Chapitre XLVII.

#Ce chapitre me stresse, vous allez savoir pourquoi, bonne lecture ! x)



" Coucou Isaia, c'est Lilo. Je suis désolée, mais Johan m'a donné cinquante euros pour mettre une bonne dose de laxatif dans ton verre, j'espère que tu comprendras. PS : il m'a dit de te dire que ce n'est que le commencement, bisous. " 


Assis sur son toilette, Isaia serra les dents et des pensées meurtrières avaient envahi son esprit. La colère, mais aussi la peur régnaient en maître. Voilà qu'il plongeait dans une autre merde, littéralement. Il commençait à croire qu'il avait vraiment la tête d'un bouc-émissaire, c'était pas possible autrement. Le châtain n'avait absolument rien fait à ce con, pourquoi s'en prenait-il à lui ? Était-ce tous des fous dans cette maudite bande ? Assurément.

Il se décida enfin à lui répondre, il lui fallait quelque chose de court, bref et clair. 


" Salope. " 00:59.


Parfait, c'était assez compréhensif et en même temps, il se mettait à son niveau intellectuel. Il eut aussitôt une réponse : 


" Pourquoi ? :'''(( " 01:00.


Il n'en revenait pas, cette petite vénale se payait sa tronche ! Comment pouvait-on lui envoyer ce message ? Il délirait. Il ne prit même pas la peine de répondre, désespéré. Il n'y avait plus rien à faire pour elle. 

Encore sur le toilette, il entendit la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer, étant donné le silence de la grande maison. C'était sûrement Sélim qui rentrait, et maintenant qu'il y pensait, le photographe trouvait qu'il y avait été un peu fort avec son cousin, même si c'était à moitié mérité. Sélim toqua à la porte des toilettes, alors Isaia répondit le plus calmement possible, afin de lui montrer qu'il n'était plus en colère. 


- Oui je suis là, ce connard de Johan m'a mit du laxatif dans mon verre, je me vide là, se plaignait-il. 


Cependant, personne ne répondit et Isaia se sentit gêné. Lui avait-il fait tant de mal ? Il savait bien que Sélim était derrière, sa respiration se faisait entendre. 


- Je suis désolé Sélim.. J'aurais jamais dû te parler sur ce ton, mais après t'avoir vu avec Alexis, ça m'a rendu fou, en plus tu me calculais même plus... Mais tu sais que je t'aime, et je m'excuse si je t'ai fait du mal, tenta-t-il d'apaiser les tensions. 


Et il le pensait vraiment, il ne voulait pas être en froid avec Sélim, alors qu'il venait de se retrouver après quatre ans. Pour rien au monde, il l'éloignerait de lui, c'était fini la mise à l'écart du monde extérieur et de sa famille. 

Cette fois, il entendit son cousin soupirer. Un énorme soulagement le prit, pendant les dernières secondes, il avait cru qu'Ilyes l'avait suivi et se trouvait derrière sa porte. 


- Non t'excuses pas, et Johan est un fils de pute. 


Isaia fut surpris par la neutralité de sa voix, qui d'habitude exprimait toujours des sentiments positifs. Mais là, elle était limite froide. 


Quand il sortit enfin du toilette, il découvrit son cousin dans son lit, allongé sur le côté fenêtre, de dos à lui. Le châtain se dit qu'il avait sûrement abusé de l'alcool ce soir pour se rassurer, et puis de toute manière, ils en reparleraient le lendemain. 

Une bonne partie de la nuit, il alternait entre le toilette et le lit, essayant de ne pas réveiller le brun à ses côtés. Quand il eut enfin son moment de repos, se fut un gigotement qu'il le tira de son sommeil, aussitôt une main se posa sur sa hanche tendrement et il entendit le bruit typique d'un baiser dans ses cheveux. 


- Dors Isou, lui murmura Sélim. 


Isaia ne chercha pas à comprendre et rejoins de nouveau le pays des rêves. 


Le lendemain, il se réveilla seul, pas de Sélim à ses côtés, ni son sac qui était devant l'entrée. Il se leva doucement, il se sentait vidé et son ventre faisait des bruits étranges. Il ne savait s'il devait manger ou pas, il n'avait jamais pris de laxatif avant ! Dans la cuisine, il tomba sur un mot qui disait : 


" Je suis rentré chez moi. N'oublie pas de beaucoup boire et manges quelque chose, ton estomac est vide. 

Bisous, je t'aime. " 


Il fronça les sourcils. Qu'est-ce qu'il lui prenait à la fin ? Sélim attendait toujours que son cousin soit réveillé pour lui dire au revoir, et ils allaient toujours ensemble à la gare. Depuis hier, il avait un comportement suspect. Il se passa une main sur le visage, et dire qu'il comptait profiter de cette journée pour lui parler, c'était foutu. 

Remarque, il ne lui faisait pas la tête, sinon il ne lui aurait pas donné ce conseil ni ajouté cette petite phrase de fin. Une bonne chose. 

Quand il vérifia l'heure sur l'horloge du salon, il se rendit compte qu'il était déjà seize heure. Merde, il devait voir le frère d'Ilyes pour qu'il lui balance des infos ! Il décida de zapper le repas et de juste boire deux grands verres d'eau. Il chercha son téléphone et quand il le déverrouilla, un message de Claire le fit tiquer : 


" Isaia n'y va pas cette après-midi ! Ne vas pas voir Calvin, c'est un piège j'en suis sûre ! Viens chez moi, j'ai découvert un truc énorme ! " 02:00.


Il défila la conversation et s'aperçut de tout ses messages lui intimant de ne surtout pas aller voir le frère d'Ilyes. Il sentit son cœur battre plus fort, qu'avait-elle apprit pour qu'elle s'affole autant ? Connaissant un peu la jeune fille, il savait que c'était une chose assez conséquente, normalement, elle réagissait toujours de façon posée et réfléchie. Là elle semblait littéralement paniquée. 

Il quitta la conversation et vit un message de son bourreau :


" Oups " 01:40. 


Seulement ça. Il ne lui avait pas parlé durant des jours, et quand il le faisait, c'était juste pour lui envoyer ce " oups ", était-ce en lien avec ce que Claire avait apprit ? Se pouvait-il qu'elle... Qu'elle sache qui est son maître-chanteur ? Cette pensée le rendit fou, une montée d'adrénaline monta en lui, il était si excité à l'idée de savoir ce que son amie allait lui révéler, mais en même temps, ça le stressait à mort. 

Que devait-il faire ? Allez chez Claire ou voir Calvin ? Puis la réponse lui vint, il irait voir Calvin. Il pouvait voir Claire tout les jours, mais rien ne lui disait que le frère d'Ilyes accepterait encore de le rencontrer ce jour passé. Il lui envoya un message pour lui donner un point de rendez-vous, qui était un café du centre commercial, un lieu entouré de monde en soit, il n'excluait pas les propos de Claire et se dit qu'il devait s'en méfier. Il eut une réponse positive dans la minute qui suivit. 

Sur le chemin du centre, il envoya tout de même un message à la jeune fille, lui demandant de s'expliquer par message car il n'avait pas le temps. Il préférait lui omettre de dire qu'il était en route pour aller voir Calvin. 

Arrivé au café, il remarqua que l'autre n'était toujours pas arrivé. Il se mit prêt de la fenêtre et commanda un grand café pour finir de se réveiller. Il mit la tonne de sucre dedans, espérant que ça atténue les gargouillements parasites de son ventre. 

Il regarda l'heure sur sa montre, qui indiquait 17:20. Il était en retard de vingt minutes, ça commençait bien. Son téléphone vibra et il se précipita pour regarder son nouveau message. 


" Hier soir, juste après t'avoir vu partir, je me suis posée des questions, alors je suis allée voir Ilyes dans la chambre dans l'intention de lui soutirer quelques infos. Quand je suis rentrée dans la pièce, il avait l'air furax, il était assis sur son lit, les deux mains soutenant son visage. Je me suis assise à ses côtés et lui ai demandé gentiment ce qui n'allait pas, il n'a cependant pas voulu me répondre. Quelques minutes après, il m'a demandé de l'appeler sur son téléphone car il n'arrivait pas à le retrouver, mais je lui ai répondu que ça ne servait à rien, qu'il avait dû probablement le mettre en silencieux, il m'a dit l'avoir mis en général car sa mère devait l'appeler et qu'il ne voulait pas manquer son appel. Ce que j'ai fait, et là devine quoi ? Une musique de Saez retentit, plus précisément tiré de " Marguerite " . Tu te rappelles d'où vient cette musique ? " 17:21.


L'information ne fit qu'un tour dans son cerveau. Il sentit son cœur s'affoler et ses mains devenir moites. Il prit la peine de répondre :


" Le téléphone du bourreau... " 17:22.


Il eut aussitôt la réponse, comme si Claire n'avait pas attendu son message pour poursuivre. 


" Mais c'est pas tout, j'ai décidé de la jouer franche et de le mettre devant le fait accompli. Je lui ai dit " tiens, c'est la même musique que le téléphone du mec qui harcèle Isaia ", je l'ai regardé droit dans les yeux et il m'a sourit. Plus aucune trace de colère, juste ce sourire étrange sur les lèvres, avant qu'il ne prenne son téléphone en dessous de son lit et aille rejoindre les autres en bas. " 17:23.


Isaia fut paralysé, il ne savait que faire, quoi penser, s'outrer, s'en douter, se mettre en colère, aller frapper Ilyes, lui mettre une gifle, lui envoyer un message, l'insulter et encore nombres d'idées perlaient dans son esprit. Il était perdu. A la fois il était choqué, dévasté par ce qu'elle venait de lui dire, puis de l'autre, une grosse part de lui s'en doutait, même s'il le niait depuis le début. 

Il était surtout extrêmement déçu et dégoûté. Encore une fois, il se prenait une gifle monumentale par son ancien coup de cœur, mais celle-ci était particulièrement douloureuse et difficile à encaisser. Savoir qu'il était impliqué dans l'affaire et savoir qu'il était LE maître chanteur étaient deux choses bien distinctes et qui provoquaient deux agissements différents. 

Ce qu'il trouvait drôle, c'est que cette révélation, et malgré les changements de son corps, le laissait plus vide qu'en colère. Oui, il se sentait terriblement vide et il ne savait pourquoi, ce qui l'inquiétait d'autant plus. Ses sentiments étaient comme refoulés au plus profond de lui. Il ne ressentait plus rien et ne voulait penser à rien. 

La deuxième chose comique, était qu'il avait toujours cru devenir hystérique en apprenant l'identité de son bourreau, il avait pensé mettre des coups de poings, de pieds, crier, hurler, pleurer. Mais rien de tout ça. Un rire nerveux franchit ses lèvres pâles. Il avait l'impression d'être Jim Carrey dans The truman show


- Vu ton rire, j'en déduis qu'on ne t'a encore rien dit, prononça une voix qui fit relever la tête d'Isaia. 


Calvin prit place en face de lui et interpella aussitôt une serveuse, il lui fit un sourire charmeur et commanda lui aussi un café. 


- D'habitude je prends un chocolat, voire un cappuccino, mais avec la soirée d'hier j'ai besoin de me sevrer, s'expliqua le brun d'un ton naturel, comme si Isaia et lui étaient amis.


Isaia tiqua, se sevrer avec du café ? Pas sûr que ce soit efficace. Il le regarda retirer sa veste en cuire, laissant voir une chemise blanche à motifs noirs, sur laquelle on voyait un collier. Calvin remonta ses manches qui dévoilèrent des bracelets, en cuire, en tissus, brésiliens. En fait, il avait vraiment le style rock qu'Isaia trouvait plutôt pas mal. 


- Bon, qu'est-ce que j'allais dire déjà ? Ah bien sûr, pourquoi est-ce que tu ris ? Finit par demander Calvin. 


Le châtain ne savait même pas quoi répondre. A présent, il souhaitait juste rentrer chez lui, se poser dans son lit, prendre des somnifères et laisser partir sa conscience très loin de son corps. 


- Ton frère, c'est... 


Il n'arriva même pas à finir sa phrase, il eut comme un vertige soudain. Il posa une main sur son front et inspira longuement pour reprendre contenance. 


- Mon bourreau, réussit-il à dire. 


En le disant à haute voix, son ventre se contracta et il ressentit une lancinante douleur, mais il tenta de ne pas trop le montrer. Quand il releva la tête, le brun arborait un sourire amusé. 


- Ça va aller Isaia ? J'ai l'impression que tu ne te sens pas très bien, remarqua Calvin. 

- Dis moi ce que tu avais à me dire, qu'on en finisse au plus vite. 


Il prit sa tasse et bu une gorgée. 


- Je parie que c'est la blonde qui te l'a dit n'est-ce pas ? Ilyes est venu me dire, pour l'histoire de la chambre et de Saez. Enfin bref, là n'est pas la question. Je suis dégoûté, je comptais te faire comprendre qui était ton maître-chanteur avec des énigmes de fou et tout, mais l'autre à tout gâché ! Fit-il la moue.

- Alors... C'est bien Ilyes ? Demanda Isaia d'une petite voix.


Isaia ne comprenait pas pourquoi il avait du mal à parler, puis sa tête tournait de plus en plus. Était-ce des effets du laxatif ? Un rire retentit, si fort qu'il en sursauta. 


- Tu en doutes encore à ce stade de l'aventure ? Bien sûr que mon frère est celui qui ait reçu les photos.


Cette fois, ce fut l'envie de vomir qui le prit. Il essayait de se ressaisir au maximum, il ne pouvait tomber malade maintenant, au moment de la vérité, le moment tant attendu.


- Si je dois commencer par une chose, ce serait le fait qu'Ilyes n'ait plus celles-ci, avoua Calvin.


Une montée de stresse envahit son corps et il écarquilla les yeux.


- Quoi ? Qui les a alors ? Demanda-t-il paniqué.

- Il les a supprimé, ça fait déjà un petit moment déjà. Quand vous avez commencé à vous embrasser, il a jugé qu'il ne les balancerait pas, quoiqu'il arrive.

- Tu veux dire qu'il...

- Qu'il n'a plus aucun moyen de pression sur toi depuis la soirée chez Théo, oui.


Isaia posa une main sur son ventre et tenta de réguler sa respiration qui s'était légèrement accélérer.


- Racontes... Racontes moi depuis le début, bégaya Isaia, perdant ses capacités une à une.

- Mec t'es sûr ? T'es aussi blanc que mon cul, j'ai l'impression que tu vas tomber.

- Racontes, répéta Isaia en soutenant son regard.

- Très bien, céda-t-il en levant les mains. Je vais essayer de faire court, parce que je commence à flipper là, je ne saurais pas quoi faire en cas d'évanouissement moi.

- C'est bon... Je vais très bien, tenta Isaia.

- Pour introduction, cela faisait depuis pas mal de temps que la petite bande voulait manipuler une personne, ils s'ennuyaient ferme. Puis un jour, Ilyes a reçu ces photos sur le téléphone qu'il avait trouvé, et avec lequel il s'amusait avant de désigner une victime.


Isaia ferma les yeux, ce fichu mal de crâne n'allait pas partir de si vite !


- Passes à la dissertation, lui ordonna Isaia qui sentait que son temps était réduit.

- Bon, je vais commencer par le début, ça me semble plus compréhensible, rit-il. Johan pensait que t'étais gay, alors il a trouvé drôle qu'un des mecs te drague et qu'ensuite, il te baise et te laisse comme une merde à ton sort, après avoir balancé les photos.


Isaia écarquilla les yeux. Il n'en revenait pas ! Comment pouvait-on faire ça ? C'était inhumain ! Ilyes avait vraiment eu l'intention de le...?


- Mais aucun des mecs n'étaient d'accord pour le " baiser " certains trouvaient ça dégueulasse, d'autre que ça allait trop loin. Mais tous ont été ok pour te draguer, restait à savoir lequel tu préférais. Il y a à peu près deux mois, tu as dû te rendre en boite de nuit, où on t'a donné une oreillette afin que tu obéisses, là on t'a demandé d'embrasser plusieurs types de mecs. Tu ne t'es jamais demandé pourquoi ? Quelle signification ça avait ? C'est simple, tout les mecs étaient différents, car il y avait plusieurs bourreaux. Si tu demandes comment je sais, c'est parce que c'est moi qui avait eu l'idée. Mais comme tu as échoué, ils ont dû refaire une sortie, cette fois-ci dans un bar. Tu as passé beaucoup de temps à regarder Ilyes, et comme c'était le plus chaud de tous pour jouer ce rôle, il t'a fait du rentre-dedans. Quand tu étais saoul, tu lui as avoué que tu le trouvais vraiment beau, il n'en a pas fallu plus pour qu'il soit désigné.


Il fit une pause, et bu une nouvelle gorgée de son café en poussant un soupir de bien-être.


- Tu me suis jusque là ? S'enquit le brun.


Isaia hocha simplement la tête en fronçant les sourcils. Sa vue commençait à se brouiller en même temps que sa bouche sortait des phrases. Puis ce mal de ventre. Il avait mal partout.


- Bien, qu'est-ce que tu veux savoir d'autre ?

- La soirée chez.. Théo.


Calvin se mit à rire, apparemment ce souvenir lui était drôle, pas pour Isaia.


- Saches une chose sur cette soirée : Ilyes n'était absolument pas bourré. Il est juste très allergique aux aubergines, il en a donc mangé beaucoup pour se faire vomir. Il a bu un peu pour sentir l'alcool, mais il tient très bien cette merde. Il a juste simulé.


Cette fois, Isaia se tient à la table, son corps vacillait trop, à tel point qu'il fixait son regard sur sa tasse pour se concentrer. Ses étourdissement commençaient à être de plus en plus fort et cette sensation de vide de plus en plus grande.


- Pour.. Pourquoi il a simulé?

- Parce qu'il devait vérifier si son plan marchait jusque là. Si tu l'avais rejeté, il aurait juste eu à faire croire qu'il ne se souvienne de rien le lendemain, et si tu lui en avais parlé, il se serait platement excusé en prenant pour excuse qu'il était bien amoché, et tu l'aurais cru. D'ailleurs, soit sûr qu'il...


Il n'entendit pas la fin de sa phrase, il sentit une goutte d'eau glisser sur sa joue, sa tête venait de rendre l'âme et tout son corps lâcha prise, s'écroulant sur le sol lourdement. Ses dernières pensées furent qu'il devait rester conscient, il avait encore tellement de choses à apprendre, et il devait aussi demander à Calvin pourquoi il l'aidait...

Son esprit partit peu à peu, il entendit juste des cris, qu'il supposait appartenir aux personnes présentes dans le café.

Depuis deux mois, tout ça n'avait été que gros mensonge.  




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