Les yeux clos mon monde devient un tableau noir, une feuille vierge sur laquelle commencent à danser les couleurs et les mots, des images qui se forment en volutes et disparaissent aussitôt. J'essaye de les y épingler, à coup de plume, en trait d'esprit. Et là, le voile obscure se déchire, mes sens aiguillés se rebiffent soudain. Je tombe. La tête basse, ma respiration en métronome, les formules s'enchaînent à ma grammaire, mes habitudes. Ridicule. L'ardoise s'efface, la feuille blanche-velleda m'enlasse. M'enlise. Et je lis et révise l'histoire – j'écrase, erase, et peu à peu sous la glose disparaissent les plus belles phrases. Que n'ai-je pas gardé sur moi les paupières closes.