Tome II, chapitre XVI.
J'ai pas corrigé, ayant une grosse flemmingite aujourd'hui. x)
*Point de vu d'Ilyes*
Ilyes marchait dans les couloirs, l'esprit pensif. Il n'arrivait pas à savoir s'il était ravi de cette annonce ou au contraire, septique. Le brun était à la fois joyeux, parce qu'il savait que le petit châtain ne refuserait pas sa condition, mais d'un autre côté, il le soupçonnait de cacher quelque chose. Ce n'était pas possible que Gianni veuille faire « la paix » avec lui. Il le haïssait bien trop pour ça. Claire et lui avaient peut-être manigancé une vengeance ? Qui sait.
Dans tout les cas, il devait rester sur ses gardes. Comme d'habitude, en soit.
Cependant et il ne savait comment l'expliquer, mais Isaia paraissait sincère, à la limite du désespoir. Il aurait bien dit qu'il jouait la comédie, mais Gianni était trop vrai pour ça. Est-ce qu'il pouvait se permettre d'y croire ? Non, évidemment. Le mot croire amenait inévitablement aux mots désillusion et déception.
Parfois, il lui arrivait de se demander qu'est-ce que ça aurait changé s'il n'avait pas volé ses photos, mais qu'il aurait tout de même sympathisé avec Isaia ou bien si le châtain ne l'avait jamais su. Est-ce qu'ils seraient de bons amis ? Pas sûr, dès qu'ils sont en contact, ça part toujours en baiser bouillant et problème entre les jambes. Est-ce qu'ils seraient en couple ? Non plus, après leur dernier véritable baiser partagé, c'est-à-dire sur l'air d'autoroute en revenant d'Italie, Isaia était reparti dans la voiture plus stressé et distant que jamais et son humeur était moins enjouée durant le trajet restant. Le châtain s'en était probablement voulu de l'avoir embrasser, il n'y voyait pas d'autre raison.
Dans ce cas, qu'est-ce qu'ils auraient été l'un pour l'autre ? Ça lui prenait trop la tête.
Finalement, il en venait à aimer leur situation actuelle. Au moins, il savait que Gianni avait la haine contre lui, mais qu'il ne le repoussait pas vraiment non plus.
— Alors, il te voulait quoi Isa ?
Ilyes releva la tête, il n'avait même pas remarqué qu'il avait déjà atteint sa salle. Hugo l'avait attendu à l'extérieur et ils entrèrent ensemble s'asseoir à leur place, l'un à côté de l'autre.
— Rien d'intéressant, conclut-il en vidant son sac sur la table, d'où s'en découla une multitude de feuilles volantes et deux stylos, un rouge et un bleu, tout ce qu'il fallait.
— M'ouais, j'y crois pas trop. On m'a dit que vous vous êtes embrouillés, puis c'est bizarre qu'il veuille te parler alors qu'il parle plus à Claire, lâcha son ami en haussant les sourcils.
Contrairement à lui, Hugo ouvrit doucement son sac et sortit un classeur soigneusement rangé et une trousse encore remplie, les posant sur son coin de table.
— Quoi ? Ils se parlent plus ? demanda soudainement Ilyes, s'arrêtant dans son geste qui consistait à rechercher d'une feuille vierge potable.
— Euh ouais, tu savais pas ?
— Comment veux-tu que je le sache ?
— C'est vrai, tu leur parles pas, comprit Hugo.
— Pourquoi ils sont en froid ?
— Apparemment, Claire aurait dit des choses qu'Isaia n'aurait pas voulu entendre et il lui a balancé des mots méchant en retour, 'fin, elle a pas voulu s'étendre sur le sujet quand je lui ai demandé, expliqua-t-il en s'asseyant.
Un grand sourire se dessina sur les lèvres du brun, quelle bonne nouvelle ! Cela pouvait expliquer ce pourquoi il était venu lui demander la paix, ou alors était-ce leur sujet de discorde ? C'était possible que Claire ait refusé que Gianni vienne lui demander ça. Elle était très possessive avec ses amis, Isaia ne le savait pas encore car il n'a pas encore de potes à part Mattéo, mais dès qu'elle verra qu'il s'éloigne de sa petite personne, elle sortira les dents et les griffes. Ou alors, elle s'y était opposée parce qu'elle détestait le brun, après tout ce qu'il lui avait fait.
— T'as l'air content, remarqua Hugo en le fixant, un sourcil froncé.
— Une des barrières entre moi et Gianni vient de se briser mec, bien sûr que je le suis ! s'exclama-t-il joyeusement.
— Sérieux, quand vais-je enfin savoir ce qu'il s'est passé ? questionna son ami d'un ton lasse.
— Demandes à ta copine. Au fait, files moi une feuille j'suis à sec.
— Déjà essayé, et elle m'a juste dit que tu avais fait du mal à Isaia et quel être cruel tu es, je t'épargne les adjectifs dont tu as eu le droit, c'est parfois trop hard pour ton petit cœur sensible, ironisa Hugo en souriant, lui tendant des feuilles blanches.
Ilyes mit sa main sur son cœur dans un geste théâtral avant de rire.
— Merci, t'es un vrai ami, je crois que je ne m'en aurais pas remis sinon, se moqua le brun.
— Sérieux mec, j'ai l'impression que t'es sans cœur parfois, avoua Hugo en redevant normal.
— Ouais moi aussi je me demande si j'ai un cœur des moments.
A part avec Isaia, il le sentait bien, son petit organe en compagnie du châtain. Il se donna aussitôt une gifle mentale, depuis quand il était aussi niais et con ? Il chassa cette idée rapidement et pria pour qu'il l'oublie. Il était juste en manque, et il se trouvait que son traitre d'esprit reposait tous ses fantasmes sur une tête châtain.
— Pourquoi je serais sans cœur ? demanda finalement Ilyes, intrigué par ses dires.
— J'sais pas, tu t'en fous de tout le monde...
Juste pour ça ? De toute manière, l'étiquette du « sans cœur » lui convenait très bien, au moins personne n'attendait rien de lui.
Leur conversation fut coupée court par l'arrivée de leur professeur, qui fit roula des yeux en voyant le brun sur une feuille avec juste deux stylos sur sa table et affalé nonchalamment sur celle-ci. Le prof sortit le classique « personne n'a eu encore assez de pitié pour lui acheter des affaires d'école et lui apprendre les bonnes manières ? » et comme d'habitude, la moitié de la classe se mit à rire de cette blague dépassée.
La fin de journée se passa lentement et lors de la dernière pause, soit celle de quinze heures, il croisa de nouveau Gianni dans les couloirs et lui offrit un sourire malicieux, comme il savait bien les faire. Le châtain l'avait à peine calculé, préférant sûrement l'éviter. Isaia devait se creuser la tête à propos de cette deuxième et formidable condition et cela amusa grandement Ilyes.
A dix-sept heures, il se précipita dans sa voiture pour rejoindre son lieu de travail. Il se changea rapidement et prit son service avec deux autres de ses collègues qu'il appréciait bien. Cependant, il n'avait qu'une seule hâte : être à vingt-deux heures trente pour aller chercher Gianni chez lui.
Ca faisait combien de temps qu'ils ne s'étaient pas vus en terrain neutre sans que le châtain ne pète les plombs ? Il était excité et son cerveau débordait d'idées pour cette soirée, même s'il savait que toutes n'allaient pas pouvoir se réaliser.
Alors qu'il prenait sa pause de cinq minutes, il sortit son téléphone de sa poche et consulta ses messages. Il zappa tout le monde, sauf un message de sa mère qui l'inquiéta.
« Ilyes on doit parler quand tu rentreras... » 21 :49.
Il était sûr que c'était encore à cause de son père. Il soupira, il n'avait pas envie de « devoir parler ». Il leva les yeux au ciel un instant, tombant sur un ciel bleu foncé étoilé. Quand est-ce que son père arrêtera enfin de lui pourrir l'existence ? Il était sûr que même une fois partie de la maison, son géniteur continuera à monter sa famille contre lui. Il se rappelait bien de toutes les fois où il avait craché sur son dos à Calvin, dans l'espoir que son grand frère ne lui parle plus et le renie. Sûrement l'avait fait avec Mélina également, c'était encore un enfant et parfois, Ilyes remarquait bien que sa petit sœur était distante avec lui, lui reprochant nombres de choses que son père aurait pu dire.
Il en avait marre de tout ça, il était épuisé.
Le brun ne prit pas la peine de répondre, il connaissait déjà le sujet de la conversation et rentra dans le bar. Plus vite il travaillait, plus vite il finissait.
Il sortit enfin à vingt-deux heures trente. Il courue presque vers son véhicule, alluma la radio et le chauffage en démarrant, l'air frais du soir commençait à lui donner des frissons. Un sourire naquit sur ses lèvres en se garant devant chez Gianni. Il se regarda dans le rétroviseur et remit correctement ses cheveux, jeta un coup d'œil à son visage, il écarquilla les yeux dans l'espoir qu'ils paraissent moins fatigué et se décida à descendre.
Devant la porte, il sonna. Il avait toujours cette appréhension que son père sorte pour lui régler son compte parce que Gianni aura tout balancé. Mais jusqu'ici, rien n'était encore arrivé.
En parlant de son père, c'est lui qui vint lui ouvrir. Il fit un grand sourire en voyant « l'ami » de son fils, ce même sourire étrange dont Ilyes avait eut le droit en ramenant Isaia post-drogué.
— Oh Ilyes, c'est cool de te voir ! s'exclama-t-il en lui serrant la main chaleureusement.
Le brun fit l'un de ses sourires charmeurs, qu'il faisait à chaque parent qu'il croisait pour les amadouer. Enfin, il devait aussi avouer qu'il aimait bien monsieur Gianni, toujours très gentil et serviable, puis c'était la classe de se dire qu'on disait bonjour à un homme pas mal connu. Leo Gianni avait fait plusieurs fois la une des journaux avec ses photos, il avait même collaboré avec plusieurs marques et pubs. Cependant, Leo était également très connu pour sa grande discrétion, mais surtout sa générosité sans limite. D'après quelques statistiques, plus de la majorité de ses revenus partent dans des associations, des centres d'aide etc. En soit, Leo Gianni était un homme bon, mais à qui la vie avait retiré son âme-sœur. Quelle chienne.
— Content de vous revoir, répondit poliment Ilyes.
Son père fit un signe de tête avant de crier le prénom de son fils pour qu'il descende. Il regarda ensuite sa montre en fronçant les sourcils.
— Il est déjà vingt-deux heures quarante-cinq, qu'est-ce que vous allez faire à cette heure ? demanda-t-il curieusement.
Au même moment, il vit Gianni apparaître en bas des escaliers, derrière son père. Il fixa son regard et se stagna, attendant que le brun donne une excuse valable avant de faire un pas en leur direction.
— Oh, euh, en fait Isaia avait des difficultés en anglais alors...
Le châtain secoua la tête vivement. Ok, mauvaise excuse.
— Je voulais dire, en philosophie... Et comme je viens de finir mon service, on ne peut se voir que maintenant, mais vous en faites pas, on ne rentrera pas tard.
Cette fois, Gianni hocha la tête et repartit en haut. Ilyes n'essaya pas de comprendre.
— Oh, c'est vrai que la philosophie c'est compliqué. Tu étais en littéraire c'est ça ? questionna son père.
— C'est ça, maintenant je suis en prépa.
— C'est génial, ça doit être très intéressant comme filière. Je l'ai proposé à Isaia comme il a un côté artistique et qu'il est fort en langues, mais il a préféré faire ES, annonça-t-il.
Ilyes en resta figé pendant quelques secondes. Il était surpris. Surpris qu'un père, qu'un parent dise du bien de son ancienne filière, encore mieux, qu'il l'ait conseillé à son fils ! Il se reprit et son sourire s'élargit. Isaia avait de la chance.
— Ca l'est.
— Et sur quoi Isaia n'arrive pas ?
— Euh... Nietzsche. Un texte de Nietzsche, lança-t-il au hasard.
— Je le comprends alors ! rit-il. Je vous aurais bien proposé mon aide, mais ça fait très longtemps que j'ai lu les œuvres de Nietzsche et je ne suis pas sûr de tout me souvenir.
Alléluia ! Gianni réapparut avec un cahier et une trousse à la main. Quand il s'approcha, il vit qu'il était écrit sur le cahier « philo » et cela le fit sourire. Il posa le tout sur un meuble pour enfiler manteau et écharpe.
— Bon on y va ? lança Isaia en arrivant à leur hauteur.
— Ne rentres pas trop tard et travaillez bien les garçons, sourit son père en les laissant.
Ilyes laissa passer Gianni devant lui et le regarda ouvrir la porte et partir dehors. Il se mordit la lèvre inférieure en descendant son regard vers son postérieur, qui remuait au grès de ses pas et qui faisait indéniablement fantasmer le brun. « Travaillez bien » hein...
Il fit le tour de sa voiture et l'ouvrit, montant en même temps que son invité. Isaia posa directement ses affaires derrière et s'installa plus confortablement sur le siège en soupirant. Il éternua et frotta son nez à l'aide de sa manche de blouson, abaissant légèrement son écharpe. Ilyes sourit niaisement, il le trouvait mignon, comme ça. Isaia avait probablement un rhume car son nez était rouge et son teint pâle, en plus de sembler très fatigué.
Bien, si Gianni n'était pas au mieux de sa forme, cela allait faciliter la deuxième condition. Du moins, il l'espérait.
Parce que je sais que vous avez oublié ahah : quand Isaia et Ilyes sont repartis dans la voiture, après le baiser échangé sur l'air d'autoroute en Italie, Isaia était distant et stressé parce qu'il songeait à sortir avec Ilyes. ;)
Hé oui, vous saurez la deuxième condition au prochain chap. x)
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