Tome II, chapitre XXXVIII.
Tour à tour, on leur refila une combinaison, qui partait des chevilles jusqu'au cou et tous rejoignirent des vestiaires. Il y avait plein de cabines, mais la majorité des mecs présents se changeaient devant tout le monde, étant donné qu'il fallait garder son boxer sous la combi. Alors, ils se changèrent entre eux et les vannes allèrent bon train entre Hugo, Ilyes, Jihane et Adriano. Isaia se dépêcha et fila le premier vers la salle qui leur était attribuée. Dans celle-ci, étaient déjà les trois filles, qui s'étaient changées plus rapidement que les mecs. Claire prit le pot de peinture noir, qu'elle versa entière sur sa combinaison blanche en s'exprimant :
— Je prends le noir, comme ça, personne viendra se frotter à moi !
Isaia et les deux autres filles rirent. Ça, c'était bien sa meilleure amie !
— T'es bête, le noir peut se mélanger avec le blanc, par exemple, ajouta Jenny.
Claire soupira et chercha avec le sot comportant la couleur blanche. Elle le prit entre ses mains et le balança sur Inana, sans même la prévenir. Celle-ci cria sous la surprise, surtout que Claire avait toucher non seulement sa combi, mais également sa tête et ses cheveux. Isaia posa une main sur sa bouche pour éviter de pouffer, alors que Jenny et Claire explosèrent de rire.
— Alors toi... Menaça Inana.
La jeune femme se précipita vers un bouton rouge près de l'entrée et appuya dessus, un décompte s'enclencha par la suite, affichant quinze minutes. Elle venait de lancer la partie. Inana se jeta sur Claire, toutes les deux tombèrent au sol et elles se battaient gentiment, la brune avait réussi à avoir l'avantage et tirer Claire par les pieds dans la pièce pour étaler la peinture au sol, sous les exclamations de Claire et les rires de Jenny et Isaia. Les garçons arrivèrent à ce moment et restèrent bouche-bée devant la scène avant de rejoindre le fou-rire des deux.
— Mais, vous avez lancée le décompte ? s'exclama Hugo.
— Oui, dépêchez-vous de vous mettre de la peinture dessus, sinon on va perdre ! cria Inana.
Le petit groupe se précipita vers les pots et chacun choisit une couleur pour la verser sur eux. Isaia piocha la première couleur qui apparue devant lui : du rouge. Il se tourna pour voir les différentes couleurs qu'avaient les autres, Jihane était en jaune et riait avec Mattéo, qui lui était vert. Irrésistiblement, son regard chercha un brun et quand il le trouva, il sourit.
— Tu as voulu devenir un Schtroumpf ?
Ilyes rit et lui étala du bleu dans ses cheveux châtains.
— Ça a toujours été mon rêve. D'ailleurs, tu sais ce que j'aimerai encore plus ? Devenir violet.
Isaia mit quelques secondes avant de comprendre que le bleu et le rouge faisait du violet. Taquin, il pouvait ses mains sur ses hanches et dit, faussement innocent :
— Personnellement, je n'aime pas le violet, par contre, j'aime beaucoup le orange.
Il vit le regard d'Ilyes scanner la salle, où ils avaient déjà tous commencer à étaler leur peinture sur les murs et les sols et même fait des mélanges. Le châtain eut un petit sourire en voyant le brun froncer légèrement les sourcils quand ses yeux tombèrent sur Jihane. Puis, il tourna les talons telle une diva et se rapprocha de son ami. Jihane comprit et étala son jaune son le corps d'Isaia en riant, mélangeant leur couleur pour donner un orange, tout en savourant le regard scrutateur d'une certaine personne sur eux.
Rapidement, tout le monde se prêta au jeu, remplissant un maximum de surface avec leur propre moyen. Certains glissaient par terre, d'autres se collaient aux murs et surtout, ils souhaitaient tous faire des mélanges. Cela entraînait également des batailles, ils se tiraient, se poussaient, se tartinaient le visage et encore plein d'autres joyeusetés de ce genre.
Alors qu'Isaia étalait le fruit de ses mélanges sur des parties encore blanches du mur, il entendit Inana s'adresser à Ilyes.
— Tu sais qu'un bleu claire serait génial sur ces murs ? lança-t-elle, pleine de sous-entendus.
— Désolé, je n'aime que le violet, riposta celui-ci.
Isaia se tourna vers eux et Inana le regarda quelques instants, avant de concentrer de nouveau sur sa proie.
—J'aime aussi le violet clair, insista-t-elle.
Le châtain débloqua, venait-elle vraiment de proposer un truc à trois, là ? A en voir les sourcils levés d'Ilyes, Isaia comprit qu'il n'était pas le seul choqué par sa proposition.
— Ecoute-moi bien Inana, je déteste le bleu clair, mais je déteste encore plus le rouge clair et le violet clair et je ne veux même pas voir une tâche de ces couleurs dans cette salle, sourit malicieusement Ilyes.
Isaia s'éloigna d'eux, ça devenait vraiment trop bizarre, leur conversation. Le double sens de celle-ci le rendait perplexe.
Tout à coup, une personne lui déséquilibra pour le faire tomber au sol et ses chevilles furent prisent par deux mains noires : Claire. Elle avait un grand sourire sadique aux lèvres et commença à tirer Isaia au sol. Durent les dernières secondes, tout le monde se battait entre eux, se tirant et se sautant dessus, sous une tonne de cris et de rires incontrôlables, jusqu'à qu'un bip retentisse, sonnant la fin de la partie.
Ils levèrent les yeux vers un écran qui indiquait les résultats. Ils finirent dernier sur quatre. Ils avaient été vaincu par les autres salles ! Il s'indignèrent tous et un brouhaha se fit entendre, avant qu'ils n'aillent prendre leur douche, toujours en pestant contre les autres, mauvais joueurs. Isaia souriait en entendant les mecs se trouver des excuses pour justifier leur défaite cuisante.
Le châtain se dirigea vers une cabine, ayant déjà retiré sa combinaison au préalable et enleva son boxer qu'il posa sur un crochet. Cependant, au moment où il voulut fermer le clichet de la porte, quelqu'un la poussa et s'immisça à l'intérieur. Il reconnue instantanément Ilyes et gêné, il posa ses mains sur son entre-jambes et se retourna.
— Bordel Ilyes, bouge ! s'écria Isaia.
Ilyes ne répondit pas, alors le châtain pencha la tête pour l'observer et vit les yeux du brun posés sur ses fesses, nues et exposées. Cela le fit rougir et il posa une de ses mains sur son cul, même si ça ne cachait pas tout.
— T'as raison, c'est une mauvaise idée, répondit le brun, sortant aussitôt de la cabine.
Isaia fut surpris par la vitesse à laquelle il était sorti... Lui qui avait cru devoir batailler pour qu'il déguerpisse. Soulagé, il soupira mais se dépêcha tout de même de se laver, frottant ses cheveux qu'Ilyes avait coloré de son bleu. Quand il se remémora les bons moments passés dans cette salle, un sourire se dessina sur ses lèvres. C'était juste une bande de potes qui avait rigolé et s'était amusée. Cela lui faisait énormément de bien et il espéra que ça continuerait jusqu'à la fin du séjour, c'est-à-dire, demain au soir.
En sortant, Inana proposa d'aller faire un petit tour dans le centre commercial de la ville, ils s'y rendirent donc tous à pieds, étant donné qu'ils n'en étaient pas loin. Isaia parla gaiement avec Matt' et Jihane, tandis que le reste du groupe était derrière eux. Un frisson le prit et automatiquement, Jihane s'en inquiéta :
— Tu as froid ?
— Un peu, oui.
Il le vit retirer sa veste, puis son sweat et lui tendit celui-ci.
— Je te file mon sweat car il est beaucoup plus chaud, tu seras bien dedans.
Le châtain était touché par son attention, mais sa conversation dans les toilettes lui restaient en tête et il ne souhaitait pas que son ami se méprenne.
— Jihane, c'est pas...
— J'ai le droit de passer mon sweat à un pote, non ? Moi j'ai trop chaud, sourit-il.
Isaia hocha la tête et prit son vêtement pour l'enfiler en dessous de sa fine veste, aussitôt, il sentit la chaleur le gagner et il referma ses bras sur son torse.
— Merci, je crois que je vais te le voler, ironisa Isaia.
— Je te le donne, pouffa-t-il.
— Non mais je rigolais, s'empressa d'ajouter le châtain.
— Et moi je suis sérieux.
Jihane passa une main sur son épaule et resta près de lui, mais cela ne dérangeait pas tant que ça Isaia, c'était purement amical.
Leur conversation reprit et ils restaient principalement à trois, papotant de tout et de rien et pour une fois, Isaia ne se sentait pas mis de côté et participait activement à la discussion. Les garçons s'étaient même amusés à entrer dans un magasin de sous-vêtements pour faire essayer un string kangourou à Hugo, pousser par Adriano, Ilyes et Wilfrid.
Après avoir rit toute l'après-midi, ils décidèrent de rentrer à la villa. Cependant, ils y restèrent à peine une heure, le temps de se faire livrer des pizzas et de repartir dehors pour une sortie en boîte de nuit. Isaia n'était pas chaud, mais la journée avait si bien commencée, qu'il prenait espoir qu'elle finisse en beauté. Ils s'étaient donc changés tour à tour et il ne pouvait s'empêcher d'examiner la tenue de son ancien bourreau, vêtu tout de noir, chemise noir et pantalon slim noir. Il aimait tellement quand il s'habillait comme ça, ça le rendait indéniablement sexy. Ilyes lui fit un petit sourire en sentant son regard appuyé sur lui.
Cette fois, ils prirent leur voiture pour se rendre au lieu de rendez-vous.
Seuls Adriano et Claire étaient restés sur les canapés, tous les autres avaient rejoint la piste de danse, même le châtain. Il essayait de se décoincer un peu et se lâchait plus. Il dansait avec Jenny, qui avait entouré ses bras autour de son cou. Elle n'arrêtait pas de lui dire des bêtises à l'oreille et Isaia en riait.
Tout à coup, des mains se posèrent sur ses hanches et un corps se colla dans son dos, puis il entendit :
— Je te le vole.
Jenny sourit et s'écarta d'Isaia, qui se retourna dans les bras du brun.
— Qu'est-ce que tu fais, Ilyes ? demanda-t-il, le ton las.
Il s'attendait à une énième tentative de provocation, encore et toujours.
— Je danse avec toi, Isaia, répondit Ilyes tout simplement.
Isaia n'était pas très convaincu mais se laissa entraîner par les pas de son partenaire. Heureusement que la musique était lente et langoureuse. Le châtain en frissonna, il ferma les yeux quelques secondes et s'accrocha au cou du brun, profitant de ce moment de sérénité et de paix. Il ne pouvait plus le nier désormais, être près de lui faisait battre son cœur anormalement et il se sentait... Bizarre. Le lycéen voulait qu'Ilyes lui relève le menton pour l'embrasser, il en avait terriblement envie, là, collé à son corps ferme, à ses mains qui empoignaient ses hanches et à son odeur qui l'enivrait. Une bouffée de chaleur le gagna et il prit aussitôt peur, il poussa Ilyes un peu trop précipitamment et s'enfuit.
Il n'était pas prêt pour ce genre de chose, pas prêt à réagir de la sorte... Il avait besoin de temps avant d'assumer ses désirs.
Il rejoignit Adriano et Claire, qui tentaient d'avoir une conversation ensemble et qui semblaient plus parler en se faisant des gestes que par la parole, mais ça les faisaient beaucoup rire. Isaia s'assit à côté d'eux et regarda si le brun l'avait suivi. Il ne l'avait pas fait. Tant mieux.
Il passa le reste du temps sur le canapé, à siroter des cocktails avec très peu d'alcool. Il n'avait pas revu ses amis de la soirée, la boîte de nuit grouillait de monde et il avait dû rembarrer pas moins de trois personnes qui étaient venues l'accoster. Deux filles et un gars.
Isaia fut ensuite trimballé dans une autre boîte de nuit, mais cette fois, il resta avec Claire et Mattéo, ses deux meilleurs amis. Claire leur annonça qu'elle ne voulait plus se mettre avec Hugo, il était trop compliqué pour elle et ne faisait même plus d'effort pour la séduire. Décidément, tout le monde se liguait pour se quitter. Adriano et Jenny, puis maintenant, Claire qui renonçait à Hugo et sans compter sur lui, qui avait refusé la déclaration de Jihane.
Aux alentours de deux heures du matin, ils prirent enfin le chemin du retour pour une bonne nuit de sommeil. Isaia était complètement k.o et ne rêvait que de retrouver son lit moelleux.
Tout le monde partit se coucher dans leur lit respectif après s'être mis en pyjama, brosser les dents et souhaité bonne nuit. Isaia allait s'endormir, mais une phrase lui trottait dans la tête, qui provenait de sa conversation avec Ilyes dans sa voiture et où celui-ci avait lancé " quand tu seras entièrement à moi ". Est-ce que le brun voulait qu'ils sortent ensemble ?
Il se leva donc discrètement, ne pouvant s'empêcher de se retenir et regagna la chambre d'Ilyes, qui était juste à côté de la sienne. La porte n'était pas fermée et il put y entrer facilement, mais il n'y voyait absolument rien, Ilyes avait éteint les lumières et fermé les stores.
— Ilyes ? chuchota-t-il.
— Viens bébé, je t'attendais.
— Non, je... Je veux juste te poser une question.
— Oui ?
C'était tellement gênant, d'entendre sa voix mais ne pas le voir.
— Quand on était dans ta voiture, tu as dit " quand tu seras entièrement à moi ", est-ce que tu voulais dire... Qu'on soit... Ensemble ?
Il entendit Ilyes rire doucement.
— C'est ça qui te tracasse, Gianni ? demanda-t-il, taquin.
— Répond-moi.
— Peut-être bien.
Isaia prit une grosse inspiration, appela tout le courage qu'il avait en réserve pour lancer cette dernière phrase :
— Ok. Alors séduis-moi.
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