Chapitre 3 : Laisse-moi t'aider.
Le jour se lève doucement, il y a quelques nuages épars ici et là , les timides rayons du soleil ont du mal à se frayer un chemin à travers le léger brouillard matinal. Tony frissonne, il ne sait pas si c'est le froid ou bien l'appréhension. Mais il est paralysé, il ne bouge pas, se contentant de regarder le jeune homme soulever des caisses et les empiler devant lui, il sait que s'il ne bouge pas Peter le sentira, il n'a pas oublié les sens sur développés du jeune homme, et son spider-sens comme il le nommait, cette faculté à ressentir les choses avant qu'elles ne se produisent. Perdu dans ses pensé Tony reste statique.
Le jeune homme est de dos, il porte un pantalon de sport en coton noir, un gros sweet-shirt gris foncé, une doudoune noire sans manches, une vieille paire de chaussures et son bonnet enfoncé sur sa tête. Tony ne se lasse pas de le regarder, il l'observe, à cette distance il ne le voit pas bien mais sans aucun doute il peut dire que Peter à changé, il a grandi d'au moins une dizaine de centimètres si c'est possible et à première vue, ses épaules se sont élargies, il a l'air bien plus musclé. Il a les cheveux certainement plus longs, des mèches dépassent de son bonnet à l'arrière de sa tête.
Peter se baisse pour attraper une autre caisse et un sentiment étrange lui fait dresser les poils sur sa nuque, comme un frisson remontant le long de sa colonne vertébrale, une chair de poule qui l'avertit de quelque chose. Il n'écoute plus ses sens depuis des semaines, voulant à tout prix être discret et faire disparaître Spider-Man de sa vie même si Peter Parker et Spider-Man sont une seule et même personne, il se déteste, il ne veut plus être ça, il veut juste passer inaperçu. Cependant, la sensation ne disparaît pas, c'est même tout le contraire, ça ne fait qu'augmenter sa migraine qui ne le quitte pas depuis des jours, il plisse les yeux sous la douleur serrant les dents pour faire partie ce mal de tête. Alors ne pouvant supporter cette désagréable impression, il se redresse doucement et se retourne. Il retient son souffle, ne sachant pas ce qui l'attend.
Au moment où Peter se retourne, le cœur de Tony se serre. Il reconnaît le jeune homme, mais son physique est semblable tout en étant si différent, Peter à l'air gravement fatigué, ses joues sont creuses, ses yeux sont cernés de noir, ses sourcils sont froncés, et ses yeux plissés comme s'il était gêné par le soleil, pourtant il ne brille pas. Il le voit vaciller une demi-seconde sur ses pieds mais Peter se reprend très vite. Ses mains roulées en poing si fortement serré que Tony peut voir ses phalanges blanchir. Le milliardaire déglutit et essaie de faire un pas mais il craint que l'adolescent ne parte à toute vitesse et si c'était le cas, Tony n'aurait aucune chance de le rattraper. Alors voyant le jeune homme sur le point de s'enfuir, le plus âgé des deux tend sa main.
-"NON ! Peter ne part pas attend s'il te plait..." Crie Tony. "...je t'en supplie, ne part pas." A la fin de sa phrase sa voix vacille, il se déteste d'être si faible face au jeune homme. Iron Man n'a pas l'habitude de perdre ses moyens. Mais devant cet enfant, il est démuni, il s'en veut, il se hait pour ce qu'il lui a fait et pour tout ce qu'il lui est arrivé. "Je veux simplement te parler, discuter s'il te plaît."
-"POURQUOI ? " Crie Peter de toutes ses forces, ses poings tremblant dangereusement. "POURQUOI AUJOURD'HUI ? POURQUOI MAINTENANT ?" Crie-t-il encore, toutes ses émotions remontant à la surface et lui faisant mal. La colère, l'incompréhension, la peine, le remord, le chagrin, tout ça se mélangeant pour exploser dans son cœur déjà bien trop meurtrie. "J'avais besoin de vous il y a trois ans, pendant trois ans... Et encore plus il y a quatre mois. Où étiez-vous tout ce temps ? Comment avez-vous pu me faire ça ? Partir sans me laisser d'explications, sans un mot, me laissant seule avec May, et me laissant seul quand elle est partie ? COMMENT ?"
Tony peut ressentir la colère de Peter lui traverser la peau comme des centaines de petits couteaux. Il savait qu'il lui reprocherait tout ça, et il le comprend, il se déteste alors il peut à peine imaginer le ressentiment du jeune homme. Mais s'il l'a fait ce n'est pas pour rien, ni parce qu'il le voulait. Non ! C'était pour son bien et parce qu'on le lui avait demandé.
Après tout ce qu'il avait vu sur Titan, tout ce qu'il s'était passé, voir l'enfant s'effacer dans ses bras et le voir s'excuser en plus. Non, tout ça avait été bien trop difficile. Mais ces explications viendraient plus tard, là il devait essayer de se rapprocher et de demander à Peter de le suivre, une fois calmé, et au chaud au Penthouse, il lui expliquerait tout dans les moindres détails mais là, ici, de suite, maintenant ,il voulait simplement rejoindre Peter et le serrer dans ses bras, il voulait que l'enfant se détende et vienne avec lui.
-"Je sais..." Dit Tony faisant des petits pas en direction de adolescent, ses mains toujours dressée devant lui. "Je sais que j'ai mal agi, et que tu as souffert à cause de moi." Il entend Peter émettre un son semblable à une affirmation. "Mais quand je t'aurais tout dit, tu comprendras mieux pourquoi. Je t'assure."
Peter se sent mal, pas que vis-à-vis de Tony mais aussi et surtout physiquement, cela fait des jours qu'il s'en rend compte, mais tout ce stresse ne fait qu'augmenter son mal-être. Il souffre chaque jour un peu plus de la fatigue, ne dormant presque pas à cause du froid qu'il fait dans la cabane de chantier qu'il occupe grâce à son chef. Il souffre de la faim, du refus d'écouter ses sens. Sa peau lui fait mal, le moindre touché comparable à une brûlure, il supporte à peine ses vêtements. Ses yeux sont hypersensibles, ne supportant plus la lumière du jour, il remercie d'ailleurs l'hiver pour ses nuages et son ciel couvert. Sa tête est prise dans un étau qui se serre chaque jour un peu plus. Ses oreilles souffrent du moindre bruit. Il n'en peut plus et aujourd'hui surpasse tous les autres jours. Alors toute cette souffrance physique ajoutée à toute cette torture psychologique et la vue de Tony se pointant comme une fleure, font que Peter perd pied, il le sent, il le sait, il essaie comme il peut de se contenir, de se retenir de s'effondrer, mais il ne peut plus lutter.
Ses genoux cèdent sous son poids, ses mains fortement agrippées à ses cheveux, les yeux étroitement fermés, il souffre, encore et encore, quand il entend Tony s'approcher, il hurle comme jamais il n'a hurlé avant, alertant les autres hommes sur le quai. Il tombe à genoux et Tony panique, il essaie de le toucher mais il comprend très vite ce qui fait souffrir Peter. Il voulait le serrer dans ses bras mais pas comme ça, pas pour ça.
Sans perdre plus de temps Tony court à sa voiture à quelques mètres de là, les autres hommes essayant d'aider Peter sans vraiment savoir ou encore comprendre ce qui se passe. Le milliardaire ouvre son coffre à distance et attrape son kit de survit Spider-Man qu'il avait laissé dans son coffre tout ce temps se doutant qu'une chose comme celle-là pouvait se produire.
Peter hurle, déchirant sa gorge, expulsant la souffrance et la douleur, les larmes coulant librement sur ses joues, les yeux fermés, ses mains pressées sur ses oreilles, ses ongles s'enfonçant dans son cuir chevelu dessinant de petits croissants de sang dans sa peau fine.
-"Monsieur Stark !" Dit-il, oubliant un instant qu'il lui en veut, l'appelant au secoure comme autrefois.
Les hommes autour de lui réagissent au nom. Pourquoi le grand Tony Stark est là ? Discutant avec un gamin. N'était-il pas en France ? Depuis combien de temps est-il revenu ?
Peter est recroquevillé sur le sol froid et humide du quai, son bonnet tombé à son côté. Puis tout s'arrête, il n'entend plus tous les bruits qui lui vrillent le cerveau, fini le clapotis de l'eau, le chant des oiseaux, le bruit des chaines, des machines de transport et des grues. Il sent un casque sur ses oreilles ressemblant à ceux que portent les hommes sur les chantiers mais celui-là est doux et confortable. Peter essaie de se relever mais après tant de maux, il chancelle, ses yeux toujours fermés, les mains tremblantes et moites. Puis une paire de lunettes se pose sur son nez, elles sont hyper légères et très occultantes, Peter ouvre instantanément les yeux et sa vue ne le fait plus souffrir puis il sent la main de Tony sur son bras, à peine un effleurement. L'homme lui sourit, et malgré toute la colère et le chagrin, il est content que Monsieur Stark soit là. Il tente de se lever, Tony l'aidant sans trop le toucher, les hommes se poussant pour les laisser passer.
Tous deux se dirigent vers la voiture et Tony sent le jeune homme trembler sous ses doigts mais il est soulagé de voir Peter le suivre sans crier. Il sait que le temps des explications viendra mais pour le moment c'est le temps du soulagement et de la guérison.
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