Chapitre XLV.

Puis le brun prit fermement Isaia dans ses bras, avant d'embrasser ses cheveux. C'était étrange, un Mattéo si tactile, si franc.
Isaia ne trouva pas ça désagréable, mais au bout de cinq minutes, ayant atteint son quota de tendresse, il se dégagea de son emprise.

- Tiens, tendit-il un caleçon propre à son ami.

Mattéo, toujours à moitié endormi, attrapa le sous-vêtement et partit se laver. Isaia alla faire du café pour deux et sortit toutes sortes de gâteaux et biscuits, ne sachant pas ce que son ami prenait au petit-déjeuner. Il n'avait l'habitude que de Sélim, qui se contentait de tranches de pain trempées dans du chocolat chaud ou du café, avec parfois quelques variantes. Il n'était pas vraiment du genre à amener des amis chez lui, pour le peu qu'il avait.

Il se posa sur une chaise devant le bar de la cuisine et attendit que Mat ait finit de prendre sa douche. Des images d'hier et des brides de conversation lui revenaient en tête, mais il s'efforça de ne pas y penser. Il trouvait cet épisode trop... Étrange, trop désagréable pour y consacrer de l'intérêt. Mattéo l'avait prit dans une situation de faiblesse, pile au moment où l'homme avait perdu vingt-quatre ans de sa vie en un clin d'œil, dans le film, et où Isaia avait eu des envies de pleurer devant les messages vidéos que lui avaient laissé ses proches. Alors quand Mattéo lui avait demandé s'il voulait l'embrasser, il s'était dit à ce moment-là que la vie était trop courte, et qu'il ne pouvait passer son temps à penser à cette histoire, à Ilyes. Mais devant le visage de son ami, et bien que ses lèvres soient vraiment très tentantes, il avait été incapable d'aller plus loin, c'était comme d'embrasser un frère, semblable à de l'inceste.

Le brun débarqua enfin dans la cuisine et s'assit sur la chaise à côté.

- Merci, pour le café.

Isaia lui sourit et l'autre le lui rendit. Le châtain le détailla rapidement, il portait les mêmes vêtements que la vieille et ses cheveux étaient encore mouillés. Le brun but rapidement son café et enfourna une biscotte à la confiture dans sa bouche avant de se lever avec Isaia et de prendre son sac de cours. Avant de sortir, Isaia regarda encore une fois son ami.

- Mat', tes cheveux. Va les sécher sinon tu vas tomber malade, on a encore cinq minutes.

Mattéo hocha la tête et repartit dans la salle de bain.

Ils arrivèrent à huit heure pile au lycée, les surveillants les pressèrent un peu pour ne pas qu'ils arrivent en retard.

De toute la matinée, Isaia ne fit que penser à la soirée qui allait venir, ce samedi soir chez Ilyes. Il craignait le pire, de plus, il était sûr que toute la clique allait se ramener. De quoi le rendre fou en une soirée à peine. Heureusement que Sélim et Mat' allaient venir, sinon jamais il ne s'y serait pointé, à moins d'y être forcé... Quoique, la dernière fois qu'il avait fait la fête, son cousin s'était barré avec Alexis durant toute la soirée et la nuit, et maintenant, il comprenait pourquoi. Ces chauds lapins. Il devrait lui toucher deux petits mots avant la fameuse soirée. Parce que s'il se la jouait plan cul du soir, il ne lui servirait à rien, étant donné que le but premier de sa présence était de rendre jaloux Ilyes et le bourreau, si ce n'était pas la même personne.

A midi, les deux amis, soit Isaia et Mattéo, décidèrent de manger dehors, ayant marre de la nourriture de la cantine et souhaitant retrouver la délicieuse odeur du macdo. Devant les portes, en train de bavarder avec le surveillant qui gardait l'entrée, le petit groupe de Simon, c'est-à-dire lui-même, Ilyes, Fab, Théo, Raph, Nasrin, Johan et deux autres filles, dont l'une qu'il reconnut comme étant la pimbêche de la sortie de mercredi. Mais ce qui le fit tiquer, était qu'il y avait également Isaac, en grande discussion avec Johan, le meilleur ami violent et impulsif d'Ilyes. Ils n'étaient pas censés être en froid, après que le brun lui ait envoyé son poing dans la figure ?

Il sentit un sentiment de colère le prendre, malgré qu'Ilyes soit un connard, il ne voulait pas qu'il traîne avec un déchet pareil, et surtout, cela confirmait qu'ils étaient de mèche, sinon jamais il ne lui aurait pardonné. Ses poings se serrèrent mais il essaya de garder son visage impassible, il ne voulait pas leur montrer que ça le touchait. Au fur et à mesure qu'ils s'approchaient de la sortie, les têtes se tournèrent vers lui. Tandis que Simon gardait son sérieux, Isaac, Johan et Ilyes sourirent et Isaia eut envie de tous les frapper jusqu'à leur faire disparaître leur suffisance. A la place, il les ignora et sortit son carnet pour le montrer au surveillant, qui hocha la tête pour lui donner son accord de sortie. Sauf qu'au moment où se fut Mattéo qui tendit son carnet, Johan le lui vola des mains et Isaac lui fit un croche-pied lorsqu'il s'avança pour le récupérer, le faisant chuter au sol. Le sang d'Isaia ne fit qu'un tour dans son cerveau, il lâcha son petit cahier à terre et se jeta directement sur Isaac pour lui flanquer son poing dans la gueule. Un énorme soulagement le prit quand sa main s'enfonça dans sa joue d'une violence non maîtrisée, depuis le temps qu'il en rêvait. Mais il n'eut pas le temps de lui remettre une droite bien sentie que deux bras vinrent se saisir des siens et le tenir fermement pour l'empêcher du moindre mouvement. Le pion. Le temps qu'il reprenne ses esprits, il vit autour de lui que les gars avaient changé de place, Isaac se tenait la joue, l'air choqué, n'ayant probablement pas vu Isaia arrivé, autour de lui se trouvaient Fab et Raph, alors qu'Ilyes retenait Johan, qui lui lançait des éclairs. Si un regard pouvait tuer, celui de Johan l'aurait mitraillé sur place. Il en fut surprit, pourquoi Johan paraissait si colérique envers le châtain ?

Point de vu d'Ilyes.

Ça avait été beaucoup trop vite pour Ilyes, il avait à peine eut le temps de voir Johan remonter ses manches pour défendre Isaac et de l'en empêcher. Passant son bras sur son cou et serrant assez pour le dissuader de se débattre.

Il eut tout de même un sourire en voyant Isaia, les bras derrière le dos et le regard fou, prêt à frapper dans la masse s'il le fallait. Ce qu'il pouvait être bandant, comme ça... Il chassa cette dernière pensée.

- Bien les mecs, vous avez écopé de deux heures de colle pour demain matin. Vous êtes fiers de vous ? Lança le surveillant.

- Quoi ? Mais j'ai rien fait moi ! Se plaignit l'imbécile qui s'était mangé une droite.

- Tu te fous de moi ? C'est peut-être pas ton pieds qui a entravé la route du première ? Il était peut-être possédé c'est ça ? Répliqua le pion.

Il sourit devant la répartie de Yohan, leur surveillant. Il était content qu'Isaac se prenne deux heures de colle, il le méritait bien. Même si voir Mattéo tomber comme une merde avait été jouissif. D'ailleurs en parlant de ce gros fragile, celui-ci se dirigea vers Isaia et posa sa main sur sa joue.

Bas les pattes, le fragile.

Il avait envie de le frapper en voyant le châtain lui sourire tendrement et hocher la tête. Mattéo alla ramasser son carnet par terre et ils se dirigèrent vers la vie scolaire pour leur punition.

- Mec, je vais te poser une question avant de te frapper, cracha Johan encore prisonnier.

Ilyes sourit. Oh oui, il savait que ce geste allait lui valoir des représailles.

- Vas-y ma poule, je t'écoute, le taquina-t-il, gardant son bras autour de son cou.

- T'es amoureux de Gianni ou je rêve ?

Cette fois, le brun éclata de rire. Amoureux était un mot tellement énorme, trop énorme pour qualifier sa simple attirance envers le châtain. Il avait peut-être des sentiments, vu comment Isaia l'obsédait, mais pas plus.

- Tu vas loin, Jo.

- Alors, putain de merde, expliques moi pourquoi tu m'as retenu ?

Ilyes réfléchit. Il opta pour le mensonge, pas décidé à lui dire la vérité et le conforter dans son idée délirante, mais surtout pour ne pas trop en manger une fois qu'il le lâcherait.

- Parce que si tu l'avais frappé, tu te serais pris deux heures de colle toi aussi.

Il relâcha enfin son bras, s'attendant à une bonne correction. Il vit son meilleur ami se retourner, toujours avec les sourcils froncés, il n'attendit pas bien longtemps avant que celui-ci ne le frappe en plein visage, directement dans l'œil droit, il n'eut pas le temps de s'en remettre qu'un genou vint percuter son ventre, lui coupant la respiration pour quelques secondes.

- Je te préviens, ma poule, si je te vois galocher Gianni, ou que j'apprends que tu as des sentiments pour lui, je le descends et ensuite je m'occupe de toi, c'est clair ? Le menaça Johan en tirant ses cheveux en arrière, pour qu'ils soient face à face.

- D'accord : je t'enverrai la vidéo quand je le baiserai contre un mur de ta chambre, répliqua Ilyes grand sourire, n'ayant absolument pas peur de cette brute.

Johan eut un sourire bancal et lui fit une petite tape amicale sur la joue.

- Ta grande gueule te perdra, petit, conclut-il avant de partir.

Il s'accroupit par terre et entendit le rire de Simon.

- J'aurais dû filmer, c'était beau à voir, lança-t-il amusé.

Ilyes le fusilla des yeux. Quel petit con celui-là. Simon lui tendit néanmoins la main pour le relever.

- Allez lèves toi avant que tu n'attires trop l'œil et que ton chéri voit que tu t'es pris une bonne raclée pour lui.

Convaincu, il se saisit de sa main et se hissa sur ses pieds. Ils partirent ensuite dehors, décidés à manger dans le kebab d'à côté. Sur la route, Simon entama un sujet sensible :

- Qu'est-ce que tu vas faire, pour ton frère ? Demanda-t-il.

Ilyes grimaça avant de répondre.

- Il revient ce soir ce con, il croit qu'il peut venir à ma soirée, mais c'est mort, même pas il y pose un pied, répondit-il amer.

- Tu vas te venger ?

- Ça servirait à quoi ?

- C'est quand même lui qui a balancé que tu avais embrassé Isaia. D'ailleurs je ne comprends toujours pas pourquoi tu lui as dit.

- Mec, je te l'ai déjà expliqué. J'ai paniqué, je lui en ai parlé. Jamais je n'aurais cru qu'il irait balancer à ce gros con d'Isaac.

- Pourquoi tu n'en parles pas à Isaia? Il te prend pour le plus gros salaud qui puisse exister.

- Et il a pas tord, rit Ilyes. Non vraiment, j'ai pas envie de me faire passer pour une grosse victime, reprit-il sérieusement.

- Pourtant c'est ce que tu es. Si Gianni savait la vérité, vous auriez couché ensemble depuis longtemps, sourit malicieusement Simon.

- Mais il ne le sait pas, lui rendit Ilyes.

Malheureusement, depuis un petit moment déjà, il fantasmait sur le corps du petit châtain. Cela s'était carrément décuplé en Italie, il avait littéralement disjoncté. Puis il fallait avouer qu'Isaia avait des lèvres divinement délicieuses, certes il était un peu trop timide quand il embrassait, mais il ne pouvait nier que ça lui faisait un effet de fou. Rien que d'y penser, les sensations qu'il ressentait quand il était proche de Gianni s'éveillaient.

Une frite dans la bouche, son ami poursuivit.

- Tu te vois avec Isaia?

- C'est-à-dire ? Demanda Ilyes, plus concentré sur son sandwich que sur les paroles de son ami.

- Je veux dire, en couple.

Ilyes crut qu'il allait s'étouffer avec le bout qu'il avait tenté d'avaler.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Je vous ai entendu, dans le bus. Et je dois te dire que le " j'ai aimé tout nos baisers " ou un truc dans le style, n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd.

- T'as pas pensé une seconde que je mentais ?

- Mec, je sais quand tu mens. Et je sais que tu kiffes le petit bourge, ça saute aux yeux, affirma Simon sûr de lui.

Ilyes posa son sandwich et se concentra sur lui, les yeux dans les yeux.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

- Tout. Tu le défends depuis un petit moment, tu passes tes vacances avec, tu l'embrasses dès que tu en as l'occasion, puis tu le regardes tout le temps, limite tu le cherches dans la cours. C'en est presque flippant, rit Simon.

- Peut-être bien, répondit-il en reprenant son sandwich et de croquer dedans.

Il n'avait pas envie de nier. Il était inexorablement attiré par Isaia, et il n'aurait aucune honte à l'avouer s'il ne savait pas que ses potes pourraient s'en prendre au châtain si jamais ils étaient au courant. Ilyes avait toujours été très ouvert d'esprit, et il s'était déjà dit que s'il tombait amoureux d'un mec un jour, alors il devrait simplement l'accepter. Ce n'était pas anormal, et cela pouvait arriver à tout le monde.

La journée passa assez lentement, il avait deux heures de philo, une autre d'anglais approfondi et une dernière d'italien. A la sortie, il se massa le cou, ne cherchant même pas des potes avec qui faire la route, et s'empressa de rejoindre le bus mais avant de poser un pied sur les marches de celui-ci, une main vint se poser délicatement sur son bras, le faisant stopper.

- Hey toi.

Claire. Elle pouvait pas le laisser tranquille un peu ? Il lui fit la bise et lui sourit pour la forme.

- Ça va toi ? Demanda-t-elle.

- Très bien. Comment va Mégane ?

Dès qu'il eut prononcé ce prénom, la jeune fille se crispa et Ilyes prit un plaisir fou à la voir essayer de contenir ses émotions et de garder le sourire. Non seulement il ne lui avait pas demandé en retour comment elle allait, mais en plus il avait retourné la question pour Mégane, son ex-meilleure amie et son ex à lui. Voilà, comme ça elle comprendrait qu'il fallait le laisser seul.

- A merveille. Je dois y aller, on se voit ce soir ?

Il hocha la tête et elle lui claqua un baiser sur la joue, pas prête à se laisser démonter. Du Claire tout craché, et dans un sens, il l'admirait. Cette fille était forte et ne se laissait marcher sur les pieds par personne.

Point de vu d'Isaia.

Il fulminait. Littéralement. Passer deux heures de colle en compagnie d'un couillon à huit heure du matin un samedi, quoi de pire ? En plus il allait être crevé pour ce soir. Et le summum, il devait aller chercher Sélim à la gare pour qu'ils aillent au centre commercial, apparemment son cousin voulait le relooker pour ce soir, même si le châtain savait qu'il ne se fringuait pas trop mal. Après s'être balancé des insultes, ils se firent recaler par les deux surveillants qui étaient en charge de la salle et finirent par faire leurs devoirs ou réviser des leçons. Enfin, pour Isaia uniquement, car Isaac préférait flâner, regardant au dehors les nuages passer.

Durant le reste de la matinée et de la journée, Isaia et Sélim firent les magasins et le rugbyman racontait sa vie, étonnement, le châtain avait passé une bonne journée. Sélim avait ce don de faire oublier les problèmes à ceux qu'il appréciait particulièrement.

Finalement, Sélim lui avait fait acheté un bas de smoking bleu foncé qui lui moulait bien les fesses, ce qui le gênait un peu, une chemise blanche cintrée, un nœud papillon noir à pois blanc et des derbies en daim noir aux pieds. D'après Sélim, il était sexy à damner un ange, mais lui n'était pas si convaincu que ça.

Chez lui, ils prirent leur douche chacun leur tour et Isaia constata que son cousin était pratiquement habillé de la même façon que lui.

- Quoi ? Si on est censé être en couple, c'est mignon de porter à peu près les mêmes choses non ? Ça laissera croire qu'on fait notre shopping en amoureux et qu'on se voit beaucoup, sourit Sélim comme un idiot.

Isaia leva les yeux au ciel pour la forme avant d'ouvrir la porte et de sortir prendre l'air frais de la soirée déjà bien avancée.

- T'as de bonnes fesses Isou, quoique Diego en a des meilleures, fit remarquer Sélim.

Le châtain montra une mine dégoûtée avant de rire. Le plus grand vint entourer les épaules de son cousin et ils marchèrent une bonne trentaine de minutes avant d'arriver devant chez Ilyes.

Isaia inspira un bon coup et, en entrant, Sélim embrassa le sommet de son crâne.

- T'inquiète, je suis là, je te lâcherai pas.

Jusqu'à ce que tu croises un beau mec gay, se dit Isaia.

Ils repérèrent rapidement Mattéo avec un verre dans la main en train de parler avec un mec. Ils le rejoignirent et Isaia ne voulut plus bouger de son emplacement. Son ventre se serra à l'idée de croiser Ilyes, ce qui était inévitable étant donné que c'était sa soirée. Il n'avait même pas fait attention à la maison, ni même aux invités.

- Je vais chercher un verre, reste avec Mat', lui dit Sélim dans l'oreille avant de lui claquer un baiser sur la joue.

Isaia hocha la tête et écouta d'une oreille distraite la conversation des deux garçons, apparemment ils parlaient de molécules ou quelque chose comme ça, un truc de S quoi. Il sursauta quand une main se posa dans le bas de son dos, mais fut rassuré en voyant son cousin avec deux gobelets rouge qu'il tenait d'une main. Le châtain se saisit du deuxième et le vida cul sec. Il avait envie de se saouler pour enlever cette boule de stress qui logeait dans son estomac, mais c'était la pire des choses à faire.

Sélim le réprimanda du regard avant de sourire. Ils allaient devoir beaucoup se sourire durant cette soirée. Il essaya de se persuader qu'il sortait vraiment avec Sélim pour se mettre dans son rôle, se demandant ce qu'il ferait s'il était son amant. Il lui prit donc le bras et l'entoura lui-même autour de ses épaules, cela surprit quelques secondes le brun avant qu'il ne se reprenne. Le garçon discutant avec Mattéo leur jeta un coup d'œil curieux.

Le son de la musique commençait à augmenter, rendant les conversations plus compliquées.

Une heure après, Sélim était en train de parler à Alexis et Isaia avait l'impression d'être de trop. Il tourna le visage pour voir s'il avait des connaissances, mais personne ne lui donnait envie de bavarder et Mattéo était parti dans la cour, étant donné que son ami fumait. Il se retrouvait donc seul, enfin techniquement il était à côté de Sélim, mais il leur était totalement transparent. Il enleva le bras de son cousin, qui n'y fit même pas attention, et partit dans la cuisine. Cette soirée promettait d'être bien ennuyante.

Il soupira en se versant un verre de rosé pamplemousse.

- C'est un alcool de femme ça, rit une voix qu'il reconnut sur-le-champ.

Il grimaça en se retournant. Il cligna des yeux plusieurs fois devant le canon qu'il avait devant les yeux. La robe rouge moulante dans laquelle était Lilo lui donnait un corps de fou, et ses jambes affinées étaient perchées sur de hauts talons. Mais ce n'était pas tout, ses cheveux châtains foncés avaient été bouclés pour l'occasion et elle s'était légèrement maquillée.

- Je te plais Isaia? Demanda-t-elle charmeuse en se servant un verre à son tour.

- Pas mal, répondit-il les yeux scotchés sur cette taille de guêpe.

Elle sourit de toutes ses dents et poursuivit.

- Toi aussi, t'es super sexy habillé comme ça, lui retourna-t-elle le compliment.

Ils s'adossèrent tous les deux sur le comptoir et burent leur verre, avant de s'en servir un autre.

- T'es seul? Le questionna-t-elle.

- Non, et toi je suppose que tu es avec Alex ?

- C'est ça.

Isaia se demandait si elle savait que son mec couchait avec Théo quand ils étaient bourrés. Et vu comment Sélim lui parlait, pour sûr qu'Alexis allait encore s'envoyer en l'air avec un mec cette nuit. Après tout, c'était leur problème, pas le sien.

- A chaque fois qu'on se croise dans une soirée, t'es toujours dans la cuisine. Dis moi, tu viens tout le temps uniquement pour boire ou ? Lui demanda-t-elle en riant et Isaia la suivit. Remaniement

Maintenant qu'il y pensait, elle avait totalement raison. Il passait pour le mec vraiment asocial qui n'a qu'une option : se bourrer la gueule pour oublier sa solitude. Dans un sens, ce n'était pas vraiment faux.

- Toujours pas de petite-amie ?

Ou de petit-ami, se dit Isaia mentalement. Après tout, il était plus proche de l'homosexualité que de l'hétérosexualité. Il réfléchit un instant, devait-il lui dire qu'il sortait avec son cousin ? Arg, dit de cette façon, cela paraissait encore plus malsain.

- Un petit-ami, conclut Isaia.

- Je savais que t'étais gay. Tu sors avec Ilyes alors ?

Isaia écarquilla les yeux et se tourna vers Lilo.

- Avec Ilyes ?

- Bah oui, la dernière fois que je t'ai vu, vous vous rouliez une pelle d'enfer, rit celle-ci.

Oh... Merde. Il avait complètement oublié cet épisode. Leur premier baiser, il frissonna.

- Non, pas avec lui. Je sors avec Sélim.

Elle s'approcha de son oreille et glissa :

- Fais gaffe que mon mec ne te le pique pas pour la nuit, apparemment ils sont en grande discussion.

Puis elle partit, laissant Isaia sur le cul. Alors elle savait ? Mais c'était quoi ces couples qui se trompaient mutuellement sans aucun soucis ? Des malades mentaux !

A force de boire, il eut une soudaine envie d'aller aux toilettes. Il demanda à une fille qui passait par là et elle lui indiqua gentiment l'étage, quoiqu'un peu stone vu le sourire débile qui ornait ses jolies lèvres roses.

Devant les escaliers, un mec d'une vingtaine d'année était adossé contre les marches, une fille à côté et un gobelet rouge dans la main. Isaia s'arrêta quelques secondes devant lui, il ressemblait fort à quelqu'un, mais il ne sut dire qui. Devant le blocage du châtain, le garçon releva la tête et sourit en le voyant.

- Tu peux aller me chercher un verre de vodka mon cœur ? Dit-il à la jeune fille à ses côtés.

Elle lui fit les yeux doux et disparut dans la cuisine. Il se leva et tendit sa main devant Isaia.

- Isaia, je suis content d'enfin faire ta connaissance, depuis le temps que j'attendais ça, lança-t-il joyeusement.  

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