Chapitre 50 (du livre précédent)

Donc, il s'agit du chapitre 50 de "Fourtris pas de guerre" que je n'ai pas pu publier sur l'autre livre pour x raisons. Il s'est malencontreusement effacé hier, j'en suis désolée. Il est moins bien que le premier que j'avais écrit mais bon... Bref, trève de blabla, voilà le chapitre!

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Point de vue de Tobias:

        Nous sommes en week end donc nous n'avons aucune raison de nous lever tôt. Comme à son habitude, Tris est endormie, blottie dans mes bras. Et comme à mon habitude, mes bras sont enroulés autour de son corps de manière protectrice. J'entends son faible ronflement, signe qu'elle dort. Généralement, je me réveille avant elle. Je repense à tout ce qu'il est arrivé depuis que Tris est arrivée dans ma vie.

        Avant que je ne connaisse vraiment Tris, ma vie était plate, sans réel but. Je vivais au jour le jour sans réellement me soucier de ce que sera mon avenir. Elle est ma moitié, la personne qui me manquait. Elle m'a réappris à vivre, réappris à aimer. Sans elle, je ne suis rien, je ne suis que Quatre. Elle a permis à Tobias de revivre. Elle m'accepte tel que je suis sans jamais me juger. Elle sera toujours d'accord avec mes choix, quels qu'ils soient. Je sais qu'elle est prête à tout pour moi et je suis près à tout pour elle. Je ne sais pas comment j'ai fait pour vivre sans elle.

        Elle m'aide à surmonter mon passé. Elle ne m'a jamais juger sur ça, elle ne me regarde pas comme un chien battu. Non, elle me regarde comme si j'étais quelqu'un de fort, de courageux. Je sais que ce n'est pas vrai mais tous les jours elle essaye de me convaincre du contraire. Tous les jours elle a un mot doux pour moi. Je n'en ai pas encore l'habitude mais je ne pense pas que je m'en lasserais un jour. La voir sourire est merveilleux mais la voir rire est encore mieux.

        Mais le plus important dans tout ça c'est qu'elle m'aime. Est ce que je l'aime? La question ne se pose même pas. Je l'aime plus que tout au monde. Je l'aime plus que je n'ai jamais aimé personne. Je l'aime plus que quiconque sur cette planète. 

        Tris commence à bouger contre moi. Ses yeux s'ouvrent difficilement, encore endormis. Elle cherche ses repères dans la pièce et lorsqu'elle me trouve, ses lèvres s'étirent dans un sourire. Elle se redresse un peu et me picore les lèvres.

"Bonjour." me murmure-t-elle.

"Bonjour à toi aussi." je lui réponds en souriant.

        Elle me sourit à son tour puis se repositionne dans sa position initiale, la tête sur mon torse et un bras en travers de mon estomac.

"Cette après midi, je veux retourner dans mon paysage des peurs." déclare-t-elle tout de go.

"Tu es sûre? Pourquoi veux tu y retourner?" je lui demande, confus.

"Je veux voir si mes peurs ont changé et si je suis toujours capable de les vaincre."

        J'y suis allé aussi mais Tris ne le sais pas. Rien n'a changé, ce sont toujours les mêmes. Je pense que je vais passer à travers aussi tout à l'heure.

"D'accord, je vais y aller aussi alors." Elle relève la tête pour pouvoir me regarder dans les yeux.

"Tobias tu n'y es pas forcé. Ce n'est pas parce que je le fais que tu dois le faire aussi."

"Ce n'est pas pour ça. Je veux le faire, c'est tout."

"D'accord."

        Nous restons un moment dans les bras l'un de l'autre jusqu'à ce que Tris se lève. Je lui lance un regarde interrogateur.

"Je vais chercher le petit déjeuner, il n'y a plus rien ici. Mais tu peux rester ici si tu veux."

        J'hôche la tête. Elle retire son - mon - T-shirt et se change devant moi. Je suis heureux qu'elle ne soit plus complexée de son corps. Honnêtement, elle n'a rien à envier aux autres filles, ce sont plutôt elles qui devraient être envieuses. Je n'arrive pas à regarder autre chose que son corps.

"Tobias?" m'interpelle Tris, me sortant de mes pensées. Je me rends soudain compte que depuis tout à l'heure, j'étais en train de la fixer.

"Oui,euh désolé." je dis en rougissant.

        Je trouve soudain que mes mains sont fascinantes. Tris éclate de rire et vient s'asseoir sur le lit à côté de moi. Je tente un coup d'oeil vers elle, un sourire moqueur est bien visible sur son visage.

"Pourquoi tu te moques de moi?" je me plains, encore rouge d'avoir été pris sur le fait.

"Je te demandais juste ce que tu voulais pour déjeuner, je n'avais même pas remarqué que tu me reluquait." Je cache mon visage entre mes mains.

"Euh..je..Prends ce que tu veux, ça ira très bien." Elle rit et se lève. Elle  se dirige vers la porte. "Attends!" Elle se retourne. "Tu n'oublierais pas quelque chose?" je lui demande.

"Non, pas que je sâche." affirme-t-elle avec un sourire en coin. 

        Je me lève et m'avance rapidement vers elle. Je l'attrape par la taille et pose mes lèvres sur les siennes. Au bout de quelques minutes - qui paraissent des secondes -, je la laisse aller.

***** L'après midi, dans la salle du paysage des peurs *****

Point de vue de Tris:

        Nous avons convenu que nous passerons chacun notre tour dans notre paysage, seul. Chacun pourra voir l'autre dans son paysage via l'ordinateur. C'est moi qui passe la première. Tobias déplace mes cheveux pour avoir accès à mon cou. Je penche la tête pour lui faciliter la tâche. Il enfonce l'aiguille dans mon cou. La dernière chose que j'entends est "sois courageuse".

        Note : Je ne vais pas encore une fois décrire son paysage des peurs, je l'ai déjà fait dans un autre chapitre.

       La peur des vagues n'est plus dans mon paysage des peurs. Elle est remplacée par une bien pire. Je vois un homme recroquevillé, pleurant, à côé du Gouffre. C'est Zeke. Je m'approche de lui.

"Zeke? Qu'est ce qu'il se passe?" je lui demande.

        Il lève la tête et ses yeux bouffis et rouges me regardent d'un air misérable.

"C'est Quatre. Quatre a sauté." déclare-t-il.

        Je perds pied. Je m'effondre au sol en pleurant. Tobias est mort. Il est mort. Mais pourquoi aurait-il sauté? Je ne comprends pas. Soudain, ça me revient : je suis dans une simulation.

         Je suis de retour dans la salle du paysage des peurs, tremblante. Mes peurs sont toujours les mêmes; sauf une. Tobias se précipite sur moi et me prend dans ses bras. Rien que de l'avoir près de moi me calme. Il est vivant , il va bien, il n'est pas mort, il est vivant. J'ai besoin de l'avoir contre moi. Je relève la tête et l'embrasse pasionnément. Il me rend mon baiser et nous nous écartons, à bout de souffle. Il me serre contre lui.

"Ça va aller?" s'informe-t-il.

"Oui, oui, je pense que oui." Je réponds en essuyant mes joues mouillées de larmes.

"D'accord." Il m'embrasse sur le haut de la tête et va chercher sa seringue.

"J'ai déjà programmé l'ordinateur."

        J'opine du chef pour lui faire comprendre que j'ai compris. Je me dresse sur la point des pieds et je lui enfonce la seringue dans le cou. Avant d'insérer le sérum dans son organisme, je lui murmure un "sois courageux." J'appuie sur la seringue et il entre dans son paysage. Je vais derrière l'ordinateur pour pouvoir le voir.

        Sa première peur est la même : le vertige. Sa respiration devient lourde, il commence  à trembler. Je sais qu'il doit sauter et je sais qu'il le sait. Il prend une grande inspiration et saute.

        La claustrophobie est sa seconde peur. Les murs commencent à se rapprocher de lui; il panique. Son front est en sueur, il tremble beaucoup. Je n'ai qu'une envie : aller l'aider. Mais je ne peux pas. Je suis impuissante, je ne peux que le regarder. Il essaye de se calmer mais sans véritable succès. Il prend de grandes inspirations et expire lentement. Je sais qu'il va y arriver, je le sais. Soudain, l'écran devient noir : il change de peur.

        La troisième est celle avec Marcus. C'est étrange, elle vient en dernier d'habitude. Tobias est dans son ancienne maison chez les Altruistes. Il a l'air appeuré; il sait ce qu'il va arriver et moi aussi. Marcus descend les marches. Il s'avance vers Tobias. Il retire sa ceinture de son pantalon et s'approche de son fils.

"C'est pour ton bien fils." déclare-t-il avant de frapper Tobias dans le visage.

        Un cri s'échappe de ma bouche. Il le frappe encore et encore. Je ne peux pas regarder ça, c'est tout simplement atrôce. Tout à coup, sans que je comprenne pourquoi, Tobias se lève et se rebelle contre Marcus. Tout devient noir.

        La prochaine peur est différent des autres fois. Une jeune fille est couchée dans une flaque de sang. Elle lève la tête et...

Point de vue de Tobias :

        Cette peur est différente, je ne l'ai jamais vue. Des mans me tirent en arrière. J'ai beau me débattre, rien n'y fait. La jeune fille aux cheveux blonds lève la tête et mon coeur se brise. Tris. C'est Tris. Elle a des échymoses partout, du sang partout. Je ne l'ai jamais vu dans cet état.

"Aide moi." me supplie-t-elle. 

"Tris. Tris!" je crie.

        Je me débats, je frappe tout ce qui m'entoure mais je suis bloqué. Je sais qu'il ne reste que peu de temps à Tris. Elle me supplie encore et encore de l'aider, je crie son nom. Je suis impuissant. Elle est prise d'une quinte de toux, elle s'étouffe. Du sang sort de sa bouche. J'hurle son nom en pleurant même si c'est inutile. Tout à coup, je n'entends plus rien. Elle ne bouge plus. Son corps inerte est immobile. Je ne parviens pas à me défaire de cette emprise sur moi. Je n'entends rien d'autre que les battements de mon coeur qui vient de se briser en mille morceaux. Tris est morte.

        Je suis de nouveau dans la salle du paysage des peurs. Cette peur était tellement horrible et semblait tellement réelle que j'en ai oublié que j'étais dans une simulation. Je m'effondre à genoux, le souffle court. Je tremble violemment sans pouvoir m'arrêter. Tris se précipite sur moi et me serre contre elle. Je l'attire à moi et cache mon visage dans ses cheveux. Je ne peux pas me permettre de craquer ici.

"Rentrons à la maison." je supplie Tris d'une voix faible que je ne me connais pas.

"D'accord." me dit-elle d'une voix douce.

        Elle se lève et me tend la main pour m'aider à me relever. Dès que je suis debout, ses bras entourent ma taille tandis que mon bras trouve sa place autour de ses épaules. J'ai un besoin vital de la savoir proche de moi. J'essaye de reprendre le dessus mais je n'y parviens pas. Mon coeur bat à tout rompre. Tris prend les couloirs vides mais nous croisons Christina. Je ne dis rien sinon, je sais d'ores et déjà que je vais craquer. Tris essaye de continuer sa route mais Christina l'arrête.

"Tris! Dis, ce soir on pourrait-"

"Ce n'est pas le moment Christina;" la coupe Tris.

        Elle continue sa route laissant Christina en plan et m'entraînant avec elle. Nous arrivons rapidement à la maison. Tris se dépêche de déverrouiller la porte. Elle s'efface pour me laisser entrer. Je me précipite dans la chambre où je me jette sur le lit. Je prends mon visage entre mes mains. Tris me rejoint et me force à m'asseoir. Elle m'attire à elle.

"Je vais bien Tobias. Je suis vivante ok? Calme toi mon coeur." Les larmes menacent de couler mais je fais tout pour les retenir. Tris le remarque puisqu'elle me dit : "Tu peux pleurer. Je ne te jugerais pas."

        Il ne m'en faut pas plus. Les larmes coulent sans que je puisse les arrêter. Tris était morte. Sans vie. Plus de souffle. Je ne suis rien sans elle. Je ne peux pas vivre sans elle. Elle est morte devant moi, sans que je ne puisse rien faire. Tris remarque que ses mots ne changent rien à mon état donc elle se tait. Mes jambes sont en travers de ses genoux. Mes bras sont autour de son corps. Une de ses mains est dans mes cheveux et l'autre dans mon dos. Mon visage est enfoui dans ses cheveux. Je ne me suis jamais montré aussi faible face à quelqu'un. Elle fait des cercles lents en bas de mon dos pour tenter de me calmer.

        Je ne sais pas combien de temps il m'a fallu mais je parviens enfin à reprendre le dessus. Je relève doucement la tête et remarque que Tris pleure aussi.

"Tris, pourquoi tu pleures?" je m'alarme.

"Je déteste te voir dans cet état. Surtout quand, quelque part, c'est de ma faute." J'essuie ses larmes avec mon pouce.

"Ce n'est pas de ta faute, d'accord?"

        Elle hôche doucement la tête. Je suis encore secoué de tout ce qu'il vient de se passer. C'est la première fois en plus de deux ans que mon paysage des peurs change. Honnêtement, je ne pensais pas qu'un jour j'aurais une peur comme celle-ci. Maintenant, je me rends compte à quel point elle est réelle. J'ai peur de la perdre. Tris se blottit contre moi et m'embrasse tendrement. 

"Je t'aime." me dit-elle en s'écartant.

"Je t'aime aussi."

        Ce genre de moment est unique. C'est ce qui fait que la vie est ce qu'elle est : magnifique et pleine de souvenirs.

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Donc, voilà le cinquantième chapitre! 

Tinefan ~ 

        

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