Mais je ne suis pas persuadé que c'était la meilleure chose à dire, parce que l'homme à l'air carrément furax.

- Du calme ? Tu pourrais ne PAS me dire de me calmer, s'il te plait ? Et non, tout ne va pas bien, non.

Tu n'as rien à faire ici à fouiller, c'est quoi ce délire ?

Je reste silencieux, les yeux  baissés. J'ai l'impression d'être un gamin qui se fait punir... Et c'est exactement ça, en fait. Voilà. Nouveau boulot et chefs tyranniques. Bon, j'imagine que j'ai merdé aussi, à aller fouiller dans la cave dès le début de mon premier jour. Mais quand même. Ils ne vont pas me virer, si ? On peut être viré quand on fait du volontariat ? Je déglutis difficilement.

- Je suis vraiment désolé.... Je...

- Ne me raconte pas que tu t'es perdu parce que je te jure que je te colle tous les trucs les plus chiants du monde à faire si tu me fais ça. Tu ne t'es pas perdu.

- Je ne me suis pas perdu.

- Très bien. Alors qu'est-ce que tu faisais là, dans ce cas ?

- Je visitais. Je suis désolé, je suis curieux, j'ai eu envie de faire un tour, de voir les lieux. Je n'aurais pas dû, je m'excuse.

Il se calme petit à petit, jusqu'à décroiser les bras. Puis il pousse un grand soupir.

- Bon. J'espère que tu n'as touché à rien. Maintenant on remonte.

Je le suis dans l'escalier, penaud. Arrivé en haut, il tire un verrou, puis me regarde sans rien dire, me détaillant des yeux. C'est assez désagréable. Finalement il me tend la main.

- Mettons que l'affaire est close. Je suis Harry, ton superviseur. Louis, c'est ça ?

- C'est ça, oui.

- Très bien. Tu as tes affaires ? Ton papier de Médecins Sans Frontières, tes certificats médicaux ?

- J'ai tout.

- Parfait. Allons-y dans ce cas.

On grimpe l'escalier que j'ai ignoré tout à l'heure, jusqu'à un couloir de bureaux avec de la moquette. On dirait des bureaux quelconques que l'on pourrait trouver en France. Le directeur, Liam, sort d'un des bureaux pour me souhaiter la bienvenue. En sweat-shirt et joues mal rasées, il n'a pas l'air franchement commode, et j'ai assez peur qu'Harry lui rapporte ma connerie, mais il n'en fait rien. Il se contente de donner mes papiers à Liam, puis il me guide jusqu'à son bureau.

Va maintenant au paragraphe 98.