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Angélique sortait du restaurant et inspirait un grand coup. L'air frais se déversait dans ses poumons comme un baume réconfortant. Depuis que son père avait parler de Ryan Davis, la jeune femme avait eu l'impression de manquer d'air. Des milliers de papillons battaient des ailes dans son ventre et elle comprit, que non seulement le temps lui était compté, mais que le destin avait mis sur sa route, un obstacle de taille.
La jeune femme fermait les yeux et se laissait submerger par le bruit de la ville. Elle avait besoin de croire, qu'il y avait encore un peu d'espoir. Elle avait besoin de savoir, qu'elle n'avait pas fait tout ça pour rien. Sans même qu'elle s'en rende compte, des larmes coulèrent sur ses joues. Comment la situation avait-elle pu changer à ce point, en moins de trois semaines ? Et s'était sans compter que désormais son père sortait avec la sœur de Thomas.
Ce connard qui lui avait briser le cœur, alors qu'elle avait fini par tomber folle amoureuse de lui. Ils avaient vécu une relation secrète, afin que son père, commissaire et patron de Roussel ne soit jamais au courant. Evidemment, il avait fini par se douter de quelque chose, mais heureusement, il n'était pas au courant du pire. Le pire étant la jalousie et les tromperies de Thomas. La jeune femme avait vécu 2 ans d'enfer. Jonglant entre les caprices de cet homme et leurs nombreuses ruptures. Et un an plutôt, il avait mis un terme à leur histoire, avant d'essayer de revenir, comme à chaque fois. Mais, elle avait fini par apprendre qu'il la trompait, qu'en réalité, il avait été avec plusieurs femmes en même temps et avait décider d'enfin passer à autre chose.
Elle refermait sa veste en cuir et respirait profondément, à plusieurs reprises. Elle devait faire le vide dans sa tête et rester concentrée sur l'instant présent.
- Je dois garder mon putain de calme. Pensa-t-elle en inspirant profondément, à plusieurs reprises.
Pour se changer un peu les idées, elle repensait à son coup de téléphone avec Maurice Dugrand. Elle allait enfin pouvoir le rencontrer, en apprendre plus sur cette affaire. Il fallait à tout prix qu'elle reste rationnelle. Mais elle ne put s'empêcher de penser à l'annonce de son père.
- Maman. Pensa-t-elle soudain, avec les larmes aux yeux. Tu me manques tellement. Murmura-t-elle.
Elle séchait ses larmes et se dirigeait d'un pas ferme, en direction de la petite ruelle, où elle avait garé sa moto. Des frissons traversèrent soudain son échine dorsale et la jeune femme se retournait brutalement. Elle était tellement absorbée par ses pensées, qu'elle en avait oublié où elle se trouvait, en pleine rue, avec évidement pleins de monde autour d'elle. Angélique avait une fois de plus, l'impression d'être observée. Elle regardait tout autour d'elle, mais comme toujours, elle ne vit rien.
- Merde. Murmura-t-elle en espérant ne pas devenir complètement cinglée.
Son cœur martelait son être. L'adrénaline se propageait dans son être, malgré elle. Après quelques instants, la jeune femme secouait la tête et se souvenait, qu'elle avait une réunion le soir même, avec son équipe, alors qu'elle venait de décider d'aller sur Thonon, pour son rendez-vous avec Maurice Dugrand, le lendemain. Elle sortait son téléphone, pour prévenir Fred, l'un de ses collègues, reprit sa marche tout en composant le numéro de ce dernier et ce fut soudain comme dans un rêve.
Angélique eut juste le temps, d'éviter un homme, qui marchait droit sur elle. Elle sentit son corps partir en arrière et attendit la chute, en fermant les yeux. Mais lorsque la jeune femme les rouvrit, car elle s'était rendu compte, que quelque chose la tenait par la taille, elle se retrouvait nez à nez avec un regard bleu clair, qui la dévisageait. Elle s'empourprait et gênée, reculait de quelque pas, en serrant son casque.
Son téléphone gisait à une dizaine de mettre d'eux. Un livre, une carte et un café se trouvait parterre, ainsi qu'un sac de sport.
- I'm sorry. Disait alors l'homme, en la regardant étrangement.
La jeune femme restait un moment, figée sur place. Cet homme lui semblait familier. Elle avait la vague impression, de l'avoir déjà vu quelque part.
- Vous ne vous êtes pas fait mal ? Demanda-t-il, dans un français sans accent.
Elle réagissait enfin, surprise.
- Vous... vous parlez français ? Remarqua-t-elle, en reprenant une posture, plus sûre d'elle.
Elle avait cru avoir affaire à un touriste anglais ou américain, mais à l'évidence, il n'en était pas un. Et à y regarder de plus près, qui se promène avec une carte complète de la France et une livre de Patricia Cornwell.
- Eh bien oui. Je parle français, mais vous n'avez pas répondu à ma question.
La jeune femme le dévisageait. Il était beau. Sauvage. Les cheveux noirs en bataille, de grands yeux bleus, sportif et musclé. Il portait un jeans et un tee short en V, qui sculptait à merveille son corps. Angélique fronçait les sourcils, secouait la tête pour dissiper ses pensées et décidait de se remettre en route. Elle passait devant lui et fit les quelques pas, qui la séparait de son portable.
- Ça fait chier. S'écria d'elle soudain, en voyant l'état de son téléphone.
L'écran était en morceau et la coque en trois parties. Elle le ramassait en contenant sa colère, le mettait dans sa poche et alors, qu'elle allait repartir en direction de sa moto, elle sentit une présence juste derrière elle. Surprise, elle se retournait et reculait de plusieurs pas, manquant de cogner l'homme avec son casque, qu'elle tenait dans sa main.
L'homme avait ramasser son gobelet de café vide et sa carte. Il portait sur son épaule son sac de sport et à nouveau, il dévisageait la jeune femme, mais cette fois, comme s'il attendait quelque chose.
- Vous voulez quoi ? Finissait-elle, par lui demander.
- Juste que vous répondiez à ma question. Expliqua-t-il, en s'approchant d'un pas.
- Quoi ? Mais quelle question. S'énervait la jeune femme. Il n'est pas sérieux ! Pensait-elle en se retenant de lever les yeux au ciel.
- Est-ce que vous vous êtes fait mal ? Demanda-t-il vraiment inquiet.
La jeune femme restait un moment sans voix. Quel mec à notre époque, s'inquiétait de ce genre de chose ? Comme si elle n'avait que cela à faire.
- Je vais bien. Assura Angélique, en espérant mettre fin à l'incident.
- Vous êtes sur ? Insista l'homme.
En réalité, la jeune femme qui se trouvait devant lui, venait de pleurer. Elle semblait à fleur de peau et il était évident, qu'elle n'était pas au mieux de sa forme. Elle avait des cernes sous les yeux et sa peau blanchâtre était tout, sauf normal.
- Bon sang. Grommela-t-elle. Je vais bien. Ok ? Vous avez tout récupéré et moi aussi, alors bonne journée.
Angélique partait en direction de sa moto, bien décidée à mettre un terme à cette situation. Elle allait très bien et elle commençait à en avoir marre, que tout le monde, même un touriste paumé, pense que ce n'était pas le cas.
- Heu. Pourriez-vous m'indiquer où se trouve le commissariat ? Demanda-t-il soudain, dans son dos.
La jeune femme s'arrêtait net. Que devait-elle faire, pour qu'il la laisse tranquille ?
- Il se trouve juste là, en bas de la ruelle, sur votre droite. La deuxième entrée. Précisa-t-elle, en montrant la direction avec son casque.
- Et bien merci et bonne journée à vous aussi. Au revoir. La remercia-t-il, avant de traverser la petite rue.
La jeune femme se retournait pour le regarder traverser, en soupirant, soulagée, que ce type poursuive enfin son chemin.
- Mais c'est quoi son problème ! Bonne journée à vous aussi. Murmura-t-elle, en levant les yeux au ciel, comme une enfant.
Angélique secouait la tête et fit les quelques pas, qui la séparer de sa moto. Elle sortit ses clés, mettait ses gants et attrapait son casque, lorsque qu'un objet balayé par le vent, attirait son attention.
Elle reconnut le livre du touriste et remontait la ruelle pour le ramasser. Elle observait la pochette, il s'agissait d'un livre sur « Jack L'éventreur », en version anglaise. L'espace d'une seconde, elle faillit suivre l'homme, pour lui rendre son livre. Mais des milliers de papillons se mirent une fois de plus à battre à l'intérieure d'elle.
Machinalement, Angélique l'ouvrit à la première page et arrêtait de respirer, avant de se retourner complètement, dans la direction de celui qui venait de partir. Une bourrasque fit virevolter ses cheveux. Elle écarquillait les yeux, stupéfaite par la personne, qu'elle venait de rencontrer.
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