pas affronter la vie. Alors ce voyage, cet avion, ces gens, piétinent sans le savoir ma maigre zone de confort.

— Eh, c'est toi mon âme sœur ? Salut ! s'exclame Chapeau de paille en déambulant dans l'appareil loin devant moi.

Il passe un bras sur les épaules d'une nana. Je lui souhaite bien du courage, il est insupportable ! On dirait ce gosse intenable en classe qui se fait remarquer à la moindre occasion. Celui qui finit par baisser son froc parce que personne ne le regarde.

Après un court instant, la file avance et je me retrouve devant une femme d'une cinquantaine d'année. Son sourire ultra bright me fait l'effet d'un flash de radar.

— Bonjour Athéna, quel plaisir de vous rencontrer enfin, me dit-elle aussitôt avant de fondre sur moi pour me câliner.

Hein ? Mais ils me connaissent tous depuis ma naissance, c'est quoi cette histoire !

— Je suis Irène la fondatrice de Travel Matters, explique-t-elle en se redressant. Je suis ravie de te compter parmi nous pour ce road trip de l'amour en réunion à la Réunion.

Irène est une petite bonne femme dont le volume capillaire blond rivalise avec celui du balcon qu'elle affiche fièrement. Bien maquillée et vêtue avec classe, j'imagine aussitôt qu'elle pourrait vendre une goutte d'eau à l'océan lui-même. Elle a l'air bienveillante, mais je me demande comment elle se frotte les yeux avec des ongles de cette longueur. Evidemment ils sont blancs, décorés de cœurs rouges. Ce qui en fait de la Kryptonite pour quelqu'un comme moi. Après son pitch, elle reste figée, comme si elle attendait quelque chose.

— À la Réunion, en réunion, parce qu'il y a pleins de couples vous l'avez ? ajoute-t-elle.

— Ah oui je l'ai, malheureusement.

Je force un rire en levant le poing en l'air avec un entrain mort dans l'œuf. Irène ne semble pas se rendre compte de mes difficultés de socialisation, parce qu'elle m'entraîne déjà plus loin dans l'avion où des dizaines de personnes sont en train de s'installer, ranger leurs bagages dans les compartiments et faire connaissance.

— Tu dois être un peu perdue comme tu as été inscrite par tes amies Nour et Hilo. Elles m'ont longuement parlé de toi, tu sais. J'ai l'impression de te connaître, c'est formidable !

Oh là, je crains le pire. Lui ont-elles dit la base à mon propos ? C'est-à- dire : Athéna déteste l'amour, les rencontres et les voyages ?

— Alors pas de panique, si tu as le moindre problème, tu n'hésites surtout pas à venir me voir, entendu ?

— Oui, d'accord, marmonné-je en la suivant. Justement et si je voulais, disons annuler le v...

— Je te conduis à ton siège, coupe-t-elle comme si je n'avais pas ouvert la bouche. J'ai sélectionné moi-même ton âme sœur sur un panel de prétendants plus charmant les uns que les autres. Nour et Hilo m'ont beaucoup aidé. Je ne doute pas une seconde qu'il te plaise !

— Ah oui... super.

Je détourne le regard en remontant l'allée centrale de l'appareil derrière cette femme et je croise le regard de Chapeau de paille pendant qu'il discute avec la nana à côté de qui il est installé. Cette chemise, je ne vais pas m'en remettre ! Je mime un haut le cœur en pointant ce truc et il me fait un clin d'œil aguicheur. Une dizaine de pas plus tard, Irène s'arrête net, je lui fonce dedans et j'arrête de regarder ce type bizarre.

— Nous y voilà, Athéna.

Je découvre deux sièges l'un à côté de l'autre. Tous les deux vides. La vague de soulagement qui monte en moi me donne irrémédiablement le sourire. Parfait, ma pseudo âme sœur a loupé l'embarquement ? Quel dommage. Vais-je devoir feinter la déception ?

— Mais, où est-il ? s'inquiète-t-elle aussitôt. Soan ? Soan !

Mon prétendant s'est fait la malle ? Je me frotte les mains intérieurement.

— Oh mince alors, il n'est pas là ? placé-je faussement curieuse.

Je lance un regard au loin pour compléter mon jeu. Irène tourne sur elle-même, baisse les yeux sur la tablette qu'elle tient et me lance une œillade aux sourcils froncés.

— Installe-toi ma chérie, j'arrive tout de suite.

J'acquiesce avec un grand sourire et elle s'éloigne, contrariée. Soan, alors ? Très bien qu'il ne soit pas là, je n'accroche pas avec le prénom. C'est important dans une relation, non ?

Je retire ma veste, réajuste mon col roulé et je vais m'installer à côté du hublot. Dehors, je ne vois que le tarmac gris. Très vite, j'assimile ce qui m'entoure et je trouve la ceinture. Je m'attache, pose ma veste sur mes genoux et j'attends nerveusement.

Après un moment, Irène repasse en s'occupant de quinze trucs en même temps, ses ongles claquant sur la tablette qu'elle tient. Elle m'envoie un sourire figé. Yes, il n'est pas là !

— Soan ! Bon sang il a sauté par un hublot ou quoi ?

Irène repasse dans l'autre sens. Tanguant gravement sur ses talons fins.

— Je suis là, Irène, pas de panique !

Je me fige sur mon siège. Non, je ne suis pas figée, je suis pire. Je suis effriyée : je suis figée d'effroi.

— Ah Soan, bon sang, je t'appelle depuis une heure ! Qu'il est taquin celui-là.

Je ferme les yeux parce que j'ai reconnu la voix de ce Soan.

— Il était où ? intervient le type à la pancarte sensible aux courants d'air en progressant dans l'allée.

— Daniel, je ne sais pas, écoute j'ai failli partir en vagal, tout simplement, répond Irène théâtrale. Allez dépêche-toi mon Soso, voyons tu ne peux pas faire attendre le grand amour plus longtemps !

Je me tasse dans mon siège mais la ceinture m'empêche de couler jusque sous l'autre devant. Je reste donc bloquée avec le menton en passe pour atteindre mon sternum.

— Je vous laisse faire connaissance, mes petits choux... souffle Irène en s'éclipsant.

Chapeau de paille la remplace dans l'allée. Je fixe l'écran éteint dans mon champ de vision.

— Salut, grand amour, fait-il en prenant appuis sur les dossiers des sièges pour se pencher vers moi.

Oh non, mais pourquoi lui ? Pourquoi moi !


Bonne semaine à tous :D

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