Epilogue
New York
2 semaines plus tard
Le deuil de Shana me paraissait insurmontable et je n'arrivais toujours pas à croire, qu'elle avait été froidement assassinée. Des milliers de questions m'assaillaient, ainsi que des peurs incontrôlables. Je tremblais. Je paniquais et je faisais régulièrement des crises de panique, qui me ramenais à mon enfance et à ce foutu placard.
Je fermais les yeux et retenais mes larmes. Je m'en voulais. Je me sentais coupable de ce qui était arriver à mon ex petite amie. Comment une telle chose était-elle possible? Je soupirais longuement, car trop de sentiment se fracassaient en moi.
Je me sentais trahis et j'avais refusé de parler à Éric, et de tout ce que j'avais appris, ce jour-là, même lorsque j'étais rentrer chez moi. Ici à New York.
Mon esprit n'était plus du tout le même, alors que ma vie n'avait pas changé d'un pouce. J'avais toujours mon appartement à côté de Central Park, mes amis Carter et Biga étaient toujours là, mais plus rien n'avait la moindre importance.
Shana était la dernière victime du TRIEB et Angélique ne m'avait plus donné le moindre signe de vie, depuis son dernier message, 10 jours plus tôt. Alors afin de reprendre ma vie en main et d'occuper mon esprit, j'avais décidé d'aller jusqu'au bout de l'enquête, du tueur de Thonon et celle du copycat, dans l'espoir de comprendre comment tout cela avait commencer et surtout là où j'avais merdé, pour éviter que cela se reproduise.
Jean Orgueilan, le tueur de Thonon avait sans doute commis plus d'une quarantaine de viols, entre la France, l'Allemagne et la Suisse. Le nombre de victimes ne cessaient d'augmenter et le commissaire Hardyl avait créer un groupe d'enquêteurs, afin de vérifier tous les crimes d'on-t-il pourrait être l'auteur.
En plus des victimes de viols, il avait commis non pas 14, mais 22 meurtres, sans compter tous ceux que l'on ne découvrirait sans doute jamais et celles qui avaient comme Juliette De-La-Tours, avaient malheureusement décidé de mettre fin à ses jours. Juliette qui avait été la première personne à le suspecter de toutes ces horreurs.
Son ADN avait été retrouvé sur plusieurs scènes de crime et confirmait le nombre croissant des victimes. Jean avait été un véritable tueur et violeur en série, tué à son tour, selon les dires de Louis Delmare et d'Henri, par Angélique, alors qu'elle n'avait que 5 ans, ce qui était à peine imaginable.
Sophie Müller avait donner son ADN et il avait été confirmé, que le cadavre retrouvé dans le charnier découvert en Allemagne en 1998 était malheureusement celui de sa fille, Amalia Vogel, qui était également le fruit du viol et de la tentative de meurtre, qu'elle avait subi de Jean Orgueilan.
Depuis l'annonce du décès de Friedrich Auer aka Frédérique Gueilan, de nombreuses jeunes femmes avaient pris contact avec les autorités française, suisse, belge et allemande, afin de dénoncer ce qu'elles avaient subi et son mode opératoire était toujours le même.
Alors qu'elles se trouvaient dans un bar avec des amis, il les abordait, les draguait, leur faisant croire qu'il était un gentleman. Ils commençaient une relation et avaient rapidement des rapports intimes, au début tout se passait bien, puis son comportement changeait, les obligeant à des actes non consentit et de plus en plus cruel et douloureux.
Si elles refusaient, il menaçait d'envoyer des vidéos de leur ébats à leur amis, familles et patrons. Prises aux pièges, elles acceptaient et l'horreur commençait. Les actes étaient d'une violence inouïe, les obligeaient à lui faire des fellations profondes et des sodomies brutales et douloureuses. D'après certains témoignages, il ne reculait devant rien, ni aucunes menaces pour obtenir ce qu'il voulait. Des centaines de vidéos sur différents téléphones portables, ainsi que des photos polaroids confirmaient les accusations portées contre lui.
La femme du légiste, Jean Pierre Bovet faisait partie de ses victimes. Au début, consentante, il avait commencé à la menacer de tout montrer aux enfants et famille du couple, sous la contrainte, elle avait régulièrement accepté ces rapports d'une violence extrême. Solange Fournier en était une également, même si elle avait nié avoir été sa maitresse.
Le nombre de victimes étaient important et augmentait de jour en jour. Devant l'ampleur du monstre qu'il avait été et le silence d'Angélique, je torturais mon esprit en me demandant si elle aussi avait subi la même chose et ce qui lui était arrivé pendant qu'il la séquestrait dans ce chalet. Mon esprit était en feu et j'avais beau me dire qu'avec elle, il avait eu un comportement diffèrent, il n'en restait pas moins une abomination.
Des photos avaient confirmé qu'il était l'auteur des trois derniers meurtres de Thonon. Une première arme à feu avait également confirmé, qu'il était l'auteur du meurtre de Maurice Dugrand, ainsi que du légiste et le corps retrouvé dans les décombres de son chalet, n'était autre que celui de Charles Durieux, l'ami détective engagé par Louis Delmare pour protéger sa fille. Entre la perquisition de la maison de Auer, celle du chalet et toutes les preuves et indices retrouvés, il n'y avait plus le moindre doute sur la culpabilité de Friedrich.
Les motifs exacts de sa vengeance resteraient sans doute un mystère, mais divers documents prouvaient qu'il avait effectué des recherches sur son père en 2005 et que la même année, il s'était rapprocher d'Olivier et de Solange Fournier, car des messages avaient été échanger avec cette dernière.
En 2006, il s'était reproché de Julien Costa, le collègue et ami d'Angélique, mais j'avais le sentiment, qu'il avait commencé à la suivre bien avant qu'il ne crée, le personnage de Frédérique Gueilan.
Des preuves avaient également prouvé, qu'un individu non identifiable, lui avait causé de nombreuses blessures, environ une semaine avant son décès. Son dossier d'autopsie était à l'image de ce qu'il avait été : monstrueux.
Mise à part les vieilles fractures non soignées, ainsi que les très nombreuses cicatrices, le légiste allemand avait constaté un hématome au niveau de la tempe gauche, en voie de guérison, qui correspondait à l'ADN retrouvé sur une pierre, de la scène de crime de Maurice Dugrand.
Il avait aussi indiqué avoir trouvé une plaie infectée sur le flanc droit, faite avec un objet tranchant et non régulier, comme un bout de verre par exemple. Un autre hématome récent avait été constaté sur le front et deux côtes fissurées avait été démontrée par la radio du corps. Une éraflure avait été découverte sous l'aisselle gauche et enfin la blessure la plus grave était celle faite par une balle, qui lui avait traverser le corps au niveau du poumon gauche, qui sans soins appropriés, était en train de lui être fatal et d'ailleurs le légiste s'était étonné qu'il aille survécu aussi longtemps, mais vu son taux d'anti-douleurs dans le sang, c'était plutôt explicable. Et c'était sans compter sa dernière blessure, faite au niveau de la nuque, qui avait loupé de peu sa jugulaire.
Pour finir, une boite en fer retrouvée dans la cave du chalet, dans la même pièce que le cadavre de Charles Durieux, contenait des articles de presse, parlant de 7 meurtres commis en Europe, durant ces 5 dernières années. Le dernier en date parlait d'un serveur, froidement assassiné d'une balle en plein cœur et une autre en pleine tête, dans la ville d'Annemasse. Elle contenait également un Glock 17, dans lequel il restait 2 balles, ainsi qu'un chargeur plein et les analyses avaient confirmés, qu'il s'agissait de la même arme, qui avait servi pour tous ces crimes.
La série de meurtre dites de « l'exécuteur » comme l'avait surnommé la presse, qui avait été retrouvé dans la fameuse boite en fer, ne correspondait pas à son profil. Mais le pire était les mensonges et les non-dits de Louis Delmare et d'Henri, qui avaient attisé mes doutes et sur ce coup-là, mon instinct me disait que Friedrich faisait office de coupable idéal et que le vrai criminel courait toujours.
Friedrich Auer n'était pas seulement un violeur-pervers-narcissique en série, un copycat, un vengeur-tueur, mais également un tueur en série et malgré les nombreuses preuves accablantes, il restait plusieurs zones d'ombre dans cette affaire.
La première est non des moindres, pourquoi, au vu de son profil, avait-il attendu aussi longtemps, pour passer à l'action ?
Le meurtre qu'il avait copié de son père datait de 2008, donc 3 ans s'était écouler entre sa prise de contact avec les Fournier et le crime. Et pourquoi ne s'en était-il jamais pris à Angélique avant ma venue en France ?
Pour moi, cela n'avait de sens, que s'il avait découvert qu'elle avait tué Jean et qu'il voulait la garder pour la fin, mais comme toujours dans cette affaire, plusieurs choses ne collaient pas. Il ne me manquait plus qu'une pièce du puzzle pour résoudre définitivement cette enquete et c'était, qui était le mystérieux individu qui l'avait agressé et blessé presque mortellement chez lui ?
L'enquete était encore en cours, mais il n'y avait que peu d'élément pouvant confirmer qu'un tier s'en était pris à lui. Certaines traces semblaient avoir été effacée et aucune douille n'avait été retrouvée sur le lieu.
Heureusement, Angélique était saine et sauve. Elle avait envoyé un message à toute une série de personne, moi comprit, pour expliquer qu'elle avait besoin de temps, de repos et de se remettre de ce qui c'était passé. Une partie de moi comprenait cette décision.
Quoi de plus normal que d'avoir besoin d'un peu de temps, après avoir découvert que son petit copain était un monstre et que le père de ce dernier avait violer et causer la mort de sa tante. Pourtant, quelque chose me paraissait aussi étrange qu'impossible.
Comment s'était-elle échappée du chalet ? Comment s'était-elle retrouvée vers ce lac ? Que s'était-il passé, pour que l'on retrouve Friedrich avec une balle en pleine tête, alors que d'après le légiste, il ne lui restait plus que quelques heures à vivre ! Et où se trouvait l'arme de ce crime, car elle n'avait toujours pas été retrouvée.
Nous n'avions retrouvé aucunes traces de la présence d'Angélique sur les lieux, à cause de l'explosion. Aucune preuve. Rien. Et enfin, comment et pourquoi fuir ?
Prendre du temps pour elle, souhaiter rester seule était plus que normale, mais pourquoi disparaitre de cette façon ?
Plus le temps passait et plus j'avais le sentiment que cette histoire, n'était que le début. Quelque chose d'inexplicable grandissait en moi, comme un pressentiment aussi implacable que terrifiant et maintenant que j'étais seul, je devais faire face à tout ce qui c'était passé en France. A tout ce que j'avais vécu avec Angélique et le constat était, qu'inexorablement, j'étais tombé éperdument amoureux d'elle.
Je la voyais dans mes rêves, même ceux que je faisais éveillés. J'avais l'impression d'entendre sa voix, son rire, son regard. Sa peau me manquait. Ses lèvres, ses mains, son être, tout, absolument tout me manquait, au point que j'en suffoquais. Ma vie n'avait vraiment eu de sens, que dès le moment où je l'avais rencontrée.
Je fermais les yeux et essayait une fois de plus de retrouver mes esprits, mais j'avais envie de crier. D'hurler. Car je n'avais pas la moindre idée de ce que serait désormais ma vie sans elle, ni même si tout cela avait un sens et encore plus avec tout ce que je venais d'apprendre sur Éric.
- Angie. Murmurais-je malgré moi.
Je regardais par la baie vitrée de mon appartement. Le crépuscule venait de faire éclater le ciel dans des nuances sombres et pour la première fois de ma vie, je me surpris à attendre le lendemain. Je voulais qu'un nouveau jour commence, car c'était mon seul espoir de la retrouver.
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