3. Casey.
Mes frères étaient comment dire ...deux gosses devant la nouvelle voiture de notre père. Celui-ci venait de s'offrir la dernière BMW. Il avait choisit une couleur passe partout, noire métallisée. Si vous voulez mon avis, c'est du grand n'importe quoi. Cela faisait 15 ans que nous étions installés en France, que mes parents avaient fait fortune et à croire que sous prétexte qu'ils habitaient un quartier bourgeois il fallait en mettre plein la vue avec une bonne grosse bagnole! Je donnais deux semaines à mon père avant de voir sa voiture abîmée.
— Alors qu'est ce que tu en penses? me demanda mon père en se postant à mes cotés.
— Tu ne veux pas savoir ce qu'en j'en pense papa. Lui répondis-je en me mettant accroupi devant la voiture pour observer le bas de caisse.
— Allé Casey sois pas jaloux! Fit mon aîné Hayden en secouant la tête, l'air de se dire que j'en faisais des caisses.
— Pourquoi je serais jaloux? Ta voiture n'a aucune valeur! Elle ne peux même pas être garée dans le parking souterrain de la société. Bas de caisse...trop bas. Répondis-je ne me relevant de mon inspection.
Je jetai un œil sur mon père et le vis faire la grimace. Ouais il n'y avait pas pensé.Pourquoi je ne suis pas étonné?
— Arrête, elle vaut une fortune frangin!
— A l'achat oui! Dans un an j'en sais trop rien...laissai-je planer pour la mauvaise foi.
— C'est sûr que toi avec ta vieille Ford Torino...grogna mon cadet, Wade.
Aujourd'hui, il arborait un t-shirt noir qui scindait les muscles de ses bras bien proportionnés, et un jean qui tombait sur ses Rangers Caterpillar.Mon frère cadet était différent de mon aîné et moi. De par son caractère et aussi par sa façon de se vêtir. Il avait l'image du mâle tatoué, un peu rustre et son allure de mauvais garçon plaisait aux femmes. Faut dire qu'avec ses putains d'yeux bleus, il gagnait à chaque fois.
— J'imagine que cela t'ennuie de ne pas pouvoir fourrer ton nez sous le capot hein?Taquina mon paternel en brin amusé.
— Oh je laisse ta concession s'en mêler. Les ordinateurs sont bien plus performants pour détecter les pannes sur ce genre de véhicules.
— Ok. Moi qui pensais te la laisser le week-end prochain.
Mon cœur s'emballa. Ouais fallait pas charrier non plus! Et là il me prenait par les sentiments! Voyant que je ne réagissais pas, mes frangins ricanèrent.
— ...Ouais bon juste histoire d'aller faire un tour et de voir ce qu'elle a sous le capot. Me sentis-je obligé de dire pour sauver la face.
— On va dire ça.Reprit mon père content de m'avoir mouché. Il passa son bras pardessus mon épaule et m'entraîna avec mes frères vers la maison où notre mère nous attendait.
Maman préparait le café dans la cuisine et la bonne odeur de gâteau nous chatouilla les narines. Elle aime cuisiner et elle est un véritable cordon bleu.Elle avait su s'adapter à la cuisine française avec facilité et préparait des mets aussi fin qu'une française pure souche.
— Alors les garçons vous avez fait la connaissance de la nouvelle maîtresse de votre père? S'exclama-t-elle en apportant un plateau garni dans le salon.
— Si tu veux mon avis,elle loin d'avoir tes performances! plaisantai-je en me laissant tomber dans le divan à coté de Wade.
— Casey! fit elle d'un air outré que je puisse dire cela.
— Quoi? Je parlais de tes talents à le supporter! A quoi tu pensais? la taquinai-je avec un grand sourire malicieux.
— T'en rates pas une! siffla Hayden en me donnant une tape derrière la tête quand il passa derrière moi pour rejoindre la fauteuil près de papa.
Mon aîné, ne portait jamais de costume, il avait horreur de ça. Même quand Maman lui demandait de faire un effort. Non Hayden passait son temps en bleu de travail et sentait le bois, la colle à bois et le vernis en permanence. Son métier de menuisier ne lui laissait peu de temps dese pavaner en costard et cela ne l'attirait pas du tout de toutes façons.et aujourd'hui il s'était contenté de porter un vieux jean et une chemise rouge à carreaux et aux manches retroussées.
— Monsieur a craché sur ma voiture toute neuve! Jaloux! S'invectiva mon père d'un ton faussement vexé.
— Ulysse tu n'as pas honte! N'écoutes pas ton père. Il n'a aucune notion des qualités d'une voiture mis à part son prix! Ta ford a bien plus de valeur et de cachet que cette horrible voiture toute pleine de bouton!
— Merci maman. Fis-je en faisant un signe révérencieux vers elle et narguant mes frère d'avoir la patronne dans ma poche!
Elle me sourit et nous obligea à nous tenir droit pour boire le café. Elle a toujours peur que l'on renverse du café sur son salon en cuir.
— Alors vous partez quand en vacances? demanda Wade en s'enfonçant dans le divan pour poser sa cheville sur son genou.
Wade avait la corvée de surveiller la maison des parents quand ils s'absentaient. Non pas qu'il s'en plaignait. La maison était bien plus grande que son petit appartement au centre ville.
— Lundi prochain. Cette fois-ci nous avons loué une villa à Porto Vecchio. En ce moment le temps est parfait pour faire du voilier. Expliqua notre père en prenant ses aises à son tour.
— Oui Édouard nous prête son bateau. Il nous attend avec Marjorie.
— Depuis le temps que vous attendiez cela. Remarquai-je en prenant la tasse de café que ma mère me tendit.
— Oui cela va nous faire un bien fou. Depuis cette histoire avec La Pierre, votre père est un peu trop sur les nerfs! Développa maman en remplissant une autre tasse de son café alléchant.
J'aimais bien la regarder faire. Ses longs doigts délicats étaient attentionnés et déposaient la tasse au creux de la main de Wade. Aujourd'hui elle avait revêtu une magnifique robe blanche qui soulignait sa silhouette, mettant en valeur ses formes généreuses. J'avais remarqué que papa la dévorait souvent des yeux. Son travail lui prenait tellement de temps que lorsqu'ils se retrouvaient ensemble, c'était comme si ils se découvraient à chaque fois. C'était assez drôle à voir.
— Oui et tant que nous n'aurons pas passé ce foutu gala nous ne serons pas tranquille.
— Quel Gala? Demandâmes Hayden et moi en même temps.
Notre mère distribua les dernières tasses avant de s'asseoir à son tour dans son fauteuil, en poussant un soupire d'exaspération. Sa grimace, chiffonna son beau visage et assombrir ses yeux bleus, dont Wade avait hérité. Parfois je le jalousais rien que pour cela.
— Eva La Pierre a encore organisé un gala de charité. Répondit notre père avant de rapprocher sa tasse de ses lèvres. Et nous y sommes tous invités.Vous y compris les garçons.
— Cette femme vous ruinera! grogna Wade. Et il n'avait pas tort.
Papa tiqua puis avala une gorgée de café. Eva La Pierre était la femme du concurrent direct de notre maison d'édition. Et accessoirement un des plus vieux amis de notre père. Cependant, il se trouvait que le nouveau directeur des éditions La Pierre n'était autre que le fils de ce dernier. Et il n'était pas du tout à la hauteur.
Ce sale type ne savait pas du tout comment gérer une boite et avait des maîtresses un peu partout. La dernière en date avait été une de nos assistantes qui s'étaient laissée bercer par son baratin et sa belle gueule. Je ne sais pas ce qu'il avait pu lui raconter pour l'emmener dans son lit.Mais elle n'avait pas vraiment rechigné pour s'y glisser et d'y laisser des infos sur nos méthodes de travail, nos conditions financières et nos contrats en fin de vie, dans le creux de son oreille.
Hayden se tourna vers nos parents:
— Moi ce que j'en dis c'est que vous êtes trop bon d'y aller.
— Si nous n'y allons pas, ce serait leur donner de l'importance qu'ils n'ont pas.
Pas faux.
L'amitié qu'il y avait entre mon père et Serge La Pierre en prenait un coup. Mais bon Serge était le seul responsable de ce fiasco. C'était lui qui avait mis son fils à la direction de son entreprise. Pour ce que j'en pense j'aurais mis sa fille Annabelle. Bien plus compétente. Si mes souvenirs sont bons, elle a toujours été bonne élève.
— Et à quelle heure faut il être à ce gala? Demandai-je. J'approchai ma tasse de mes lèvres et y avalai une longue gorgée.
— 19 h30 au pavillon Des Duchesses De Volly, thème de la soirée...
— Parce qu'il y a un thème? S'exclama Wade en se redressant près de moi.
— Oui, soupira d'exaspération maman en pinçant les lèvres. donc le thème est "qui se ressemble s'assemble".
— Je ne comprendrais jamais ces gens qui aiment se costumer ainsi, marmonna papa qui se pencha pour prendre un biscuit confectionné par maman.
— Cela ne nous laisse plus que deux jours pour nous trouver un déguisement. Observa Hayden qui fit comme notre père.
— En effet.
— Pourquoi ne pas nous en avoir parlé plus tôt? demandai-je, interloqué par le délai.
— Parce que l'invitation nous est parvenue que ce matin. Et elle n'a pas été postée mais glissée dans notre boite aux lettres. Je vous laisses réfléchir à ce geste. Rétorqua Papa.
Ouais nous saisîmes très vite le vice de La Pierre. Et bien il a oublié que le vice est un vilain défaut. Il était clair qu'ils avaient hésité à nous inviter et que quelqu'un avait dû forcer la main pour que nous soyons de la partie. Serge La Pierre était un honnête homme et n'aimait pas les guerres inutiles entre amis. Sûrement que la main forcée était venue de lui.
Je lançai un regard à mes frères. J'avais une idée bien précise de ce que nous allions pouvoir faire de notre présence à ce gala. Et pour nos costumes, c'était tout trouvé.
Wade captura mon regard appuyé et saisit avant de se tourner vers Hayden. Ce dernier avait sentit notre lien de jumeau et posa ses iris brunes sur moi. Il percuta et d'un signe de la tête, il m'accorda son soutien pour notre future entreprise. Nous étions des triplés et notre connexion était sans faille.
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