Tome II, chapitre XXI.

Suite à des commentaires répétitifs sur le sujet, je tenais à préciser que c'était une fiction avant tout et que par soucis de réalisme, je varie les caractères ainsi que les idées. LEURS choix ne sont pas les MIENS. Donc s'il vous plait, différenciez la fiction de ma personne, si vous voulez savoir mon avis, suffit de le demander et je vous répondrai. Ce n'est pas parce que je parle de femme ronde plus jolie que c'est forcément MON avis. Ce n'est pas parce que Johan est " homophobe " que je le suis. 

Bonne lecture !(;



                   Isaia repoussa Ilyes, fronçant les sourcils. 

  —  Arrêtes de toujours me dire ce que je dois faire, je pense être assez grand pour prendre mes propres décisions, asséna-t-il en descendant du lavabo. 

  — T'es peut-être assez grand, mais t'es bien trop rancunier Gianni et je sais que t'es capable de merder totalement. Pense à l'après, si tu dévoiles tout à ses parents, tu le regretteras. Toi aussi tu étais innocent quand on s'en est pris à toi, ne deviens pas comme nous, ne deviens pas le bourreau de Timothée. 

Cette phrase fit grincer des dents le châtain. 

  — Depuis quand t'es devenu quelqu'un de gentil ? lança-t-il en le défiant du regard. 

 — Faut croire que j'ai été un salaud qu'avec toi, chéri, sourit-il en haussant les épaules. 

Isaia tiqua au surnom et posa ses mains sur son torse pour le repousser complètement, et étonnement, Ilyes se laissa faire. 

  — Et avec Claire. On est amis je te signale, on ne dit pas ce genre de choses et on ne s'embrasse pas entre potes, ajouta-t-il en lui faisant son regard le plus lasse. 

Ilyes eut un petit sourire et plongea une main dans ses cheveux, jouant les timides alors qu'Isaia savait très bien qu'il était loin de l'être. 

  — Tu as raison pour le baiser... Mais je sais qu'il n'y a qu'avec ce genre de menace que tu vas obtempérer, quoique... Sourit-il étrangement. Pour les surnoms, j'en donne à tout mes amis, tu écopes juste de ceux plus... Romantiques ? Mais c'est parce que je t'aime bien Gianni. 

Il s'avança vers lui et lui ébouriffa les cheveux affectueusement.  Isaia se sentit bizarre face à ses paroles et à son geste, mais tenta de rien laisser transparaître. 

  —   J'aimerai d'autant plus être considéré comme les autres, lâcha Gianni en se lavant les mains, plus dans un tic de propreté que par réelle nécessité. 

Isaia leva la tête et roula des yeux en voyant Ilyes mater son cul sans discrétion et avec un grand sourire satisfait dans le miroir.

  — Arrête, gronda Isaia en le foudroyant des yeux. 

Le brun pouffa en levant les mains au ciel. 

 — Mater n'est pas toucher, se défendit-il en relevant les yeux vers son visage. Et puis, comment veux-tu que je te considère comme les autres avec tout ce qu'il y a eu entre nous ? Je peux pas oublier tout ces bons moments. 

Isaia soupira et se sécha les mains, remettant son sac sur son dos. Il allait sortir des toilettes mais Ilyes le retint par le bras. Il s'apprêtait à l'engueuler de le lâcher, mais le brun fut plus rapide. 

  — Sérieusement Gianni, réfléchis avant. Si tu devais te venger de quelqu'un, ce serait moi et Johan, pas les seconds. T'es quelqu'un de bien alors ne deviens pas un salaud pour une histoire de chantage. 

Le lycéen retira son poignet de sa main. 

  —  Envoie-moi son adresse par message.  

 Puis il partit des toilettes, il savait quoi faire, mais il n'avait pas envie de le dire à Ilyes.  

« T'es quelqu'un de bien » pourtant, ça ne l'avait pas empêché de lui faire du chantage. A quoi est-ce que ça sert d'être « quelqu'un de bien » si on faisait tout pour les rendre connard à leur tour ? Isaia avait l'impression que c'était un cercle vicieux. On se fait blesser par des connards et on le devient à notre tour, pour ensuite perpétuer la tradition. A la fin, il n'y aura plus que des salauds sur terre

Sauf qu'Isaia n'avait pas l'intention d'en devenir un, qu'en penserait sa mère ? Il n'avait pas envie de la décevoir. Mais... Il avait aussi l'irrépressible envie de se venger, de faire payer chaque personne qui avait osé s'en prendre à lui. C'était presque vital.

Deux sentiments se répercutaient en lui, il savait qu'il ne devait pas céder à ses démons, mais c'était si tentant... Si jouissif. Faire le mal était une chose si facile alors que le bien était parfois si compliqué. Cependant, le mal donnait des remords et même des regrets, tandis que le bien ne laissait que paix et sérénité. De quoi avait-il envie ? Etre rongé par ses démons ou vivre en paix avec lui-même, trouvant le moyen de pardonner ?

Sa décision était déjà prise, il n'allait pas balancer un secret aussi énorme. D'un point de vu humain, ce serait horrible de dévoiler une telle chose, le châtain avait des parents compréhensifs, ouvert d'esprit et tolérants, mais ce n'était pas le cas pour tout le monde et il ne pouvait imaginer ce que cela pouvait être pour eux, ces pauvres victimes de leurs propres parents. Il n'avait pas le droit de décider pour Isaac, peu importait ce qu'il lui avait fait. Isaia n'était pas comme ça, et il ne le deviendra pas parce qu'il avait été victime de cons sans scrupules.

Néanmoins, il ne comptait pas rien faire non plus. Il était pleinement conscient que sa décision pouvait avoir un revers considérable, mais il était humain et avait besoin de lui montrer, de lui faire ressentir ce que les actes d'Isaac avait produit sur lui. S'il ne faisait rien, cela n'allait avoir aucun impact sur Isaac et il s'en sortirait indemne, il devait lui faire comprendre pour qu'il se rende compte de son erreur.

Il était humain, mais pas con.

Il sortit son téléphone et fut satisfait en voyant qu'Ilyes lui avait bel et bien envoyé l'adresse demandée Il alla dans ses contacts et trouva Jihane.

« On peut se voir à 19h plutôt ? »13 :01.

Isaia entra ensuite l'adresse dans le GPS de son téléphone et se repéra sur la carte. Heureusement pour lui, sa maison était à quelques minutes du lycée, dans la ville à côté. Son GPS lui indiquait treize minutes à pieds. Parfait.

Le reste de sa journée, il la passa à se concentrer sur ses cours. Pour une fois, il était certain de ce qu'il voulait faire et n'avait rien préparé à l'avance, il improviserait sur le tas.

A dix-sept heures, il essaya de ne croiser personne et fila directement en dehors de son établissement. Il ne vit qu'Ilyes avec sa bande d'amis, qui le fixait intensément mais Isaia détourna rapidement le regard.

Puis les minutes rétrécissait et plus son ventre se serrait. Il avait d'un coup bien moins d'assurance et avait peur de faire quelque chose de mal, ou tout simplement une gourde qui vendrait Isaac. Il craignait également que son plan tombe à l'eau.

Quand il fut devant sa maison – d'après l'indication sur le GPS – son cœur s'emballa. Il n'était plus aussi sûr qu'il y a quelques heures. Il s'avança vers la porte, mais celle-ci s'ouvrit sans qu'il n'eut besoin de sonner ou de toquer, le surprenant.

— Bonjour ! s'exclama la femme qui lui avait ouvert.

Isaia l'analysa rapidement : elle était habillée d'un tailleur très serrée qui mettait ses formes en valeurs, elle était châtain claire exactement comme Isaac et avait de grands yeux marrons. Elle portait des escarpins noirs vernis, comme si elle venait de rentrer du travail. En soit, elle était banale et chic.

— Bonjour madame, répondit Isaia légèrement intimidé. Je... Je suis venu pour Isaac, est-ce qu'il est là ? demanda-t-il innocemment.

— Il arrive dans quelques minutes, mon mari est parti le chercher. Entre je t'en prie, lança-t-elle avec un grand sourire sympathique.

Le châtain lui sourit poliment et entra, elle les emmena dans le salon et Isaia s'assit sur une chaise tandis qu'elle remit son tablier et ouvrit un placard pour en sortir deux verres, étant donné que la cuisine était ouverte sur le salon.

— Tu souhaites boire quelque chose ? demanda-t-il en se tournant vers lui.

— De l'eau s'il vous plait.

Elle prit la bouteille d'eau et en versa dans les deux verres, dont elle lui servit sur la table.

— Merci.

La femme s'assit en face de lui, elle lui souriait d'une manière très aimable mais Isaia n'arrivait pas à la trouver sympathique à cause de son point de vu sur l'homosexualité. Comment pouvait-on sembler si gentille et avoir une façon de pensée aussi absurde ?

— Et donc tu es ? questionna-t-elle.

— Oh excusez-moi, je m'appelle Isaia Gianni.

— Gianni... Ça me dit quelque chose, dit-elle en levant les yeux et en tapotant son indexe sur son menton.

— Leo Gianni ? l'aida Isaia.

— Ah voilà ! Tu as un lien de parenté avec ce monsieur ?

— C'est mon père.

Ses yeux s'écarquillèrent et elle détailla plus amplement son invité, sans discrétion.

— Wow, je ne savais pas que mon fils avait ce genre de connaissance ! rit-elle faiblement.

Isaia lui sourit, ne sachant quoi répondre, même s'il avait envie de lancer « hé oui, votre fils s'en prend à celui de Leo Gianni ». Il n'oubliait pas qu'il n'était pas là pour régler ses comptes.

— Vous êtes amis ? continua-t-elle.

Le châtain se mordit l'intérieur de la joue. Qu'était-il censé répondre à cette question ?

— Des connaissances du lycée, lança-t-il finalement. Je viens... Je viens parce que nous avons un ami en commun mais il ne répond pas, alors j'espère qu'Isaac ait des nouvelles.

— D'accord, c'est quel ami ?

— Timothée.

Au son de son prénom, la maman d'Isaac pâlit et se leva, retourna dans la cuisine. Elle prit son couteau et reprit ce qu'elle faisait avant d'ouvrir la porte, découpant des légumes pour les mettre dans une casserole.

— J'ai entendu des choses peu glorieuses à son sujet, lâcha-t-elle enfin, après un moment de silence.

Isaia fronça les sourcils.

— Quelles choses, si je peux me permettre ? demanda curieusement Gianni.

— On m'a apprit qu'il serait peut-être... Homosexuel.

Le bouche du châtain s'en décrocha. Venait-elle réellement d'associer « choses peu glorieuses »à « homosexualité » ? Elle n'avait pas honte de lui dire, lui qui était un parfait inconnu ? Elle se retourna vers lui avec de nouveau ce sourire d'il y a quelques minutes.

— J'ai eu peur qu'il... Donne de mauvaises idées à Isaac, mais quand j'en ai parlé à mon fils, il m'a assuré qu'il n'était pas comme ça et qu'il ne le savait pas. Je lui ai demandé de ne plus le voir et il a accepté, alors ce ne sera pas avec lui que tu auras de ses nouvelles, annonça-t-elle.

Tout à coup, Isaia trouvait son sourire plus qu'horripilant et il serra ses poings en dessous de la table, une irrésistible envie de la baffer le prenait aux tripes. Il tenta de contenir ses pulsions. Il n'était pas là non plus pour régler le problème de la mère. Un foutu problème qui le mettait hors de lui. Il en avait entendu des conneries, mais aussi grosses, rarement. Il préférait encore entendre Ilyes lui dire qu'il n'avait rien fait que ça.

Il ne savait même plus quoi lui répondre, il serrait la mâchoire et priait pour qu'elle ne s'en rende pas compte.

Il remercia le destin quand il entendit la porte de l'entrée s'ouvrir et reconnu la voix d'Isaac parler avec une voix d'homme, sûrement son père.

Isaia tenta de paraître plus à l'aise quand les deux entrèrent dans le salon, aussitôt, Isaac fronça les sourcils en voyant le châtain.

— Salut Isaac, lança naturellement Isaia.

— Isaia... Qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-il méfiant.

— Il est venu pour avoir des nouvelles de Timothée, mais je lui ai expliqué, s'empressa de répondre sa mère en embrassant sa joue.

Le châtain se sentit coupable en voyant Isaac blanchir à vu d'œil, ouvrant la bouche pour parler mais rien ne suivi. Il se réjouissait tout de même d'une chose : Isaac semblait si fragile, en cet instant. Il aimerait tellement voir cet air sur Ilyes...

Gianni se leva, remercia difficilement la mère pour l'avoir accueilli et passa à côté d'Isaac en lançant :

— Etrange, je croyais que vous vous côtoyez encore.

Puis il s'enfuit victorieusement. Il savait que sa présence avait fait mouche et qu'Isaac avait parfaitement compris ce qu'il voulait lui faire passer. Il reprit son téléphone pour se repérer afin de rentrer chez lui, mais dès qu'il mit un pieds sur le trottoir en face de chez Isaac, celui-ci sortit et l'interpella. Isaia s'arrêta et se tourna vers lui, l'expression neutre. Quand il fut à sa hauteur, il se rapprocha dangereusement de son corps comme pour l'intimider avec ses quelques centimètres de plus.

— A quoi tu joues Gianni ? demanda-t-il froidement, enroulant ses doigts autour de son poignet et serra légèrement.

— Moi ? Je ne vois pas de quoi tu veux parler, répondit-il faussement innocent.

— Arrête de faire le con ! Qu'est-ce que tu sais ? Qu'est-ce que tu comptes faire ?

Isaia essaya de reprendre son bras, mais Isaac lui serra bien trop fort.

— Quoi ? T'as peur Isaac ? T'as peur de quoi au juste ?

— Tu ne connais pas Timothée, assura-t-il avec véhémence.

— Toi si, apparemment.

Le châtain vit la colère déformer son visage, Isaac ferma ses yeux quelques secondes en penchant la tête et Isaia eut peur quelques minutes, il avait l'impression que son vis-à-vis était capable de le frapper.

— Si tu oses...

— Je ne ferais rien, annonça Isaia. Je ne suis pas un salaud comme vous, Timothée n'a rien à voir dans l'histoire et je ne veux pas qu'il soit dans le même cas que moi, je ne veux pas lui faire payer le fait qu'il aime un enfoiré de première.

Le visage d'Isaac se détendit et il relâcha un peu son emprise sur son bras.

— Gianni, je te jure que si tu lui fais quoique ce soit, t'es mort, menaça-t-il, le regardant droit dans les yeux.

Isaia put enfin reprendre son bras et lui tourna le dos. Il jugeait inutile de lui répondre. 

Il ne savait si cela le soulageait ou non, il n'en avait pas la moindre idée. Il se sentait un peu bête, partagé entre la fierté d'avoir probablement fait le meilleur choix et en même temps, celui de se sentir coupable. Isaac allait être mal après ça et Isaia en avait presque honte de lui faire ressentir ce genre de chose, même s'il lui avait fait bien pire. Il souhaitait juste lui faire ressentir quelques minutes ce qu'il avait vécu pendant plus de deux mois. 

Il décida d'envoyer un message à Ilyes. 

« Dis à Isaac que je ne dirai rien. » 18 :00.

Aussitôt, Ilyes lui répondit, comme s'il avait attendu ce message.

« C'est bien bébé. » 18 :01.

Isaia avait appris une chose en allant chez lui : qu'il préférait être victime que bourreau. Le bien lui allait mieux. 


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