Chapitre 18 : On va s'en sortir.

Tony se frotte le visage, il en a vraiment marre, cette journée à Stark Industrie est vraiment longue, les rendez-vous avec des investisseurs, le déjeuner avec le PDG de...Comment s'appelle son entreprise déjà ? Les heures à gérer les affaires en cours. Heureusement Pepper est là et elle mène cette entreprise comme personne, c'est vraiment la meilleure. Tony ne regrette pas une minute de l'avoir élevée au rang de PDG, de toute façon, c'est elle qui réglait déjà tout à l'époque.

Il est fatigué, la nuit est tombée, il pleut et il aimerait vraiment se poser dans son labo avec Peter et bricoler où encore passer du temps avec sa fille, il s'aperçoit qu'il l'a délaissé un peu ces derniers temps et il le regrette. 

Ils sont assis dans la grande salle de réunion, Pepper signe des papiers qui semblent importants. Ils ont commandé des plats Chinois pour le dîner. Il lutte avec ses baguettes pour attraper un gros morceau de poulet. Vivement la fin de cette satanée journée. Ces trucs sont une corvée pour manger, au moment où il arrive enfin à saisir le bout de viande, son bracelet communicateur vibre, le morceau de poulet retombe dans son plat et Tony s'inquiète déjà.

-"Christal ?" 

Peter commence à ressentir une sensation de froid dans tout son corps, il a une légère sueur glacée et des frissons, il gèle dans ce labo. Les électrodes sont toujours collées sur sa peau et la machine pompe encore son sang. Le seul point positif est que la drogue s'estompe petit à petit, il sent sa force revenir et c'est un vrai soulagement. L'homme à la blouse est dans un coin, assis à un bureau, il observe déjà un petit prélèvement sanguin dans un microscope, et s'extase à haute voix . Le jeune homme peut voir ses lances-toiles tout près du type, peut-être va-t-il les examiner aussi. Ceci dit, l'adolescent n'hésite pas plus longtemps, il doit les récupérer et sortir d'ici. Il commence par tirer sur ses liens et sent son poignet droit bouger. Il fait attention que le fou de laboratoire soit toujours occupé et tire plus fort. Son entrave en acier est sur le point de céder quand le docteur fait bouger sa chaise, les roulettes grinçant sur le carrelage froid. Il se lève, Peter cesse tout mouvement et regarde avec angoisse cet homme s'approcher de lui.

-"C'est vraiment extraordinaire, tu es vraiment hors norme." Jubile ce fou en passant sa main dans les cheveux du plus jeune, Peter trouve ce geste répugnant. "J'aimerais tellement pouvoir analyser tes organes." Il regarde l'adolescent d'un œil avide et envieux. "Tu dois déjà ressentir les effets du manque d'hémoglobine. Tes lèvres sont légèrement bleues, tu ressens une sensation de froid dans tout ton corps et une faiblesse...C'est les premiers signes du choc hypovolémique. Tu vas mourir."

-"Vous êtes complètement fou, vous voulez me vider de mon sang ? C'est n'importe quoi." Dit le jeune homme. Il sent ses dents claquer quand il parle, il aimerait être plus fort mais son corps est en souffrance et putain c'est vrai, il a froid.

-" Crois-moi, tu ne sentiras rien." Le médecin approche de nouveau et alors seulement Peter voit le scalpel que l'homme tient dans sa  main. 

-"Qu'est-ce...qu'est-ce-que vous allez me faire ?" Peter panique, ce type n'est pas tranquille. 

-"J'aimerais voir de mes propres yeux comment fonctionne ton pouvoir de guérison." L'homme est comme possédé, son regard est flou. "Ça doit être fantastique". 

Et il avance la lame aiguisée vers les côtes du jeune homme. Peter tire plus fort sur son bras, il doit se délivrer, l'autre rit comme un dément, il tend l'ustensile de chirurgie et coupe, il enfonce le scalpel sur le côté et tranche dans la peau et la chair de Peter qui ne peut s'empêcher de crier, il entaille le flan sur une bonne dizaine de centimètres. Le sang souille le fauteuil avant de couler librement sur le sol immaculé. Il a coupé profond. Ça fait mal. Et Peter comprend alors que plus il souffre, plus l'homme est content, il l'entend rire, le fou se marre alors que sa peau brûle sous la douleur.

Le jeune homme panique, il souffre, il doit fuir et sauver Chris. Il tire encore plus fort sur le lien et enfin celui-ci casse. L'autre arrête de rire instantanément comprenant que Peter peut s'échapper mais c'est déjà trop tard, l'adolescent lui attrape le bras et tire l'homme très fort, sa tête rencontre la table en inox tout près et il tombe le visage ensanglanté. N'écoutant pas la douleur Peter arrache les liens qui le retiennent encore et enlève avec précaution l'aiguille dans sa veine. Il se pose sur ses pieds, mais il est instable, sa tête tourne, il a la nausée et son cœur bat dans ses tempes. De plus, il tient avec sa main droite son flanc gauche ou le sang ne cesse de couler, il se sent si faible.  Merde ! Il s'avance en se tenant au mur le plus proche, récupère ses lances-toiles sur le plan de travail et sort enfin de ce labo maléfique. 

Christal entend enfin l'Intelligence Artificielle de son père s'exprimer à travers son petit bijou, c'est merveilleux, elle est si heureuse que des larmes coulent sur ses joues. Ils vont être libérés, Iron Man va venir les sauver. 

-"FRIDAY ?" 

-"Oui, mademoiselle Stark." Répond l'I.A

-"Il faut que tu me mettes en relation avec mon père." Chris se sent bête de parler à son doigt ou plus précisément à sa bague mais elle passe outre, elle doit vite les sortir d'ici avant que ces fous fassent du mal à Peter. 

-"Bien entendu mademoiselle. Tout de suite." L'intelligence se tait quelques secondes. "Le contacte est établi."

-"Christal ?" C'est la voix de son père.

-"Papa !" La jeune fille ne peut retenir ses sanglots, ses larmes coulent librement sur ses joues, elle a eu et a encore tellement peur. "Je t'en supplie, il faut venir nous chercher...." Son souffle est entre-coupé de larmes. "Peter a essayé papa, je sais pas où il est...ils veulent lui faire du mal ...." Reprend-elle. 

-"Calme toi mon cœur. Est-ce-que tu sais si Peter à ses lances-toiles ?" Il laisse le temps à Christal de se calmer. "C'est important, c'est grâce à eux que je peux vous retrouver." Tony essaie d'avoir l'air calme, mais il a une grosse envie de tuer les types qui ont osé toucher à ses enfants. Pepper est toute proche, elle a les larmes aux yeux, pourquoi tout ne peut pas se passer normalement pour une fois ?

-"Euh...Oui...je crois, oui, il s'en est servi." Christal se reprend légèrement. Elle sait que son père fera tout pour les sauver. 

-"OK ma puce, ne t'inquiète pas, je vais vous trouver." Elle entend son père trafiquer quelque chose. "J'ai les lances-toiles en visuel sur le GPS de mon bracelet. Je sais où vous êtes. J'arrive." 

Tony Stark aime ses armures à la folie mais sa famille et ses amis passent avant tout, même sa propre vie. Si quelqu'un a fait du mal à un de ses petits, il va le lui faire amèrement regretter. Il embrasse Pepper qui est folle d'angoisse. 

-"Préviens la police qu'il y a un problème à Conwell Pharmaceutique. Ne t'inquiètes pas, je ramènerais Chris et Peter à la maison."

A peine arrivé à l'extérieur, une armure se forme autour de lui, il décolle à très vive allure, le point rouge indiquant la position des jeunes en visuel sur l'écran dans son casque. 

Peter est torse nu, le sang coulant toujours, à travers ses doigts, de sa plaie sur ses côtes gauches, il a mal, il est faible, il a froid, il titube, il manque d'air...Bref, c'est la merde, il ne peut pas se défendre dans un tel état, il a trop perdu de sang, il est obligé de se tenir aux murs pour avancer, il suit son Spider-Sens et lui fait confiance, ses lances-toiles à nouveaux fixés sur ses poignets. Il continue sa progression jusqu'à arriver dans une grande pièce où une cellule tout en verre occupe le fond. Il avance doucement, il n'a encore croisé personne et c'est inquiétant, n'y a-t-il personne pour les surveiller ? Il s'arrête une minute et reprend son souffle. Il s'appuie une seconde sur la surface vitrée, laissant une empreinte ensanglantée et à cet instant, Christal surgit de l'autre côté de la vitre, elle crie mais il ne l'entend pas, elle pleure, elle tape sur la paroi les séparant. Peter veut la retrouver, il veut lui ouvrir, il voit la panique dans ses yeux. Il se déplace laborieusement jusqu'au clavier permettant de déverrouiller la porte. Il essaie chaque touche, laissant de légères traces de sang. Le code reste introuvable, Peter n'a pas le temps, il faut la sortir de cette cellule et fuir loin, très loin d'ici. Peter perd patience. Alors il frappe, la jeune fille sursaute, le poing sanglant cogne contre la vitre, et il frappe encore, la vitre vibre, il frappe encore, elle se fissure, il frappe encore, ses phalanges sont en sang, il frappe encore et la vitre se brise, en centaines de petits morceaux qui dégringolent et s'éparpillent jusque sur les chaussures de la jeune fille. 

-"Peter !" Christal se précipite jusqu'au garçon qui fait battre son cœur. La joie de le retrouver se mélange à la panique de le voir dans cet état. Mais sans hésitation, elle l'enlace, il la serre contre lui comme il le peut, il laisse échapper un sifflement de douleur. La jeune fille se recule un peu et l'ausculte vite fait.

-"Mon Dieu, mais qu'est-ce-qu'ils t'ont fait ?" Elle le soutient contre elle en glissant le bras de Peter autour de son cou. Et avance pour sortir d'ici. Peter la suit comme il peut.

-"Ne t'en fais pas, ça va passer, j'ai juste besoin d'une minute." Il reprend son souffle une seconde et déglutit. "On doit sortir d'ici."

-"Mon père ! Il vient nous chercher, j'ai réussi à le joindre et il arrive." Peter est sans voix, il la regarde avec des yeux ronds, cette fille est pleine de ressources. Pas le temps de demander plus, il faut fuir et retrouver Iron Man. 

-"Sur le toit." La voix du jeune homme n'est pas plus élevée qu'un murmure et la fille s'inquiète.

Ils montent sur le toit, la température a encore baissé. La pluie est fine et s'infiltre partout, Christal a rendu son pull au garçon, elle l'a aidé à l'enfiler, il faut qu'il se réchauffe. La jeune fille ne le montre pas mais elle a peur pour Peter. Ses lèvres sont bleues, il est pâle et il grelotte. Le sang s'infiltre déjà à travers les fibres du pull et une tache écarlate apparaît sur le côté gauche. Il faut juste attendre quelques minutes. Peter est assis à même le sol adossé à un mur de brique, les jambes pliées et relevées devant lui, sa main toujours sur ses côtes et Christal est accroupi devant lui, une main posée sur son genou. Peter relève la tête, ses yeux sont ternes et c'est mauvais signe. Il ne va vraiment pas bien.

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