7.

La route a été longue, mais nous voilà enfin à Boston, devant l'immeuble renfermant l'appartement de la famille Campbell.

Daniel et moi sortons mes valises du coffre et nous rentrons à l'intérieur. Nous montons à l'étage en prenant l'ascenseur. La cage s'arrête au huitième étage et nous arrivons dans un large couloir. Daniel ouvre la porte 14.

-Je te donnerais une des clés de l'appartement pour que tu puisses rentrer et sortir comme tu le voudras, déclare Daniel.

Nous entrons dans l'appartement en traînant les valises derrière nous. C'est un grand et luxueux duplex qui n'a rien à voir avec mon appartement de Seattle. Une grande baie vitrée remplace le mur qui communique avec l'extérieur. D'ici, on peut voir les grands buildings de Boston et l'agitation en bas, dans la rue.

-Tu connais l'appartement, je n'ai pas besoin de te faire visiter, dit Daniel en posant ses clés sur la console en verre à côté de lui.

-Non, pas besoin.

Mais le nombre de fois où je suis venue ici, je peux le compter sur les doigts d'une main. Étant donné les heures de route qu'il y a à faire entre Seattle et Boston, mes parents et moi n'avions pas vraiment le temps de venir ici assez souvent.

Cependant, nous sommes venus ici pendant quelques vacances et weeks-ends. Et à l'inversement, la famille Campbell est venue chez nous plusieurs fois aussi.

Jamais je n'aurai penser vivre ici, un jour.

Un grand salon aux fauteuils et au canapé en cuir nous fait face. À côté se trouve une table à manger, près de la cuisine moderne ouverte. Des escaliers en verre montent à l'étage où se trouvent la chambre de Lucy et Daniel, celle de Kurt et enfin la mienne, qui est à la base la chambre d'invités.

Une grande salle de bain contenant jaccuzzi et douche, sert pour Kurt et désormais, moi. Je sais que Daniel et Lucy ont leur salle de bain privée, attenante à leur chambre.

Pour finir, il y a un grand dressing qui sert à ranger la plupart des affaires de Lucy, Daniel et Kurt.

-On a fait de la place pour toi, me dit Daniel.

En effet, je remarque qu'ils ont ajouté plusieurs cintres et laissé quelques tiroirs vides.

-Merci.

Nous entrons dans la chambre d'invité. Elle contient une armoire, un lit double et un bureau. La chambre est illuminée par une grande vitre qui a la même vue que la baie vitrée d'en bas. Le parquet craque un peu sous nos pieds.

-Ça ira ?, me demande Daniel en déposant mes valises au sol.

-Oui, merci beaucoup.

-Tu pourras décorer la chambre comme tu en auras envie. Ici, c'est chez toi maintenant.

Il ressort de la chambre en ajoutant ces derniers mots :

-Lucy est au travail et Kurt est en cours. Ils rentreront dans une ou deux heures, en attendant tu peux t'installer. Je vais travailler dans mon bureau, appele-moi si tu as besoin.

J'entends alors ses pas descendre les escaliers. J'ouvre mes valises et commence à ranger mes affaires. Je range tous mes vêtements dans mon armoire et dans le dressing, dépose des cadres de ma famille sur le bureau. J'accroche même une petite guirlande lumineuse au-dessus de mon lit pour mettre un peu de déco.

Je sors un gros doudou d'une de mes valises. C'est un énorme ours en peluche rose bonbon. Je l'ai depuis mes un an, c'est mon père qui me l'avait offert. Depuis le temps, je l'ai gardé et je dors toujours avec.

Certains pensent que ça fait petite fille, mais je m'en fiche. Je l'adore et c'est ce qui compte.

Je jette le nounours sur mon lit. Il prend beaucoup de place, mais ce n'est pas grave. Je m'assois sur le matelas et serre le doudou contre moi en sentant son odeur. Il sent la vanille.
Quand j'étais petite, je me souviens avoir renversé accidentellement mon flacon de parfum dessus. Je n'avais plus de parfum mais au moins j'avais un doudou qui sentait bon.

Je me relève et branche mon portable pour le charger. J'envoie un rapide message à Emily, pour la prévenir que je suis bien arrivée.

Je décide de prendre une rapide douche et de descendre ensuite au premier étage du duplex. Daniel est assis dans le canapé avec son ordinateur sur les genoux. Je m'assois à côté de lui en attrapant la télécommande de la télé.

-Je peux ?, demandais-je en désignant la télévision.

-Vas-y, fais comme chez toi.

Plus facile à dire qu'à faire...

J'allume la télé et commence à zapper.

-Kurt et Lucy arriveront dans quelques minutes. J'ai commandé japonais pour ce soir, ça ira ?

-Oui.

-Tu devrais préparer ton sac de cours pour demain, me dit Daniel. Je t'emmenerais au lycée, il n'est pas très loin d'ici. Mais les autres jours, tu pourras y aller en bus.

-OK.

Des réponses courtes, simples et directes. J'ai l'impression que ces derniers temps, les seuls mots qui sortent de ma bouche sont oui, non et OK. À part quelques fois, où je prends la peine de parler. Quand je me dis que ça en vaut la peine.

Parce que, à quoi ça sert de parler encore et encore si on peut tout résumer en un seul mot ?

Je remonte à l'étage et entre dans ma chambre. J'attrape mon Eastpak qui est au fond d'une de mes valises et le remplit de mon agenda, ma trousse et quelques cahiers que j'ai emporté avec moi.

J'entends alors une porte claquer et le résonnements des talons sur le parquet. C'est Lucy.

On toque à la porte de ma chambre et je m'y avance pour ouvrir.

-Salut bébé.

Kurt.

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