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Dans le hall, je récupère mon sac à dos. Puis on sort du bâtiment, on traverse la rue. De l'autre côté, il y a une maison qui tient un peu de la cabane en bois, de plein pied, avec des volets à la peinture écaillée aux fenêtres. Harold ouvre la porte avec sa clé et me fait visiter. À l'intérieur, c'est très grand. Une pièce à vivre, un réfectoire, une grande salle de douches, un dortoir avec des lits en fer à l'ancienne. Enfin, trois portes. Il me désigne celle de droite.

- Ta chambre est là, et voilà ta clé. Pose juste tes affaires, tu t'installeras ce soir. Les enfants vont bientôt arriver. Ils sont à l'école, pour l'instant. On va leur préparer le goûter en attendant.

Je découvre ma chambre. Un lit, une table, une chaise et une étagère. Sommaire, mais, je ne sais pas comment dire... Douillet. Des tissus colorés un peu fatigués décorent le lit, le sol et la fenêtre. Je pose mon sac, me laisse tomber sur le lit. Les ressorts grincent en représailles, Harold se marre.

- Allez, ramène-toi. Si tu traines trop, je t'envoie dans les salles d'hôpital récurer le vomi.

- Whoa. J'arrive dans ce cas.

Mais il sourit, vraiment gentiment. J'aime bien son sourire. Je me redresse, le suis jusqu'à la cuisine. On coupe du pain en tranches et je pose des questions. J'ai l'impression d'en avoir des centaines et à chaque réponse, des centaines d'autres apparaissent dans ma tête.

- Il y a combien d'enfants ?

- On peut en accueillir jusqu'à vingt-cinq, normalement. Mais on a en trente-huit. On a de l'aide à partir de dix-huit heures, pour les douches, le diner et le coucher. Un peu d'aide, des femmes du coin principalement. Le reste du temps, c'est en roue libre... Quand ils sont à l'école ça va, mais le week-end, c'est autre chose. Bien sûr à l'hôpital, pour la rééducation, on a des éducateurs, des infirmiers... Mais tout le temps qu'on est ici, du lever jusqu'à dix-huit heures, on n'est que tous les trois. Et à vrai dire, tous les deux, Liam n'adore pas les enfants.

- Ça ne me dérange pas. Que l'on soit seulement tous les deux.

Je dis ça comme ça, mais Harold me sourit. C'est bête à dire, j'imagine. Mais on a un bon feeling. C'est agréable, et ça me rassure. Ne pas m'entendre avec les autres, c'était l'une des choses qui me faisait le plus peur en venant ici. Me retrouver avec des... Des personnes beaucoup trop différentes de moi. Me sentir complétement perdu, sans personne de rassurant à qui me raccrocher.

On casse des carrés de chocolat que l'on met sur le pain. Je suis un peu étonné de découvrir des plaquettes de chocolat Milka alors que les moyens sont si bas. Harold hausse les épaules.

- On a les sponsors qu'on a... Je préfèrerais du riz, des livres ou... Mais ça rend les gamins heureux, c'est le principal.

Je hoche la tête. On amène le goûter sur les tables et un chant de quinzaine de voix nous parvient depuis la fenêtre.

- Les voilà. L'école n'est pas à coté mais on ne peut pas se permettre de leur payer le bus. Il y a vingt-cinq minutes de marche...

Il soupire. Ça me fait mal pour lui. Ce n'est pas une bonne idée d'être aussi empathique, dans ces conditions. Je pose la main sur son dos, il me sourit. Puis il va ouvrir la porte

- Allez. Je te les présente, viens.

J'ai le trac, un peu. Je ne sais pas à quoi m'attendre et j'hésite sur l'attitude à adopter. J'aime bien les enfants, mais je n'ai pas été moniteur de colo depuis... Heu, et bien je ne l'ai jamais été.

Si tu décides de faire rire les enfants en arrivant par surprise et en faisant le clown, rends-toi au paragraphe 91.

Si tu préfères te cacher derrière Harry et te contenter de tendre le goûter aux enfants, va au paragraphe 60.

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