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                Friedrich se couchait de tout son poids sur elle, glissait soudain sa main dans le pantalon de la jeune femme et cherchait à passer sous sa culotte. Le cœur sur le point d'exploser, haletante et la tête en feu, Angélique essayait en vain de bouger ses hanches, pour qu'il sorte de là, mais elle sentit soudain ces doigts, s'introduire en elle.

- Non. Gronda-t-elle, alors qu'il essayait de l'embrasser à nouveau.

- Tu mouilles tellement bien. Lui murmura-t-il à l'oreille. C'est un vrai délice.

Il était en train de se perdre. Il avait tellement attendu ça, qu'il ne pouvait plus attendre. Il se relevait brusquement et s'agenouillait au-dessus d'elle. Il sortit la main de sa culotte, se léchait le doigt et commençait à défaire sa ceinture.

- Tu me fais tellement bander. Continua-t-il à murmurer. J'attendais ça... depuis... vraiment très longtemps.

La jeune femme arrêtait de respirer. Il avait le regard vide. Froid. Sans âme. Elle essayait te respirer lentement. Elle ne pouvait pas rester là, à se faire dominer par ce type. Elle regardait autour d'elle. Ses bras et la main droite du type étaient en partie sous le lit et son arme se trouvait à environ 2 mètres d'elle. Il lui fallait juste 1 ou 2 secondes. L'adrénaline se déversait brutalement dans son corps.

- Détourner l'attention. Surprendre l'adversaire. Faire preuve de rapidité et de volonté. Armée ou pas. Tu es déjà plus forte que lui. Lui avait appris Henri, lors d'entrainements de self défense.

La jeune femme fit alors exprès d'essayer de se délivrer les mains. Relevant la tête, comme si elle cherchait quelques choses. Elle le griffait et le pinçait. Friedrich, prit de court, dut soudain se pencher en avant pour reprendre prise, sous ses attaques. Suivant son mouvement, elle pliait ses genoux pour prendre appui, sur ses pieds. Elle se cambrait juste au bon moment et surprit le type, qui se prit le bord du lit, en plein visage. Il la lâchait enfin et elle en profitait pour lui mettre un coup de coude, dans le ventre. Il eut le souffle coupé et dut se tenir le côté droit sous l'onde de douleur, qui s'en échappait.

Elle se relevait et se jetait sur son arme. Une fois la crosse dans sa main, elle pointait le canon dans sa direction et se relevait, en tremblant.

Friedrich en faisait autant, peinant à reprendre son souffle. Elle venait de lui fissurer une côte. Peut-être même était-elle cassée. Il inspirait profondément pour reprendre le contrôle. Il ne devait pas se laisser submerger par la douleur et la colère, mais il tremblait, tellement il avait la rage. Il avait été si près du but. Mais à vrai dire, il n'en attendait pas moins d'elle.

Il y avait du sang sur le plancher, ainsi que des bouts de verre. La pièce ressemblait presque à une zone de combat. Angélique tenait son arme à deux mains. Tremblante comme une feuille. Elle était en position de tire.

- Tu devrais me tuer, car si tu ne le fais pas, je vais vraiment te faire mienne. La provoqua-t-il.

Elle n'avait pas tiré jusqu'à présent, ce n'était pas maintenant, qu'elle allait le faire.

- Pourquoi ? Pourquoi moi ? Exigea-t-elle de savoir, les larmes aux yeux.

- J'ai voulus te tuer. Avoua-t-il. Mais, j'ai découvert ton petit secret et j'avoue que ça m'a rendue complètement fou de toi.

Une fois de plus, elle dut encaisser ces paroles et ne pas se laisser envahir par ces mots et ces provocations.

- Humm... tu es vraiment sexy, quand tu te poses des questions. Assura-t-il, en se léchant les lèvres et en plongeant dans son regard.

Friedrich avançait d'un pas, mais restait à portée de la fenêtre. Si elle se mettait à tirer ce serait sa seule chance. Il était fasciné, qu'elle ne l'aille pas encore tuer. Pourtant, il avait tout fait pour. Il l'avait même touchée intimant. Alors qu'elle ne se laissait pas facilement faire, même en temps normal. Il savait même, que ce n'était pas ce qu'elle préférait dans le sexe. Être aussi intime avec une personne, la mettait très mal à l'aise. Pourtant, elle était là. Devant lui. Hésitante. Troublée. Il respirait calmement. Sa douleur été encore supportable. Surtout pour elle.

- Avec moi, tu n'aurais pas à te cacher ou à faire semblant. Tu n'aurais pas à me mentir. La suppliait-il presque.

Angélique ne put s'empêcher de sourire. Décidément, ce que racontait ce type n'avait pas le moindre sens. Elle resserrait ses doigts autour de son arme.

- On pourrait être ensemble. S'aimer au grand jour. Ajouta-t-il, devant son sourire.

- Et pendant ce temps-là... tu irais tuer et mettre dans ton cimetière, ceux... qui sont sur ta foutue liste ? Et puis quoi encore. Tu veux aussi que je fasse le ménage et à bouffer ? Ironisa-t-elle, en essayant de reprendre le control de la situation.

Mais dans quel monde vivait-il ? Il voulait être avec elle, mais essayait de la violer. Il tuait pour venger son père, mais disait le détester. Friedrich ne put s'empêcher d'éclater de rire et Angélique sursautait.

- Pardon. S'excusa-t-il. Non... je... je préfère encore mourir, plutôt que de manger ta cuisine. Ironisait-il, avec un grand sourire.

La jeune femme eut un léger mouvement de recul. Son pressentiment était en train de prendre vie et de la ronger, car pour savoir cela, il devait être proche d'elle. Il n'y avait qu'une dizaine de personnes qui savaient ça. Elle ne put s'empêcher de frissonner, alors que son cœur se brisait. Cet homme faisait partie de ses proches.

- Qui... qui es-tu ? Demanda-t-elle, les larmes aux yeux.

Son esprit essayait de le reconnaitre. Il ressemblait à Thomas, à Luc, à Fred et même à l'un de ses ex de l'université, Dimitri. Mais elle refusait de croire, que ce type était l'un d'entre eux ou même un proche. Ce n'était pas possible. Elle ne pouvait pas s'être trompée à ce point. Et il avait pris des photos des personnes de son entourage. Elle obligeait son cerveau à être rationnel, mais l'émotion était trop grande et destructrice.

- Friedrich Auer. Assura-t-il.

Elle avançait avec son arme. Il fallait qu'elle en aille le cœur net.

- Enlève ta putain de cagoule. Martela-t-elle soudain.

- Je te l'ai dit... soit te l'enlève à mon cadavre, soit tu viens le faire toi-même. Répétait-il sur le même ton.

Il avait envie de la provoquer davantage. De jouer avec elle, avant de céder au plaisir. Il voulait qu'elle le désir autant qu'il la désirait.

Angélique était dans une impasse. Elle ne s'approcherait plus de lui, mais elle voulait vraiment savoir qu'il était. Seulement, il ne semblait même pas réagir à la douleur. Il devait être dans un sale état, mais il restait là. Sûr de lui. La transperçant du regard. Il semblait même excité, elle le voyait à travers son pantalon. La jeune femme comprit soudain, qu'elle n'avait plus le choix. Soit elle le tuait. Soit il la violait et cela il n'en était pas question.

Friedrich vit la jeune femme changer de posture. Se mettre en avant. Un éclair sauvage et meurtrier venait de traverser son regard bleu-or.

- Alors c'est ce visage qu'ils voient avant de mourir. Pensait-il, en sentant une onde de désir pur, le transpercer de part en part.

Elle plongeait dans son regard. Ce malade n'arrêterait jamais. Pas même en prison. Ce n'étaient pas seulement à cause des meurtres ou de sa passion morbide, il était vraiment fou. Ryan lui avait dit que c'était incurable.

Elle serrait son arme et il reculait d'un pas. Il venait de sentir l'onde meurtrière qui s'échappait d'un corps, lorsqu'il était prêt à tuer. Il ne put s'empêcher de sourire et de frissonner de plaisir.

La jeune femme appuyait lentement sur la gâchette, comme le lui avait appris Henri. Il fallait respirer calmement et presser doucement. La première balle l'atteignait du côté gauche.

- Ang...

Elle tirait une seconde fois, en direction de sa tête et Friedrich tombait lourdement à genoux. La deuxième balle était passée très prêt et venait de lui déchirer le tympan. Elle l'avait fait. Elle avait vraiment tiré sur lui. Il en avait le souffle coupé.

Angélique restait un instant sans bouger, essayant vainement de comprendre, pourquoi elle n'arrivait tout simplement pas à le tuer. Elle venait de lui tirer dessus. Deux fois.

Friedrich se relevait péniblement, en comprenant qu'elle n'y arriverait pas. Il lui fit un immense sourire et penchait la tête sur le côté, avant de faire un pas dans sa direction.

Sortant enfin de sa torpeur, la jeune femme se retournait et se précipitait dans les escaliers. Elle devait fuir. C'était sa seule chance.

Friedrich se lançait à sa poursuite. Il n'allait plus lui laisser la moindre chance, de lui échapper. En se tenant, le côté gauche, il descendait les escaliers, alors qu'elle ouvrait la porte de la maison et courait en direction de sa moto. Il serrait les poings, en pensant qu'il aurait dû refermer à clé, derrière lui.

Angélique tremblait de tout son être. Arrivant près de son Honda, elle sentit sa présence derrière elle. Elle attrapait son casque et le lui lançait en pleine tête, mais il le rattrapait et le jetait plus loin. La jeune femme se mit alors à courir sur un petit sentier, qui montait en direction de la colline. Son cœur tambourinait dans sa poitrine et sa tête était en feu. Son monde était en train de s'effondrer.

Après quelques minutes, elle regardait en arrière et s'arrêtait net. Elle se retournait et levait son arme, en tremblant de plus belle. Ou était-il ? Il y avait encore à peine quelques secondes, il était derrière elle. Elle essayait de se concentrer pour entendre quelque chose, mais elle n'entendait que son cœur battre la chamade.

- Pourquoi tu ne peux pas me tuer ? Grondait Friedrich, non loin d'elle.

Machinalement, elle tirait dans cette direction et la balle fracassait l'écorce d'un arbre. Elle inspirait profondément et reprit sa course. Après quelques centaines de mètres, elle tombait sur une clairière, avec en son centre, une espèce de puit. Elle avançait sur ses gardes. Au moins de là, elle pourrait le voir venir. Elle s'approchait d'un petit muret, en scrutant les alentours. Elle essayait vainement de reprendre son souffle et de remettre un peu d'ordre dans son esprit.

- Pourquoi ? Pensait-elle. Pourquoi je n'y arrive pas.

Elle le vit soudain surgir devant elle et elle reculait de plusieurs pas et il se positionnait devant le puit.

- Pourquoi ? Hein... ça avait l'air simple avec les autres. Lâcha-t-il, en remettant correctement sa cagoule. Le serveur... lui... tu n'as pas hésité.

Angélique était en train de perdre pieds, sans même comprendre pourquoi. Tout commençait à se troubler autour d'elle. L'adrénaline était en train de prendre le dessus.

- Angélique, veux-tu vraiment me tuer ? Je... je t'aime. Soit mienne. La suppliait-il, en levant les bras.

Elle était une tueuse comme lui. Alors pourquoi hésitait-elle de la sorte ? Soit elle le tuait une bonne fois pour tout, soit elle devenait sienne.

Les larmes se mirent à couler sur les joues de la jeune femme. Elle voulait tellement savoir pourquoi. Pourquoi Amalia ? Pourquoi elle ? Pourquoi faire des choses aussi horribles ?

Inconsciemment, son esprit commençait à comprendre. Friedrich était seul. Dans la cuisine de sa maison, il n'y avait que trois chaises. Pas quatre. Au salon, il n'y avait que deux fauteuils. Quel genre de famille avait été les Auer pour lui et que lui avaient-ils fait subir pour qu'il devienne ainsi ?

Peut-être que s'il dormait en bas dans la cave, c'était par ce qu'il l'enfermait là-bas. Il avait été tellement seul, pendant toute ces années, qu'il se sentait obliger de jouer avec des cadavres. La jeune femme fermait les yeux un instant.

- Je ne suis pas comme toi. Murmura-t-elle. Non.

Friedrich sentit une onde de colère l'envahir à l'idée qu'elle aille soudain pitié de lui.

- Pas comme moi ? Car tu crois vraiment être différente ? Hein... je vois, tu te demandes ce qu'ils m'ont fait, les trois détritus là-bas... tu as pitié ? PUTAIN. Hurlait-il. Tu exécutes des connards, des putains de monstres, mais tu as pitié de moi. TUE-MOI. Exigeait-il. Putain, Angélique, je te jure que si tu ne me tue pas, je vais te baiser, comme aucun mec ne t'a jamais baisé. La menaçait-il soudain fou de rage.

Il commençait à perdre patience et il s'avançait d'un pas. Elle plongeait dans son regard, la tête en feu. L'esprit en ébullition. Complètement sous le choc et en train de perdre pied, elle baissait son arme.

Friedrich éclatait soudain de rire. C'était tellement pathétique. Jusqu'où devrait-il aller, pour qu'ils en finissent d'une manière ou d'une autre ?

- Il y a quelques minutes à peine, tu m'as tiré deux fois dessus. Tu te débattais, en te refusant à moi et maintenant, en plus d'avoir pitié de moi, tu ne sais même plus ce que tu te veux. Lâcha-t-il, en avançant encore d'un pas. Alors tu préfères être à moi, plutôt que de me tuer ? Questionnait-t-il, en se demandant si c'était vraiment ce qu'elle voulait.

- Tu sais... que je ne te partagerais avec personne. Insistait-il sur chaque mot.

Il pencha la tête sur le côté et enfin, elle avait une réaction.

- Ryan, Fred, Thomas... n'importe lequel qui s'approcherait de toi, finira comme eux. Montrait-il la direction de son cimetière.

Un seul être apparu dans l'esprit de la jeune femme et elle sentit des milliers de frissons envahir son corps. Elle fermait les yeux et pensait à son rêve. À Lui. Lentement, elle se laissait submerger, par sa noirceur. Par ce qu'elle était réellement et elle ouvrait les yeux.

Friedrich sentit alors une onde. Cette onde, se propager autour de lui. Cette aura implacable, presque machiavélique. Il écarquillait les yeux et regardait autour de lui sans comprendre. Il voulut faire un pas, mais il sentit brusquement une douleur vive le transpercer de part en part. Il entendit alors le coup de feu et vit la jeune femme le bras armé. Le pistolet fumant encore du coup qui venait de partir. Il voulut sourire, mais son corps basculait soudain en arrière. Il flottait un instant dans les aires. Après ce qui lui parut une éternité, il sentit un choc, mais ce ne fut pas aussi brutale qu'il l'aurait cru. Alors la mort ressemblait à ça ? Il vit le visage d'Angélique. Ses larmes. Il fermait les yeux et fut brusquement happé dans les ténèbres.

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