Chapitre XIV

Juste un petit mot pour prévenir ceux qui ont déjà lu et qui savent donc qui est le bourreau = Je vous demande juste de faire attention, car je retrouve beaucoup de commentaires qui spoilent et sans que vous le fassiez forcément exprès, ou des personnes qui se pensent subtile mais qui ne le sont absolument pas x)) 

Je vous avoue que ça été dure pour moi aussi, j'ai écrit ce chapitre en mettant le prénom du bourreau, donc j'ai dû relire le chap une dizaine de fois pour être sûre de ne pas spoil ma propre histoire mdr, soutenons-nous dans cette épreuve ! 

Bonne lecture <3



    *Point de vue du maître-chanteur*


           Le jeune-homme peinait à trouver le sommeil. Il n'arrêtait pas de se remémorer le visage d'Isaia, complètement transformé par la rage. Il n'avait pas l'habitude de le voir de la sorte et il trouvait cette nouvelle facette très fascinante.

Un sourire se dessina sur ses lèvres, il aimait beaucoup découvrir de nouvelles choses sur son jouet. C'était semblable à un film à suspense, plus il avançait et plus il ouvrait de nouvelles cases, attisant sa curiosité.

Il devait le reconnaître, Isaia Gianni était très beau garçon. Une sorte de beauté froide, il n'était pas assez sociable et souriant pour avoir du charme, mais ça ne l'empêchait absolument pas d'être dévoré des yeux par la gente féminine et masculine. Ce n'était pas le genre de personne qu'on voyait en premier dans la cour, mais dès qu'on s'y intéressait et qu'on posait le regard sur lui, on ne pouvait que reconnaître une beauté évidente.

Il ressentait une sorte d'attirance incompréhensible pour ce type. Il n'était pas gay, il aimait les femmes, il en était sûr. Ce n'était pas pour autant qu'il rejetait les hommes, bien au contraire, il n'était pas fermé à l'idée de tomber amoureux d'un autre genre que celui qu'il aimait déjà

Après l'altercation entre les deux hommes, il était reparti en cours, laissant Gianni aux mains de son ami, ou devait-il dire, ancien ami ?

         Alors qu'il était sur le point de rentrer dans sa classe, il se fit arrêter par une main sur son poignet. Le jeune-homme se tourna et se recula en voyant Simon, le visage crispé. Il soupira, il savait qu'il allait se faire gronder par monsieur le bon samaritain.

— Mec, tu fous quoi ? C'est quoi sur le tableau ? Et ce suçon ! Il sait que c'est toi ?

Simon semblait stressé par la situation. Le lycéen jeta un coup d'œil autour de lui pour s'assurer que personne n'ait entendu, c'était risqué, de parler au beau milieu d'un couloir.

— Calmos gros, j'ai rien fait. Il ne sait pas que c'est moi pour le suçon et c'est un faux numéro, le rassura-t-il.

Simon avait une condition à ce chantage : qu'il n'aille pas trop loin. Il n'était pas vraiment d'accord avec ce qu'il se passait, mais ce n'était pas comme s'il avait le choix. C'était lui qui décidait et non Simon.

Il lui fit un sourire charmeur et lui donna une tape sur l'épaule avant de le quitter.

     En classe, il repensa au jour où il avait reçu ces photos. Il était tard dans la nuit et il n'avait pas cherché davantage, ce fut seulement le lendemain où il se demanda si la personne s'était trompée de numéro. Il en avait alors parlé à Simon et celui-ci avait fait une recherche dans ses contacts téléphone, jusqu'à tomber sur le nom de Gianni. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant qu'il détenait une chose très intéressante sur le fils de bourge.

Il y avait encore peu, il ne prêtait même pas attention à ce garçon. Bien sûr, il avait déjà entendu ses potes discuter de lui et il se rappelait qu'il ne faisait pas l'unanimité au sein de ceux-ci. Certains l'avaient même en animosité, de part son côté froid et distant, comme s'il se pensait au-dessus de tout le monde, car il avait un père célèbre et riche. Peu de monde l'appréciait, le jugeant de pédant.

Le seul qui prenait son parti, était Simon. Mais là encore, Simon n'était pas de son côté, ce qui voulait dire qu'Isaia Gianni ne méritait pas qu'on le protège ou qu'on lui dise la vérité. Personne ne tenait à lui.

C'était un gars paumé, il pouvait bien s'amuser avec lui et lui retirer le bâton qu'il avait dans le derrière. Au final, cette histoire était presque une bénédiction pour le gosse de riche.

Le jeune-homme pouffa, il allait trop loin dans ses pensées.

       Lorsqu'il rentra chez lui, il partit directement s'affaler dans son lit, téléphone en main. Il ne le quittait plus depuis ce petit jeu bien sympathique.

Il ne vit pas le temps passé et lorsqu'il regarda l'heure, il était déjà minuit, pourtant, il avait encore le châtain dans la tête.

Gianni. Gianni. Gianni.

Il n'avait que ce nom en tête. Cette histoire allait finir par le rendre aussi fou qu'elle ne l'était pour sa victime. Cela serait comique, si les deux parties pétaient un câble.

Le jeune-homme se demanda s'il devait lui dévoiler son identité et le rendre dingue, ou alors continuer dans son anonymat et lui faire faire ses quatre volontés ? Il fallait reconnaître que les deux étaient très tentants, il s'amuserait dans tous les cas. Cependant, s'il décidait de lui révéler, ce serait fini, il ne pourrait plus revenir en arrière.

Il se tourna sur le ventre et souffla. Il était déçu en repensant à son plan du bar, il avait invité plus de monde, mais les suspects non principaux avaient séché la sortie. Dommage, cela aurait fait tourner en bourrique le châtain, qui n'aurait pas compris leur présence. De plus, leur venue aurait agrandi la liste des suspects.

Il devait se contenter de ce qu'il était parvenu à faire, c'était mieux que rien.

De même pour les toilettes, rien n'avait été prédit. Il n'avait pas prévu de l'emmener au petit coin pour l'aider à pisser, ni de poser ses lèvres dans son cou. A vrai dire, il avait aussi bu, mais pas autant que Gianni. Il savait qu'il devait rester maître de lui-même pour ne pas gaffer et faire voler en éclat son anonymat.

C'était glauque à dire, mais il n'avait pas détesté lui faire ce suçon. Il ne saurait dire si c'était l'alcool qui agissait sur son cerveau, mais il avait trouvé sa peau douce et son parfum attrayant. Pendant une fraction de seconde, il s'était demandé quelle sensation il aurait, s'il embrassait ses lèvres. Elles n'étaient pas repoussantes, loin de là.

Néanmoins, il avait rapidement repris ses esprits pour se dire que ce n'était pas bien, ce qu'il était en train de faire et de penser.

Et puis, Isaia ne l'intéressait pas le moins du monde. Il détestait les gosses de riche, qui se croyaient tout permis grâce aux comptes en banque de papa et maman.

Le lycéen alluma la télé de sa chambre et se cala confortablement dans son lit, un paquet de chips à la main. Il n'était pas fatigué et il avait faim. Il changea les chaines jusqu'à tomber sur une intéressante. Un sourire orna ses lèvres.

— Voilà qui est mieux, murmura-t-il.

Il baissa le son, ne souhaitant pas que sa petite-sœur ou ses parents se réveillent à cause des gémissements amplifiés des acteurs.

Alors que les effets du magnifique corps de l'actrice s'immiscèrent peu à peu en lui, réchauffant son corps, son téléphone lança une musique de Saez. Il fut surpris de constater que sa victime l'appelait, en pleine nuit qui plus est.

Il ne put répondre à son appel, il raccrocha et activa son application pour déformer la voix, puis le rappela.

« Je te manque déjà ? »

Pourquoi ne pas s'amuser un peu ? Il s'ennuyait et sa victime lui donnait une raison de se divertir. Il entendit un soupir avant qu'une voix ne s'élève :

« Non, tu ne me manques pas, Isaac. »

Le lycéen ne pût retenir un sourire. Il comprit aussitôt son petit jeu : il le testait.

« Ou devrais-je dire, Ilyes ?

— Choisis celui qui te plaît le plus, tu as l'embarras du choix !

— Je ne suis pas gay.

— Pas besoin d'être gay pour apprécier un bel homme. Alors, ni le brun, ni le blond ne te plaît ? Quel dommage. »

Isaia ne répondit à sa provocation. Cela le rendit curieux, pourquoi l'appelait-il ? Est-ce qu'il était en train de se torturer l'esprit pour savoir qui il était ?

« Tu as peur ? »

Etonné par sa question, il mit quelques secondes avant de répondre. Peur de quoi ? De qui ?

« A quel propos, Gianni ?

— Si je découvre qui tu es ?

— Pourquoi je le serais ?

— Pourquoi pas ?

— Parce que j'aime jouer, Gianni. Lorsque tu le sauras, je n'aurais rien perdu du tout, le jeu continuera, peu importe que tu me connaisses ou non.

— Ce n'est pas aimer jouer, c'est aimer faire du mal, c'est être extrêmement sadique et sans moral. Pourquoi tu me fais ça ? Pourquoi tu m'as fait ce putain de suçon ?»

Gianni n'était pas drôle, cette nuit, il répétait toujours les mêmes choses, c'était ennuyant. Ses yeux dérivèrent sur l'écran de sa télé, une scène se déroula sous ses yeux. Une question lui vint alors en tête.

« Dis-moi, Gianni, tu es encore puceau ? »

Il avait balancé cette phrase le plus simplement du monde, un sourire sadique aux lèvres. Il pouvait presque entendre Gianni s'étouffer avec sa salive, preuve évidente qu'il l'était encore. Intéressant.

« Ça ne te regarde pas, connard ! »

Le jeune lycéen pouffa de son ton précipité. Quel coincé, qui n'avait jamais rien fait à cet âge-là ?

« Un jour, je t'inviterai chez moi et on se matera un porno ensemble.

— Et je te broierai les couilles.

— Ou alors, tu feras autre chose.

— Fils de...

— Tu t'es déjà touché, au moins ? »

Une nouvelle fois, sa victime ne donna de réponse. Cette fois, ce fut la surprise qui le prit. Comment ça, il ne s'était jamais masturbé ?

« Sérieux, Gianni ?

—Ferme-là. »

Le jeune-homme fixa l'écran, où la scène prenait une tournure BDSM, avec des menottes et des fessées. Il s'imagina Gianni à ses côtés, les yeux exorbités et les mains moites, qu'il frotterait contre ses cuisses. Lui, il se chargerait de le pousser aux vices, il se pencherait vers le châtain et lui murmurait de se toucher pour se soulager.

Il se mordit la lèvre en pensant à cette vision.

Le son de son appel terminé le fit revenir à la réalité, il décolla le téléphone de son oreille et remarqua que Gianni avait raccroché.

A quoi pensait-il ? 

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