CHAPITRE SEPT

— Quel est le programme de l'après-midi ? demande Joe en enfilant un blouson.

Le ciel s'était assombri, même avant qu'elle ne s'enferme pendant deux jours. Elle lançait des regards inquiets dans les airs.

— Cette après-midi c'est « jeux aquatiques » normalement.

— Normalement, répète Joe, le regard toujours levé vers le ciel.

Ils marchent le long du chemin piéton.

— Il pleut beaucoup en Arkansas ?

— Je ne sais pas.

Zack semblait avoir remarqué le mauvais temps à son tour. Ses sourcils s'étaient froncés dans un grand V.

— Je ne veux pas vraiment tomber malade... Et puis, c'est du gâchis d'eau, il y a des pays qui n'en n'ont pas, lâche Joe.

— Roh l'autre...

— Bientôt, on en aura plus non plus.

Zack s'arrête et se retourne face à Joe avec un sourire idiot.

— J'adore parler avec toi, tu es si optimiste Majorelle !

— Joe.

— Jorelle alors.

— Mon dieu... Je préfère largement Majorelle.

— Majo ?

— Majorelle, souffle-t-elle avant de passer à côté de lui pour continuer le chemin.

Elle ne vit pas le signe de victoire qu'il venait de faire. Il la rattrape facilement. Au loin, devant le bâtiment d'accueil – lieu de regroupement officiel – Ted courrait vers eux, tout essoufflée.

— Ils ont annulé les jeux en extérieur...

— A cause du mauvais temps, devancent Zack et Joe.

— ... Oui, voilà, dit Ted en reprenant son souffle.

— Quel est le programme alors ? questionne Joe.

— Un film.

— Lequel ? demande Zack.

— Un vieux film des années soixante : La machine à explorer le temps.

— T'es sérieux ? lâchent à nouveau les deux en même temps mais pas avec la même intonation.

Zack avait l'air déçu tandis que Joe surprise voir même sous le choc.

— Il n'est pas en noir et blanc j'espère ? soupire Zack.

— Non, aujourd'hui les vieux films sont mis en couleur. Les progrès de la technologie, certifie machinalement Joe.

— Est-ce que ça va ? interroge Ted, inquiet.

— Oui, oui c'est juste que...

Les deux garçons la regardent silencieux, attendant sa réponse.

— On va être entasser dans une salle moyenne avec plus d'une centaine de personne, ça va sentir la respiration et on aura chaud au bout d'un certain temps, ment-elle.

Ils soufflent tous les deux, comme soulager de cette réponse.

– Ah, les femmes et leurs problèmes minuscules ! charge Zack.

Joe fronce des sourcils, sur le coup énervé par ce commentaire sexiste. Mais très vite, une idée lui vient en même temps qu'un sourire en coin se dessine sur les lèvres. Elle allait en faire de même.

— Ah, les hommes et leur pénis minuscule !

Elle passe entre eux, en les bousculant par les épaules. Ted était sous le choc.

— Je ne l'aurais jamais imaginé aussi crue... Un si grand caractère dans un si petit corps !

— Elle est tarée, siffle Zack en secouant la tête et en observant Joe entrer dans le bâtiment.

— Mais elle te plaie hein ? retorque Ted en le bousculant gentiment avec son coude.

Zack le regarde, les yeux plissés avant de sourire lentement.

— La ferme.

— Vous formez un si beau couple ! Elle qui te commande et toi qui te soumet... C'est d'un rien romantique.

— Je ne me soumets pas, souligne Zack.

Ils discutent, faignant même une petite bagarre avant de rentrer dans le bâtiment à leur tour. Les gens – la famille – faisaient la queue. Ils déposaient leur affaire avant de rentrer par un rideau noir avec une boite de popcorn dans les mains. Paul était déjà là, il passait son bras autour de Joe et lui faisait une blague.

— Mais quel petit con.

— Elle est trop intelligente pour tomber amoureuse de Paul, rassure Ted.

Joe repousse Paul, l'abandonnant alors en dehors de la file d'attente, avant d'entrer par le rideau noir. Elle avait jeté un coup d'œil en arrière pour s'assurer que Zack et Ted étaient bien là. En entrant la pièce, plus sombre que les autres jours, elle trouve avec difficulté une place au sol. Quelqu'un la tire, elle émet un petit cri, faisant tomber quelques popcorns au sol.

— C'est moi, Sawyer !

Elle s'installe à côté de lui après avoir calmé les battements de son cœur.

— Tu étais où ? demande-t-il en replaçant une mèche de cheveux blonde derrière son oreille.

Joe sourit lentement. Sawyer se conduisait comme un grand frère avec elle. Il était si gentil ! Tout le monde l'adorait.

— J'étais un peu malade mais ça va mieux.

C'était une partie de la vérité. Heureusement qu'il voyait mal ses expressions dans le noir. Parce que Joe ne savait pas du tout mentir. Du moins, ça se voyait sur sa figure quand c'était le cas.

Zack et Ted les rejoignent peu de temps après. Zack s'installe lourdement à côté de Joe. Il essaie de trouver une position confortable pour ses pieds. Joe fait une moue.

— Les jeans, ce n'est pas la solution pour être à l'aise.

— Je pensais qu'on allait faire les jeux en extérieur.

— Même en jean ? C'est trop bizarre. Qui met un jean pour faire du sport ?

— Les mecs, souffle Bailee à l'arrière.

— Oh salut ! lui répond Joe avec un grand sourire.

Elle n'a pas tort. Il n'y avait que les hommes qui ont des idées aussi tordues.

En attendant le début du film, Joe avait déjà terminé son paquet de popcorn. Elle avait eu si faim d'un seul coup ! Et puis d'un autre côté, un seul humain courageux et non addicte pouvait réussir à garder son paquet de popcorn indemne de la rude bataille appeler « l'attente avant le début du film ».

— Tiens, morphale.

Zack lui tendait son paquet indemne à lui. Joe le saisit lentement avec un petit sourire. Elle prend une poignée en le remerciant puis grimace.

— Berk, ils sont salés !

— Mais qui es-tu ? s'offusque Ted.

— Je vais le reprendre alors...

— Non ! Je... Je vais m'en contenter.

Elle lui sourit à nouveau, les dents pleines de popcorn avant de finir le paquet aussi vite que le premier.

— Tu vas être malade si tu continues, indique Zack.

— Mais non !

Le grand écran – Joe venait de le remarquer – devant eux s'allume, les éblouissant tous. Le film se met alors en route. La salle devient extrêmement silencieuse. Mais pendant le film, les yeux de Joe tombaient tous seuls. Être assise dans le noir avait comme envoyé un signal à son corps. Elle ressentait soudainement la fatigue accumulée de ses deux derniers jours. Elle connaissait le film par cœur, donc ce n'était pas grave... Son corps se balançait en avant puis se redressait brutalement, plusieurs fois. Son cerveau voulait se reposer. Son corps voulait se détendre... Et pourtant, elle luttait parce qu'il y avait du monde autour d'elle. Ce serait la honte de s'end...

— Mais viens là ! chuchote Zack.

Elle se laisse aller, involontairement contre son épaule. Au moins, ça éviterait que son corps se torde dans tous les sens comme si elle avait une crise. Contre tout attente – surtout de sa part à elle – elle s'endort comme un bébé.

Ce sont les applaudissements qui la réveillent. Elle se redresse brusquement et imite comme un robot.

— C'est dégueulasse, marmonne Zack.

Joe se retourne et constate qu'une grosse trace de bave se trouvait sur la chemise en jean de Zack.

— Oups.

— Oui, comme tu dis !

Elle se frotte les yeux puis se lève en même temps que certaines personnes.

— J'ai besoin de dormir.

— Tu ne veux pas attendre ce soir ? Sinon tu seras décalée.

— J'ai vraiment trop sommeil... Tant pis si je dois me forcer à dormir pendant la nuit mais là...

Elle regarde l'heure sur son portable. Il était seize heures passées. Elle sourit encore endormie à Zack.

— A tout à l'heure !

En sortant de la salle, elle n'avait pas remarqué que Whitley l'avait longuement observé.

Joe n'avait pas été là ni au discours de Grand-mère, ni au dîner de ce soir. Zack n'arrêtait pas de se retourner dans son lit pour regarder l'heure : vingt-deux heures. Elle s'était assoupie depuis plusieurs heures, preuve qu'elle avait réellement manqué de sommeil... M'enfin ! Quelle idiote. Ne pas dormir pendant deux jours... C'était bien le délire des artistes ça. Enfin, ce n'était pas une artiste à proprement parlé mais elle dessinait des plans et tout ça.... Bref. Il faut dormir pour rester en bonne santé, tout le monde sait ça. Même Zack devrait dormir d'ailleurs. Mais il n'y arrivait toujours pas.

Un grognement déplaisait se fait soudainement entendre. Enfin non. Ce n'était pas un grognement. C'était un grondement. Il avait été si fort que Zack s'était redressé dans son lit. Il tendait attentivement pour voir s'il avait rêvé de ce bruit ou non. Silence. Il entendait son propre cœur battre dans ses veines. Il jette alors sa couverture et se tourne pour poser les pieds au sol. Silencieux, il se rapproche de sa fenêtre et tire légèrement le rideau. Au même moment, un éclair éblouissant illumine toute la pièce. Un énorme bruit de tonnerre le suit quelques secondes à peine après. Zack était sous le choc. Il n'avait jamais vu un éclair aussi impressionnant de toute sa vie. Son cœur battait la chamade.

Un nouveau bruit avait fait irruption dans la nuit. Il était différent des autres. Zack hésite quelques secondes avant de rouvrir le rideaux, prêt à être photographié brutalement une nouvelle fois par le ciel nocturne... Il pleuvait. Pas comme on pourrait voir à Londres, non, non. C'étaient des torrents de pluie. De là où il était, et grâce au lampadaire du domaine, il voyait le vent fouetter violemment les arbres. Leurs branches se tordaient d'un seul côté, prêtes à s'arracher.

Son téléphone avait vibré et il s'en était emparé aussitôt. Un message de sa grand-mère indiquait « Que tout le monde se rassemble dans le bâtiment principal, une tempête violente est prévue cette nuit ! ». Sans hésiter, il s'était habillé chaudement pour sortir sous cette pluie battante, courant déjà vers le bâtiment de l'accueil.

A l'extérieur, c'était le chaos. Il n'avait jamais vu non plus un ciel aussi noir. Les étoiles avaient disparu pour laisser place à une ombre terrifiante. Il voyait des membres de sa famille courir, d'autres hurlaient. Plusieurs personnes glissaient sur le sol déjà inondé de pluie et étaient rattrapés par des proches. C'était le chaos. La peur était présente. Les éclairs n'arrêtaient pas d'illuminer le ciel toutes les dix secondes. On aurait dit la fin du monde.

Il s'était laissé engouffré par la vague de la foule paniquée dans le bâtiment. Plusieurs personnes entraient déjà dans la grande salle principale. Zack était passé de justesse, avant de se faire bousculer. Maintenant qui la voyait tout allumée et non décorée, il se rendait compte que c'était en réalité un grand gymnase. Les employés du domaine s'afféraient déjà à donne des couvertures et des lits de camps. D'autres donnaient de quoi se réchauffer avec des boissons. Quelques-uns de ses petits cousins et cousines pleuraient contre leur mère.

Il voyait même des membres de la famille essuyait le sol, déjà trempé par les chaussures et les manteaux de tout le monde. Probablement pour éviter de glisser et de se faire encore plus mal. Zack s'avançait dans la foule, cherchant des yeux ses parents, ses cousins et...

— Zack, oh mon dieu Zack !

Ted arrivait accompagné de Sawyer. Il était tout trempé avec son manteau qui lui cachait la vue. Il avait d'ailleurs rejeté sa capuche en arrière, éclaboussant la famille se trouvant à l'arrière au passage.

— Vous allez bien ? Où sont mes parents ?

— Oui, ça va. J'ai juste eu la peur de ma vie, confesse Ted.

— Ils sont au fond, je les ai vu, et d'autres arrivent, indique Sawyer.

Zack se tournait pour regarder la foule qui continuer d'arriver. En balayant la salle de regard, il voyait déjà sa grand-mère se rapprocher de tout le monde pour voir si ça allait. Brusquement, une vérité terrifiante lui nouait déjà l'estomac.

— Où est Joe ? articule-t-il lentement, essayant de ne pas céder à la panique.

Sawyer, qui était le plus grand d'entre eux, balayait à une vitesse folle la salle à son tour. Avant même qu'il ne repose son regard sur lui, Zack avait compris.

— Je ne la vois pas ! s'étouffe-t-il.

Zack se souvint soudainement de leur nuit dans le château en ruine.

— Elle a une peur bleue des orages, déglutit-il.

Il commence à s'avancer vers l'entrée du gymnase, pour pouvoir en sortir, avant qu'une forte main lui agrippe l'épaule. Il se retourne et avant qu'il ne voie quoi que ce soit, sa mère le serrait déjà dans ses bras. Elle avait une de ses forces !

— Oh mon chéri ! souffle-t-elle.

Pour une fois depuis leur arrivée ici, elle semblait sobre.

— J'étais si inquiète !

— Je dois repartir.

— Non !

— Pourquoi ? demande en même temps son père.

— Joe n'est pas là.

— Elle est peut-être dans la foule mon grand ! Je suis sûre que...

— NON ! Elle n'est pas là.

Il le savait. Il en était persuadé. Il se retourne alors pour pouvoir repartir. Son père pose à nouveau sa main contre son épaule pour le retourner une énième fois.

— Ne joue pas les héros fils ! C'est trop dangereux.

Il se dégage d'un air mauvais et court pour sortir du bâtiment principal. Avant qu'il ne passe la porte, il avait entendu ses proches l'appeler avec des voix paniquées.

Il avait été idiot de partir sans lampe-torche ou quelconque lumière, parce qu'il n'y voyait que dalle. Les lampadaires s'étaient éteints. Il avait beau essayé d'avancer, le vent soufflait fort et le décalait de sa trajectoire. La pluie fouettait son visage. C'était comme si l'Univers entier lui disait d'abandonner sa quête. D'abandonner Joe. Non ! Il le refusait.

Au bout d'un long effort – il était à bout de souffle – il vit claquer la porte d'entrée de la résidence temporaire de Joe d'un coup de pied, tant pis pour les dégâts. Le lieu était plongé dans la pénombre. Comme s'il n'y avait aucune présence de vie. C'était silencieux... Du moins presque, parce qu'il entendait le vent souffler à l'étage.

— Joe ? appelle-t-il.

Il monte les escaliers en trombe, manquant presque de trébucher en avant, et se dirige vers sa chambre. Ce qu'il vit ? L'horreur. Un arbre était tombé pile dans la chambre de Joe. L'arbre s'était écrasé, ouvrant le toit, brisant la fenêtre. Il était tombé pile du bureau jusqu'à devant le lit. Le travail de Joe était détruit. Son lit était rempli de bout de verre.... Elle n'était pas là. Et si... Sous le tronc... ? Mon dieu !

— Joe ?! s'étrangle-t-il.

Aucune réponse. Il sort alors de la chambre et redescend les escaliers.

— Joe ! Joe ? hurle-t-il, perdant tout espoir.

Il se passe une main dans ses cheveux mouillés et remarque alors que la porte de la salle de bain du bas était légèrement entre ouverte. Il se précipite alors dedans. Dans la pénombre, il vit une silhouette au sol. La lumière ne marchait pas. Alors, il se rapprochait lentement. Il l'entendait alors : quelqu'un haletait.

Grâce à la lumière d'un éclair, il vit que c'était Joe. Elle était recroquevillée dans la baignoire. Elle avait enroulé ses bras autour de ses jambes et tremblait comme une feuille. Elle avait le regard vide et respirait brouillement. Le cœur de Zack s'était brisé en deux. Jamais il n'aurait imaginé la voir dans cet état un jour ! Elle était méconnaissable. Elle portait un ensemble de pyjama rose pâle avec des rubans dorés comme motif. Elle était pied nu. Zack n'avait remarqué aucune trace de sang, ce qui prouvait – par miracle – qu'elle n'avait pas été dans sa chambre au moment de l'accident ou alors... Elle était arrivée pile à ce moment-là. La terreur se lisait sur son visage.

— Joe, c'est moi ! lâche-t-il en s'agenouillant près de la baignoire.

En lui touchant le bras, il se rendit compte qu'elle était gelée. Joe ne réagissait pas. Elle était comme absorbée dans un cauchemar éveillé.

— Joe, regarde-moi ! supplie-t-il.

Il s'était mis derrière elle dans la baignoire pour pouvoir la soulever et la sortir de là... Même son corps était devenu comme de la pierre. Il décide alors de ressortir puis de lui frotter le bras.

— C'est Zack ! L'abruti qui a volé ton taxi par flemme de conduire sa voiture de riche. Non en fait... C'était pas par flemme. Je voulais arriver le plus tard possible pour ne pas voir mon père, avoue-t-il.

Elle réagit enfin. Ses yeux trouvèrent les siens. Mais c'était ceux d'une inconnue. Au même moment, il sentit une odeur qu'il avait déjà senti en entrant ici mais qu'il avait renié jusqu'à là à cause de son inquiétude : l'odeur de l'urine.

— Zack... ? demande-t-elle.

Ce n'était pas non plus sa voix.

— Oui, c'est moi !

Un nouvel éclair. Joe avait émis un gémissement de peur.

— Il faut qu'on rejoigne les autres ! Viens !

Il lui prend les mains et la tire vers lui, un peu trop brutalement à son goût mais... Elle était toute raide et son pantalon était bien trempé. Si les gens la voient ainsi et qu'elle retrouve ses esprits le lendemain, elle aura honte toute sa vie. Zack retire alors son long manteau et l'enfile autour de Joe. Il remonte la fermeture éclair et lui met la capuche.

— Allons-y !

Il force jusqu'à la porte d'entrée mais Joe, à cause d'un nouvel éclair, s'arrête abruptement et devient encore plus raide qu'avant.

— Non Zack, s'il te plait ! Restons ici... Ne me laisse pas ! gémit-elle.

Elle pleurait à chaud de larmes. Sa voix était toujours aussi étranglée par la peur. Il la rapproche alors de lui.

— C'est dangereux de rester ici. Je suis là, je te protège, d'accord ?

Elle ne répondait pas mais continuer de pleurer. Lors d'un énième éclair, elle s'était complètement collée à lui, cachant son visage contre son corps en poussant un hurlement. Il attrape alors difficilement sa main et la serre.

— On court le plus vite possible, d'accord ?

Il n'attend pas qu'elle acquiesce. Il n'attend pas non plus un nouvel éclair. Il fonce, sortant de la petite résidence et courant à travers la pelouse et le ciel menaçant. Joe n'arrêtait pas de glisser et il se rendit compte alors qu'il ne lui avait pas mis de chaussures. L'idiot ! De multiples brins d'herbes se collaient déjà à sa peau. Zack la porte alors. Il l'attrape par les jambes et les épaules et la serre contre lui tout en courant le plus vite possible. Joe se blottissait contre lui, serrant sa nuque vraiment fort, mais il s'en fichait à cet instant précis.

Il arrive tout essoufflée dans le bâtiment principal. Ils étaient apparemment les derniers. Il entre par le rideau, Joe toujours dans ses bras.

— Je l'ai...

— Je l'ai sauvé ! s'écrie Paul.

A sa gauche, Paul était lui aussi entré avec Susan dans les bras. Tous les deux trempés comme eux d'ailleurs. Il se rapprochait de la foule. Cette dernière poussait des cris d'horreur et de surprise, mais très vite, ils étaient entourés par des applaudissements. Zack réussi à se faufiler discrètement à côté. Il trouve un coin sympa pour Joe et lui et la pose délicatement au sol mais elle ne voulait pas le lâcher.

— Nous sommes en sécurité, souffle-t-il.

Elle le lâche doucement, sans s'arrêter de trembler et d'avoir encore se regard dans le vide. Ses lèvres étaient bleutées.

— Zack ! Joe !

Il sentait une couverture chaude contre lui – même plusieurs. Il était mouillé de la tête aux pieds. Ted lui frottait frénétiquement le dos. La fille brune que connaissait Joe et Lea s'étaient déjà rapprochées d'elle.

— Elle est en état de choc. Il y a des médecins ? demande-t-il en ne la quittant pas des yeux.

— Toutes les lignes sont soient coupées ou occupées. Je pense que les urgences sont aussi affolées que nous, indique Sawyer en suivant le regard de Zack.

— Mon dieu ! s'écrie à son tour Ted, voyant l'état de Joe.

Il se baisse pour s'adresser à Lea puisqu'il ne connaissait pas le prénom de l'autre. Ted s'était attaqué au séchage de ses cheveux.

— Elle aura besoin de rechange, chuchote-t-il, arrêtes ça s'il te plait ! ordonne-t-il ensuite en se tournant pour regarder Ted.

Lea échange un regard compréhensif avec lui. Elle avait sans doute aussi senti l'odeur.

— Joe, on va.... commence la fille brune.

— NON ! meugle-t-elle.

La fille s'était reculée comme si elle l'avait giflé.

— Mon dieu, la pauvre... murmure-t-elle.

Joe tremblait de tout son être. Zack craignait qu'elle ne fasse une crise cardiaque ou quelque chose du genre.

— J'ai entendu les bonnes parler d'une douche dans ce bâtiment, indique une voix froide.

— C'est normal chérie, nous sommes dans un vieux gymnase ! suit une autre toute enthousiaste.

Tous les regards du groupe s'étaient tournés vers ces voix. 

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