32. Annabelle.

Des chatouilles sur mon dos me réveillèrent. J'ouvris les yeux et rencontrai ceux de Casey. Il posa la main sur mon épaule et la caressa.

- Bien dormi ?

Je m'étirai en baillant et lui souris.

- Oui... Nuit courte mais sommeil apaisé.

- En effet. Un petit déjeuner ?

Le fait qu'il ne me demanda pas pourquoi je semblai plus apaisée, me rassura. Et j'avais une faim de loup !

- Oui. J'ai pas l'habitude de faire des folies de mon corps comme ça !

Casey sourit de nouveau et s'allongea sur moi. Je le laissai faire en espérant qu'il ne sente pas mon cœur s'emballer. J'essayais de me dire qu'il n'était pas comme n'importe quel mec avec qui j'avais pu coucher. Mais irrémédiablement mon cerveau me rappela que c'était Casey Haymes qui était au-dessus de moi, tout sourire. Il avait su hier soir, me faire comprendre que nous nous étions mépris sur nos visions de l'un et de l'autre.

- Si on ne se lève pas tout de suite, tu vas mourir de faim Von Teese ! Ce serait vraiment dommage de ne pas profiter du peu de temps qu'il nous reste avant que je parte au boulot.

La tentation était grande mais il avait raison. Je n'avais pas envie d'être celle qui lui faisait défaut dans son boulot. Il avait bien assez avec mon frère. Enfin Maxime.

Casey se dégagea de mes bras et m'obligea à me sortir de la chaleur des couvertures et de son corps. A mon grand regret. Il m'enfila un de ses t-shirts sur la tête et je glissai mes bras dans les manches.

- Quelle vision de rêve ! Annabelle La Pierre dans le plus simple appareil et puis dans mes fringues !

- Y a pas plus égocentrique que ça ! ricanai-je en secouant la tête.

Il enfila un boxer avec un grand sourire suffisant plaqué sur la figure. Il prit ma main pour m'attirer contre lui pour me déposer un baiser sur le front. Sans un mot pour me contredire, il m'entraîna dans la cuisine et nous prépara le petit déjeuner. Il était tout juste 7 heures et demi. Je l'observais s'affairer et savourai la vision de son corps en action. J'avais remarqué qu'il était plutôt bien bâti, sans excès de muscle comme son frère Hayden. Et ses cheveux en bataille changeaient totalement l'image si soignée qu'il arborait habituellement.

Je réalisai que je venais de passer la nuit avec Casey Haymes ! Le Casey Haymes que toutes mes amies avaient baisé ! Je ne me faisais pas d'illusion sur la nuit que nous avions passée ensemble, ni sur le faux couple que nous formions pour tromper mon frère. Je savais pertinemment que je n'étais qu'une conquête de plus sur sa liste, même s'il semblait me trouver quelques petites choses en plus que les autres n'avaient pas.

Il m'avait certifié qu'il voyait en moi le Graal, la femme qu'il avait seulement osé rêver mais jamais espérer avoir. Je ne savais pas réellement si je devais le croire. J'avais envie de le croire.

Il se retourna et je soupirai devant sa beauté parfaite. Il ne l'était pas bien sûr, mais à mes yeux il l'était en cet instant.

- Tu aimes ce que tu vois ? me tira-t-il de ma contemplation.

Je papillonnai quelques secondes avant de baisser les yeux en faisant la moue. Je ne voulais pas rougir mais mes joues s'en fichèrent comme de la guigne ! Casey ne se rendait pas compte de ce qu'il représentait pour moi. Je l'ai détesté de ne pas s'être penché sur moi, à aucun moment et de réaliser que je venais de passer la nuit entière à faire l'amour avec lui, changeait beaucoup de choses en moi.

Il déposa une tasse de thé et des tartines de confitures devant moi. Je ne quittais pas ses mains des yeux. Ses mains qui m'avaient fait tant de bien.

- Tu rougis Annabelle. A quoi tu penses ? me taquina-t-il en s'installant en face de moi à l'îlot central.

- Tu n'as pas envie de savoir, répondis-je en me cachant derrière ma tasse de thé.

- Disait celle qui est absolument toute nue sous un de mes t-shirts, ricana-t-il avant de croquer une de ses tartines.

Je levai les yeux au ciel et il se marra en laissant porter sa voix dans la pièce.

- Tu es belle Annabelle et mes mains s'en souviennent, murmura-t-il en accrochant mon regard.

Son regard impassible tout juste caché derrière des mèches de ses cheveux qui lui tombaient devant les yeux, lui conférait une aura sexy et ténébreuse qui déclencha un petit quelque chose un peu plus bas dans mon ventre. Bien plus bas. Ce petit quelque chose commença à grandir et je devinai sans mal que ce désir primaire qu'il me faisait ressentir était une chose que je n'avais jamais encore ressenti avec aucun homme avant lui.

Il quitta sa place et vint près de moi.

- C'était une putain de nuit d'enfer Anna. Une comme j'en ai rêvé des milliers de fois avec toi. Et j'aimerai beaucoup qu'on ne s'arrête pas là.

Je faillis faire tomber ma tasse de thé face à ses mots. Il voulait que nous continuions à nous mélanger !

- Toi et moi ? demandai-je, tout à coup incapable de réfléchir correctement.

- Oui toi et moi, encore et encore ! répondit-il impassible.

Mon cœur, lui sautait de joie, mais moi je ne savais pas vraiment comment interpréter sa requête. Nous jouions déjà gros à coucher ensemble, et nous allions devoir nous afficher pour montrer à Max que quoi qu'il fasse il ne jouait pas dans la même cour. J'avais un nouveau job extrêmement bien payé par les Editions Haymes. Je n'étais pas sûre que cet arrangement comploté avec Casey nous réussisse et cela va faire jaser dans le milieu. C'était ma mère, enfin Eva qui va en faire une syncope quand elle apprendra que j'ai pactisé avec l'ennemi. En fait, elle va surtout criser de voir ses deux enfants reproduire le même schéma qui ternit sa réputation.

Mais Max ne va pas bousiller le travail de toute la vie de papa et celle des Haymes par cupidité malsaine.

Cependant, son désir de continuer me refila une trouille que je n'arrivai pas à gérer. Je finis ma tasse rapidement et je la déposai dans l'évier. Fuir, je savais faire ça. C'était une façon comme une autre d'éviter les affronts. Alors que je me retournais, Casey me coinça contre le plan de travail. Il ne se rendait pas compte que nous ne pouvions pas continuer. Le conflit d'intérêt entre nous et nos deux familles. Les éditions respectives. Mon secret. Tout était trop lourd à porter

— Qu'il y a Annabelle ? demanda-t-il en me retenant de son bras.

Je n'osai même pas le regarder en face. Je n'avais pas envie de voir la déception dans ses yeux.

— Je ne suis pas celle que tu crois, j'ai mes casseroles et nous avons notre plan.

— Notre plan fonctionne bien, très bien même. Nous sommes sur la même longueur d'onde. Ce que je crois que tu es ? Tu es celle qui est inaccessible pour le reste du monde. Et tes casseroles ? Je suis aussi un très bon ami avant d'être ton amant.

J'évitais encore soigneusement ses iris alors qu'il cherchait mon regard.

— Anna je peux être une oreille attentive si tu as besoin de parler.

Tu parles d'une oreille attentive ! Je n'étais pas sûre qu'il ne soit pas devenu sourd après cette nuit de folie.

— Annabelle...

— Il y a des secrets qui doivent rester enfouis, Casey.

— Très bien. Mais je te prends telle qu'elle... que tu le veuilles ou non. Pas après cette nuit.

Dans sa voix, il y a comme une supplique et un désir qui me fis lever les yeux vers son beau visage. Il avait le mérite de s'accrocher à moi et d'y voir autre chose que la petite prétentieuse que les reste du monde se plaisait à dire à mon sujet. Lui le premier même si son jugement s'est vu changé depuis hier soir. Et j'avouais que cela me faisait drôlement plaisir et flipper en même temps. Je baissai la tête pour me cacher dans mes cheveux pour qu'il ne voit pas mon sourire idiot. Mais c'était sans compter sur son œil acéré.

— Je savais que tu ne voulais pas t'éloigner de moi, murmura-t-il près de mon oreille.

Et arrogant en plus de ça !

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