Chapitre 17 - Athéna


Bonjour à tous :D

Voici un résumé du chapitre de la semaine dernière, sinon pour ceux qui s'en souvienne bien, vous pouvez scroller ! --------> Arrivés à la cascade du voile de la mariée, Athéna et Soan se rendent compte qu'Irène et les autres sont partis sans eux par un autre chemin. Athéna est prise de panique, comment vont-ils faire ? Finalement Soan lui assure que tout va bien se passer, qu'avec lui elle n'a rien à craindre. Athéna ne sait pas pourquoi, mais elle lui fait confiance et ils reprennent la route en direction du parking, au passage ils chercherons le sac d'Athéna sous le pont !

Bonne lecture :)


Je me penche, écarte les branches et grandes feuilles pour mieux voir, mais mon sac n'est nulle part. Pourtant nous sommes pile sous le pont, là où on l'a vu disparaitre plus tôt dans la journée. Je regarde à nouveau vers le haut et tente de viser l'endroit exacte où nous étions.

— Pourquoi on ne le trouve pas ? marmonné-je. Et j'ai soif !

— C'est bizarre, peut-être que quelqu'un l'a trouvé ?

— On m'a volé mes affaires ? m'exclamé-je en me redressant.

— J'ai dit trouvé, par volé. Les gens l'ont surement déposé sur le parking où le bus était garé. Et puis voyons le bon côté des choses, ça va être beaucoup moins difficile de rentrer sans... il pesait une blinde.

Il a raison. Je n'ai eu aucun mal à le suivre depuis le haut de cette petite montagne. Et alors que je pestais en silence sur mon sort, Soan lui a sourit et m'a proposé son aide dès que le chemin devenait trop escarpé. Et il a toujours une parole gentille.

— Tu t'en sort super bien je trouve. On n'a rien bu, ni manger mais on est là.

Et voilà, qu'est-ce que je disais. En plus il raconte n'importe quoi, je ne m'en sors pas bien du tout, je suis au bord des larmes depuis des heures ! Mais lui il est gentil en toute circonstances... C'est la pensée de trop. Ma gorge se noue avec force et mes yeux se mettent à me brûler méchamment. Soan est en train de se pencher dans un arbuste lorsque de grosses larmes se mettent à couler sur mes joues.

— Il devrait dans ce coin-là, c'est certains que quelqu'un l'a trouvé avant nous, il ne reste qu'à redescendre jusqu'au parking et on v...

Il s'est redressé en alignant les mots et maintenant son regard percute le mien.

— Athéna ? Tu... mais tu pleures ? articule-t-il.

Je secoue la tête sans parvenir à contrôler un sanglot.

— Oh non, Athéna je suis là, tout va bien, enchaine mon bînome en écartant les plantes sur son chemin pour me rejoindre d'un pas vif.

Très vite il est devant moi, ses mains s'arrêtant non loin de mes joues.

— Tu t'es fait mal ? questionne-t-il.

Je secoue la tête.

— Qu'est-ce que je peux faire pour que tu ailles m...

— Pourquoi tu es aussi gentil ? articulé-je entre deux prises d'air.

Soan se fige devant moi et son masque habituel s'effrite sous mes yeux. Ses sourcils s'arquent et je l'entends remplir ses poumons.

— Euh... tu voudrais que je sois méchant ? interroge-t-il.

— Quoi ? fais-je en chassant une larme qui chatouille ma joue.

— Quoi ?

Le silence revient alors que nous avons articulé presque en même temps le dernier mot.

— Bah non, manquerait plus que tu sois méchant...

— Est-ce que tu es en train de me remercier, à ta façon un peu étrange, parce que je t'aide ?

Je cligne des paupières alors que mon front se plisse par rictus. Du bord de mes manches, j'essuis mon visage et je me redresse.

— Ouais ? répond-je. Je crois. Et je craque aussi un peu parce que mes chaussettes sont trempées dans mes chaussures.

Soan hoche la tête et retrouve son sourire.

— C'est normal que je sois là pour toi, Athéna. On est un binôme. On se soutient quoi qu'il advienne. Toi et moi face à la terre entière s'il le faut.

Je lâche un petit rire gêné.

— Irène serait archi fan de ce slogan.

Soan libère son rire contagieux.

— Elle va adorer quand on lui racontera notre aventure du jour. Allez viens, on a encore un peu de marche à faire avant d'arriver au parking.

Il tend une main entre nous. Je la regarde trois bonnes secondes avant de finalement poser la mienne dessus. Ses doigts encerclent les miens et il tourne les talons, m'entrainant derrière lui.

— Ah et mon boxer est dans le même état que t'es chaussettes, je ne rêve que d'une douche !

Je pouffe de rire.

— Pareil. On a encore longtemps à marcher ?

— Non, ça va, répond-t-il. Deux heures à peine.

Mes larmes reviennent aussitôt accompagnées d'un sanglot.

— Comment ça, ça va ? Deux heures c'est l'enfer dans cette jungle trempée !

— On va y arriver et ensuite on en rigolera bien !

— Dans cinq ans, ouais ! répliqué-je avec hargne.

Soan me lance un regard en biais.

— On sera toujours en contacte dans cinq ans ? interroge-t-il.

Cette question me surprend assez pour que je trouve aucune réponse à donner. Je lui lance une œillade méfiante et le silence revient. Soan libère ma main et passe son bras sur mes épaules.

— Je prédit que dans cinq ans, on refait ce voyage tous les deux.

— Moi vivante, je ne mets plus jamais les pieds sur cette île après ce trip forcé !

— La fuite alors ?

— La fuite d'eau, urinaire, d'huile, toutes les fuites disponibles, assuré-je.

— Ne me parle pas d'eau, j'ai beaucoup trop soif, réplique-t-il.

— La soif n'est rien d'autre que le rappel du corps qu'on est en vie, il faut l'accueillir avec bienveillance, récité-je.

Soan ouvre de grands yeux et hausse les sourcils dans la foulée.

— Mais qui êtes-vous, mademoiselle ?

— J'ai essayé d'être toi pendant trois secondes.

— Mais tu le fais super bien ! ça fait quel effet, alors ?

— C'était super chiant de positiver alors que j'ai envie d'insulter la planète entière !

Soan explose de rire et balance :

— Alors insultons, Athéna ! Tiens cette conne de plante qui est sur notre chemin.

— Et cet abruti de rocher prêt à rouler sous nos semelles.

— Oui ! et ces arbres de cons qui nous cachent du soleil, s'exclame-t-il en visant vers la cime emmêlée de la jungle.

Finalement le trajet a des chances de passer vite si on s'occupe comme ça.

***

Je m'arrête à côté de Soan qui fixe déjà le parking avec les bras le long du corps. Je dirige mon regard dans la direction du sien. Des voitures, quelques personnes, une poubelle qui déborde et rien d'autre. Pas de bus.

— Ils... ils sont partis sans nous ?

Et pas de sac à dos déposé là par celui ou celle qui l'a trouvé avant nous.

— Et mon sac n'est p...

Soan frappe dans ses mains.

— Qu'à cela ne tienne ! fait-il avec joie. C'est un peu plus d'aventure à vivre ensemble ?

— Chacun de mes pas fait « scrouich-scrouich » de l'intérieur, on a assez d'aventure pour aujourd'hui ! Soan, ils sont partis sans nous, on va se faire rembourser ce voyage organisé comme du n'importe quoi !

— Remboursé ? tique-t-il aussitôt. Tu as payé pour être ici, toi ?

— Quoi ? Bien sûr ! enfin techniquement non, mes meilleurs amies/traitres m'ont offert ce truc.

— Ah oui ? Moi Irène m'a invité.

— In... invité ? C'est-à-dire ?

Mon bînome se gratte la tête en fixant un point dans le vide.

— Bah j'étais en train de marcher ? Oui, c'est ça je marchais dans la rue et là cette porte vitrée s'est ouverte et Irène était sous mon nez. Et deux jours après j'étais dans la file de l'aéroport derrière toi.

L'explication se termine et ma bouche est ouverte en le fixant. Il affiche un sourire gêné.

— Eh c'est le destin qui fait que je suis ici, avec toi, termine-t-il avec petit rire.

— Irène a choisi mon âme sœur en... en le piochant dans la rue ?

— Ah c'est vrai que dit comme ça...

Ok, je comprends que ces gens de Travel Matter ne savent pas du tout ce qu'ils font. Pas étonnant qu'ils nous aient oublié au beau milieu de nulle part !

— ça ne va pas se passer comme ça, marmonné-je en tournant les talons.

Mais pourquoi j'ai accepté de me retrouver là ? C'est n'importe quoi ! Et puis c'est décidé je vais rentrer chez moi, toute cette histoire de road trip amoureux, comment j'ai pu me laisser embarquer là-dedans ? J'ai presque failli croire que la sensibilité d'Irène l'avait aidé à trouver quelqu'un pour moi, mais en fait tout ça ce n'est qu'un attrape-nigaud.

— Eh, arrête-toi !

Dans la seconde une main se referme autour de mon bras et me tire en arrière tout juste à temps pour m'éviter le choc avec une voiture qui passe à toute vitesse. Les trois secondes suivantes sont flottantes, le véhicule s'éloigne en emportant avec lui son coup de klaxon et je croise le regard de Soan.

— Athéna, j'ai eu la peur de ma vie, s'exclame-t-il en m'écartant un peu plus de la route que je m'apprêtais à traverser.

J'étais plongée dans ma colère et je n'ai rien vu du décor autour de moi. Sans lui je me serais sans doute faite renversée, comme ça juste parce que je suis une imbécile.

— Tu vois, ça se passe toujours comme ça doit se passer. Parce que le destin et le hasard savent ce qu'ils font, eux... Je n'étais pas simplement en train de marcher dans la rue lorsqu'Irène m'est tombée dessus, j'étais sur le bon chemin pour qu'on se rencontre, toi et moi.

Mes yeux sont toujours sur ses lèvres même si elles ont arrêté d'articuler tous ces mots. En temps normal j'aurais levé les yeux au ciel, parce que tout ce qu'il raconte ressemble à un paquet de conneries. Mais... il y a son bras autour de ma taille et cette aura rassurante qu'il dégage malgré sa dégaine de traine savate.

— Je sais que chaque rencontre est un hasard, qu'il soit provoqué ou pas et c'est à nous de choisir si c'est le destin ou pas.

— Soan le sage a encore parlé.

C'est tout ce que je trouve à dire ? Alors que ses mots m'atteignent en plein cœur et ouvrent une voie de pensées que je ne m'attendais pas à trouver ici ? Le destin, c'est à nous de le choisir.


A la semaine prochaine :D

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