Chapitre XIII
Le petit brun avait balancé cette phrase comme une bombe, lançant un froid glacial sur le petit groupe anciennement tous amis. Le châtain se tourna lentement vers Mattéo, scrutant son regard à la recherche d'une quelconque blague.
— Mattéo, j'espère sérieusement que tu ne rigoles pas à propos de cette histoire, le prévint-il.
— Mattéo, gronda Ethan d'un ton qui ne prévoyait rien de bon.
— Je ne te mens pas, Isaia... ajouta Mattéo, la voix basse et les yeux fixant le sol.
Une multitude de sentiments perlèrent en lui, il passa de l'étonnement à la colère en un instant, tout en regardant Ethan, qui semblait furieux que son petit secret soit révélé.
Il jeta un dernier coup d'œil à Mattéo, afin de vérifier une toute dernière fois que ce n'était pas une mauvaise blague de ses camarades. Il n'arrivait pas à le croire... l'ami avec qui il était resté quelques temps était en fait dans la confidence et aurait pu l'aider depuis le début. Isaia pouvait lire dans le regard de Mattéo un malaise profond et il comprenait parfaitement la raison.
Isaia prit une grosse inspiration et lâcha doucement le bras de Mattéo. Sa douceur n'était que sa colère qui montait de minutes en minutes. Il attrapa le poignet d'Ethan, qui ne sut comment se comporter face à ce geste, et le regarda avec appréhension. Personne ne connaissait cette facette de lui, mais il n'arrivait pas à se contenir et simplement partir pour s'éviter les problèmes.
A la place, il y fonça tête la première : de son autre main, il la leva et la balança dans le visage de ce traître qu'il méprisait plus que tout à l'heure actuelle. Un coup ferme et maîtrisé, alors qu'il ne s'était jamais battu. Ethan le reçue directement dans le nez, faisant craquer celui-ci sous la violence. Son ancien ami couina de douleur et tenta de se dégager de sa poigne pour s'éloigner, mais Isaia ne comptait pas s'en tenir qu'à ça, il continua de lui distribuer des poings. Il était désormais entré dans une colère sans nom et souhaitait lui faire regretter de ne lui avoir rien dit, pire encore, de l'avoir laissé dans cette situation catastrophique.
Il sentit Mattéo essayait de le tirer en arrière pour le stopper, mais le châtain n'entendit plus rien autour de lui.
— Isaia, arrête ! Ça ne sert à rien, c'est toi qui vas prendre si tu continues !
Isaia se retourna lentement vers le petit brun et celui-ci fut choqué en voyant l'expression de son ami. La froideur de ses yeux bleus était impressionnante et jamais Mattéo n'avait vu d'yeux plus flippant. Par reflexe, il fit un pas en arrière et le lâcha.
— Mattéo, à ta place, je me la fermerai.
Sa voix était beaucoup trop calme et posée pour la situation, ce qui inquiéta tout le monde.
Isaia se tourna vers Ethan, toujours la main sur son bras, et toujours avec la même lenteur qui ferait frémir n'importe qui.
Le châtain se tourna de nouveau vers Ethan et s'apprêta à continuer ce qu'il avait commencé, quand il sentit une personne derrière lui et des bras entourés son corps pour venir le tirer en arrière. Sous la rapidité du geste, les deux tombèrent au sol, Isaia se retrouva entre les jambes de cette personne et les bras entouraient toujours la taille.
Quand il reprit ses esprits, le châtain se débattit, pas prêt de renoncer à ce passage à tabac !
— Isaia, calme-toi.
L'esprit complètement retourné, il n'arrivait pas à reconnaître la voix, pourtant il était sûr et certain de la connaître. Cependant, son regard resta fixé sur celui qu'il avait envie de voir recouvert de sang. Isaac, qui lança un regard sombre vers Isaia, arriva derrière Ethan et l'incita à repartir en cours. Néanmoins, galvanisé par les coups de Isaia et constatant qu'il ne pouvait plus bougé, Ethan s'approcha du châtain et lui donna un violent coup de pieds dans le visage, puis quelques autres sur son corps. Celui qui retenait le châtain cria derrière lui :
— Putain, Isaac, arrête-le, sinon je m'en charge moi-même !
Isaia était fou de rage, il subissait les coups sans pouvoir se défendre car celui de derrière lui emprisonnait les bras. Isaac peinait à le retenir et Ethan put se déchaîner sur lui.
— Lâche-moi, connard, je vais le tuer ! hurla Isaia, perdant tout sang-froid.
Quelques secondes après, Isaac parvint enfin à le pousser plus loin et l'embarqua de force avec lui, ils se dirigèrent vers l'intérieur du bâtiment et le châtain ne désirait qu'une seule chose : le suivre.
— Isaia, reprend-toi, des gens te regardent et les pions arrivent, lui souffla l'inconnu.
La voix à son oreille était très douce mais le cœur agité du châtain n'arrivait pas à reprendre un rythme normal. Il était dans tous ses états et continua de se débattre.
— Isaia, calme-toi et ne dis rien ok ? Laisse-moi faire, tu auras tout le temps de t'énerver après.
Isaia ne comprit pas vraiment cette phrase jusqu'au moment où une autre personne s'approcha d'eux. Il n'eût pas le temps de voir de qui il s'agissait qu'une main se posa sur sa joue et tourna son visage contre un buste. Ce geste détendit grandement Isaia et il put sentir son cœur battre à une vitesse folle. Il réalisa par la même occasion ce qu'il venait de se produire et écarquilla les yeux de surprise. Cependant, il prit également conscience de ses blessures et couina de douleur. Il essaya de calmer les battements de son cœur mais il n'obtint rien de ses efforts, provoquant de petits sursauts dans son corps, comme s'il pleurait.
— Il se passe quoi ici ?
Isaia reconnut la voix d'un de ses surveillants.
— Mon pote vient de se faire larguer du coup... il est en mauvais état, mais je m'en occupe.
Le châtain eut un éclair de lucidité en écoutant la voix de l'inconnu et sut remettre ce timbre à son propriétaire.
— Il y a des assistantes sociales pour ça.
— Vous croyez vraiment qu'une inconnue vaut mieux qu'un ami ?
Le surveillant devait se demander comment est-ce qu'ils se réconfortaient, au vue de la scène qu'ils donnaient : Isaia, assis entre les jambes d'un garçon et son visage contre le torse de celui-ci. Il ne savait dire si le pion les croyait vraiment ou s'il s'en fichait complètement, mais il partit.
Le châtain resta quelques minutes dans cette position, dans les bras d'un lycéen qu'il ne connaissait qu'à peine et qui venait de lui éviter un renvoi temporaire.
Cependant, il passa sa main sur la cuisse du garçon et pinça sa peau à travers son jean, ce qui fit gémir celui-ci et qui, par conséquent, relâcha sa prise. Isaia s'engouffra alors dans la brèche et put se sortir de l'emprise de son « sauveur ». À peine le garçon eut-il le temps de se relever qu'Isaia empoigna son col, sa colère toujours enfouie dans ses pupilles meurtrières.
— D'où est-ce que tu sors, toi ? Et en quel honneur tu te permets d'intervenir dans ce qui ne te regarde pas ? lui cracha Isaia.
— J'ai juste vu une fille affolée devant le bureau des pions dire que deux mecs étaient en train de se battre, un certain Gianni avec Lacroix, alors je me suis dit que je n'allais pas laisser un nouvel ami dans la merde.
Isaia le poussa et Ilyes recula de quelques centimètres.
— Ne t'avise plus jamais de faire ça, lâcha le châtain, les sourcils froncés. Mattéo, tu me suis, on a des choses à se dire, toi et moi.
Le plus petit, qui était resté en retrait, reprit ses esprits et suivit son ami qui se dirigeait déjà en dehors du lycée.
— Isaia, tu es en sang, tu dois aller à l'infirmerie, fit remarquer le brun ténébreux.
Celui-ci se retourna et s'avança vers Ilyes, toujours aussi coléreux.
—Toi, arrête de jouer les bons samaritains, nous ne sommes pas amis, tu n'as rien à me dire !
— Parce que tu crois vraiment qu'il faut être ami pour savoir si tu es en sang ou non ?
— Il a raison Is', tu devrais aller te soigner, dit une petite voix derrière lui.
Le châtain réfléchit rapidement. Finalement, il se retrouva dans les couloirs du lycée, à se diriger vers l'infirmerie, deux garçons qui le suivaient et des yeux braqués sur lui.
Il entra dans la pièce, comme d'habitude, l'infirmière n'était pas là, elle n'était jamais présente, et se servit dans les armoires. En cas d'absence de l'infirmière, ils avaient le droit de se servir en pansement ou autre, mais seulement pour des blessures superficielles. Les médicaments n'étaient pas accessibles.
Alors qu'il fouillait à la recherche de ce dont il avait besoin, Ilyes le devança.
— Va t'asseoir, je vais le faire, j'ai tellement eu de potes qui se sont battus que je connais les soins à appliquer presque par cœur, rit celui-ci.
Le châtain ne broncha pas. S'il savait le faire, alors il n'allait pas refuser. Ilyes revint ensuite vers lui et s'assit juste en face, tandis que Mattéo restait dans l'encadrement de la porte.
— Au fait, désolé mec, je ne pensais pas qu'il allait te foutre des coups quand je t'ai retenu, Isaac a un peu merdé sur ce coup.
Isaia ne répondit rien. Ilyes prit une bouteille de désinfectant et en déposa sur du coton avant de l'appliquer doucement sur le coin de la lèvre du châtain.
— Attention, ça va piquer.
—Tu me prends pour un enfant ou quoi ?
Ilyes rit et Isaia fit une grimace quand l'alcool désinfectant entra en contact avec sa peau. Il sentit son nez couler quelques secondes après et s'essuya d'un revers de main, avant de constater que c'était du sang. Le brun récupéra une mèche pour le nez dans l'armoire et lui enfonça doucement dans la narine.
Il se sentit gêné lorsqu'Ilyes s'approcha trop près de lui pour soigner son visage. Le châtain était impressionné par son regard noir, mais aussi par sa mâchoire carrée qu'il trouvait très séduisante. Alors que son regard dériva désormais vers sa bouche fine, le propriétaire de celle-ci sembla remarquer cette petite analyse et sourit, amusé. Isaia se colora aussitôt de teintes chaudes sur le visage.
M'a-t-il vu ? se demanda-t-il.
— Ouh, mec, je suis désolé de te dire ça, mais tu vas avoir un énorme hématome juste en dessous de l'œil.
Il appuya ses mots en tapotant à l'endroit précis. Isaia grogna légèrement de douleur.
— Oh, une seconde, il me semble qu'il y a des patchs pour ça.
Il partit chercher ce qu'il avait en tête et revint vers le châtain avec un patch rond, qu'il lui appliqua sur la pommette. Une sensation de froid intense et une forte odeur mentholée se firent sentir, ce qui n'était pas pour déplaire au jeune photographe.
— Voilà, c'est terminé, sourit le brun.
— Merci, lâcha Isaia, légèrement intimidé devant son infirmer improvisé.
Isaia avait remarqué la douceur et le sourire particulier d'Ilyes. Il confirma son premier avis : il devait être un excellent modèle photo.
Les deux amis mirent ensuite les voiles, laissant derrière eux Ilyes. Ils avaient beaucoup de choses à se dire, surtout Mattéo.
Ils s'installèrent sous un abri bus, le plus près du lycée, mais il n'y avait personne à cette heure-là. Ils s'assirent sur le banc et Mattéo instaura une distance de sécurité. Il avait peur de s'en prendre une, ils étaient seuls, il ne pourrait même pas crier à l'aide si une pulsion meurtrière prenait son ami.
— Maintenant, explique-toi. Je veux tout savoir.
Mattéo frissonna au ton sec qu'avait employé Isaia. Il toussota pour éclaircir sa voix, essayant de se donner un minimum de contenance. Il savait qu'il allait décevoir son ami en lui racontant la véritable histoire.
— Mh... En fait, je ne sais pas si tu te souviens, la dernière soirée qu'on a fait ensemble, celle après que tu as eu ton shooting photo avec cette japonaise ? Ethan a eu l'idée de prendre ton téléphone et d'échanger quelques noms dans ton répertoire et d'en rajouter, tout le monde a trouvé l'idée drôle alors on l'a laissé faire. On n'aurait jamais pensé que ça aller prendre cette ampleur...
Mattéo marqua une pause devant les yeux assombris du châtain.
— Continue.
— On a pris ton téléphone quand tu es parti fumer et comme ton code c'est la date de ton anniversaire, ça été facile de fouiller et de modifier. En revanche, Ethan n'a pas voulu nous dire quel numéro il avait entré à la place de la japonaise. Il a juste dit que ce serait amusant.
— Ça veut dire que tu ne sais pas qui est celui qui me fait du chantage ?
Mattéo baissa les yeux.
— Non, j'suis désolé Isaia.
— Pourquoi me le dire seulement maintenant ? lui reprocha-t-il.
— Je ne savais pas que ça irait aussi loin, mais quand j'ai vu sur le tableau... J'ai compris que c'était plus grave que ce que je pensais. Puis... Ethan nous a dit de ne rien te dire, sinon on en paierait les conséquences. Mais je n'en pouvais plus de ce mensonge alors je devais te le dire.
Il marqua une seconde pause, comme s'il réfléchissait à la manière dont il allait dire ses prochains mots. Pendant ce temps, Isaia sortit une cigarette de sa poche et se l'alluma, il avait terriblement besoin de nicotine, effet placebo.
— Ethan, il ne t'aime pas.
— Ça, je le savais. Je ne suis pas con.
— Ah bon ? lâcha Mattéo, surpris.
Le châtain reprit une longue bouffée.
— Je le sens, c'est tout. Il a faux sourire et un ton hypocrite avec moi.
— Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?
— C'est ton pote depuis le collège, puis je m'en fous de ce gars.
—Je t'apprécie plus que lui, murmura le petit en baissant les yeux.
— Ah ?
— Mmh.
S'ensuivit d'un silence un peu gênant. Mattéo avait le feu aux joues tandis qu'Isaia était concentré sur sa clope, réfléchissant à ce qu'il venait d'apprendre ces dernières vingt-quatre heures. Autant dire, beaucoup de choses à encaisser, après la sortie avec son bourreau, la photo accroché sur le tableau et le fait que ce soit Ethan qui ait démarré tout ça.
— Pourquoi ? finit-il par dire, au bout de quelques minutes de réflexion.
— Parce que c'est comme ça, je sens que tu es quelqu'un de bien, même si t'es effrayant parfois, tu es calme, posé, réfléchi, discret. Tu es une personne apaisante, puis j'aime bien passer du temps avec toi. Tu agis toujours comme tu l'entends et tu es en accord avec tes principes, tu ne ferais pas de choses que tu regretterais. Tu ne joues pas avec les gens, tu es vrai.
— Je vais finir par croire que t'es amoureux de moi, soupira doucement Isaia.
— Q... quoi ? bafouilla le plus petit.
— Un jour tu dis que t'aimes mon rire et l'autre tu me fais une déclaration.
— Ce n'était pas une déclaration, idiot ! s'exclama Mattéo.
Mattéo était soulagé de voir Isaia plus calme. Le Isaia qu'il venait de voir il y a quelques minutes l'avait effrayé et il savait, au fond de lui, que cette vision de son ami resterait gravée dans son esprit. Isaia était calme et intelligent, mais il venait de se rendre compte qu'une immense rage sommeillait en lui et que celle-ci pourrait le rendre incontrôlable. Il se demandait ce que ça allait donner quand Isaia trouvera son harceleur...
— Ne t'emporte pas, Mat', je suis furieux contre toi aussi et je t'avoue que je t'aurais bien fait manger mon poing, prononça Isaia, ayant retrouvé sa voix sombre.
Le petit brun frissonna.
— Alors pourquoi tu ne l'as pas fait ?
Isaia écrasa sa cigarette sur le banc, puis balaya les cendres de sa main, avant de la jeter dans la poubelle non loin d'eux.
— Ilyes m'a refroidi.
— Alors tu comptais me réserver le même sort qu'Ethan ?
Le châtain ne répondit pas. Mattéo fut envahit par une profonde tristesse, il avait espéré un instant qu'Isaia lui dise l'avoir épargner par amitié.
— Tu as envie de me frapper, là ?
— Ouais.
— J'suis désolé, Isaia, j'espère que tu arriveras à me pardonner...
Isaia prit son sac et se leva, avant de s'éloigner, il lâcha :
— Moi aussi.
Mattéo n'arrivait même plus à le regarder, rongé par la culpabilité, même s'il était soulagé d'avoir enfin tout avoué.
Quant à Isaia, il décida de rentrer chez lui, il ne souhaitait pas en savoir plus, ni même voir ses « amis ». Il était remonté contre eux, ils savaient tous, mais ils n'avaient rien dit. Le châtain pensait avoir des amis, mais en réalité, il n'avait personne sur qui compter.
Il se trouvait sur le chemin du retour, lorsqu'il reçut un message. Il remit correctement son sac sur son dos, sortit une nouvelle cigarette avant de regarder son téléphone.
« Tu n'as plus intérêt à t'en prendre à qui que ce soit, c'est clair ? Ton seul ennemi, c'est moi » 15:09
— Connard, lâcha le châtain en lisant le message plus que suspect de son bourreau.
Alors comme ça, Ethan et son enfoiré d'harceleur étaient amis ? Jamais le châtain n'avait ressenti pareille colère en lui. Ses vieux démons commençaient à reprendre le dessus et Isaia se dit que finalement, laisser son mauvais côté prendre le contrôle ne serait pas une si mauvaise idée.
Son bourreau semblait intouchable, il ne laissait jamais aucun indice et rien ne le trahissait. Alors savoir qu'Ethan pourrait lui, en revanche, le balancer, était presque jouissif. Certes, il avait perdu ses potes, mais il avait gagné un moyen de connaître ce connard qui lui faisait du chantage.
« J'avoue que tu es très fort quant à garder ton identité secrète, mais qu'en est-il d'Ethan ? Crois-tu qu'il aura la force mentale ou encore physique pour ça ? » 15:25.
Isaia appuya sur envoyer, fier de lui.
Heureusement, son père n'était pas à la maison, il n'avait pas envie de subir son interrogatoire.
Il monta dans sa chambre, prit un stylo et ajouta une brève description du comportement d'Ilyes et Isaac, suite à l'altercation d'aujourd'hui.
Ce qu'il trouva étrange, c'était que le message qu'avait envoyé son maître chanteur le mettait en garde quant aux faits de toucher à nouveau Ethan, ce qui montrait irrévocablement leur amitié. Et dans ce domaine deux suspects se démarquaient.
Le message de son bourreau était très étrange et suspect, il le mettait en garde. Cela prouvait bien son amitié avec Ethan. Le fait de s'en prendre à un de ses amis l'avait mis en rogne et cela pouvait être deux personnes, qui s'étaient illustrées aujourd'hui.
Isaac, qui lui avait lancé un regard furieux et qui avait aidé Ethan, et Ilyes, qui l'avait empêché de frapper Ethan. Celui-ci avait dit vouloir l'aider, mais peut-être avait-il fait ça pour justement protéger ce traître ?
Il savait quoi faire, non seulement il allait se venger d'Ethan, mais il allait aussi observer attentivement les réactions de ses suspects. Il allait bien finir par se trahir à un moment.
D'ailleurs, il commença son plan dès maintenant et envoya un message à Mattéo.
« Dis-moi, Ethan a toujours des vues sur Claires ? » 16:06
Après quelques minutes à peine, il eut la réponse qu'il souhaitait.
« Oui, pourquoi ? » 16:08
Isaia réfléchit, était-il réellement capable de faire ça ? Pourrait-il faire une chose qui le répugnait tant ?
Il ne voulait pas voir Ethan heureux, il voulait le voir frustré, comme lui l'était. Il voulait le faire souffrir.
Cependant, il savait qu'il en serait incapable... Ce n'était pas lui. Isaia était quelqu'un de droit, il ne souhaitait pas faire souffrir une personne innocente. Il était conscient que cette pauvre Claire n'avait rien demandé et la faire espérer pour la tromper serait monstrueux de sa part et il s'en voudrait énormément.
Son téléphone se mit à vibrer lorsqu'il s'allongea dans son lit. Il raccrocha une première fois, avant de décrocher lorsque son harceleur l'appela de nouveau.
« Qu'est-ce que tu veux encore ?
— Ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas parlé, alors je me suis dit que j'allais prendre de tes nouvelles. »
Quel psychopathe.
« Pourquoi la photo et le texte sur le tableau ?
— Oh, je voulais juste te rappeler qui était en position de force. D'ailleurs, je me trompe ou tu n'as reçu aucun message ? »
Isaia serra les dents, cette voix déformée était beaucoup trop enjouée à son goût.
« Tu sais pourquoi ?
— Car tu es le seul débile à croire que harceler une personne est amusant ?
—Absolument pas. Gianni, rappelle-toi bien une chose, tu es mon jouet, crois-tu réellement que j'aurais donné ton véritable numéro ? »
Le châtain écarquilla les yeux. Il avait bien reconnu son numéro sur ce fichu bout de papier !
« Tu mens ! C'était bien mon numéro sur ce papier.
— Effectivement, les neufs premiers chiffres étaient corrects. En revanche, ton numéro ne se termine pas par un six, mais par un neuf. »
Il se sentit quelque peu soulagé.
« Pourquoi ?
— Je n'ai jamais aimé partager.
— Tu es complètement taré mon pauvre, je ne suis pas un objet et encore moins à toi ! »
Un rire retentit.
« À partir du moment où j'ai reçu ces photos, tu es devenu mon jouet. Retiens-le, Gianni, tu es à moi. »
Cette phrase lui donnait des frissons de peur, mélangé au dégoût. Il ne devait pas chercher un suspect, mais un déséquilibré mental !
« Je veux que vendredi, tu ailles à la fête de Théo, il nous a proposé de passer le week-end dans sa maison secondaire, celle près de la mer et je me suis dit que j'aimerai beaucoup me promener au bord de la mer avec toi, Gianni. ;) » 17:18
Ce week-end s'annonçait catastrophique...
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