83
Angélique le cœur battant à tout rompre, arrivait en haut des escaliers, ouvrit la porte de la chambre d'enfant et au moment où elle allait la refermer, son corps volait brusquement à travers la pièce et elle tombait lourdement sur le sol. Son cœur martelait furieusement sa poitrine. Jamais, elle n'avait eu aussi peur, de sa vie.
Au moment, où la jeune femme se relevait chancelante, pour faire face à son agresseur, elle se retrouvait plaquée contre la fenêtre par laquelle, elle était entrée. La main du type passait à travers d'un des carreaux et le sol fut recouvert de bout de verre, dans un fracas assourdissant. Angélique se penchait pour en ramasser un, dans l'espoir de le frapper avec, car elle n'avait pas l'intention de mourir sans se battre, mais il l'attrapait soudain par les cheveux et la balançait, en direction du lit.
Haletante et le bras gauche en sang, elle devait s'être coupé avec un morceau de verre, la jeune femme se relevait une nouvelle fois, pour enfin lui faire face. L'espace d'une seconde, elle pensait à fuir, car elle l'avait sous-estimé, mais sa rage et sa colère furent plus fortes et elle serrait les poings.
- Si tu savais comme je suis heureux de te voir enfin. Murmura-t-il, en penchant la tête sur le côté.
La jeune femme dut fournir un effort surhumain pour ne pas céder à la panique. Elle ne s'était jamais trouvée dans une telle position de faiblesse.
- Va au diable, espèce de malade. Trancha-t-elle, en peinant à reprendre son souffle.
Il plissait les yeux et parut touché par ce qu'elle venait de dire, mais elle ne se laissait pas distraire. Le but maintenant, était de sortir en vie et en un seul morceau de cette maudite baraque.
La porte de la chambre était grande ouvert et les escaliers se trouvait juste là. Il était dos à la fenêtre brisée et elle contre le mur d'en face, le lit se trouvait entre eux. Elle sentait des picotements sur son bras gauche, mais serrait les dents, pour ne pas se laisser envahir par la douleur. Friedrich penchait la tête sur le côté et fit un pas dans sa direction.
- Tu n'as pas aimer mon cadeau ? Murmura-t-il très sérieusement, en montrant l'extérieur de la maison.
Angélique dut retenir un haut le cœur, en repensant à ce qu'elle avait vu plus tôt, car c'était la chose la plus ignoble et monstrueuse qu'elle aille jamais vu. Et lui appelait ça "un cadeau". Elle laissait un masque de dégout apparaitre sur son visage. Elle préférait encore crever ici comme une merde, plutôt que te mentir à ce taré.
- Tu parles de ton cimetière de merde ? C'était tellement dégueulasse, que j'en ai vomis. Disait-elle, en lui faisant face avec détermination.
Aurait-elle le temps de s'enfuir ou de sortir son arme, avant qu'il ne se jette sur elle ? Elle restait immobile ne sachant plus trop savoir ce qu'elle devait faire. Comme paralysée par la peur. Ce type savait. Il savait qui elle était vraiment.
- Humm, donc le morbide s'est pas ton truc. Toi, tu préfères... les balles. Une en plein cœur et l'autre en pleine tête. Susurrait-il, en pointant son doigt dans sa direction.
L'idée que ce taré en sache autant sur elle, lui glaçait le sang.
- Oui. Je sais tout de toi. Assurait Friedrich, sans la quitter du regard.
C'était le moment le plus magique et le plus excitant de toute sa vie. Angélique était encore plus belle, lorsqu'elle se mettait en mode tueuse implacable et cruelle. Il pouvait comprendre qu'elle n'aime pas la mort. Cela lui était égal. Elle pouvait tuer et lui sublimer. Tout serait alors parfait.
- Tu ne sais rien. Assura-t-elle, à son tour, en essayant de ne pas trembler.
Elle eut soudain un drôle d'impression. Ce regard. Cette posture. Il murmurait avec un accent allemand, alors qu'il semblait parler et comprendre parfaitement le français. Elle avait déjà vu ce type et pas qu'une fois. Alors qu'elle avait décidé d'en savoir le plus possible sur lui, elle était en train d'amèrement le regretter. Le pressentiment qui grandissait en elle, faisait marteler son cœur.
- Pourquoi... pourquoi tu as tué Maurice ? Demanda-t-elle.
Il ne put s'empêcher de sourire. Elle avait une arme chargée juste sous son aisselle. Il n'aurait pas le temps de fondre sur elle, avant qu'elle ne lui loge une balle en pleine tête, pourtant elle restait là, à lui poser des questions. Il se sentit brusquement excité. Il avait envie d'elle. Là, maintenant. Il la voulait.
- Tu parles de ce sale flic ? Parce qu'il a fait falsifier le rapport du meurtre de mon père. Expliqua-t-il simplement.
Il n'avait aucune envie de lui mentir. Pas à elle. La jeune femme pensait alors à la feuille qui se trouvait dans sa poche. Dans d'autre circonstance, elle l'aurait sortie pour vérifier, mais elle avait bien vu, qu'il y avait deux rapports.
- Et... et pour Sophie Müller ? Pour Amalia ? Pourquoi ? Pourquoi tu l'as tuée ? Pourquoi tu me... traques. Demanda-t-elle en rafale.
- Ça fait beaucoup de questions. Se figeait-il, lorsqu'elle prononçait le prénom de son premier amour. Je l'aimais et tu me fascines. Avouait Friedrich.
Angélique eu un léger mouvement de recul à cet aveu. Amalia était sa demi-sœur. Il était en train de parler de quoi là ?
- C'est elle qui me l'a appris, mais au fond de moi, j'avais toujours su. Décidait-il de lui avouer. Elle est... elle était d'une telle beauté. Je l'aimais plus que tout. Mais elle a commencé à changer. Elle a fini par effectuer des recherches et son gros porc d'oncle a fini par lui avouer, qu'elle était le fruit d'un viol. Sa... mère, lui a dit qui était mon père et elle a su. Elle... je l'aimais tellement. Assura-t-il, de toute son âme.
La jeune femme restait sans voix. Le pire, c'était qu'il semblait vraiment infecté par cette histoire. Il semblait triste. Perdu. Elle secouait la tête. Ce type ne méritait aucune pitié.
- S'est toi qui l'a tué ? Demandait-elle clairement.
- Je n'avais pas fini. S'indigna-t-il. Tu n'aimes lorsque l'on t'interrompt, tu pourrais faire preuve de la même courtoisie envers les autres.
Son pressentiment grandissait de seconde en seconde. Il la connaissait vraiment. Personnellement. L'avait-elle rencontré ? Peut-être un ancien étudiant ou une personne qu'elle avait interviewé. Sous sa cagoule, il dut se mordre la lèvre, s'était vraiment très excitant de la voir d'aussi prêt et de la voir se poser des milliers de questions, à son sujet.
- Mais oui, c'est moi qui l'ai tuée. Avoua-t-il, en la regardant droit dans les yeux, sans remords, ni regrets. Elle a découvert pour notre père et que du même fait, j'étais son frère. Elle ne voulait plus jamais me revoir. Alors je l'ai gardée pour toujours. Résuma-t-il simplement.
Angélique dut encaisser le choc. Elle se reculait soudain vraiment mal. Mais qui était vraiment cet homme ? Elle sentit des gouttes de sueurs froides, glisser le long de sa colonne.
- Je te dégoutes ? Demanda-t-il franchement.
Lui aussi se posait des questions. Elle restait là, à boire ces paroles. Elle semblait fascinée, perdue, entièrement sous sa coupe. Il avait envie de la toucher. Te lui montrer à quel point, il avait envie d'elle.
- Je... pourquoi tu fais ça ? Cherchait-elle à savoir.
Il fallait vraiment qu'elle comprenne. Tout ça n'avait aucun sens. Il avait tué Amalia et sans doute sa propre mère et ses grands-parents. Il avait tué trois jeunes filles, pour copier son père et ainsi que Maurice et sans aucun doute, Charles Durieux.
- Pour être à tes cotés. Lâcha-t-il alors.
Elle se figeait sur place. Il semblait sérieux. Il lui disait même la vérité. Elle pouvait le voir dans son regard. Un trouble étrange s'emparait d'elle.
- Même pas en rêve. Essaya-t-elle de se convaincre. Je ne suis pas comme toi. Je... tout ce que tu fais est... horrible. Soufflait-elle.
Elle donnait une chance à ceux qui avait perdu un être cher, de faire leur deuil et de rendre la justice.
- Pourtant tu aimes donner la mort toi aussi. Colombe. Moi, je n'aime pas vraiment ça. Confessa-t-il. C'est après la mort, que ça devient magnifique. Tu pourrais être à moi et je pourrais être entièrement à toi. Tu tuerais et moi je sublimerais. S'avança-t-il encore d'un pas.
La jeune femme luttait de toutes forces, pour ne pas prendre au pied de la lettre, ce qu'il venait de dire. Un être comme lui, ne pouvait pas aimer. C'était un psychopathe et un putain de pervers.
- En as-tu envie ? Demanda-t-il, avec une lueur sauvage.
- Non. Souffla-t-elle.
- Pourtant ton corps reste là sans bouger. Tu n'oses même pas me quitter du regard. Tu ne sais même pas, si tu dois fuir ou rester. Que fais-tu encore là... ma rose sauvage ? Demanda-t-il, en se penchant vers elle.
Friedrich était à quelques centimètres du lit et elle était plaquée contre le mur, tremblante de tout son être.
- Tu n'es qu'un malade mental. Lâchait-elle, en essayant de reprendre son souffle. Ma rose sauvage. Pensait-elle, son cœur prêt à sortir de sa poitrine.
Comment ce type savait que sa mère et son père la nommait ainsi ? Il n'y avait qu'Henri qui en avait été témoin et elle doutait fortement, qu'il l'aille dit à une autre personne. Alors comment ?
- Oui, je suis malade. J'aime la mort, le sexe et... je t'aime toi. J'ai aussi bien d'autres vices. Assura-t-il, en peinant à lui cacher son envie grandissante.
Angélique inspirait profondément. Il fallait qu'elle bouge, qu'elle réagisse. Elle ne pouvait pas rester là. Elle était en train de se rendre compte, qu'il n'y avait rien à savoir sur lui. Elle sortit brusquement son arme et la pointait dans sa direction.
Friedrich reculait de plusieurs pas et se mit à genoux, près de la fenêtre, les mains derrière la tête. Il ne s'avouait pas vaincu, très loin de là. Elle se croyait en situation de force et c'était exactement ce qu'il voulait.
- Tu vas me tuer ? Demanda-t-il assez ironiquement.
- Enlève ta cagoule et dit moi pourquoi tu t'en prends à moi et à ceux qui sont sur ta putain de liste. Exigeait-elle en contournant le lit et en restant près de la porte.
Il ne put s'empêcher de sourire à l'idée, qu'elle s'était retrouvée seule dans sa pièce préférée. Il n'allait pas la nettoyer de sitôt.
- Dois-je vraiment de le dire ? L'un des noms sur ma liste a tué mon père. Il est de bonne guerre, que je remets les choses à leur place. Souriait-il, en essayant de garder son calme.
- De bonne guerre ? Et si c'était moi qui l'avais tué ? Demanda-t-elle, en retenant sa colère.
Il plongeait dans son regard, le cœur tambourinant dans sa poitrine.
- Humm, j'avoue que cette idée m'excite terriblement. Toi, tuant l'être que je haïssais le plus en ce monde, ce serait... la perfection.
La jeune femme fit de son mieux pour ne rien laisser paraitre, alors qu'elle était prise de haut le cœur, car cela n'avait pas le moindre sens. Il haïssait son père, mais voulait le venger ?
- Enlève ta cagoule. Ordonna-t-elle.
- Non. Sois-tu l'enlève à mon cadavre, soit tu l'enlève toi-même. Maintenant. Trancha-t-il, sur le même ton.
Friedrich était tellement excité, qu'il sentait sa queue gonfler. Angélique hésitait. Voulait-elle vraiment savoir qu'il était ? Et si elle découvrait, qu'elle le connaissait bien. Soudain elle dut chasser l'idée, qu'elle avait peut-être coucher avec ce type. Un nouveau frisson s'emparait elle.
- Tu sembles hésiter. Il n'y a donc aucun contrat sur ma tête ? Tu devrais te dépêcher, parce que là, j'ai vraiment envie de te baiser. La provoqua-t-il.
La jeune femme respirait profondément, il le faisait exprès. Il faisait exprès de la provoquer ainsi.
Doucement, sans le quitter du regard et le doigt sur la gâchette, elle s'approchait de lui. Elle posait sa main tremblante sur le sommet de sa cagoule et au moment où ses doigts, se refermèrent sur le tissu, il se jetait brusquement sur elle.
Ils se retrouvèrent parterre et Angélique eut le souffle coupé. Elle lâchait son arme qui glissait jusqu'au milieu de la chambre et sentit le type sur elle.
La jeune femme se mit à le frapper de toutes ses forces, à se débattre comme une furie. Il lui attrapait les deux poignets dans une main et le visage dans l'autre, avant de se pencher vers elle. Avec son pouce, il relevait sa cagoule, jusque à son nez et l'embrassait avec violence. Angélique essayait de se débattre à nouveau, mais rien n'y faisait alors elle lui attrapait la lèvre et le mordait de toute ses forces. Il se relevait et plongeait dans son regard, en se léchant la lèvre.
- Putain... c'est vrai, que t'aime quand c'est violent. Assura-t-il avec sourire.
Sous le choc, la jeune femme se débattait de plus belle. Son cœur sur le point d'éclater. Pas elle. Elle ne serait pas l'une des victimes de ce malade. Il voulut lui attraper les poignets avec les deux mains, mais elle arrivait à libérer sa main gauche et cherchait sur le sol, à la recherche un bout de verre. Enfin, ses doigts tremblants trouvèrent ce qu'ils cherchaient et elle le lui plantait dans son côté droit.
- Ah. Criait-il, sur le coup.
Une onde de colère venait de l'envahir, alors que la douleur se propager en lui, lorsqu'il retirait le morceau de verre et le jetait loin d'eux.
- Je vais tellement te baiser... que tu ne voudras plus jamais être avec ton Profiler. Grondait-il en lui attrapant le visage, avec sa main ensanglantée.
Angélique se débattait avec rage. Il lui attrapait la main, juste avant qu'elle ne le frappe à nouveau et réussissait à lui attraper les deux poignets et à les placer au-dessus de la tête de la jeune femme, qui se retrouvait plaquée entre le plancher et son corps. Friedrich sentait le sang couler sur sa peau, elle ne l'avait pas raté. Mais il n'était pas question qu'il s'arrête pour si peu. Pas avant de l'avoir fait sienne.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top