Annabelle

Mes yeux embrumés par le rhum que je m'étais enfilé, commençaient à loucher sérieusement. Et même si j'étais bourrée, je n'étais pas dupe. Il voulait me prendre en photo !

- Effeuillage pas collecte de souvenir Haymes ! grognai-je en faisant un pas dans sa direction.

- Souvenir qui pourrait être une très bonne arme pour faire rentrer ton frère dans les rangs, trouva-t-il simplement à me répondre.

C'était une idée mais je n'aimais pas celle ou je me trouvai à moitié à poil dans sa galerie de photos. Ce connard était bien capable de les mettre sur je ne sais quel réseau social et c'en était fini de ma réputation, de celle de mon père et de ses éditions.

- Même pas en rêve Haymes.

Le salaud m'offrit son plus beau sourire de branleur et il ricana.

- On dit de toi que tu es une sainte nitouche. Je remarque que tu es aussi une personne qui a que de la gueule ! Beaucoup de blabla et peu d'action.

- Oh peu d'action ! Je te propose de ma sauter putain ! Pas de divulguer des photos de moi sur tous tes réseaux sociaux !

Il m'observa un instant et un petit sourire fleurit sur ses lèvres tentatrices. Je serrais les paupières un instant avant de les rouvrir pour caler ma vision sur Casey la chemise ouverte sur un torse appétissant.

- Tu sais quoi La Pierre tu as raison. J'aime autant que tu te dézingues toute seule.

Je secouai la tête et il recula pour se pencher sur sa veste qui attendait sur le divan. Quand il se redressa, je me rapprochai de lui. Je ne voulais pas qu'il s'en aille. Si je lui avais demandé de venir chez moi c'était bien pour que nous couchions ensemble. J'étais bourrée, cela allait être l'excuse qui me suffisait pour me dédouaner de cette belle connerie et foutre la merde dans la petite tête de Max. Il était responsable des éditions familiales et il en va sans dire de tous les à-côtés. Sa bourde monumentale était un à-côté. Et j'étais aussi un à-côté. Bourrée mais toujours un à-côté.

Voilà ma vengeance. Et Casey ne m'aidait pas beaucoup ! Lui qui sautait tout ce qui bouge j'étais étonnée qu'il ne profite pas de la situation. Merde ! Je n'avais pas envie qu'il se barre tout de suite. Il fallait que je le retienne absolument !

- Pourquoi Lise et toi ça n'a pas fonctionné ? Demandai-je alors qu'il ramassait son téléphone dans la poche de son pantalon.

Il leva un œil perplexe vers moi et pencha la tête sur le côté. Je dus écarquiller mes paupières pour régler ma vue. Merde j'étais un peu trop bourrée là !

- Elle n'aspirait pas du tout à la même chose que moi. Tu sais ce truc que les nanas aiment tant... le grand amour, le mariage et les gosses ! Et moi tu sais ce que j'aime ?

L'enfoiré !

- Elle t'a quitté parce que tu ne voulais pas t'investir ?

- Wouaw même saoule, tu sais faire tourner tes neurones !

- Je ne vois pas ce qu'elle a pu te trouver finalement ! Lançai-je acerbe, peut-être jalouse que mon amie ait pu réussir à sortir avec Casey Haymes.

Il garda le silence et soupira en baissant la tête.

- Elle pensait me changer. Elle pensait qu'en vieillissant et en étant responsable des éditions de mon père, je voudrais me ranger et avoir une vie des plus politiquement correctes. Avoua-t-il en posant ses iris sur moi.

- Oh...elle pensait que l'emballage recelait aussi du beau à l'intérieur, grinçai-je en me laissant tomber sur la table basse.

Je soupirai et resserrais les pans de mon bustier avant de me frotter le front.
-Je suis désolée... je te critique et en fait je suis pareille. Les images que nous renvoyons ne sont pas bonnes.

Casey vint s'asseoir près de moi et garda le silence alors que je frissonnai.

- De quoi tu as peur Annabelle ? Demanda-t-il à voix basse, en collant son genou au mien.

Je relevai la tête vers lui. Ses beaux yeux étaient fatigués eux aussi et rendaient son visage plus doux, plus angélique. Ma gorge tout à coup me faisait mal. Et j'avais envie de soulager mon cœur de toute cette pression qui s'accumulait depuis des semaines.

- De ne jamais trouver ma place et de ne pas correspondre à ce qu'on attend de moi.

Casey ne dit rien. Il attendit que je continue.

- Je suis fatiguée... Fatiguée de devoir toujours faire attention à ne pas sortir des clous pour le bien de la famille et des éditions. Fatiguée de subir la colère de ma mère au moindre mot de travers au sujet de Max. Et à côté de cela, il accumule les faux pas et c'est tout juste si on ne l'applaudit pas ! Alors que moi, je me dois d'être la gentille fille, bien sous tous rapports, sage et qui ne fait pas de vagues.

Je serrais les paupières, car je sentais déjà poindre les larmes, que je gardai bien au fond de mon cœur, car je me devais d'être forte. Faire comme si toutes les affres de mon frère ne me faisaient rien. Mais putain tout cela me faisait quelque chose !

- Que veux-tu exactement de moi ce soir ?

La voix de Casey me surprit. Elle était grave, chaude et douce à la fois. Elle eut un effet apaisant sur moi, car j'eus envie qu'il me prenne dans ses bras. Je posai sur lui mes yeux embués et brillants d'alcool :

- Donne-moi l'impression que je suis quelqu'un d'autre.

Il fronça les sourcils.

- Je ne comprends pas.

- Je suis clairement saoule, coucher avec moi n'est pas la meilleure des idées. Mais est-ce que tu peux faire en sorte de me faire croire que tu pourrais avoir envie de moi ? Montre-moi comment un homme comme toi aime une femme. Même si je ne ressemble pas à Lise.

- Annabelle... Tu ne t'en souviendras pas demain matin et... fit-il en se levant. Il passa sa main dans les cheveux tandis que l'autre s'était accrochée à sa hanche. Il se planta devant moi et frotta son visage avant de laisser tomber son bras le long de son corps.

Mon prénom dans sa bouche fit sauter mon cœur déjà bien emballé par la situation et l'alcool.

- S'il te plait...le coupai-je d'un regard implorant.

- Tu ne te rends pas compte de ce que tu me demandes.

- Je ne te demande plus de coucher avec moi...Je voulais que tu fasses comme si j'étais la seule dont tu avais envie.

Il me toisa de toute sa hauteur et son regard devint sombre et la lumière des lampes derrière lui ajoutait des ombres à son beau visage.

- Comment ?

- Touche-moi, fis-je en sentant que peut-être il allait répondre favorablement à ma demande. Je me levai et pris sa main qui pendait le long de son corps.

J'attendis qu'il réagisse, mais il ne fit rien. Il se contenta de garder ses yeux posés sur les miens. Peut-être devais-je faire le premier pas?

Je lâchai sa main et entrepris de finir de déboutonner sa chemise immaculée. Quand le dernier bouton fut sorti de sa boutonnière, j'écartai les pans de tissu et posai doucement mes mains sur sa poitrine. Sa peau était douce comme de la soie et chaude. Les effluves de son parfum me parvinrent. Je fis glisser mes doigts vers ses épaules, pour dégager la chemise afin de contempler la plastique de Casey.

Bon dieu je touchai Casey Haymes ! Je n'irai pas dire que cette notion allait jusqu'à me faire dessaouler, mais je commençai à faire de l'hyper ventilation. Il fallait que je m'arrête rapidement. Je délaissai à peau de Casey à contre-cœur et levai les yeux vers lui.

Je voyais double, et mon cœur faisait tellement de raffut que Casey devait l'entendre. Je soufflai perdue par les émotions que je ressentais. L'alcool me faisait faire des choses inconcevables, mais n'était-ce pas ce que j'avais recherché ?

Je vis du coin de l'œil la main de Casey bouger et s'approcher de moi. Elle se posa sur mon épaule avec douceur et de la pulpe de ses doigts, il glissa jusqu'à la naissance de mes seins. Je fermai les yeux pour savourer ce moment. Sa main souligna la dentelle de mon soutien gorge avant de se poser à plat afin de couvrir la rondeur de mon sein. Il souffla et je crus entendre des tremblements dans sa respiration. J'ouvris les yeux quand la chaleur de sa main disparut soudainement.

- Il ne faut pas Annabelle. Je suis désolé, dit-il en se reculant la tête baissée.

Il se pencha pour prendre sa veste et s'en alla sans un regard pour moi. La porte se referma sur un Casey qui m'avait caché son visage et ses émotions.


Seule, indéniablementseule et défroquée au milieu de mon salon, j'éclatai en sanglots. Je me laissai tomber sur le sol en plaquant ma main sur ma bouche pour étouffer mes pleurs. J'étais pitoyable, bourrée et incapable de me faire sauter par Casey Haymes !

Je pouvais passer des heures à refaire cette soirée pour trouver ou j'avais merdé mais il ne fallait pas être sorti de Saint-Cyr ou être clean pour se rendre compte que c'était sur toute la ligne que mon plan avait foiré ! Je me frottai rageusement les joues et les yeux pour ramper jusqu'à la bouteille de rhum que je pris pour m'enfiler une bonne rasade. La rasade de trop qui m'obligea à me lever et courir jusqu'aux toilettes pour rendre l'intégral de mon estomac.

A bout de souffle, je pleurai encore assis au bord de la cuvette, puis me traînai jusqu'à ma chambre pour comater jusqu'au lendemain.

Quelque chose me piquait les yeux et me vrillait la tête. Ma bouche était pâteuse et mes paupières étaient gonflées comme si j'avais trop dormi. Mais au mal de tête, je compris que tout cela était les méfaits de l'alcool, que j'avais ingurgité la veille et la lumière vive du soleil qui illuminait joyeusement ma chambre. Parce que j'avais oublié de fermer les volets en me couchant. La plaie !

Et pour ce qui concerne les souvenirs, tout était flou, vague et décousu. La poisse !

Je me redressai laborieusement, et pris un peu de temps pour calmer mes vertiges. Bon dieu j'avais encore les chaussures à bascule !

Quand je jugeai que je pouvais enfin me lever, je me dirigeai directement vers la salle de bain pour y prendre une douche. Je n'eus pas grand chose à enlever. La veille j'avais dû commencer à me déshabiller et finir par m'endormir abrutie par l'alcool.

Après une bonne et longue douche, je me traînai jusqu'à la cuisine et me préparai un litre de thé et du paracétamol pour calmer la guerre que se livraient mes neurones avec les vapeurs d'alcool.

Je n'avais envie de rien aujourd'hui. Je me voyais plutôt passer la journée...ah non l'après-midi, vu l'heure qu'il était... à gober de la télé et une série à la con.

Je me dirigeai vers le salon et découvris sur la table basse une bouteille de rhum et deux verres.

Deux verres !

Mon corps fut saisi et je restai tétanisée devant eux.

Bon dieu! Réfléchir je pouvais le faire ! Me souvenir de ce que j'avais branlé la veille aussi ! Putain Anna souviens-toi avec qui tu étais hier soir ! me hurlai-je dans la tête en proie à une panique terrifiante.

Ainsi, debout ma tasse de thé fumante en main, je fis turbiner mon cerveau ramolli à fond pour me rappeler les événements de la veille. Une bonne partie de la soirée me revint à l'esprit, dont le moment ou les triplés Haymes sont entrés dans la salle et on fait leur manège. Ce qui ne m'étonna pas outre mesure. Si ma mère n'avait pas invité leur famille à son putain de Gala, il ne serait rien arrivé. Puis un autre souvenir me vint, celui ou je me fâchai avec Lise. Ce qui m'agaça prodigieusement. Ce n'était pas censé se passer comme ça. Ce putain d'alcool m'a fait dire des choses que jusqu'ici j'avais su taire et garder pour moi. Et merde!

Je passai cet épisode et continuai à fouiller ma mémoire, mais ce fut le trou noir jusqu'à ce que j'envoie Lise bouler. Bon sang, il a bien dû se passer des choses jusqu'à ce que je me réveille ce matin quand même! Je décidai de bouger et de tenter ma chance en inspectant ma table de salon. Sait-on jamais que la personne qui était avec moi ait pu laisser un indice.

Je posai ma tasse de thé et me penchai pour ramasser ma jupe. Oh merde ! Que faisait elle là ? J'avais commencé à me déshabiller ici et finis dans ma chambre en sous-vêtements. comment avais-je atterri là bas ? Putain!

Je tremblai de tous mes membres à l'idée que j'avais sans doute couché avec un inconnu ou pire avec l'un des frères Haymes ! J'espèrai ne pas être assez bête pour avoir refait la même connerie d'il y a deux ans! Mon portable attendait sur la table basse et la lumière fut! Je le pris et cherchai dans ma galerie de photos si je n'avais pas fait quelques clichés de la soirée. Et putain oui en plus!

J'en avais pas des tonnes, mais les 4 photos de Casey Haymes affalé sur mon divan trônaient dans mes favoris. Nom de dieu ! Cette partie de la soirée me revint par bout et je compris que j'avais invité Casey Haymes chez moi ! Le Casey Haymes qui avait voulu jouer au petit malin à la soirée de gala de ma mère. Le Casey Haymes que toutes les femmes rêvaient d'avoir pour homme. Même moi, dans mon fort intérieur je l'avais imaginé depuis cette fameuse soirée ou je l'avais surpris se faire faire un petite gâterie dans les toilettes.

Je me rappelai que je l'avais invité chez moi non pas pour se taper la discute, ni boire un verre. Mais bien pour qu'il couche avec moi. J'avais osé lui demandé ça ! Moi !

Je me laissai tombé sur le divan, frissonnante et dégoûtée par ce que j'avais fait. Bon dieu ! Si on avait couché ensemble, je n'en gardai aucun souvenir. Je serrai les paupières pour chasser mes idées noires et mes conneries de ma tête. Mais rien n'y fait elles étaient encore là !

Si je voulais être sûre que j'avais couché avec Casey, il fallait que je lui demande. Quelle horreur ! La honte d'avoir à le lui demander à ce branleur. J'étais prête à parier qu'il allait se faire un putain de plaisir de se moquer de moi et d'enfoncer le clou. Un Haymes dans toute sa splendeur !

Je dus mettre au bas mot une heure à me décider à me rendre chez lui, dans les beaux quartiers évidement. Grâce à mon GPS, je trouvai son adresse assez rapidement et une place pas trop loin de son immeuble. Et je mis a peu près un bon quart d'heure avant de sortir de ma voiture pour me rendre devant la porte du bâtiment. Je consultai les boutons d'appel et sonnai chez lui en comptant bien jusqu'à 5 avant d'appuyer sur le bouton.

Bordel, je ressemblai à une gamine qui allait à son premier rendez-vous, tellement je tremblai de stress. Ces deux émotions me rendaient fébrile. Je dus sonner à plusieurs reprises avant d'avoir une réponse.

- Putain les mecs foutez-moi la paix!

- C'est Annabelle.

Silence au bout de l'interphone.

- La Pierre c'est toi ?

- Oui... Il faut qu'on parle. Je peux te voir?

Un court silence s'ensuivit avant qu'il ne lâche:

- Cinquième étage.

Il n'ajouta rien et l'interphone ouvrit la porte qui donnait accès au hall de l'immeuble. J'entrai, me dirigeai directement vers l'ascenseur et commandai le cinquième étage. La montée fut relativement rapide et déboucha sur un hall qui desservait trois portes. J'en fis le tour, un peu tendue par la suite qui allait déterminer si je n'avais pas rêver ce que je prenais pour des souvenirs, avant de trouver celle qui donnait sur l'appartement de Casey. Je n'eus pas le temps de sonner que la porte s'ouvrit sur un Casey échevelé, torse nu et en bas de jogging. Je rougis et détournai les yeux de cette merveilleuse vue.

- Salut, dis-je quand il s'écarta pour m'inviter à entrer dans son antre.

Il avait un appartement gigantesque, très bien agencé et décoré avec goût. Un vrai cocon pour riche célibataire. Avec la fortune qu'il détenait, il avait largement de quoi se payer une décoratrice, qui fasse de son logis une vraie couverture de magazine spécialisé.

- Que me vaut cette visite La Pierre ? me questionna-t-il en fermant la porte derrière moi.

Je me retournai vers lui et sortis mon téléphone pour lui montrer les photos de lui avachi dans mon divan.

- J'ai des trous de mémoire. J'ai besoin que tu me rappelles deux trois trucs pour combler ces lacunes.

Il ricana dans sa barbe et passa sa main dans ses cheveux.

- Que veux tu que je te dise La Pierre ? Tu m'as invité chez toi pour boire un verre et tu m'as monter un plan pour coucher avec moi.

Ah merde ! C'était bien ce que je craignais. Ma tête se décomposa à vue d'œil et cela n'échappa pas à Casey

- Et ouais La Pierre... mais je ne suis pas un enfoiré comme certains pensent que je le suis. Je n'ai pas profité de la situation. Et j'ai bien fait, parce que ta tête vaut le détour ! Franchement ! Tu croyais vraiment que j'allais te dire oui ?

- T'es bien connu pour ne refuser aucune gâterie Haymes ! Et peu importe l'endroit et la nana!

Il porta sa main au cœur en grimaçant comme si cela l'avait touché et sourit en se moquant de moi.

- écoute-moi La Pierre, je ne baise pas les filles interdites ! Je ne suis pas comme ton frère !

Je ricanai à mon tour et lui balançai les yeux bien dans les yeux:

- Ce n'est pas ce que pense ton frère Wade ! Lui n'a eu aucun scrupule pour enlever ma petite culotte et me baiser !

Je le laissai avec cette bombe et fis demi-tour vers la porte sans prendre le plaisir de voir sa gueule d'endimanché se départir de son air suffisant. Je n'allais pas rester me faire rabaisser par un troufion qui avait une crampe et qui se croyait tout permis!

- Comment ça ...? Toi et Wade?

- Ouais ! Pas le meilleur coup de ma courte vie, mais il se défend bien, continuai-je alors que je marchai jusqu'à la porte d'entrée.

- C'était quand ? Me demanda-t-il d'un ton inquiet. Ce qui pour ma part m'étonnait venant de lui.

Je me tordis le cou afin de voir sa tête, sans pour autant lui faire croire que j'allais revenir sur mes pas. Sa tête à lui aussi valait le détour ! Je croisai ses yeux froncés et ajoutai:

- Tu as oublié Haymes, j'ai des trous de mémoire.

 Je le laissai tergiverser sur ma révélation et contre toute attente il se reprit et sembla ne pas me croire.

— Putain tu te fous de ma gueule !

Je le laissai avec ça et ouvris la porte pour m'en aller. Cet enfoiré pensait avoir la main mise sur ce qu'il s'était passé la veille, mais moi aussi j'ai quelques cartes dans ma manche.

Je claquai la porte et filai directement à l'ascenseur. Je pouvais même compter jusqu'à cinq avant de voir débarquer Casey. Les Haymes étaient aussi réputés pour leur entêtement à toujours vouloir être au courant de choses qui ne les concernaient pas, mais qui pourraient leur être utiles. Et parfois découvrir qu'ils ignoraient des choses les mettait hors d'eux.

- Je te propose un jeu La Pierre... commença Casey dans mon dos.

- Je n'ai pas envie de jouer Haymes.

La porte de la cabine d'ascenseur s'ouvrit et je m'y engouffrai sans un regard pour lui. Il la retint quand elle commença à glisser.

- Tu es joueuse. Je le sais parce, qu'hier soir tu as voulu jouer. Maintenant tu as peur de perdre.

Je ricanai et baisse la tête sur le côté pour le toiser.

- Au jeu, je pars toujours perdante Haymes. Depuis ma naissance et ça me poursuit. Perdre est mon lot quotidien. Alors va te faire foutre ! Si tu n'es pas capable de me donner des infos sans contre partie, tu confirmeras alors juste ta réputation de merdeux et de connard fini. Une belle gueule en façade, mais de la merde là dedans ! Assenai-je en pointant bien fort son torse nu du doigt.

Il me toisa l'air mauvais puis secoua la tête sans rien ajouter. Il relâcha la porte qui se referma aussitôt.

- Et t'es un putain lâche aussi Haymes! m'exclamai-je avant que je me retrouve seule dans la cabine.

Et voila j'étais énervée maintenant!

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