Chapitre XXXII.

Une semaine avec Ilyes... Il allait finir par lui sauter dessus.


Isaia et Ilyes s'étaient aussitôt endormis, chacun dans leur côté du lit, manquant cruellement de sommeil. Le premier à s'être réveillé fut Isaia, et en voyant son ami dormir paisiblement, décida qu'il le laisserait reprendre des forces. Ils sortiront ce soir.

Il se leva donc sans faire de bruit, un regard au vieux réveil de la chambre l'informa qu'il était quinze heure. Il descendit les escaliers après avoir enfilé un pantalon, où il trouva sa grand-mère avec ce qui semblait être une amie de celle-ci. Il leur dit bonjour poliment, et son amie commença à lui parler, mais Isaia ne comprenait qu'un mot sur dix, elle parlait dans ses dents et très vite, mangeant quelques lettres, alors le châtain souriait gentiment en répondant quelques " si " par ci par là. Il en profita pour informer sa grand-mère de la venue d'Ilyes, et qu'il irait probablement dormir chez Adriano, elle sembla un peu triste, jusqu'à ce que son petit-fils lui promette de venir la voir tout les jours.


Une heure plus tard, Ilyes dormait toujours, et Adriano rendit visite à Isaia, lui demandant où était le nouveau français. Il fut déçu quand Isaia lui dit qu'il dormait et qu'il ne voulait pas le réveiller, tel un enfant. Au final, ils partirent devant la maison et s'amusèrent avec les skates qu'Adriano avait ramené pour eux.


- Et c'est quoi pour toi ? Demanda soudainement Ilyes, en train de faire des figures avec son skate, tandis qu'Isaia était assis sur le trottoir, regardant ses exploits.

- De ?

- Ilyes.

- Un ami, répondit-il tout simplement.

- Seulement ? Insista Adriano.

- Tu veux qu'il y ait quoi d'autre ?

- Bah c'est chelou, tu lui demandes de venir sur un coup de tête, et lui rapplique à la minute près. Moi perso, même pour mon meilleur pote, je le ferais pas, alors en plus tu me dis que vous vous connaissez depuis deux mois, moi je pense que c'est pas juste de l'amitié.


Isaia concéda, son cousin n'avait pas tord. Qu'Ilyes rapplique aussi vite et sans poser de question était étrange, mais le châtain voulait croire que c'était seulement par amitié. Il semblait qu'Ilyes éprouve cette même sympathie qu'Isaia ressente pour lui. Certes ils se sont embrassés, à trois reprises, mais ils avaient toujours bu quand ça arrivait. Et puis de toute façon, Isaia ne voulait pas se prendre la tête. Ils s'embrassaient ? Et alors ? Pourquoi le faisaient-ils ? Parce que le contexte s'y prêtaient. Pourquoi aimaient-ils ça ? Pas d'importance. Il avait d'autre chats à fouetter, enfin, un bourreau surtout. Il devait se concentrer sur des choses plus importantes et non futiles, telle que la question de sa sexualité.

Le châtain haussa simplement les épaules, en signe d'inconnaissance. Ils s'appréciaient, c'est tout, et cela faisait du bien à Isaia.


- J'ai hâte de le voir ! S'il est trop moche, je te jure que je pourrais pas m'empêcher de lui rire au nez, rit Adriano, taquinant son cousin.


Isaia rit lui aussi avant de lui jeter sa pelure de banane qu'il était en train de manger.  


- Il est beau  au moins ? Reprit Adriano plus sérieusement.

- Tu en décideras par toi-même.

- Oui, mais je veux savoir ton avis à toi, alors ?


Le français se sentit gêné, que devait-il répondre ? Etait-ce une question piège ? Devait-il dire la vérité ou mentir ?


- Il est pas moche quoi, finit-il par répondre, assez vague.


Bien sûr qu'il trouvait Ilyes très beau, c'était d'ailleurs la raison pour laquelle il voulait le prendre en photo. Il avait un visage sombre et fermé à première vue, puis dès qu'on le connaissait, on se rendait compte que ce garçon respirait la joie de vivre, toujours souriant et blagueur.


- Et il sait parler Italien ? S'informa son cousin.

- Non, pas un mot, sourit Isaia, sachant où voulait en venir Adriano.


Adriano lui rendit son sourire sous-entendu, puis ils décidèrent de rentrer voir le fameux ami d'Isaia. Quand il entra dans la chambre, Ilyes venait de se réveiller, et sourit en le voyant.


- L'est quelle heure ? Demanda Ilyes d'une petite voix à moitié endormie.

- Il est dix-huit heure, il serait temps de te lever, sourit Isaia.

- Oh merde, bon au moins tu peux constater que je suis un gros dormeur, j'ai besoin de beaucoup d'heures de sommeil, dit-il amusé.

- J'ai remarqué. Allez à la douche, ce soir je te fais visiter quelques endroits sympa avec mon cousin.


Ilyes sembla totalement emballé par l'idée et Isaia le conduit à la douche. Lorsqu'ils entrèrent tout les deux dans la salle de bain, le châtain eut des souvenirs de la soirée, et il rougit sans pouvoir s'en empêcher, se remémorant Ilyes bourré, l'embrassant, et en train de... Bander. Tout à coup, il sentit une main ébouriffer ses cheveux.  


- A quoi tu penses ? Lui susurra une voix derrière lui.


Isaia se retourna d'un bond, cependant, Ilyes s'était approché pour lui parler et leur visage se retrouvèrent très proche l'un de l'autre.


- Ah non Gianni , on ne peut pas s'embrasser, on a pas bu, se mit à rire Ilyes en s'éloignant, ce qui n'arrangeait pas les rougeurs du châtain.


Quand il disait qu'il était taquin... Isaia était entouré de gens qui aimaient le mettre mal à l'aise. Il lui déposa les serviettes sur le lavabo et sortit rapidement, rejoignant son cousin au rez-de-chaussée, qui était en train d'embêter sa grand-mère.


- Bah il est où ? Demanda Adriano, surpris de revoir Isaia redescendre seul.

- Prend sa douche, il va arriver.

- Vous allez faire quoi ce soir ? Leur demanda leur grand-mère.

- En boite ?

- Non, il est pas venu pour aller en boite, il y en a déjà en France tu sais, il veut voir du pays tu vois ? Répondit Isaia.


Et puis ils avaient été en boite la nuit dernière, en sachant qu'il n'aimait pas ça de base, y retourner deux fois de suite, c'était un coup pour lui inspirer des pensées suicidaires, même accompagné d'Ilyes. Adriano réfléchit vite avant de répondre :


- Bah y'a bien quelques monuments, mais ça va être emmerdant pour nous.

- Pas grave, dit Isaia, tant qu'il voit des trucs d'ici ça me convient.


Quelques minutes plus tard, un Ilyes tout propre et souriant timidement descendit les escaliers, allant vers eux et tendit la main d'abord à Adriano.


- Comment on dit " je m'appelle Ilyes, ravi de vous rencontrer " ? Demanda Ilyes à Isaia.

- Mi chiamo Ilyes, lieto di conoscerla, prononça Isaia.


Et Ilyes répéta scrupuleusement cette phrase à Adriano et sa grand-mère, qui sourirent tout deux d'amusement devant la prononciation du français, ils répondirent tout de même la même phrase, sachant qu'Ilyes  ne comprendrait pas autre chose. Pendant quelques minutes, Adriano essayait de prononcer le prénom du ténébreux, avec l'aide de celui-ci et ils rirent tout les deux devant le désastre.

Bien, au moins ils s'entendent bien, se dit Isaia. 


- Isaia, il a quel âge ton pote ? Demanda Adriano.

- 19 ans je crois.

- C'est bien ça, il entrera facile en boite, s'émerveilla-t-il.

- Non Adriano, le réprimanda Isaia, on ira pas en boite, là on veut juste sortir.


Adriano fit la moue.


- C'est con, avec un beau gosse pareil, tu aurais pu pécho facile cousin, indiqua Adriano avec un demi sourire malicieux.


Isaia leva les yeux au ciel, Adriano était désespérant, mais au moins, il savait comment il trouvait le brun, une bonne chose.


- Il est en couple ? Continua Adriano, sous le regard incrédule du français.

- Non, célibataire.

- Encore mieux, cela veut donc dire qu'il ne se prend pas la tête, sourit son cousin.

- Euh, il dit quoi ? Questionna Ilyes à Isaia, ne comprenant pas un mot de l'italien.

- Rien d'important, répondit celui-ci.


Isaia lui demanda ensuite de l'attendre deux petites secondes, le temps qu'il range ses affaires dans ses valises, puis revient ensuite, et les trois jeunes hommes montèrent dans la voiture d'Ilyes, en direction de chez Adriano. 


Isaia était mort de rire, car les deux autres garçons dans la voiture tentaient de communiquer ensemble, mais Isaia refusait de les aider, et il se faisait traiter en italien et en français, étant le seul à comprendre les deux langues. Tout le monde le taquinait ? C'était maintenant à son tour. Il avait le têtu et celui qui le faisait rougir en même temps, deux pour le prix d'un.

Puis, tournant sa tête vers la vitre, il vit de la lumière au loin, de la lumière bleue, rose, verte, violette et encore plein d'autre.


- Hey Ilyes, vas là-bas ! S'exclama enfin Isaia, indiquant de son doigt la luminosité.

- Vous ne vouliez nous aider, croyez-vous que je vais exaucer vos vœux, sir Gianni ? Répondit Ilyes, le sourire qu'il tentait de réprimer dévoilant son amusement.

- Je sais que vous êtes un homme bon, esclave, vous m'y conduirez, répliqua Isaia tout autant amusé.

- Oh, je suis un homme bon ? Dit le brun en appuyant sur le dernier mot.

- Il le faut, répondit Isaia, sentant ses joues rougir atrocement, comprenant l'énorme sous-entendu.

- Je vous y conduirai, et vous laisserez éventuellement voir quel homme bon puis-je être.


Isaia se sentit frissonner à cette dernière phrase. Puis, sans qu'il ne sache pourquoi, il sortit son téléphone, et tapa rapidement un message pour son maître-chanteur.


" J'ai embrassé une fille. " 19:16.


- Je rêve où vous êtes en train de vous draguer ? Se moqua Adriano, à l'arrière.


Isaia l'envoya balader en italien.


- Hey je sais ce que ça veut dire ça ! C'est va te faire enculer ! Déclara Ilyes fier de lui.


Point de vu d'Adriano.


Voilà maintenant au moins quatre heures qu'ils étaient à cette " fête de la joie " organisée par le village voisin.


Quatre heures où Adriano rit à s'en exploser les cordes vocales. Isaia n'était pas quelqu'un de spécialement drôle, en fait pas du tout, il avait toujours ce regard dure et impénétrable, qui vous menacez tout bas de ne pas l'approcher. Pourtant, Isaia bourré était tout autre chose.


Cela avait commencé avec un verre d'alcool que lui et Ilyes leur avaient supplié de boire, puis ensuite ça c'était rapidement enchaîné, et maintenant il était complément stone au milieu de ses italiens qui dansaient et où la bonne humeur se faisait ressentir. Lui qui avait toujours cru qu'on ne pouvait s'amuser qu'en boite ou bien seulement avec de jolies filles, il se trompait. Il suffisait de faire boire Isaia, et de mettre de la musique. Il dansait actuellement comme un canard, battant ses bras dans le vide et riant aux éclats devant son propre comportement. D'ailleurs, il n'avait jamais vu Isaia autant rire, et c'était très plaisant à voir. Son cousin était déjà très beau de base, mais souriant et riant, c'était bien plus, cela lui ajoutait un charme certain. Charme que n'avait pas loupé son ami français, qui dévorait littéralement Isaia des yeux, et Adriano était certain qu'il ressentait plus que de l'amitié pour son cousin, ça crevait les yeux.

Lorsqu'il y eut une musique plus douce, et plus propice au slow, Isaia alla se coller à son ami, accrochant ses mains autour de son cou, ce qui fit rire Adriano, et Ilyes se tourna vers lui, un grand sourire, en haussant les épaules.


Le seul problème qu'il avait constaté, était qu'Ilyes ne boive pas une seule goutte d'alcool. Cela n'était pas un problème en soit, mais faire semblant de boire de la vodka alors que dans son verre, il n'y avait que de l'eau, ça s'en était un. Il le savait car, en milieu de soirée, et devant l'état parfaitement sobre du brun, il avait gouté son verre, pendant qu'il dansait, et constata que ce n'était que de l'eau. Il trouvait ça vachement flippant, pourquoi faire semblant de boire de l'alcool ? Est-ce qu'il voulait du mal à son cousin, pendant qu'eux seront complétement stones ? Ou pire, peut-être voulait-il le violer ? Quoiqu'il en soit, il l'aurait à l'œil, voilà pourquoi il avait arrêté de boire, il devait être sobre pour pouvoir le surveiller. Alors que les deux dansaient très proches, il sentit dans sa poche les deux téléphones, que lui avait laissé Isaia et Ilyes, vibrer en même temps. Curieux, il y jeta un coup d'œil.

Sur le téléphone de son cousin, et malgré le code  qu'il y avait, il pouvait voir un numéro inconnu, avec écrit " Tu l'oublieras rapidement quand tu gouteras mes lèvres. ", Adriano haussa les épaules, ne sachant pas ce que cela voulait dire. Il le rangea et prit celui d'Ilyes.

Sur celui du brun, et comme Isaia, contenait un code, mais l'on pouvait voir écrit le prénom du destinataire, un certain " Simon ", qui lui avait envoyé le message suivant : " Pètes pas les plombs, mais Isaia a embrassé une fille. "  Oh, parlaient-ils de son cousin ? Peut-être qu'Ilyes lui avait dit qu'il était en vacances avec Isaia ?


Il ne chercha pas plus loin et rangea le téléphone. Il aurait bien aimé lui demander ce que voulait dire ce Simon, trop curieux, mais déjà qu'il ne saurait pas lui demander, puis ensuite, Ilyes avait dit à Isaia de lui dire de le garder dans sa poche, et de ne pas y toucher, car son jean à lui avait de fausses poches.


Adriano siffla quand Isaia se mit dos à Ilyes et bougea ses fesses contre son bassin, de manière très explicite et étonnement très sensuelle, et l'italien n'aurait jamais cru que son cousin puisse être si désirable, d'ailleurs beaucoup de filles - ainsi que quelques garçons - le regardèrent en train de se trémousser sur son " ami ". Il décida de sortir son téléphone, il voulait absolument filmer et montrer ça au châtain le lendemain, et le voir rougir de honte et de gêne. Il en rit d'anticipation.

Une chose était sûre, il adorait son cousin bourré.




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