Je hoche la tête, essaye de prendre un air sur de moi malgré les piaillements affamés des gamins autour de moi. Dans deux secondes ils vont se battre, et je n'aurais vraiment pas l'air fin.

- Ouais, ouais... Je m'en sors, j'ai juste... Ça va aller...

J'attends qu'il me propose un coup de main, mais il se contente de hocher lentement la tête avec un air entendu.

- Si tu t'en sors, écoute... Je te laisse une minute, hein.

Mais. Enfoiré. Et tranquillement, sans même calmer les monstres en train de hurler, il traverse et disparait dans l'autre pièce. Il me donne une leçon ou comment ça se passe ? Ça me fout la rage, mais au moins ça me réveille. Je donne un bon coup de collier et quand il revient, dix minutes plus tard, j'ai fini de tout distribuer. Il joue quelques minutes avec les petits, puis me rejoint au-dessus du bac de vaisselle. Il finit par demander :

- Tu t'es endormi, c'est ça ?

Je détourne la tête. Fais chier. Mais contrairement à ce à quoi je m'attendais, il est loin de me faire la morale. Il me regarde avec douceur, il finit par dire :

- Je comprends que tu sois épuisé. C'est normal, ce n'est pas grave. Tu n'as pas fait exprès, ça aurait pu arriver à n'importe qui. Le truc c'est... Qu'il faut qu'on se fasse confiance les uns les autres. C'est vraiment important. Tas le droit de faire des erreurs, ou même d'être soulé et de vouloir une pause. Il faut seulement que tu le dises. Qu'on puisse s'appuyer les uns sur les autres. Tu comprends ?

Je hoche la tête, la gorge un peu nouée.

- Je comprends.

- Dans ce cas, va prendre une douche, défais ta valise, pose toi un peu. On se voit au diner.

Il me sourit et ça me fait tellement bien d'entendre ça. Je me sens en confiance. Je le remercie et rejoins ma chambre.

Rends-toi au paragraphe 55 pour continuer l'aventure.