Chapitre 27 Révélations

Vous avez de la chance, j'avais conduite à 9h, j'ai dû me lever tôt. Donc je poste le chapitre beaucoup plus tôt que prévu!

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Point de vue de Tobias :

        Je suis retourné à mon ancien appartement. Je tourne en rond, je fais les cent pas, sans m'arrêter. Je réfléchis encore et encore. Que dois-je faire? D'un côté, si je reste avec elle, je risque de devenir comme mon père - si je ne le suis pas déjà-. Mais d'un autre côté, je ne supporterais pas de la voir heureuse avec quelqu'un d'autre. Et puis, imaginez que cet homme qui me remplacerait la fasse souffrir? Je ne me le pardonnerais pas. Je ne sais plus quoi faire. Je m'asseois par terre et quelque chose tombe par terre de ma poche : son collier. Celui que j'ai ramassé dans cette cave. 

        J'ai besoin d'elle. C'est un besoin vital. Mais, est-ce qu'elle a besoin de moi autant que moi j'ai besoin d'elle? Mon regard fixe ce bijou que je lui ai offert en signe de mon amour pour elle. Dois-je lui rendre?

Point de vue de Tris :

        J'attends toujours que Tobias vienne mais, va-t-il venir? Je comprends qu'il soit mal mais j'ai besoin de lui. J'ai besoin de lui à mes côtés. J'ai besoin de lui dans ma vie. Par habitude, je chercher mon collier pour jouer avec le pendentif pour me détendre mais, il n'y est plus.

"C'est ça que tu cherches?" me demande une voix.

        Je relève la tête. Des cheveux bruns et un magnifique visage me font face. Je me perds dans ses yeux bleus tellement beaux, tellement profonds. J'y lis des choses que personne n'est capable de voir.  Mes yeux descendent à sa main qui tient mon collier. Je hôche doucement la tête. 

"Je peux entrer?" me demande-t-il presque timidement.

"Bien sûr."

        Il entre et ferme la porte derrière lui. Il avance vers le lit où je me trouve et reste maladroitement debout à côté. Il prend ma main et y dépose mon collier.

"Tu peux me le mettre?" je lui demande doucement.

        Ce n'est pas que je ne veux pas le mettre. C'est juste qu'avec un bras dans le plâtre, ça s'avère compliqué. Il récupère le collier. Il décale mes cheveux pour avoir accès à mon cou. Je me redresse un peu en grimaçant à cause de mes côtes. Il ferme le fermoir et dépose le pendentif sur ma poitrine. Ensuite, il remet consciencieusement mes cheveux en place.

"Où l'as tu trouvé?" je lui demande.

"Là bas." répond-il d'une voix sèche.

"Tobias-" je commence à dire mais il me coupe avant que je ne puisse continuer.

"Tris, s'il te plaît. Pas maintenant. Nous en parlerons plus tard mais pas maintenant." me supplie-t-il.

        J'ai envie d'en parler. J'ai envie de savoir. J'ai envie de comprendre. Mais j'ai également envie qu'il le fasse lorsqu'il sera prêt. Alors j'attendrais le temps qu'il faudra.

"D'accord. Mais, pour le moment, je veux juste que tu me prennes dans tes bras." je réponds. 

        Il hôche la tête avant de retirer sa veste. Il la pose sur le siège derrière lui. Ensuite, je me décale pour lui laisser la place. Il s'allonge à côté de moi et me serre dans ses bras. Je pose ma tête sur son épaule. Mais toutes mes blessures font que ce n'est pas vraiment confortable.

"Attends." me souffle-t-il.

        Il redescend du lit et attrappe l'oreiller du fauteuil. Il reprend la même position que tout à l'heure mais il pose un coussin sous ma tête. C'est beaucoup mieux.

"Merci."

        Il relève un peu ma tête et m'embrasse doucement. La machine à côté de moi se met à bipper comme jamais. Une infirmière entre, affolée. Dès qu'elle nous voit, elle lâche un soupir.

"Monsieur, évitez d'embrasser votre petite amie s'il vous plaît. Cela fait battre son coeur trop vite et les machines s'alarment."

        Je rougis et me cache dans le T-shirt de Tobias. 

"Excusez moi."

"Et puis, vous ne pouvez pas rester ici. Vous devez partir, elle a besoin de repos."

"S'il vous plaît, laissez le rester. Je n'arriverais pas à fermer l'oeil sans lui de toute façon." je la supplie.

        Elle réfléchit quelques instants à mon argument puis finit par céder.

"Bon, très bien! Mais nous vous avisez pas de recommencer!"

        Elle sort et referme la porte. Tobias me caresse tendrement les cheveux avec un petit sourire mais ce dernier s'efface vite. Je sais qu'il pense à de nombreuses choses mais il ne me dira rien. Du moins, pas pour l'instant.

"Tu es vivante. Tu vas bien." dit-il comme pour se rassurer lui-même.

"Oui, et c'est grâce à toi."

        Il ne répond rien et fixe un point invisible au plafond.

"Dors maintenant."

        Je ne proteste pas. J'aimerais lui demander de rester jusqu'à demain mais je n'en ai pas la force et je ne suis pas certaine de ce que sera sa réponse. Je n'ai pas envie de me disputer avec lui maintenant. Je finis par m"endormir dans les bras de Tobias : mon endroit préféré.    

><><>< Le lendemain matin ><><><

Point de vue de Tobias :

        Tris s'est endormie. Son rythme cardiaque et sa respiration se sont ralentis. Pourquoi suis-je revenu? Je n'aurais pas dû. J'aurais simplement dû poser son collier dans l'appartement. Ou même le garder. Pourquoi a-t-il fallu que je vienne? Doucement, sans la réveiller, je descends du lit. Je prends ma veste sur le fauteuil. Je m'approche d'elle. Je pose ma main sur sa joue et l'embrasse sur le front. Ensuite, je sors de la pièce, la laissant seule. Je me dirige encore vers le même endroit : mon ancien appartement.

        Je déverrouille ma porte puis la referme derrière moi. Je vais m'asseoir sur mon ancien canapé et je prends ma tête dans mes mains. Je ne sais plus où j'en suis. Beaucoup de signes me montrent que Tris tient à moi : elle n'a pas voulu lâcher ma main dans son 'sommeil' lorsque j'ai énoncé l'idée de la laisser, le médecin m'a dit qu'elle voulait que je vienne la voir, elle cherchait le collier que je lui ai offert, lorsque je l'ai embrassée la machine s'est emballée. Que dois-je faire?

        Je me lève, en rage. Tout ça, c'est de la faute à mon père! J'étais heureux avant qu'il ne revienne. Pourquoi faut-il qu'il détruise encore ma vie? Je n'en peux plus. Je ne le supporte plus. Il ne peut pas arriver dans ma vie et me prendre ce qui compte le plus : Tris. De rage, je renverse le fauteuil. Mais ce n'est pas assez. Toute la rage que j'accumule depuis 19 ans refait surface. Je lâche un cri de colère et je mets tout sans dessus dessous. La table, le canapé, l'étagère. Je donne un coup de poing dans le mur. La douleur ne fait que me réveiller un peu plus.

Point de vue de Tris :

        Mes paupières s'ouvrent, me baignant dans la lumière aveuglante de l'infirmerie. Je me sens mieux qu'hier mais ce n'est pas encore la grande forme. J'ai encore des douleurs un peu partout. Je me tourne mais je remarque avec déception que Tobias n'est plus là. S'il était allé chercher quelque chose et qu'il comptait revenir, il  m'aurait laissé un mot. Ce qui n'est pas le cas. Il faut que je le trouve. Je peux sortir aujourd'hui alors je vais de suite partir à sa recherche. Le médecin entre et me fait signer des papiers. Je me change puis je sors. Où pourrait-il bien être? Je vais voir au Gouffre mais il n'y est pas. Il n'est ni à la maison ni au filet ni à la salle de contrôle ni à la Fosse. Zeke et Uriah ne savent pas où il peut se trouver. J'ai même tenté de l'appeler même si je savais que ce serait inutile : il n'a pas répondu. Je suis directement tombée sur sa messagerie, son téléphone était éteint. Je me résigne à rentrer. Je referais le tour d'ici une heure.

        Devant ma porte, j'entends un bruit étrange dans l'ancien appartement de Tobias. Qu'est ce que c'était? J'ai encore les clefs alors je l'ouvre et j'entre prudemment. L'appartement est sans dessus dessous. Tous les meubles sont renversés, des cadres vides sont cassés, il y a un trou dans le mur. Que s'est-il passé ici? Ça ne peut pas être un cambriolage, tout le monde sait que plus personne n'habite ici depuis plusieurs mois, il n'y a plus rien ici. J'enjambe le canapé et j'avance discrètement jusqu'à la chambre.

        Je le trouve dans la chambre, prostré.

"Hey." dis-je doucement de manière à me faire remarquer.

        Il lève les yeux et je cherche son regard que je ne tarde pas à trouver. D'abord, je n'y lis que de la haine puis de l'amour y trouve sa place. Il ne dit rien et baisse à nouveau les yeux.

"Ne t'approche pas." murmure-t-il.

        Je tente quand même le coup mais il se recule brusquement. Je décide de m'asseoir à bonne distance de lui.

"C'est toi qui a fait tout ça?" je lui demande, englobant l'état de la pièce.

        Il hôche la tête. 

"Mais pourquoi?"

        Il lève la tête et son regard rencontre à nouveau le mien. Il met quelques minutes à répondre, si bien que je pensais qu'il n'allait pas répondre.

"Parce que j'en ai plus qu'assez de lui. Il me bouffe la vie bordel! J'avais enfin réussi à l'oublier un peu mais il a fallu qu'il revienne! Je commençais à te croire tu sais. Je commençais à croire que je n'étais pas comme lui. Mais.... Mais c'est faux. Je-"

"STOP!" je le coupe. Il me regarde, surpris. "Arrête. Arrête parce que tu n'es pas le seul dans ce cas. Tous les jours je me sens faible moi aussi. Je suis de petite taille et il y a encore beaucoup de personnes qui pensent que si j'en suis là aujourd'hui, c'est uniquement parce que je suis avec toi. D'accord, ce n'est pas du tout la même situation, je te l'accorde. Mais il m'arrive de penser qu'ils ont raison. Il m'arrive de penser que je suis faible et que je ne vaux pas grand chose." Il s'apprête à protester mais je ne le laisse pas faire. "Mais, à chaque fois que je vois à quel point tu m'aimes dans ton regard, cela me suffit pour me faire comprendre que je suis stupide d'avoir pensé ça. Il m'arrive souvent de me demander pourquoi moi? Oui, pourquoi tu m'as choisie moi à la place d'une autre? Mais il y a une chose dont je suis certaine : c'est que je ne regrette pas mon choix. Non, je ne regrette pas de t'avoir choisi toi. Parce que je sais que tu es la seule personne au monde à pouvoir me rendre heureuse. Je sais que tu es mon premier et mon seul amour. Alors, arrête. Arrête de dire ce genre de chose. C'est lui qui t'as rentré ça dans la tête. Mais tu n'es PAS comme lui. Si tu l'étais, est-ce que tu serais venu me chercher? Est-ce que tu aurais attendu trois heures à l'hôpital? Est-ce que tu serais venu me voir à nouveau?"

"Non." répond-il simplement.

"C'est bien ce que je disais. Tobias, j'ai BESOIN de toi dans ma vie. C'est bien simple : je ne vois pas ma vie sans toi. M'endormir sans toi, me réveiller sans toi, sourire sans toi, rire sans toi, vivre sans toi. C'est inconcevable." Je me rapproche doucement de lui et il ne proteste pas. Il boit mes paroles sans rien dire. "J'ai été séquestrée Tobias. J'ai été battue, j'ai terminé à l'hôpital. Je ne pourrais pas survivre à ça sans toi. Ce serait trop dur. Tu....tu t'en rends compte au moins? Lorsque je me suis réveillée à l'hôpital, j'ai espéré que tu viennes, je n'ai attendu que toi. Certes nos amis sont venus, mais celui que j'aurais aimé voir, celui que voulais voir, c'était toi."

        Il met de nombreuses minutes à répondre. Une bonne dizaine je dirais. Il regarde ses mains en réfléchissant. J'ai tellement mal aux côtes, que je suis obligée de me reculer pour m'adosser au lit. J'ai dit ce que j'avais à dire. Maintenant à lui d'en faire ce qu'il veut. Soudain, il lève la tête.

"D'accord, maintenant, je ne suis pas comme lui, mais qui te dis que je ne le serais pas demain?" me demande-t-il en fronçant les sourcils.

"Je le sais, c'est tout."

        Cela ne semble pas le convaincre. Je m'approche de lui. Je lui prends la main mais il la retire brusquement.

"Laisse moi faire. Tu me fais confiance?"

"Oui." souffle-t-il.

"Alors, laisse toi faire."

        Je lui prends à nouveau la main et je la pose sur son torse, au niveau de son coeur. Je pose ma main sur la sienne.

"Tu le sens?" Il n'a pas l'air de comprendre ce que je lui demande. "Est-ce que tu sens ton coeur battre?"

"Oui, mais-"

"Ce coeur bat pour que tu vives. Il bat parce qu'il fait partie de toi. Et, moi je sais, que ce coeur est un grand coeur. Il est rempli de bons sentiments, d'une gratitude énorme. Je sais que ça ne va pas changer. Et si jamais ça change, tu ne serais plus le même. Et si tu n'es plus le même, je ne t'aimerais plus. Donc, si tu changes, je ne serais plus amoureuse de toi et tu ne pourras pas me faire de mal."

Point de vue de Tobias :

        Et si elle avait raison? Nos mains posées sur mon coeur et elle me disant ses vérités, tout cela me fait prendre conscience que peut être, peut être, que mon père m'a toujours menti et m'a toujours manipulé.

"Est-ce que tu m'aimes?"

        Sa question me prend au dépourvu. Bien sûr que je l'aime! Quelle question stupide.

"Bien sûr que oui!"

"A quel point?"

        Elle le sait. Où veut-elle en venir?

"A en crever." je réponds honnêtement.

"Alors, pourquoi voudrais-tu t'éloigner de moi? Tu as peur de devenir comme lui, d'accord. Mais, est-ce que cela signifie forcément que tu dois me quitter? Est-ce que tu t'imagines ne serait-ce que quelques secondes à quel point mon coeur se briserait et deviendrait vide?"

        Elle retire ma main de mon torse pour la poser sur son sein gauche, à l'emplacement de son coeur. Elle penche sa tête sur mon épaule et continue de me parler en chuchotant dans mon oreille.

"Mon coeur, il bat pour beaucoup de personnes. Il bat pour mon père, il bat pour ma mère, il bat pour mon frère, il bat pour mes amis. Mais surtout, oui surtout, il bat pour toi. Je t'aime Tobias. Je t'aime plus que tout au monde. Je tiens tellement à toi que ça me fait peur. Parce que je suis devenue complètement accro à toi, complètement dépendante, je me demande vraiment ce que je serais devenue sans toi. Je n'aurais pas eu le courage de continuer l'initiation, alors j'aurais fini sans factions. Ou bien j'aurais terminé l'initiation, mais, et après? Quelle aurait été ma raison de vivre? J'aurais probablement rencontré quelqu'un mais ça n'aurait pas été pareil. Tu ne peux pas me laisser. Pas maintenant, j'ai besoin de toi. Je ne pourrais pas me remettre de ça sans toi. Je finirais au fond du Gouffre. C'est là que tout a commencé, eh bien ce sera là que tout finira. Mais, nos amis m'en empêchront, alors je vivrais mais je serais morte de l'intérieur. Tu fais partie de moi."

        Je retire ma main de son sein et je la pose sur sa joue. Elle penche la tête pour approfondir le contact.

"Ce que tu viens de me dire..."

"Oui?" m'incite-t-elle à continuer voyant que je me suis arrêté au milieu de ma phrase.

"Ce que tu viens de me dire, ça vaut aussi pour moi."

        Un faible sourire illumine son visage mais il s'efface rapidement. Trop rapidement. Une larme coule sur sa joue. Je l'essuie avec mon pouce. Elle tourne la tête de manière à cacher son visage dans ma main posée sur sa joue et elle pose sa main sur la mienne.

"Si tu me laisses, je considèrerais que tu m'as abandonnée." me dit-elle dans un souffle. "Je sais que c'est lâche de te dire ça, mais c'est la vérité." Elle tourne à nouveau son visage pour me regarder. Je vois qu'elle retient ses larmes. "S'il te plaît." me supplie-t-elle. "Je t'aiderais à surmonter ça, comme je l'ai toujours fait. Je t'aiderais à surmonter ton pire cauchemar. Mais j'ai besoin de toi pour surmonter tout ça. J'ai besoin de toi pour vivre."

        Elle a besoin de moi comme moi j'ai besoin d'elle. Alors, pourquoi devrais-je l'abandonner? Elle a raison, si je la quitte maintenant, ce serait l'abandonner. Elle a besoin de moi pour surmonter cette épreuve, elle ne pourra pas le faire seule. Comment ai-je pu penser une seule seconde que je devais la laisser? Je ne peux pas faire ça. Elle est trop importante pour moi. Mon père fait partie de mon passé. Elle fait partie de mon présent. Je veux qu'elle fasse partie de mon futur. C'est moi qui choisit avec qui je veux passer ma vie et c'est à elle de le choisir pour elle aussi. Elle a fait son choix, j'ai fait le mien.

        Son regard croise le mien, il est remplit d'attente et d'incertitude. Je me penche vers son beau visage et je pose mes lèvres sur les siennes. C'est à cet instant précis que j'ai compris que je faisais le bon choix.

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Wow! Le chapitre le plus long que je n'ai jamais écrit! Je ne pense pas que ça se reproduira ^^ j'étais très inspirée disons :) Il fait très exactement 2952 mots.

Qu'en avez vous pensé?

Tinefan ~ <3

       

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