Chapitre 9 : Les Négociations
"Jamais je n'aurais cru être ici. Quand j'étais enfant, je m'imaginais partir à l'aventure avec un bagage et rien d'autre. J'étais insouciante, je croyais le monde bon. A travers les histoires que je lisais, les paysages défilaient dans mon esprit. Je croyais que tout était possible. Que je pourrais aller d'île en île. J'observais souvent la mer depuis ma chambre, je m'imaginais voguer loin. Ne plus avoir de contrainte, être libre. Je n'avais peur de rien. Même lorsque j'ai quitté le couvent j'étais pleine d'espoir. J'ai escaladé l'enceinte qui nous protégeait, avec seulement quelques affaires avec moi. J'ai rencontré des pêcheurs qui m'ont aidés. Ils étaient gentils. Même si ils ne comprenaient pas que je veuille me rendre à Tortuga. C'est là-bas que je l'ai rencontré. Il était dans l'ombre et il m'a effrayé. Mais il a été assez aimable pour m'éviter les ennuis. James Norrington. Il était couvert de boue lorsqu'il est monté sur le Black Pearl. Je me souviens son aigreur lors de notre première conversation. Je l'avais trouvé rustre. Il m'a parlé de ma sœur et de mon père. J'ai découvert plus tard un homme bienveillant et seulement déchu. Je n'ai fait que l'écouté. Jamais je n'aurais pensé que nos chemins se sépareraient pour ne plus se retrouver. Plus jamais. Embroché de sa propre épée à bord du Hollandais Volant. Comment en sommes-nous arrivés là? Comment ai-je pu écrire son prénom sur le registre des décédés? Qu'ai-je fais? Est-ce que je suis un monstre pour avoir laissé passer ça?
- Vous êtes surtout ivre, Mademoiselle Marsh."
Assit dans l'ombre de la cale de l'Endeavour, Eadith et Théodore se faisaient face. L'homme avait délaissé son ceinturon avec son épée à sa droite, alors que son manteau bleu était déposé à sa gauche. Il avait gardé sa perruque et semblait ne jamais s'en séparer. Pour lui, c'était signe d'honneur. L'une de ses jambes était repliée et son coude reposait sur son genou surélevé. La jeune femme, elle, gardait sa robe parfaitement ficelée. Ses cheveux étaient en bataille et quelques mèches se frisaient par l'humidité de la cale, alors que ses yeux étaient rouge de pleurs. Une bouteille de rhum dans la main droite, la rousse marmonnait quelques paroles, le résultat d'un alcool trop consommé.
"Les nouvelles sont tristes, Monsieur Groves, pourquoi en est t-il ainsi? Pourquoi faut t-il pleurer? Pourquoi les sourires ne peignent t-ils pas les aventures?
- Ce sont les temps de guerre, je le crains.
- Je suis fatiguée d'avoir sans cesse mal, tellement fatiguée.
- Votre chagrin ne saurait durer, car tous les chagrins finissent par guérir.
- Et quel est le remède? Comment guérir une vie de deuil et de solitude?
- L'amour, je crois."
Eadith posa l'arrière de son crâne contre le bois de la cale, encra ses yeux dans ceux du lieutenant, et un léger sourire arqua ses lèvres.
"Voilà deux jours que nous nous connaissons, Théodore, et j'ignore tant de vous, alors que je vous pleure ma tristesse.
- Je ne suis pas un homme qui a de grandes choses à raconter.
- Les grandes choses ne m'ont apportées que de la souffrance, pourquoi voudrais-je en entendre? Pourquoi la Marine Royale?
- Le petit garçon que j'étais voulait protéger les innocents mais il aimait aussi entendre les histoires fabuleuses des pirates. Je dois dire que j'aime les pirates, enfin, certains d'entre eux. Sparrow, particulièrement, je le trouve assez original.
- Jack est un pirate unique. Je l'apprécie beaucoup. Mais je crains que jamais nous nous revoyions. Je suis aux cotés de Beckett désormais, à mon grand malheurs. Mon camp est l'ennemi du sien, mais pour combien de temps? Un jour Beckett se lassera de moi. Je serai obsolète lorsque je lui aurai dit tout ce que je sais."
Théodore laissa son regard se perdre dans le vague. Le silence naquit en leur centre. Nul ne parlait. Groves mit fin à ce calme lorsqu'il reprit ses effets et commença à les réajuster.
"Nous ne devrions pas nous voir ainsi, seuls, déclara t-il en se levant.
- Que voulez-vous dire? Nous ne faisons que parler, ce n'est pas mal, répliqua Eadith en se mettant à son tour sur ses deux jambes, bien que ces dernières semblaient peser une tonne.
- Nous ne pouvons continuer ces entrevues, Mademoiselle Marsh."
Le Lieutenant, son manteau sous le bras, fit un pas en avant. Eadith tendit sa main et lui retint la manche, le suppliant de rester auprès d'elle.
"Qu'avez-vous à soudainement à refuser de me voir? Qu'ai-je dis?
- Vous n'avez rien dit, ce n'est pas vous.
- Alors pourquoi donc me laissez-vous seule?
- Vous ne comprenez pas Eadith? Vous ignorez pourquoi Beckett à tant tenu à vous avoir auprès de lui?
- Que voulez-vous dire?
- Les Marsh sont une vieille famille de pirates, connu de beaucoup et particulièrement de leurs ennemis. Ils sont difficile à emprisonner car partout et nul part à la fois.
- Oui, j'ai appris récemment que mon grand-père était un pirate, mais..
- Imaginez la victoire pour un ennemi de détenir l'un des derniers membres de cette famille? Vous êtes un trophée, Eadith.
- Beckett à tenu à m'avoir pour me faire exécuter? Pour la victoire d'avoir éliminé une Marsh c'est cela?
- Non, Mademoiselle, son but n'est pas de vous tuer, mais de vous épouser. Et votre beauté n'a fait que l'encourager. Lorsque Mercer vous a décrit à lui, il est devenu obséder par vous. Il n'avait que votre prénom à la bouche."
La jeune femme resta interdite quant à ces révélations. Elle ignorait que sa famille avait une si grande importance sur l'océan et que Beckett avait un dessein beaucoup plus recherché qu'elle ne l'aurait imaginé. Comme si son corps venait de tomber de la plus haute des falaises, la sœur d'Adalynn, ne sut à quoi se raccrocher.
L'Endeavour avait suivit le Pearl jusqu'à la baie des Naufragés. Beckett savait pertinemment que les pirates se battraient ensemble. Il avait donc fait appel à tous les vaisseaux proches de la compagnie des Indes. Jamais l'océan ne connu une telle flotte rassemblée. Or, à la demande des flibustiers, un pourparler s'engagea sur un îlot de sable apparaissant au milieu de la mer bleuté. Wil, Cutler, Davy Jones, face à Barbossa, Elizabeth et Jack. Les dés étaient lancés.
"Tu es le misérable qui a conduit ces loups à notre porte, cracha Hector en regardant le compagnon d'Elizabeth.
- Ne blâmez pas Turner, c'est seulement l'instrument de votre trahison, si vous voulez voir son grand architecte regardez à votre gauche."
Barbossa tourna son regard, Swann également et Sparrow fit de même, avant de constater que personne d'autre ne se trouvait à sa gauche.
"J'ai pas les mains sales, enfin au sens figuré, se défendit Jack.
- Je n'ai agit que dans mon intérêt et de mon propre chef, Jack n'a rien avoir avec ça, déclara Turner.
- Bien parlé! Ecoutez l'instrument ! Clama Sparrow.
- Je suis montée à bord du Hollandais Volant, je sais que tu portes un fardeau mais tu te bats pour une cause perdu, dit Elizabeth.
- Nulle cause n'est perdu si il y a encore un pauvre fou à se battre pour elle, répliqua Will.
- Si Turner n'a pas agit à votre compte, comment est t-il arrivé à m'offrir ceci? demanda Beckett en montrant le compas qui dormait dans sa main. Vous vous êtes engagés auprès de moi, Jack, à me livrer les pirates et les voila. Ne soyez pas timide, avancez, demandez votre rétribution, dit t-il en lançant la boussole à son propriétaire.
- Je ne dirai pas non au retour de Mademoiselle Marsh dans mon équipage.
- Je vais devoir refuser cette demande, après tout, Eadith Marsh fait partie de la Compagnie Des Indes désormais.
- Ta dette envers moi, n'a toujours pas été satisfaite, Jack, tu me dois un siècle d'esclavage à bord du Hollandais Volant, pour commencer! intervint Jones.
- Cette dette a été entièrement payé avec l'aide de mes amis, répliqua Jack
- Tu t'es évadé!
- Techniquement..
- Je propose un échange, coupa Elizabeth. Will vient avec nous et nous vous laissons Jack.
- D'accord, approuva Turner.
- Pas d'accord! s'opposa Sparrow.
- D'accord! appuya Beckett.
- Jack est un seigneur des pirates lui aussi, vous n'avez pas le droit! grogna Barbossa auprès de la femme.
- Je suis Roi! clama t-elle en retour.
- A votre service! Sérénissime ! ironisa Jack en se courbant."
Tout en jurant, Hector sortit sa lame et trancha le médaillon qui pendait au bandana de Sparrow. Le singe de Barbossa se fit un plaisir à le récupérer.
"Si tu veux révéler un secret, je pourrais tout aussi bien révéler le mien, siffla Hector.
- C'est le premier arrivé qui gagne, répondit en retour Jack."
L'échange fut conclut et Sparrow ne fit pas bonne mine à se trouver au coté de Jones.
"Prévenez votre confrérie. Ou vous vous battez et chacun de vous mourra, ou vous ne vous battez pas et il y aura éventuellement quelques survivants, prévint Beckett.
- Vous avez tué mon père, cracha Elizabeth.
- Il a choisit sa destiné.
- Et vous avez choisit la votre, nous allons nous battre et c'est vous qui mourrez.
- Ainsi soit t-il."
Eadith avait les mains posées à plat sur le bastingage lorsque la chaloupe de Beckett revint à l'Endeavour. Le visage fort satisfait de l'homme ne la mit aucunement en confiance. Quelque chose s'était passé et il était aisé de le sentir.
"Avez-vous trouvé un accord, monsieur? S'enquit t-elle au coté de Cutler.
- Vous n'avez pas idée, mademoiselle Marsh, à l'heure où nous parlons, votre cher ami Jack Sparrow profite des cellules du Hollandais Volant. Et les pirates se préparent à leur destin tragique. Quant à nous, nous aurons tout le loisir d'observer ce plaisant spectacle depuis ce pont."
D'un sourire fort peu rassurant, Cutler se détourna de la jeune femme et marcha l'air assuré au devant de ses troupes.
"Notre ennemi à optez pour la mise à mort, clama t-il avant de faire arrêt devant le Lieutenant Groves, préparez la flotte.
- Soldats, regagnez vos postes, ordonna à forte voix Théodore."
L'armée se dissipa et Eadith accouru auprès du Lieutenant en lui agrippant le bras.
"Ne soyez pas l'artisan de cela!"
Groves lui lança un bref regard et sans mot dire quitta la compagnie de la rousse.
"Que diriez-vous d'un thé? Mademoiselle Marsh?"
La sœur d'Adalynn tressaillit et se retourna, Cutler se tenait là, les bras dans le dos et son éternel sourire en coin sur le visage. La suite s'annonçait aussi aigre que la couleur des nuages grisâtre qui se mirent à peigner le ciel. La peur s'invitait dans les corps comme le vent parcourant l'épiderme. Les dés ne tournaient plus.
Une coquette table s'était dressée sur le pont de l'Endeavour. L'endroit offrait une magnifique vue sur la bataille qui se mettait en place. L'extermination des pirates n'aurait jamais pu être si agréable. D'un coté, assit le dos droit, Cutler Beckett qui remuait son thé encore fumant. De l'autre, Eadith Marsh, qui triturait sa cuillère et dont l'estomac était noué. Cette invitation à prendre le thé n'avait jamais été aussi étrangement mise en place. Qu'était le désir du Lord en cet instant?
"Le vent nous est favorable, monsieur, déclara le Lieutenant Groves en s'approchant d'eux.
- Oh! Vous avez raison, signalez à Jones de ne pas faire de quartier, ça lui plaira je crois."
Théodore s'exécuta et la jeune femme laissa tomber sa cuillère qui atterrit avec bruit dans sa tasse en porcelaine. Quelques gouttes de thé s'en échappèrent pour maculer la nappe de dentelle.
"Vous semblez nerveuse Eadith, remarqua Cutler avant de boire une gorgée.
- Je n'aime pas la guerre.
- Est-ce cela? Ou craignez-vous pour la vie de vos anciens camarades?"
La rousse ne dit mot et garda son regard fixe sur sa tasse.
"Vous ne craignez plus rien, Eadith, assura Beckett en posant sa main sur celle de la jeune Marsh."
Un mauvais frisson lui parcourut le corps, sans doute surprise par ce contact soudain. Elle leva les yeux sur son interlocuteur mais resta coi.
"Vous êtes sous ma protection après tout, et ces relations avec les pirates n'étaient l'affaire que de quelques semaines. Vous devez oublier cela, et penser à votre futur.
- Que voulez-vous dire? demanda la jeune femme alors qu'une mèche se colla à son visage par la vent.
- Vous êtes jeune et bien trop charmante pour rester seule. Les hommes se rueraient à vos pieds si ils apprenaient que vous n'êtes pas marié. Je profite donc de ma position pour vous le proposer. Eadith, devenez ma femme, vous ne manquerez de rien et vous aurez une bonne place dans la société. L'offre est difficilement refusable."
La sœur d'Adalynn retira brusquement sa main de celle de l'homme et eut un instant d'absence.
"Vous ne me toucherez pas, répliqua t-elle.
- Dois-je prendre cela pour votre refus?
- Oui.
- Vous voilà honnête sur vos propos, j'apprécie cela."
Beckett se tourna vers l'un de ses soldats et fit un geste à ce dernier. Celui-ci s'avança et lui tendit un papier.
"Pourriez-vous me lire ceci, Mademoiselle Marsh? "
La jeune femme se saisit de ce qu'on lui tendait et parcouru rapidement les lignes écrites à la plume.
"Je ne vous entend pas, Mademoiselle Marsh, insista Cutler. De quoi s'agit t-il?
- Un ordre d'exécution.
- Au nom de..?
- Un ordre d'exécution par pendaison au nom d'Eadith Marsh, dit t-elle la voix tremblante."
La jeune Marsh sentit à peine les mains des soldats se saisirent d'elle. Les fins étaient parmi tous les voyages, mais jamais elle ne s'était imaginée que cela arriverait aussi tôt pour elle. Sa vie venait tout juste de commencer et voilà qu'elle s'achevait déjà. Sans même avoir rencontrer Adalynn. Ce ne fut que lorsqu'elle aperçu Théodore du coin de l'œil que sa voix lui revint. Elle lui hurlait de l'aider, de ne pas l'abandonner. Elle gigotait et suppliait dans les bras de ses bourreaux. Les pleurs marquant ses joues. Mais Groves, resta sourd à ses plaintes.
The next is coming...
Salutation!
J'espère que ce chapitre vous a plût!
Sachez que le prochain chapitre est...Le dernier huhu!
Je vous salue de la main gauche!
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