Tome II, chapitre XLIV.
Isaia avait l'air surpris de le voir et Ilyes était gêné de se pointer à vingt-deux heures chez lui, accompagné de sa petite-sœur, qui s'était déjà réfugiée dans ses bras.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda le châtain.
Il avait compris que ce n'était pas une simple visite. Ils entrèrent tous à l'intérieur de la maison, à l'abri de la pluie diluvienne et Isaia partit chercher des serviettes pour qu'ils puissent se sécher. Ilyes s'occupa d'essuyer le visage de Mélina, seul endroit touché car elle portait un blouson. Cependant, ce ne fut pas le cas pour le brun, qui était parti en t-shirt et dont les cheveux dégoulinaient d'eau.
— Papa et maman se sont engueulés parce que maman a parlé de toi, lâcha la petite fille.
— Mélina ! réprimanda son frère.
Le brun n'avait pas envie d'avouer la vraie raison, il comptait juste lui dire que c'était un peu le bordel chez eux et basta. Maintenant, Isaia allait se sentir coupable, il le connaissait.
— Comment ça ? fronça-t-il ses sourcils.
— Rien, oublie. Est-ce qu'on peut dormir ici ?
— Oui bien sûr, elle peut aller dormir dans la chambre de mon père, annonça Isaia.
— Merci.
Isaia disparue à l'étage et Ilyes chercha dans le sac de sa sœur après un pyjama, il était déjà très tard et elle devait dormir. Le châtain revint vers eux après quelques minutes.
— C'est bon, j'ai changé les draps.
Ilyes hocha la tête et poussa un peu Mélina pour qu'elle aille au lit. Isaia l'emmena dans la salle de bain pour qu'elle se brosse les dents et la coucha ensuite. Le brun était attendri de voir Isaia si attentionné. En attendant, il s'assit dans le canapé, la télévision était allumée sur une chaîne de musique et il y avait des cours éparpillés sur la table basse en face. Ilyes se pencha pour récupérer un cahier et lu quelques lignes.
— C'est de la philo, s'exclama Isaia en arrivant vers lui.
— J'ai vu, t'es déterminé pour réviser de la philosophie à vingt-deux heures, sourit-il.
Le châtain s'assit à ses côtés.
— C'est à ce moment que je comprends le mieux la matière, des fois, je relis ou j'apprends la nuit, ça m'aide beaucoup.
— Tu sais que j'ai eu dix-sept à mon bac philo ?
— Vraiment ? s'étonna Isaia.
— Ouais, je gérais bien, c'est ce qui m'a sauvé des langues. Du coup, si tu veux que je t'aide, tu n'as qu'à demander, proposa Ilyes.
Il aurait bien ajouté " je serais ton professeur particulier " avec un sourire malicieux aux lèvres, mais il était fatigué et après ce qu'il s'était passé chez lui, il n'avait pas la force d'être lui.
—Merci, lâcha Isaia, presque timidement.
Ilyes posa le cahier sur la table et se tourna vers le châtain.
— Je suis vraiment désolé de débarquer à l'improviste, je devais aller chez Simon ou Johan, mais Mélina a refusé, elle ne se sent pas bien avec eux, alors je lui ai promis qu'on allait chez toi, s'expliqua le brun.
— T'as bien fait, et ne t'excuse pas, ça ne me dérange pas. De toute manière, je suis seul, finit-il.
L'étudiant hocha la tête et fixa ses lèvres, il avait tellement envie de l'embrasser. Ça faisait déjà un moment qu'ils n'avaient rien fait et ça lui manquait. Il voulait qu'ils se mettent en couple, mais Isaia semblait prendre plaisir à le faire ramer.
— Pourquoi tu m'as ignoré pendant quatre jours, Gianni ? Tu ne veux plus qu'on essaie ? questionna Ilyes, une boule au ventre.
Il ne savait pas comment il prendrait le fait qu'Isaia veuille tout stopper entre eux. Sûrement très mal. D'ailleurs, celui-ci baissa le visage, fixant ses cuisses, ce qui n'inaugurait rien de bon.
— Ilyes... Dis-moi plutôt pourquoi tu es venu ici, que s'est-il passé chez toi ? Mélina a parlé de...
— Explique-moi pourquoi ce silence et je te dirais tout ce que tu veux savoir sur notre " fugue ", décida Ilyes.
Isaia soupira, il prit une grosse inspiration avant de commencer à parler.
— C'est... C'est une mauvaise période, en ce moment.
Le brun le vit se mordre la lèvre et il posa une main sur sa joue pour l'encourager.
— Hey, Isaia, tu sais que tu peux tout me dire ? chuchota-t-il d'une voix douce.
Ilyes ne put s'empêcher d'embrasser ses lèvres doucement, devant son air indécis et paumé. Il fut rassuré qu'Isaia ne le repousse pas.
— C'était la date de... De la mort de ma mère hier et dans ces moments, je préfère être seul. Désolé, ce n'était pas contre toi...
Attendri et peiné, le brun entoura le lycéen pour le ramener contre lui et l'enlacer fermement dans ses bras.
— Mon amour...
Ilyes avait laissé échapper ce surnom, mais s'en fichait, de toute manière, Isaia avait bien compris qu'il était amoureux de lui. Il embrassait tout son visage et ses mains tenaient sa tête pour ne pas qu'il bouge. Ça lui faisait tellement de bien, de voir et de toucher le châtain.
Cependant, Isaia arrêta ses baisers en penchant sa tête pour plaquer ses lèvres contre les siennes. Il n'en fallut pas plus à Ilyes pour y répondre avec tout son cœur. Le châtain n'hésita pas à passer sa langue dans sa bouche, surprenant le brun, mais qui appréciait grandement cette initiative. Automatiquement, ses mains descendirent sur le corps de son châtain, à la recherche de plus.
— Ilyes, soupira celui-ci entre deux baisers.
Mais le brun n'était pas prêt à s'arrêter, il en avait tellement envie ! Il voulait passer sa nuit à l'embrasser et à le caresser, à goûter chaque parcelle de sa peau et à l'aimer à n'en plus pouvoir.
Isaia finit par se détacher de lui, pas du même avis.
— C'est à ton tour, sourit le châtain.
— Mon père est un connard, c'est tout, lâcha Ilyes.
Leur visage était à deux centimètres l'un de l'autre et leurs yeux étaient braqués sur leurs lèvres, prêt à recommencer cette chose paradisiaque.
— Développe.
Ils parlaient faiblement, comme pour mettre rapidement fin à leur conversation.
— Ma mère a cru bon de lui dire que je voyais un garçon, elle pensait que ça allait lui faire plaisir, que son fils soit heureux, mais à la place, il a pété les plombs. Il m'a traité de tous les noms devant ma mère et Mélina, il n'avait même pas honte. J'ai voulu lui en coller une, mais ma petite-sœur s'est mise à pleurer, elle s'est enfuie dans sa chambre, je lui ai dit tout ce que j'avais sur le cœur, il a voulu m'en mettre une, mais ma mère l'a retenu et a réussi à l'emmener à l'écart. J'ai pris Méli et je me suis cassé. On peut revenir là où on en était, maintenant ?
Isaia posa son indexe sur sa bouche pour le retenir.
— Es-ce que ça va ? Tu veux m'en parler ? proposa le châtain.
— Non, Isaia, je n'ai pas envie d'en parler. Je vis ça depuis que je suis petit, alors je suis habitué, mais bientôt j'aurais mon appartement et je ne le reverrai plus jamais, voilà tout.
— Ça doit te rendre triste...
— C'est la vie, répondit simplement Ilyes. Mais toi, tu es là pour me rendre heureux, sourit-t-il.
Sa phrase eut le don de faire sourire le châtain.
— T'es tellement niais, Naessen.
Ilyes pouffa doucement, il avait raison, mais c'était de sa faute.
— Tu sais comment me rendre heureux, bébé ? lança-t-il, plein de sous-entendus.
Isaia posa la paume de sa main sur son front et le poussa.
— Tu penses vraiment qu'à ça.
Le brun attrapa ses poignets pour les écarter et plongea sa tête dans son cou pour l'embrasser. Il relâcha ses mains et aussitôt, Isaia vint les passer dans ses cheveux, lui offrant son cou. Ilyes en profita pour glisser ses mains sur sa taille et essayait de le soulever pour qu'il aille sur ses cuisses, mais le châtain résista. Il releva alors son visage pour reprendre ses lèvres et cette fois, Isaia concéda et grimpa sur ses jambes.
Ilyes prit un plaisir énorme à passer ses mains sous son t-shirt et à caresser ses reins. Mais bien vite, Isaia remit une distance entre eux.
— Qu'est-ce qu'il y a, encore ? soupira Ilyes.
— T'es mouillé, lui fit-il remarquer.
— Je mouille pour toi, pouffa le brun.
Isaia leva les yeux au ciel, partit de ses jambes pour aller chercher une serviette et lui jeta au visage.
— Essuie-toi.
Le brun la réceptionna et retira son t-shirt trempé, par pure provocation, il attendit qu'Isaia le regarde pour s'essuyer le torse.
— Laisse tomber, ça ne m'excite pas, lâcha Isaia.
Ilyes rit, entraînant le châtain avec lui, ils partirent tous les deux dans un énorme fou-rire.
— Il est temps que je refasse de la musculation.
— J'aime comme ça.
— Oooooh, Isaia qui dit que je lui plais ! s'amusa Ilyes.
— Tais-toi, ronchonna le châtain.
Torse nu, Ilyes se leva et rejoignit Isaia, il n'était pas prêt à céder ce soir. Il revint poser ses mains sur ses hanches et déposa ses lèvres sur son front.
— Sors avec moi, susurra-t-il.
Isaia passa ses mains sur ses joues et l'embrassa. Ilyes en était dingue, du châtain franc, qui savait ce qu'il voulait. Il passa ses mains sous ses cuisses pour le soulever contre lui.
— Qu'est-ce que tu fais ?
Ilyes sourit avec malice.
— On va dormir, bébé.
—" On " ? répéta le châtain.
— Toi et moi, dans ta chambre.
— Quand je disais que vous pouviez dormir ici, je t'imaginais aller sur le canapé, lança Isaia.
Le brun fronça les sourcils. Il n'était pas sérieux, quand même ! Après s'être embrassé, après s'être dit qu'ils allaient essayé ensemble, qu'ils allaient être en couple, il osait lui balancer qu'ils feraient chambre à part.
Isaia pouffa et lui tapa le crâne.
— Je rigole, ne me tue pas !
Ilyes mordit la peau de son cou et grimpa les escaliers pour rejoindre la chambre du châtain en vitesse, alors qu'Isaia riait en s'accrochant à ses épaules.
Le brun les fit s'allonger sur le lit, lui au dessus du plus jeune. L'étudiant reprit ses lèvres pour l'embrasser, s'amusant à prendre entre ses dents sa lèvre inférieure et à tirer dessus, il ne s'arrêta qu'au moment où Isaia couina. Il se prit une tape derrière la tête et se mit à rire. Il ne lui laissa pas de temps pour râler et posa de nouveau sa bouche sur la sienne. Il entra sa langue dans sa bouche à la recherche de la sienne et se délecta des faibles gémissements d'Isaia.
Il sentait son corps chauffer peu à peu. Il avait enfin l'objet de ses désirs entre les mains, son esprit s'emmêla quand il pensait à tout ce dont il avait envie de lui faire. Jamais il ne pourrait faire tout ce qu'il s'était imaginé en une nuit et puis, il craignait fortement que le châtain soit d'accord pour plus que des baisers. Il était d'ailleurs très étonné que celui-ci accepte tant de tendresse entre eux.
Avec finesse, Ilyes coula ses doigts vers son torse et le caressa du bout des doigts, lentement, il se dirigea vers son ventre, qu'il savait extrêmement sensible au toucher. Délicatement, il passa sa main sous son vêtement et effleura la peau de son ventre. Presque instantanément, Isaia se cambra et sa respiration se bloqua. Le brun en eut un grand sourire satisfait et décida de descendre son visage, parsemant son t-shirt de baiser.
Arrivé à son ventre creusé par l'excitation, le brun n'hésita pas et sortit sa langue pour lécher sa peau. Ilyes savourait les petits bruits que produisaient Isaia, ainsi que les effets sur son corps. C'était carrément jouissif, surtout quand le châtain se mit à gémir son prénom, telle une litanie religieusement récitée.
Le brun n'en pouvait plus, ses neurones dysfonctionnaient et ses mains en devenaient moites. Il se croyait dans un de ses nombreux rêves, mais cette fois, ça se passait bel et bien.
[Petit warning lemon, jusqu'en la fin du chapitre, non nécessaire à la suite, donc vous pouvez passer, pour ceux qui ne sont pas à l'aise ;) ]
Tandis qu'il jouait de sa langue sur son ventre, il baissa progressivement son pantalon de pyjama, tout en guettant avec attention les expressions de son visage. A la premier crispation, Ilyes arrêtera tout.
Mais quel ne fut pas sa surprise, en découvrant le début d'érection de son partenaire, qui s'était transformé en boule gémissante. Il avait l'irrépressible envie de coller leur bassin ensemble pour se donner mutuellement du plaisir, mais il savait que ça allait faire fuir Isaia. Il devait prendre son temps, même si ça le frustrait énormément. Il savait que pour leur premier moment intime, lui serait mis de côté.
Encore dans les brumes du plaisir, Ilyes remonta vers Isaia et le fit basculer sur le côté, puis vint se positionner juste derrière lui. Il n'osait pas encore coller son entre-jambes à ses fesses, ayant peur de l'effrayer avec son excitation. Sa main se posa de nouveau sur son bas ventre et Isaia recommença dans ses ronrons de bonheur.
Avec précaution, le brun fit descendre peu à peu sa main, jusqu'à son boxer déformé et devant la non-réticence du châtain, poursuivit ses mouvements, faisant de petits cercles au dessus.
Ilyes se raidit quand Isaia attrapa sa main active, cependant, il se rendit bien vite compte qu'elle n'était pas là pour le stopper, mais plutôt pour l'inciter à continuer, ce que fit, évidemment, le brun.
Ilyes n'arrivait même pas à décrire les sensations qui le possédaient en cet instant, son esprit avait fait le vide pour ne laisser qu'Isaia et son corps, au plaisir énorme qui l'envahissait par vague.
Bouillant de tension, le brun osa glisser ses doigts sous son boxer pour empoigner son sexe. Isaia eut un hoquet de surprise avant que sa main ne serre le poignet d'Ilyes, l'air légèrement paniqué. Celui-ci décida alors de lui chuchoter des mots doux à l'oreille et de le détendre, lui promettant qu'il ne voulait que son bien pour le rassurer. Au bout de quelques minutes, le châtain se laissa enfin faire, ses phrases ayant fait effet, et il put continuer ce qu'il avait débuté.
Il trouvait ça très étrange, de toucher un membre autre que le sien, il était, néanmoins, loin d'être dégoûté, bien au contraire ! Il ne s'en sentait que davantage excité et imprima rapidement un rythme aux va-et-vient, trouvant le bon pour satisfaire un maximum le châtain.
Ilyes crut mourir en entendant les râles d'Isaia, qui le faisaient toujours un peu plus grimper au septième ciel. Il sentait sa respiration s'accélérer et plaqua sa propre érection contre les fesses du plus jeune, ne pouvant plus se tenir. Isaia se crispa dans ses bras et très vite, il se mit à jouir, tout en étouffant son cri de délivrance.
— Putain, ça, c'était... Beaucoup trop bon ! s'exclama finalement Ilyes, après avoir repris une respiration à peu près normal.
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