Chapitre 23 Le Jour des Visites

><><>< Quelques jours plus tard ><><><

Point de vue de Tobias :

        Aujourd'hui est le Jour des Visites. Marcus arrive ce soir. Je n'ai pas arrêté d'y penser depuis que Tris me l'a appris. D'ailleurs, cette dernière m'a toujours soutenu lorsque ça n'allait pas. Je dors moins bien. Tris m'a dit qu'elle me trouvait absent. Je le comprends cependant, a-t-elle ajouté. Elle me comprend mieux que personne et j'avais besoin de ça. En ce moment, nous venons de terminer l'entraînement du matin avec les transferts. L'évaluation est dans quatre jours. Les familles arriveront d'ici une heure. Tris est toute excitée parce qu'elle sûrement revoir sa mère. Mais, et si elle ne venait pas? Comment réagirait-elle? 

"Trissynounette!" s'exclame Uriah à l'autre bout de la cafétéria.

        Il n'aurait jamais dû dire ça... Tris accélère le pas jusqu'à la table où se trouve notre ami. Elle pose violemment son plateau sur la table, éclaboussant Lynn d'eau au passage.

"EH!" s'insurge-t-elle.

"Uriah Pedrad! Faut-il que je dise à tout le monde ton deuxième prénom?!" s'exclame Tris.

        Uriah devient blanc et se calme de suite. Tris a un sourire victorieux sur le visage. Elle s'asseoit face à son ami.

"Tu ne ferais pas ça, si?" lui demande-t-il.

"Tu veux parier?"

"Je...euh..non, il ne vaut mieux pas..."

        Je m'asseois à côté de ma petite amie. Les initiés entrent dans la cafétéria. Enzo me lance un regard noir. Je pense qu'il a compris qu'il ne valait mieux pas jouer avec moi et encore moins avec Tris. Il détourne le regard. J'entoure la taille de Tris de manière protectrice. Elle se tourne vers moi, les sourcils froncés.

"Enzo." je réponds simplement.

"Oh."

        Elle lance un regard dans sa direction. Elle se tourne vers moi et à mon plus grand étonnement, elle m'embrasse. Lorsque nous nous écartons, je lance un regard vers Enzo. Il a baissé les yeux sur son assiette. 

"Hum, pardon." dit une voix hésitante.

        Je tourne la tête et vois...Caleb. Qu'est ce qu'il veut encore celui là? Mon emprise sur Tris se resserre.

"Je..."

"Fais le. En le regardant dans les yeux." ordonne Tris.

        Mais de quoi parle-t-elle? Toute la table s'est tue et tout le monde nous regarde. Caleb rougit. Attendez, Caleb rougit?! Ce n'est pas possible. Cet être arrogant, sans gêne et qui se croit au-dessus de tout le monde rougit?! J'hausse un sourcil, attendant qu'il s'explique.

"Quatre, je m'excuse. Je n'aurais pas dû faire ce que j'ai fait. j'ai voulu me mettre entre vous deux parce que je ne pouvais pas accepter que ma soeur ait si vite grandit. Je ne pouvais pas accepter le fait qu'elle vive et qu'elle aime un homme plus âgé. Je ne pouvais pas accepter qu'elle soit heureuse et pas moi." me dit-il sincèrement.

        Il a l'air vraiment sincère mais je ne sais pas si je peux le croire sur parole. Alors, tout ce que je fais, c'est hôcher la tête.

"Que je ne t'y reprenne plus jamais." je le menace.

        Tris pose sa main sur ma jambe pour me calmer. Caleb opine du chef et repart. Tris pose sa tête sur mon épaule et soupire. Je dépose un baiser sur le haut de sa tête.

"Il repart ce soir." me chuchote-t-elle.

"Tu comptes faire quoi?" je lui demande.

"Je n'en sais rien."

        Elle enlève sa tête de mon épaule. Nos amis ont repris leurs discussions.

"Les familles commencent à arriver! Les personnes concernées sont priées de se rendre dans la Fosse." déclare Eric.

        Je me fige. Cela signifie que l'arrivée de Marcus arrive à grands pas. Tris remarque mon changement de comportement.

"Tout va bien se passer." me murmure-t-elle.

        Elle se lève. Je lui lance un regard interrogateur. Elle s'approche à nouveau de moi.

"Tu n'es pas obligé de venir avec moi, je le comprendrais. Mais il faut que je vois ma mère." me chuchote-t-elle.

"Je viens avec toi." je dis en me levant.

        Elle me donne un regard reconnaissant. Elle me prend la main et la serre fort. Je la suis en nous nous dirigeons vers la Fosse en silence. Une fois arrivés, Tris marche sur la pointe des pieds, cherchant sa mère, pour essayer de mieux voir malgré sa petite taille. Elle me fait sourire. Elle remarque mon sourire et recommence à marcher normalement.

"Arrête de te moquer de moi." bougonne-t-elle.

"Je ne me moque pas. Je te trouve mignonne quand tu fais ça." je réponds simplement, souriant toujours.

        Elle soupire. Je sens qu'elle est stressée et je peux le comprendre : elle n'a pas vu sa mère depuis un an et elle ne sait même pas si elle va venir.

"Tris! Quatre!"

        Nous nous tournons pour voir Maxime en compagnie de sa famille. Nous nous avançons vers eux.

"Bonjour." les saluons nous.

"Vous êtes les instructeurs de Maxime?" nous demande une femme élancée vêtue d'orange et jaune.

"Oui, c'est ça."

"Comment s'en sort-il?"

"Hum...il s'en sort bien pour un ancien Fraternel. Je pense qu'il peut très bien réussir." répond honnêtement Tris.

        Un sourire fier apparaît sur le visage des deux parents.

"Beatrice!" s'exclame soudain une voix. 

        Tris se tourne vers une femme de petite taille et vêtue de gris. Sa mère - du moins je suppose -. Tris lâche ma main et saute dans les bras de cette femme.

"Maman!"

        Cela confirme bien ce que je pensais.

"Excusez nous." dis-je à Maxime et sa famille.

"Aucun problème!"

        Tris s'écarte de sa mère, se souvenant probablement que les principes Altruistes sont différents de ceux des Audacieux. Un sourire éclatant trouve sa place sur son visage ainsi que sur celui de sa mère. Tris se tourne vers moi. Elle prend ma main.

"Maman, tu te souviens de Quatre?" lui demande-t-elle.

"Oui, bien sûr. A ce que je vois, il est devenu plus qu'un instructeur."

        Tris et moi rougissons ce qui fait rire sa mère.

"Je m'en doutais lorsque je vous ais vu l'an dernier. J'ai vu comment tu regardais ma fille Quatre. Je savais que cela allait arriver. Je suis très heureuse pour vous."

"Merci beaucoup maman."

"Merci madame."

"Appelle moi Nathalie, je t'en prie."

"Bien."

"Eh bien, Beatrice, tu nous as trouvé une exception!"

        Je mets à rougir, encore. Tris caresse doucement le dos de ma main.

"Si tu savais maman. C'est une personne extraordinaire et fantastique!"

        Elle le fait exprès.... Je sens que je ressemble à une tomate en ce moment tellement je suis rouge.

"Arrête de le faire rougir, le pauvre!" s'exclame sa mère.

        Tris me regarde et rit. Je lui lance un regard noir mais elle n'arrête pas de rire pour autant.

"Sinon, qu'est ce que tu deviens?" lui demande Natalie.

"Je m'appelle Tris maintenant. Je suis arrivée première à mon initiation. Je travaille au salon de tatouage et durant l'initiation, je suis instructrice aux côtés de Quatre. Je vis avec lui depuis environ dix mois, peut être neuf."

        Elle me regarde en fronçant les sourcils.

"Neuf mois." je confirme. Elle me sourit.

"C'est merveilleux!"

"Hum...et...et papa?" demande Tris maladroitement.

"Il va bien. Il travaille toujours avec Marcus."

        Je me tends et Tris se rapproche tellement discrètement de moi que c'est à peine perceptible.

"Et....il n'est pas venu?"

        La voix de Tris se brise un peu.

"Je suis désolée Beatrice, mais non. J'ai essayé de le convaincre mais il n'a pas voulu."

        Je lâche la main de Tris et passe mon bras autour de sa taille. Elle se repose sur moi.

"D'accord." répond faiblement Tris.

        Je sais qu'elle est déçue qu'il ne soit pas venu. Mais sa mère est venue, c'est déjà pas mal parce qu'elle n'était pas obligée de le faire.

"Et toi maman?"

        Sa mère, étant Altruiste, n'a pas l'habitude qu'on lui pose des questions sur elle alors elle met quelques instants avant de répondre.

"Je vais bien, je te remercie."

"Maman!" s'écrie une voix.

        Nous nous tournons et nous voyons Caleb.

"Caleb?! Mais qu'est ce que tu fais ici?" s'interroge Nathalie.

        Caleb lui explique tout en omettant tout ce qu'il nous a fait subir.

"Beatrice, c'est un très bel acte. Je suis fière de toi."

"Merci maman, mais tu ne sais pas ce qu'il a fait pour me remercier." répond-elle sèchement.

        Elle lui explique tout, dans les moindres détails.

"Caleb! Tous les risques qu'a pris ta soeur! Et c'est comme ça que tu la remercie?! En la traitant de... Je n'arrive même pas à le dire tellement c'est hontuex et déplacé! Tu ne vois pas qu'ils sont heureux?! Il a fallu que tu tentes de les briser? Je ne te pensais pas comme ça. Tu me déçois, beaucoup."

        Caleb baisse les yeux, honteux. Nathalie se tourne vers moi.

"Sache que moi je t'accepte sans aucun soucis auprès de ma fille."

"Je...euh...merci beaucoup. Ça compte beaucoup pour moi."

"Merci maman." murmure Tris.

>><><>< Quelques heures plus tard ><><><<

        Tris tient sa mère dans ses bras. Elles s'écartent enfin. A mon plus grand étonnement, sa mère s'approche de moi et me serre dans ses bras.

"Je ne pouvais pas rêver meilleur gendre et meilleur petit ami pour ma fille." me chuchote-t-elle.

        Je n'ai pas le temps de répondre qu'elle s'éloigne de moi. Je lui donne un sourire reconnaissant. Caleb part maintenant aussi, en même temps que Nathalie. Tris s'approche de lui et le prend dans ses bras. Caleb reste choqué par son geste mais lui rend son étreinte. Tris s'écarte la première.

"Je te déteste, ne l'oublie pas." lui dit-elle.

        Nous entendons le train arriver. Je me place derrière Tris et entoure sa taille de mes bras. Elle pose ses petite mains sur les miennes. Elle leur fait un dernier signe et ils sautent dans le train. Bientôt, le wagon disparaît. Tris se tourne vers moi et me serre contre elle. Je ne dis rien, elle a seulement besoin de silence. Mais...

"Tris...je....je suis vraiment désolé mais est ce qu'on pourrait rentrer? Je...il va arriver et-"

"J'ai compris, ne t'inquiète pas. Allons-y."

        Elle lie ses doigts aux miens et m'entraine dans les couloirs. Nous entrons rapidement dans l'appartement. Par sécurité, je ferme la porte à clef. Je sais que Tris a besoin de moi en ce moment mais je n'arrive pas à penser à autre chose que lui. Tris va s'asseoir sur le canapé et elle se recroqueville sur elle-même; les genoux contre sa poitrine. Je déteste la voir comme ça. Je vais m'asseoir à côté d'elle. Elle lève vers moi des yeux larmoyants.

"Tris..." je murmure. "Viens là."

        Je lui ouvre mes bras et elle vient s'y blottir. Je caresse son dos pour la calmer. Quelques larmes coulent sur mon T-shirt mais elles stoppent rapidement. Elle s'accroche à mon T-shirt comme à une bouée de sauvetage.

"Ils sont partis." murmure-t-elle comme si elle attendait de moi que je le confirme.

"Oui."

        Elle se love un peu plus contre moi, sentant mon malaise. Elle suit ma mâchoire de son doigt jusqu'à atteindre mes cheveux.

"Ma mère t'accepte. C'est la plus belle chose qu'elle n'ait jamais faite pour moi."

"Avoir l'accord de ta mère est quelque chose de rassurant pour moi." je réponds. 

        Je commence un peu à trembler.

"Ça va aller. Nous ne sortirons pas ce soir. Et puis, ce n'est que pour quelques jours."

        Je hôche la tête, pas vraiment convaincu. Je pose ma tête sur son épaule, fatigué par tout ça. Elle caresse tendrement mes cheveux mais ne dit rien. Je ferme les yeux et réfléchis. Comment devrais-je agir lorsque je le verrais? Bien sûr, je ne pourrais pas faire comme s'il ne m'atteignait pas, ce serait me mentir. Cet homme m'a détruit dans mon passé. Il ne va pas détruire mon présent. S'il touche à Tris, il va détruire mon futur. Et je ne peux pas le laisser faire cela. Non, je ne peux pas. Alors, que je le veuille ou non, je vais devoir être fort pour elle

        Je rouvre les yeux et relève la tête. Tris descend son regard pour croiser mes yeux. Je n'y lis que de l'inquiétude, de l'amour. Elle m'embrasse sur le nez. fui

"Et si nous allions nous coucher?" propose-t-elle.

"Je suis d'accord."

        Nous nous levons et nous nous dirigeons vers la chambre. Nous nous changeons pour la nuit. Pendant que Tris va se brosser les dents dans la salle de bain adjacente à la chambre, je vais sur le balcon pour prendre l'air. Je prends ma tête dans mes mains. Demain, je ne pourrais plus le fuir. Demain, je n'aurais plus le choix. Et si tout le monde découvrait ma véritable identité? Je ne veux pas de leur pitié. Ils me prendront pour un lâche. A 16 ans, j'ai décidé de quitter les Altruistes pour venir me réfugier ici, chez les Audacieux. J'ai fui. Je suis un lâche. Je ne vaux rien. Je ne mérite pas ce que j'ai. Je ne mérite pas mes amis. Je ne mérite pas la vie heureuse que j'ai. Je ne mérite pas Tris. 

"Mon coeur, tu viens te coucher?" me demande une voix douce me sortant de mes pensées.

        Je n'ai pas envie de la rejoindre. Je préfère me perdre dans mes pensées. Mais, je ne sais pas pourquoi, j'y vais quand même. Ses yeux remplis d'inquiétude se posent sur moi. Je ferme la baie vitrée menant sur le balcon de par la chambre et je vais me glisser sous les couvertures. Tris hésite à venir dans mes bras, sentant sûrement que j'ai besoin d'être seul.

"Viens s'il te plaît." je lui demande d'une voix presque suppliante.

        Elle ne se fait pas prier et elle vient se blottir contre moi, un bras sur mon estomac comme si elle voulait me protéger. Je la serre contre moi plus fort que d'habitude.

"Bonne nuit." me murmure-t-elle. Je ne dormirais pas, je le sais déjà. "Je t'aime." ajoute-t-elle.

"Bonne nuit. Je t'aime aussi." je réponds.

        Parce que même si je sais que je ne la mérite pas et qu'elle serait mieux avec quelqu'un d'autre, je ne peux m'empêcher de l'aimer plus que tout au monde, plus que ma propre vie.

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Salut tout le monde!

1) Que pensez vous de ces retrouvailles? Et des pensées de Tobias? Dîtes moi ce que vous en pensez!

2) Chapitre dédié à AnnalleBeslin pour ses votes/commentaires et pour me lire, merci! :)

3) Il y eu de la neige chez vous? Chez moi oui! C'est tellement rare que c'était l'euphorie au lycée! J'ai vu pas moins de cinq bonhomme de neige xD Il y avait presque personne en cours oO On était 7 ce matin...

Bisous! :-*

Tinefan ~ <3

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