Chapitre XXXIV.

  - Tu veux que je te montre, Gianni ? Prononça Ilyes d'une voix plus que sérieuse et terriblement sensuelle.


Il en crevait d'envie, même. Il louchait sur les lèvres du brun, qui étaient étirées en un sourire badin qui lui était caractéristique. C'est dingue comme il désirait largement plus les lèvres d'Ilyes que n'importe qui, comme si c'était des aimants. Pourtant, malgré son acceptation du désir qu'il éprouvait pour Ilyes, il rougissait encore, ayant un blocage. Il était toujours sur la liste des bourreaux, après tout. Mais lorsqu'il croisait son regard presque prédateur, ses doutes s'effondraient et il n'avait qu'une envie : profiter et remettre les questions à plus tard. Ilyes avait cet effet sur lui que personne ne lui avait jamais fait, et Isaia n'arrivait toujours pas à s'y faire. Comment pouvait-on être autant attiré par une personne ? Pire, par une personne de même sexe rencontrée quelques mois plus tôt seulement.


Ilyes profita de l'absence d'Isaia pour écarter ses mains de ses cuisses et venir y poser ses fesses. Il se trouvait maintenant sur Isaia et celui-ci sentit ses joues devenir affreusement cramoisies, il ressentait cette chaleur qu'il n'éprouvait qu'en compagnie d'Ilyes. Il ne savait plus où placer ses mains, où regarder, que dire, il était perdu. Alors le sosie de Johnny Depp version jeune fondit sur son cou et Isaia frissonna de tout son être rien qu'en sentant les cheveux du brun effleurer sa peau tendre. Presque comme un automatisme, il pencha sa tête, offrant cette partie de son corps à l'homme se trouvant à califourchon sur lui. Il sentit Ilyes sourire contre sa peau avant qu'il ne dépose des baisers volatiles, très innocents, mais ça continuait à envoyer des décharges émotionnelles dans le ventre du châtain. Néanmoins, Ilyes ne s'arrêta pas là, il appuya de plus en plus ses baisers sur toute la longueur de son cou, puis il finit par ajouter sa langue et donner de léger coup humide, ce qui perdit définitivement Isaia qui plongea ses mains dans ses cheveux et quand le brun donnait des coups de langue trop suggestifs, le châtain lui tirait légèrement des mèches par pure plaisir.


Isaia concéda sur le champs, les bisous dans le cou, c'était foutrement délicieux ! A tel point qu'il laissa des soupires s'échapper de ses lèvres et qu'il oublia la présence d'Adriano qui n'était pas loin. Puis vient s'ajouter le bassin du brun, qui entrait dans la longue liste de " pourquoi Ilyes est si bandant ", s'activant sur le sien dans un geste lascif qui donnait envie à Isaia d'empoigner ses fesses et de frotter plus vite et plus fort leur entre-jambes entre elles. C'était horrible les sensations qu'il ressentait, presque les mêmes que lors de la soirée de Théo, mais cette fois, ni l'un ni l'autre n'avaient bu. Et si Isaia avait eu encore toute sa tête, il lui aurait balancé sa fameuse phrase " on ne peut pas, on a pas bu ", mais pour ça, il fallait la force d'arrêter une chose si extatique. Lorsque le châtain lâcha un " mmh " plus prononcé que les autres, Ilyes releva sa tête et encra son regard dans le sien. Un vibrement les tira de leur contemplation et Ilyes tendit son bras pour prendre son téléphone qui était sur la table basse devant le sofa, dont il n'avait touché de la journée et jeta un œil rapidement, puis il le reposa et demanda :


- Alors, est-ce que tu es toujours sur la même position concernant les plaisirs du cou ? Susurra Ilyes sensuellement.


Mais étonnement, il ne souriait pas, ce qui déstabilisa Isaia. Il ne réussit qu'à secouer la tête en forme de réponse. Alors Ilyes descendit de ses jambes, il passa ses mains entre ses cuisses et les écarta assez pour s'y glisser, les jambes d'Isaia de part et d'autre de ses hanches et leur bassin collés. Isaia était perdu, qu'était-il en train de faire ? Il aurait pu trouver cela terriblement excitant si Ilyes n'avait pas ce visage figé, sans expression.


- Dis moi Gianni, d'après beaucoup de rumeurs, tu serais encore puceau et coincé, je me demandais donc, est-ce que tu sais comment on fait l'amour ? Prononça Ilyes d'une voix profonde, sans une lueur d'amusement ou autre.


Isaia frissonna, avant de froncer les sourcils, est-ce qu'il venait vraiment de dire qu'il était " puceau et coincé " ? Comme ça, sans raison ? Une montée de colère l'envahit. Ilyes, son ami, le mec qui l'attirait inexplicablement, n'avait pas le droit de lui dire ça ! Il en avait plus qu'assez de tous ces gens qui l'emmerdaient à cause de ça. Ne pouvait-on pas le laisser tranquille ? Après tout, c'était sa vie ! Sa vision des choses ! Pas la leur ! Qu'ils se mêlent de ce qui leur regarde.

Il posa ses deux mains sur le torse d'Ilyes pour le repousser, trop vexé pour continuer quoique ce soit. Puis de toute façon, c'était une très mauvaise de rester aussi proche, ils étaient amis, et entre amis, on ne s'embrassait pas, ni se faisait des bisous dans le cou.


Cependant, il se stoppa dans son geste car Ilyes lui souleva l'arrière des cuisses et feignit le rapport sexuel, bougeant son bassin contre le sien et Isaia retient sa respiration aussitôt, perdant sa volonté de le repousser d'il y a quelques minutes. Le brun se pencha et vient lécher son lobe d'oreille avant de lui murmurer :


- Je vais t'en montrer deux pratiques. Ca, c'est la position du missionnaire, une position classique que tout le monde aime, ça te permet d'embrasser ta partenaire et voir ses expressions du visage quand tu la prends.


Isaia sentit son ventre transpercé par le plaisir et son entre-jambes réagit au quart de tour. Le désir avait prit d'assaut son pauvre corps. Il ne pouvait d'ailleurs retenir son souffle erratique et ses soupires plus qu'éloquent. Si on les surprenait maintenant, ils étaient dans une sacré merde car leur position ne laissait plus aucune équivoque quant à ce qu'ils faisaient, ou simulaient plutôt.

Le châtain ne put se retenir d'imaginer s'ils étaient vraiment en train de... Coucher ensemble, et il poussa un gémissement plus fort que les autres. Ilyes et lui se retournèrent en direction d'Adriano,  craignant qu'il ne se réveille, cependant, il ne fit que remuer un peu avant qu'ils n'entendent sa lourde respiration qui montrait qu'il était dans un sommeil profond.

Le fait qu'ils puissent se faire prendre à tout moment ajoutait de l'adrénaline et l'excitation.

Ilyes soupira de soulagement, puis sans qu'Isaia n'ait le temps de réagir, il s'écarta une seconde fois. D'un mouvement, il le retourna et Isaia se retrouva le torse sur le canapé et les genoux touchant le sol froid. Comme il ne pouvait pas voir Ilyes dans son dos, il se concentra sur ses autres sens, et sentit rapidement deux mains venir serrer ses hanches et remonter un peu ses fesses. Isaia était terriblement gêné par cette position, il avait l'impression d'être une chienne qui allait se faire culbuter par un chien. Cette sensation s'amplifia en percevant une chose dure se coller à ses fesses, et il devinait parfaitement ce que c'était. Il eut soudainement envie de s'enfuir, mais son ventre, traître, lui envoya des milliers de papillons et son entre-jambes était bien réveillé.

Un torse vient se poser sur son dos et il frémit à ce contact, avant qu'une  bouche vient embrasser sa nuque.


- Ca, c'est la levrette, surtout apprécier des hommes aimant ou pratiquant la sodomie, mais certaines femmes aiment aussi. Apparemment cette position donne beaucoup de plaisir aux gays, enfin, d'après ce que j'ai pu lire, dit-il tout bas.


Pour appuyer ses mots, il lui donna un coup de bassin et Isaia posa une main sur sa bouche pour éviter que des bruits n'en sortent. De son autre main, il serra fermement la couverture qui recouvrait le sofa. Ilyes refit cette action à plusieurs reprises, collant son érection contre les fesses du plus petit et celui-ci en devient fou, il se mit même à onduler imperceptiblement et inconsciemment les hanches. Il en avait envie... De quoi? Ca il n'en savait rien, mais il en avait envie. Son esprit était embrumé par le plaisir couplé au désir, un parfait mélange qui le laissait pantois.


- Ma préférée est le missionnaire, car au moins, je peux voir chaque expression de jouissance quand je prends cette personne passionnément. Et toi Gianni, laquelle aimerai-tu faire ? Lui demanda Ilyes, toujours dans son dos et dont la voix transparaissait toute l'envie qu'il avait pour Isaia.


Cependant, lorsque le brun le retourna une seconde fois, Isaia constata que son visage était neutre, comme si toute émotion l'avait quitté. Il se releva, lâchant Isaia.  Sa voix et son visage étaient le total opposé, l'un montrait son désir, l'autre restait figé. Et cela paniqua un peu Isaia, il l'avait rarement vu comme ça, seulement avant qu'il ne le chatouille - et là il jouait la comédie - et dans le restaurant avec tout les garçons lors de leur week-end chez Théo, quand tout le monde devait se présenter et qu'Ilyes avait paru s'ennuyer à mourir et que toute expression avait déserté son si beau visage qui était habituellement toujours rayonnant d'un sourire mesquin.


- Ilyes ? Prononça Isaia d'une petite voix.

 - Va te laver, il est tard, répliqua Ilyes sur un ton un peu plus froid.


Isaia écarquilla les yeux, maintenant, il avait l'impression que le brun lui en voulait. Mais il n'avait rien fait lui !


- Je...

- Va te laver, le coupa Ilyes en articulant chaque mot, comme si c'était un ordre.


Le châtain baissa la tête, il ne savait pas pourquoi, mais il se sentit comme rejeté comme un malpropre. Ilyes était pour la première fois très froid avec lui, et ça le dérangeait énormément. Il se releva donc, se ressaisissant, faisant face au brun et il fronça les sourcils pour bien lui montrer qu'il était en colère contre lui.


- Je peux savoir ce qu'il te prend ? Demanda d'un ton sec Isaia, mais toujours bas pour ne pas alerter son cousin.

- Gianni commences pas, répliqua Ilyes.


Isaia attrapa son t-shirt et serra fermement.


- Ne pas commencer quoi ? C'est toi qui... A commencé avec ça, et maintenant tu m'envoies limite bouler, je peux savoir ce qu'il te prend ?! S'exclama Isaia, un peu plus fort qu'il ne l'aurait voulu.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Ronchonna une petite voix pas loin d'eux.


Ilyes et Isaia se retournèrent en même temps vers la tête endormie d'Adriano, qui avait de petits ouverts les fixant. Valait mieux qu'ils se fassent prendre maintenant que quelques minutes auparavant...


- Rien, j'allais me laver, prononça Isaia en italien, tout en fixant Ilyes.


Alors que ça ne servait à rien, car Ilyes ne comprenait pas un mot de cette langue, mais cela ne le fit pas réagir non plus.


- T'es sûr ?

- Oui, désolé si on t'a réveillé, dit Isaia à l'italien avant de tourner les talons et de se diriger vers la salle de bain.


Il se déshabilla avec rage, retirant ses vêtements un peu trop brusquement. Il ne comprenait pas. Non, il ne comprenait rien à la réaction d'Ilyes. Un moment il se mettait à simuler des rapports sexuels avec lui, instaurant un climat des plus torrides entre eux, puis l'instant d'après, il l'envoyait sèchement à la salle de bain, se débarrassant de lui. Ce qu'il trouvait étrange, c'était qu'ils s'étaient déjà embrassés plusieurs fois, et Ilyes en paraissait toujours amusé au final. Alors pourquoi maintenant, il semblait ne plus supporter ce rapprochement entre eux ? Ou alors, Isaia se faisait des idées. Peut-être qu'Ilyes était juste fatigué et donc il l'avait envoyé sous la douche pour pouvoir aller dormir ? Oui, il allait sûrement s'excuser demain, après s'être rendu compte de son comportement glacial.

Mais tout de même, ce qui était étrange, était la contradiction avec ces gestes et sa voix, qui eux montraient clairement qu'Isaia lui plaisait, qu'il avait envie de lui, mais sa tête, elle, était à des kilomètres de la terre, comme s'il filtrait ses émotions.


C'est en allumant le jet de la douche qu'il comprit son inquiétude : ça aurait pu être le comportement de son bourreau. Il en eut des frissons dans le dos, mais chassa vite cette pensée. C'est vrai qu'il ne devrait pas, mais c'était plus fort que lui. Il trouverait ce foutu maître chanteur et prouverait que ce n'est pas Ilyes, même si beaucoup de chose concordait avec sa culpabilité...

D'ailleurs, en parlant de son bourreau, cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas parler ensemble. Peut-être lui avait-il répondu, après qu'il lui ait informé de son baiser avec la fille.


Puis comme un éclair de génie, il fit le lien avec ce qu'il avait envoyé, et le message qu'avait reçu Ilyes tout à l'heure. Il essaya de réfléchir au moment précis où Ilyes avait changé de comportement, et il eut peur en trouvant la réponse... C'était au moment où il avait regardé son téléphone, tout sourire l'avait quitté. Etait-il possible... Qu'il ait reçu le message qu'avait envoyé Isaia à son bourreau ? Dans ce cas, est-ce que c'était lui, le garçon qui le faisait chanter ? Après tout, il était parfait pour ce rôle, mais alors si c'était lui, cela voudrait dire qu'il joue la comédie, quand il l'embrasse ou est gentil avec lui ? Si c'était ça, alors Ilyes était le pire des enfoirés au monde...


Lorsqu'il eut finit, il regagna sa chambre et comme il l'avait dit, Ilyes était déjà allongé sur le matelas, tourné de dos à lui et Isaia eut peur pendant un instant qu'il ne se fasse jeter par le brun, mais quand il entra sous les couvertures, celui-ci ne bougea pas d'un centimètre.


Le lendemain, Isaia fut le dernier à se réveiller, et quand il descendit pour rejoindre les autres, ils étaient déjà tous sur le sofa, Adriano devant la télé et Ilyes et Victoria étaient en train de parler, enfin, Victoria essayait de parler français et il les entendit rire, ce qui rassura Isaia. Apparemment, Ilyes avait retrouvé sa joie de vivre. Il s'approcha d'eux et les salua, Adriano lui offrit un sourire avec un signe de main,  Victoria se leva pour lui claquer un baiser sonore sur la joue. Cependant, Ilyes lui lança un " salut " froid, comme la vielle, sans même le regarder et Isaia en fit décontenancé. Lui qui avait cru qu'il allait redevenir normal, en fait pas du tout. C'était encore pire !

Si Ilyes avait vraiment reçu le message, alors cela voulait dire qu'il avait été vraiment touché par le fait qu'il ait pu embrasser une fille. Mais pour cette optique, il n'y croyait pas vraiment. Non, il devait y avoir quelque chose d'autre, qui a visiblement pas du lui plaire.

Victoria lança un regard interrogateur à Isaia, après avoir observé l'attitude du brun, mais Isaia haussa juste les épaules pour lui montrer son incompréhension. Ca finira bien par lui passer.


Dans la journée, Victoria, qui n'avait pas travail aujourd'hui, décida d'emmener tout le monde faire une visite des coins sympas pour Ilyes. Ils avaient été cherché Ugo, le frère d'Adriano, chez son père avant et celui-ci fut tout timide devant Isaia. Dans la voiture, Isaia sentit le regard d'Ilyes sur lui, tandis qu'il jouait avec son petit cousin. Mais quand il se retournait, le brun l'ignorait tout bonnement, regardant par la fenêtre. Cette ignorance dura encore et pendant toute la journée, il n'avait fait que parler à Victoria, et lorsque le châtain voulait converser avec, il l'envoyait paître et lui répondait sèchement. Cela, durant toute la journée, mais également les deux jours qui suivirent.


Non, Isaia avait tord, ça n'allait pas passer.








Je voulais savoir qui avait inventé le mot " Isalyes " que je l'engueule ! Parce qu'à chaque fois, au lieu d'écrire " Ilyes " je m'apprêtais toujours à écrire " Isalyes ". x) 


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