II. 2013 - Et soudain, tout change...

— Waouh ! Ma Candy, tu es ca-non !

Dans sa robe noire moulante, ma meilleure amie s'extasie en tournant autour de moi, comme une mouche autour d'un pot de miel.

— Ce haut te va à merveille ! Il fait ressortir ta poitrine et ta taille fine. Et la jupe moule à la perfection ton petit cul ! Ma jolie, tu vas faire des ravages ce soir !

— Mouais... On va dans cette discothèque presque chaque week-end et je repars toujours bredouille.

— Mais aujourd'hui c'est différent ! Tu as vingt ans ! Je suis sûre que ce soir tu vas séduire tous les beaux mâles de la boîte ! Mais bon, même si t'as la dalle, interdiction de te laisser peloter par le premier connard venu, hein !

— Gwen ! C'est son anniversaire ! Elle a le droit de tripoter qui elle veut et de se faire tripoter si ça lui chante ! intervient Ashley, une copine de la fac.

Après avoir fêté mon anniversaire entourée de ma famille et de mes plus proches amies, je m'apprête à aller danser en compagnie de Gwen, Ashley et Jérôme, mon cousin du même âge. Enfin presque. Je le taquine souvent en lui disant qu'il est le plus jeune de nous deux car il est né une semaine après moi.

— Attends, il manque la touche finale, déclare Ashley en sortant sa trousse à maquillage.

— Léger, Ash ! Tu sais très bien que je n'aime pas me maquiller à la truelle.

Contrairement à elle. Mais je me retiens de le préciser.

— T'inquiète ! Un peu de crayon noir et de mascara pour souligner tes grands yeux verts, un peu de fond de teint pour avoir bonne mine et une touche de rouge à lèvres !

Joignant le geste à la parole, elle entreprend de me maquiller tandis que Gwen brosse ma longue chevelure dorée.

J'ai l'impression d'être une princesse.

Cendrillon allant au bal.

Sauf que je n'y vais pas en carrosse mais à bord de ma petite Twingo, que je rentrerai bien après minuit et que je ne risque pas de rencontrer l'homme de ma vie au Macumba. Surtout que je tiens trop à mes chaussures pour en perdre une au passage.

— Voi-là ! Tu es parfaite ! s'exclame Ashley, satisfaite.

Elle a raison. En toute objectivité, je me trouve particulièrement en beauté, ce soir. En fait, depuis que je me suis levée ce matin, je me trouve plus jolie que d'habitude. Plus sûre de moi, aussi.

— Je peux entrer ? demande la voix de Jérôme derrière la porte.

— C'est bon !

— Waouh ! fait-il en marquant un temps d'arrêt. Candy, tu... Tu es... Wahou !

— Quelle éloquence, Jéjé ! le taquine Gwen.

— Non mais sérieux, elle est canon ! Si je n'étais pas ton cousin, je crois que je te draguerais, dit-il d'un air bizarre.

— Euh... C'est particulier comme compliment mais... euh... merci ? répondis-je, gênée.

En vingt ans, c'est bien la première fois que Jérôme me fait un compliment sur mon physique. C'est même la première fois qu'un homme, autre que mon père, me dit que je suis belle.

— Bon allez, on se bouge ! s'exclame Ash en sortant de la chambre, nous entrainant à sa suite.

Gwen passe son bras sous le mien et me chuchote, complice :

— Il y aura peut-être Gabriel, ce soir...

— Et ?

— Et je suis sûre qu'il ne pourra pas te résister !

— Il est avec Kelly !

— Tu n'es pas à jour dans tes potins, ma chérie ! Elle l'a surpris en train de sauter Lauren dans les toilettes du gymnase et l'a quitté dans la foulée ! Il est libre comme l'air...

Le sourire aux lèvres, je m'installe au volant de ma voiture, me surprenant à penser que, peut-être, ce soir, tout serait possible.

L'ambiance est électrique au Macumba. La musique est bien plus assourdissante que d'habitude et m'empêche de discuter avec Gwen. Nous sommes obligées de hurler pour communiquer. C'est dommage car on adore s'assoir sur une banquette et critiquer les danseurs en buvant nos cocktails.

Tout à coup, Ashley accourt à notre table, surexcitée :

— Candy ! Il est là ! Gabriel !

Elle semble aussi émoustillée que moi. Il faut dire qu'elle a déjà eu le privilège de goûter aux multiples talents de ce beau gosse arrogant. Avant Kelly, ils ont eu une brève mais intense aventure. Il est, paraît-il, expert en la matière.

Poussée par mes amies, je rejoins Jérôme sur la piste de danse. Trop occupé à embrasser une petite rousse, il remarque à peine ma présence. Ash et Gwen commencent à onduler en rythme et je les suis, cherchant du regard le beau Gabriel. Il y a foule et je commence à me demander si mon amie n'a pas rêvé. Des grands bruns baraqués aux yeux de braise, il y en a pas mal ce soir.

Je balance mes hanches et me laisse porter par la musique. Gabriel est peut-être là, mais qu'est-ce que ça change ? Je resterai transparente à ses yeux et je vais passer le reste de la soirée à déprimer. Et il en est hors de question. J'ai vingt ans aujourd'hui, je veux m'amuser, profiter de mes amies et ne pas me prendre la tête avec ma solitude amoureuse et mes fantasmes.

Je ferme les yeux et danse sensuellement. Du moins, je l'espère. Soudain, je sens des regards peser sur moi. Et pas ceux de mes meilleures amies. Des regards envieux. Brûlants. Un corps chaud et moite de transpiration vient se coller contre moi et j'ouvre brutalement les yeux pour découvrir un grand blond, carrément canon , tentant de me serrer dans ses bras. Il me sourit et me lance un regard qu'il veut séducteur. Je le fixe, surprise qu'un gars tel que lui s'intéresse à moi tandis qu'il approche sa bouche de mon oreille. Son haleine ne sent même pas l'alcool !

— Tu n'es pas d'ici, non ? Je crois que je ne t'ai jamais vue.

Tu ne m'avais surtout jamais remarquée.

— Je n'aurais jamais pu oublier une telle beauté, ajoute-t-il, mielleux.

OK.

Il me drague.

Un mec me drague.

Je me sens... Bizarre.

Et sacrément émoustillée !

Ses mains sur mes hanches, la légère pression de ses doigts pour réduire l'espace qui nous sépare, son regard bleu hypnotique. Ce n'est pas Gabriel mais bon sang que c'est bon ! Un brasier est en train de naître au creux de mon ventre.

Nous dansons ensemble, collés serrés, et je crois que je vais défaillir. Je savais que j'étais à l'aube d'un grand changement ! Du coin de l'œil, je vois Ash et Gwen lever le pouce en me souriant de toutes leurs dents. Mon bel inconnu remonte ses mains le long de mon buste et vient glisser ses doigts dans mes cheveux. Il incline ma tête et dépose un chapelet de baisers dans mon cou.

Au feu ! Le petit feu de camp vient de se transformer en incendie géant ! Et le souffle chaud du beau blond sur mes lèvres est pareil aux rafales de Tramontane un jour de canicule.

Quand il plaque sa bouche contre la mienne et m'embrasse avec fougue, je ne peux retenir un gémissement. Les jambes flageolantes, je m'accroche à ses épaules et me laisse aller à ses exquises sensations. Sa langue s'aventure à la rencontre de la mienne et dans mon cœur c'est un feu d'artifice d'émotions !

Alors c'est ça que ça fait ? C'est encore mieux que dans les livres ! Il mordille mes lèvres et je geins. Je suis dans un état pas possible après un simple baiser, je suis pathétique ! Mais lorsqu'il presse son bassin contre le mien, je peux constater que je ne suis pas la seule à être hyper réceptive.

À bout de souffle, il interrompt notre baiser et me fais signe de le suivre sur la terrasse extérieure. L'air frais calme légèrement mes ardeurs et nous nous installons sur une banquette après avoir récupéré nos boissons.

— Je suis désolé de t'avoir abordée comme ça. Ça ne me ressemble pas d'être aussi... Direct, m'avoue-t-il, gêné. Mais quand je t'ai vue sur la piste, tu étais si... Waouh !

Moi, waouh ?

Je dois rêver, ce n'est pas possible autrement.

— Et tous les mecs qui te mataient comme des morts de faim...

Hein ?

— Je savais que je n'avais pas de temps à perdre si je voulais avoir une chance de t'approcher.

— Euh, excuse-moi mais tu es sur que tu parles de moi, là ?

— Tu vois d'autres blondes éblouissantes et sexy ici ?

Éblouissante et sexy ?

Je me pince discrètement et la douleur me fait pousser un petit cri.

— Regarde autour de toi ! Tous les hommes te regardent et te désirent ! s'exclame-t-il en faisant un signe de tête vers le bar.

Et en effet, les regards masculins sont braqués sur nous. Je gigote, mal à l'aise, et reporté mon attention sur mon cavalier.

— Je m'appelle Greg, au fait. Et toi, belle et mystérieuse beauté ? demande-t-il en me prenant la main.

Je le regarde les yeux ronds, et réponds :

— Can... Candy.

— Quel joli prénom !

Ses pouces caressent la paume de ma main et ce simple contact m'électrise. Nom d'une pipe ! Est-ce que ce soir serait le grand soir ?

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