Chapitre 22 Ma plus grande faiblesse et ma plus grande force
Point de vue de Tris :
Tobias reste immobile. J'ai l'impression qu'il n'a pas compris ce que je viens de lui annoncer. Il ouvre la bouche comme si il allait parler mais il y renonce au dernier moment. L'emprise de sa main sur la mienne se resserre. Il serre ma main si fort qu'il le fait mal mais je ne dis rien.
"Il y a une réunion entre les leaders de chaque faction. Elle se déroulera ici, chez les Audacieux, sur quelques jours. Nous ne savons pas encore combien." je lui précise.
Il ne dit toujours rien. Il fixe un point qui n'existe pas derrière moi. Je fais des cercles sur le dos de sa main pour tenter de le calmer mais cela ne change rien.
"Tobias, dis quelque chose..."
Il lève les yeux vers moi. Je n'y lis qu'une chose : de la terreur. Ce n'est même pas de la peur, c'est de la terreur. J'ai envie de le prendre dans mes bras mais je ne le fais pas. Je n'ai pas envie de le faire fuir, ni même qu'il pense que j'ai pitié de lui. Alors je reste assise face à lui, tenant ses mains dans les miennes. Il fuit mon regard. Soudain, il se lève et se dirige vers la porte.
"Tobias! Qu'est ce que tu fais?!" je m'exclame.
"J'ai besoin de prendre l'air." me répond-il faiblement.
"Je viens avec toi."
"Non." me dit-il de manière autoritaire.
"Mais-'
Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase que j'entends la porte se fermer. Cela ne servirait à rien que je le suive, il a besoin d'être seul. Même si je n'aime pas ça, je dois le laisser.
Point de vue de Tobias :
Je sors de l'appartement. Je sais que Tris veut venir avec moi mais j'ai besoin de me retrouver face à moi-même. Lorsqu'elle m'a annoncé la nouvelle, je me suis retrouvé tétanisé. J'ai eu un moment à vide. Mon pire cauchemar va refaire surface dans ma vie. Je pensais ne plus jamais avoir à le revoir et voilà que j'apprends qu'il sera là dans quelques jours. Je suis coimplètement perdu, terrorisé. Ce n'est pas que j'ai peur, non. C'est bien pire. La terreur m'habite. Comment vais-je réagir lorsque je le verrais? Je vais tout faire pour que personne ne comprenne qu'il est mon père.
Et s'il s'en prenait à Tris? Je ne lui pardonnerais jamais. Tris est à la fois ma plus grande force et ma plus grande faiblesse. S'il lui fait du mal, je ne me le pardonnerais jamais. Je n'ai pas voulu rester chez les Altruistes à cause de lui et qu'est ce que j'apprends? Que je vais le voir dans quelques temps. C'est insupportable. Malgré moi, je marche jusqu'à un bar. Je commande une bière. Dès que ce liquide me brûle la gorge, étonnament, je me sens mieux.
"Une autre." je demande.
Point de vue de Tris :
Cela fait maintenant plusieurs heures qu'il est parti. J'ai essayé de l'appeler mais il refuse de répondre. Je m'inquiète vraiment. Je suis perdue dans mes pensées lorsque mon téléphone se met à sonner. Je me jette dessus : Zeke.
Tris : Allô?
Zeke : Tris! j'ai besoin de toi!
Tris : Qu'est ce qu'il se passe?
Zeke : Tu t'es disputée avec Quatre?
Tris : Non, pourquoi?
Zeke : Je viens de le retrouver au bar. Il est complètement bourré. Je te l'amène.
Tris : Quoi?! D'accord je t'attends. Fais vite.
Zeke : Je fais de mon mieux!
Il raccroche. En attendant qu'il arrive, je fais les cent pas dans l'appartement. Pourquoi est-il allé boire? Il aurait pu revenir et nous aurions pu discuter.... J'entends un bruit à la porte. Je me précipite pour l'ouvrir. Zeke soutient Tobias qui ne tient plus debout. Je porte ma main à ma bouche, choquée de la scène.
"Tris, il est un peu lourd tu sais." se plaint Zeke.
"Oh! Pardon! Va le poser dans le lit."
Il s'exécute. Je les suis et dès que Tobias et sur le lit, je m'asseois à côté de lui.
"Merci beaucoup Zeke. Je vais prendre le relais." je chuchote.
"Mais qu'est ce qu'il lui a pris bon sang?" s'énerve-t-il.
Tobias gémit en se tenant la tête.
"Moins fort! Je n'en sais rien."
Je le raccompagne à la porte. Je la verrouille et je retourne aux côtés de Tobias. Il s'est recroquevillé sur lui-même. Il se lève d'un bond et court vers les toilettes. Je cours après lui. Il vomit dans les toilettes. Je m'asseois à côté de lui et je passe ma main sur son dos pour essayer de le soulager. Je vais chercher un gant que je mouille. Je lui essuie la bouche. Il se met à trembler violemment. Il va craquer, je le sens. Je change de position pour pouvoir le prendre dans mes bras. Il me serre contre lui et il enfouit son visage dans mes cheveux. Son coeur bat à tout rompre.
"Tris, je...j'ai vraiment mal à la tête." se plaint-il.
Il n'est pas encore prêt à parler. Et je peux le comprendre. J'attendrais jusqu'à ce qu'il le soit. Je prends son visage en coupe dans mes mains et je tente de le regarder dans les yeux mais il fuit mon regard. Je l'embrasse sur la joue.
"Je reviens." je lui dis.
Je vais dans la cuisine et je prends la boîte de médicaments. Je remplis un verre d'eau et je lui amène tout ça. Il est toujours dans la salle de bain. Il est assis par terre, toujours au même endroit, la tête entre ses genoux. Je m'asseois prudemment à côté de lui. Il relève lentement la tête. Je lui tends ce que je suis allée chercher. Il avale le cachet.
"Prends une douche, lave toi les dents et va te coucher." je lui conseille.
"Tris, je n'en ai pas la force." m'avoue-t-il.
Il semble complètement détruit.
"Je vais t'aider. Tu vas te doucher dans la baignoire."
Je l'aide à se déshabiller et il entre dans la baignoire. Je prends du savon et j'entreprends de le laver doucement. Une fois que c'est fait, il sort et se sèche. Il enfile un boxer et son jogging habituel pour la nuit. Je l'ammène au lavabo pour qu'il se lave les dents. Ce qu'il fait. J'éteins la salle de bain et je lui prends la main.
"On va aller se coucher. Nous parlerons de tout ça demain." je lui dis doucement.
Il ne s'y oppose pas. Il rentre sous les couvertures pendant que j'éteins toutes les lumières. Lorsque je reviens dans la chambre, Tobias s'est allongé sur le côté. Je me change rapidement pour la nuit et je le rejoins. Je l'entoure de mes bras, mon visage contre son dos, entre ses omoplates. Il se tend mais il lie ses doigts aux miens.
"Bonne nuit Tobias. Je t'aime." je lui murmure.
Je crois qu'il dort déjà puisqu'il ne répond rien.
><><>< Le lendemain latin ><><><
Lorsque je me réveille, j'ai la tête sur le torse de Tobias. Ce dernier me caresse tendrement les cheveux. Je n'ai pas souvenir de m'être endormie comme ça. Je relève la tête vers lui. Il a les yeux rivés vers le plafond, perdu dans ses pensées. Je remonte un peu de manière à ce que mon visage soit au même niveau que le sien. Il se rend enfin compte que je suis réveillée.
"Salut." me dit-il.
"Bonjour."
Je l'embrasse lentement, tendrement. Il me rend mon baiser et s'écarte. Il est pale. Je pose ma main sur sa joue.
"Je vais demander à Shauna et Marlene de s'occuper des initiés." je déclare.
"Ce n'est pas la peine."
Il se lève mais se recouche de suite. Il apporte une main à son front en fronçant des sourcils.
"Tu es sûr?"
Il grogne et se tourne de manière à être dos à moi. Je soupire et appelle mes amies. Ce sera Marlene et Christina qui se chargeront de nos transferts. Une fois que mes coups de fils sont terminés, je me tourne vers mon petit ami. Il est vraiment mal en point. Je descends du lit et je vais m'agenouiller de l'autre côté, face à son visage.
"Si c'est pour me faire la morale, ce n'est pas la peine. Et si c'est pour me juger, c'est encore moins la peine." grogne-t-il. Je fronce les sourcils.
"Ce n'est absolument pas ce que j'allais faire. Je m'iqnuiète pour toi alors je voulais te demander si tu allais bien mais si tu le prends comme ça, ce n'est pas la peine que je te le demande." je m'énerve.
J'ai passé la soirée entière et le début de ce matin éveillée pour être sûre qu'il allait bien. Lorsqu'il dormait, j'étais réveillée, à côté de lui de manière à pouvoir être là à tout moment. Alors pourquoi il me dit ça comme ça? Je me lève et je me dirige vers la cuisine pour me préparer mon petit déjeuner. Je ne l'ai jamais jugé et je ne vais pas commencé maintenant. Il devrait le savoir pourtant. Au bout d'une dizaine de minutes, Tobias sort de la chambre et me rejoint dans la cuisine. Il semble désolé.
"Excuse moi. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris." soupire-t-il.
Je ne l'ai jamais vu comme ça. Il est détruit, terrifié, triste, nostalgique, blessé, peiné. Je déteste le voir comme ça. Je pose mon bol et je me dirige vers lui. Je le prends dans mes bras. Il semble surpris mais il ne tarde pas à me rendre mon étreinte. Des larmes coulent sur mes cheveux : il pleure. Je m'écarte de lui, mais juste un peu - juste ce qu'il faut pour pouvoir essuyer ses larmes -.
"Tu veux en parler?" je lui demande doucement.
Il hôche doucement la tête. Je l'entraîne dans le salon sans rompre le contact tactile qui nous lie. Je sens que si je le fais, il va s'effondrer par terre. Nous asseyons sur le canapé. Je pose mes jambes en travers de ses genoux et il pose une main sur mes cuisses. L'autre entoure ma taille. Il pose son front sur mon épaule et je lui caresse les cheveux, attendant qu'il se lance. Ce qu'il ne tarde pas à faire.
"Hier soir, lorsque tu m'as annoncé la nouvelle, j'ai pris peur alors je suis parti. J'ai marché pendant un long moment jusqu'à ce que j'atterisse dans ce bar. Sur le moment, c'était ma meilleure chose à faire pour moi. Alors j'ai commandé bière sur bière. Je ne me souviens pas du reste. Je sais juste que....que j'ai peur. J'ai peur de le revoir. J'ai peur de revoir la personne que je hais le plus. Qui hante mes nuits et mes pires cauchemars. J'ai peur qu'il ne te fasse du mal. J'ai fuit les Altruistes pour ne plus jamais avoir à le revoir et j'apprends qu'il va être ici dans quelques jours. Je ne sais pas quoi faire. Est ce que je dois le fuir ou bien est ce que je dois continuer à vivre normalement sans faire attention à lui? Admettons que je choisisse la seconde option, est ce que j'en suis réellement capable? Est ce que je suis capable d'ignorer ce monstre? Je ne pense pas."
Une fois qu'il a terminé son monologue, ses larmes ont cessé. Je place un doigt sous son menton pour relever son visage. Il me regarde. Ses yeux bleus si beaux ont perdu un peu de leur éclat et je compte bien faire revenir leur couleur originale.
"Tant que je suis avec toi, tu n'as rien à craindre. Qu'il ose seulement t'approcher. Qu'il ose et il verra que je ne suis plus Beatrice mais Tris."
Un sourire se dessine sur son visage. Je passe mon pouce sur sa lèvre inférieure.
"Je préfère ce sourire aux larmes." je lui dis.
Je me penche et je l'embrasse.
"Je sais que tu as peur mais je ferais tout pour qu'il ne t'arrive rien. Je te le promets mon coeur."
"Je le sais. Mais je sais ce dont lui est capable. Je sais qu'il est prêt à tout. Et quand je dis tout, c'est tout."
Un frisson me parcourt le dos. Il m'a déjà parlé de ce qu'il lui faisait. Il le frappait, l'enfermait dans le placard. Lorsque Tobias rentrait des cours, c'était toujours avec le pressentiment que l'homme qu'il est censé appeler son père allait s'en prendre à lui. Certains soirs, il le laissait tranquille alors Tobias en profitait au maximum parce qu'il savait que ça ne durerait pas. Il suffisait qu'il fasse un seul pas de travers pour que Marcus ne le frappe. Parfois, il n'avait rien fait du tout mais Marcus s'en prenait quand même à lui. Les nombreuses cicatrices présentes sur le corps de mon petit ami prouve la violence qu'il a subi durant son enfance. Je m'en veux de n'avoir jamais remarqué cela, de n'avoir jamais rien fait pour lui venir en aide plus tôt. Lorsque j'ai énoncé cette idée à Tobias, il s'est mis en colère en me disant que je n'y étais pour rien et que je n'avais pas à me sentir coupable. Mais au fond de moi, je ne peux pas m'en empêcher. Marcus est un monstre, il ne mérite même pas de vivre. En plus, il est leader Altruiste. C'est un peu paradoxal non? Je refuse qu'il s'en prenne à nouveau à Tobias.
"Je te promets qu'il ne t'arrivera rien. Quoi qu'il fasse. Quoi qu'il dise."
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Voilà donc le 22ième chapitre! J'espère qu'il vous a plu ^^ Vous pensez que Tobias va réagir comment face à Marcus?
Bisous :-*
Tinefan ~<3
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