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Ryan s'était rendormit sur le canapé. Il avait suivi les conseils de son mentor, il avait repris du paracétamol et mit de l'arnica sur sa blessure, qui semblait aller un peu mieux. Le jeune homme avait sur lui, un livre en cuir, comme un journal intime. Éric le prit et le déposait sur la table basse, alors que le Profiler poussait un long soupire. Il semblait plus calme et il en fut soulagé.
Par moment, il avait tellement peur, tellement de doutes, qu'il ne savait plus comment faire. Ryan était le centre de son monde. Et maintenant, qu'il avait enfin rencontrer l'amour, la passion, cette angoisse ne cessait d'augmenter. Angélique était une magnifique jeune femme. Forte, fière et très, trop indépendante. Il se demandait si un jour, elle arriverait à comprendre le cœur si fragile et si meurtri du jeune homme ? Il remit une mèche de ses cheveux en bataille, d'un geste paternel et implorait presque le ciel, de le rendre heureux.
- Maman. Murmura soudain Ryan.
Éric le regardait, le cœur battant. C'était dans ces moments-là, qu'il avait envie de lui révéler tous ses secrets. Tout ce qu'il avait vécu et endurer. Mais il n'en avait pas le droit, car cela risquerait de briser le jeune homme.
Il soupirait, prit l'ordinateur et s'installait sur la table de la cuisine. Pour l'instant, la priorité était de découvrir pourquoi, un flic honnête et droit comme Dugrand, avait fait falsifier un rapport d'autopsie.
Le mardi 11 novembre 1986, Le corps d'un homme avait été découvert à l'aube par un ornithologue dans le delta de la Dranse. Il était vêtu de vêtements, mais n'avait aucun effet personnel sur lui.
Le corps était enveloppé dans une bâche plastique banal et entouré de scotch de carrossier, que l'on pouvait trouver partout. La recherche d'éventuelles empreintes n'avait rien donné. Car le corps avait séjourné environ 2 mois dans le lac.
Il y avait très peu de sang sur et à l'intérieur du corps. Ce qui voulait dire, qu'il avait dut avoir une hémorragie qui avait conduit au décès de l'inconnu. Il n'y avait pas d'eau dans les poumons et le corps avait été exceptionnellement bien conservé.
L'homme mesurait environ 1m90, de corpulence moyenne, il était d'âge mur et avait des cheveux noirs grisonnant. Le foie était endommagé, ainsi que le pancréas, ce qui laissait à penser que l'homme était alcoolique. Il avait dû subir 4 opérations au niveau du bassin et deux autres à la colonne vertébrale. Blessures qui avaient été faite une fois adultes et sans doute provoquée par un accident de voiture, de type collision frontal.
Plusieurs prélèvements avaient été fait. Du sang, ainsi qu'un morceau de poumon, qui présentait une légère cristallisation. Des cheveux. De la terre trouvée sous les ongles et de l'eau se trouvant à l'intérieur de la bâche, qui était celle du lac.
Le corps avait 5 entailles plutôt nette, malgré son séjour dans l'eau. Trois dans le bas du ventre à gauche, qui avait transpercé le colon. Partant de bas en haut, avec un angle de moins de 45 degrés. Même chose pour les deux entailles se trouvant dans le dos, l'une d'elle avait touché l'une des côtes flottantes. La victime était décédée de suites de ces blessures, car aucun coup n'avait été mortel.
Dans ses notes, le médecin avait alors émis l'hypothèse, que pour les infliger, la personne avait dû être à genoux ou de petite taille. L'angle des 5 entailles ne pouvait laisser supposer, que cette option. L'arme qui avait provoqué les blessures, devait être un petit couteau. Style couteau de poche. Couteau suisse ou opinel.
Pour ce qui était de la cristallisation de l'échantillon du poumon, le médecin légiste attendait de pouvoir faire d'autres analyses. Enfin et pour conclure, il avait relevé le numéro, sur l'une des plaques chirurgicales du bassin de l'inconnu.
Éric relisait attentivement le tout, lorsqu'il vit Ryan dans l'embrassure de la porte de la cuisine.
- Alors, qu'a dit le légiste ? J'ai dormi longtemps ? Demandait-il, enfin un peu mieux.
- Il... j'ai le rapport original. Lui montrait-t-il. Je ne sais pas, plus de 2 heures.
Ryan se servit une tasse de café et venait s'installer en face de son mentor, pour jeter un œil au dossier.
- Il... il a fait un boulot remarquable. Disait-il, en survolant le rapport. J'ai l'impression de lire un dossier de Carter. S'étonna-t-il presque.
- Oui. Je me suis fait la même réflexion. Rien à voir avec le torchon qu'il avait pondu, dans le faux rapport. Admit Éric, en buvant une gorgée de son café.
Le jeune homme regardait l'horloge, il était presque 18 heures et il n'avait toujours pas de nouvelles d'Angélique, il soupirait et décidait de se concentrer sur le rapport.
- Le légiste a noté le numéro de la plaque chirurgicale, qu'il a trouvé sur la hanche du cadavre et attendait de pouvoir envoyer un échantillon de poumon. Montrait-il les numéros au jeune homme. Penses-tu que ton ami Carter, pourrait effectuer des recherches, là-dessus ? Demandait-il.
- Oui. Assurait Ryan. Tu... tout va bien ?
- Oui... je suis toujours en colère, mais ça va passer. Ce nouveau rapport soulève de nouvelle question. Je ne sais pas ce que tu en penses, mais pourquoi... Pourquoi un flic comme Dugrand a mis en péril sa carrière pour un simple inconnu. Réfléchissait Éric à voix haute.
- Je suis de ton avis... je trouve aussi cela très étrange.
- Le légiste m'a parler d'un coup de téléphone. Quelqu'un aurait demandé à Maurice Dugrand de le faire... enfin selon lui.
- Tu penses que c'est plausible ? Demandait le Profiler, en essayant de se concentrer.
- Disons que le peu que je sais de cet ancien flic... oui... c'est plausible.
- Donc, un cadavre est découvert, Maurice Dugrand, policier de Thonon, demande à un légiste de falsifier le rapport d'autopsie, à la demande d'une autre personne. Résumait Ryan.
- Exactement et... je penses qu'il devait s'agir d'un proche. On ne peut pas vraiment se fier à ce que m'a dit le légiste, car il avait vraiment la trouille. Expliquait le mentor.
- Il sait pour le tueur ?
- Je lui ai dit, oui et aussi d'être très prudent. Assurait Éric.
- Bien... Je... je vais appeler Carter. Disait Ryan en soupirant.
Son ami répondait à la deuxième sonnerie.
- Salut, Ryan. Disait-il visiblement occupé.
- Salut. Comment ça va ? J'ai... Éric a obtenu le vrai rapport d'autopsie.
- Éric ? Livingston ? S'étonnait Carter.
- Oui. Je t'expliquerais. J'ai un numéro de série, d'une prothèse médical de la hanche, tu penses que tu pourrais retrouver à qui elle appartient ?
- Oui. Il y a un fichier pour cela. Certifiait son ami.
- Et... l'un des prélèvements fait sur l'un des poumons, parle de cristaux. Tu aurais une idée ?
- Ok. Quel mois, pour la découverte du corps ? Demandait précisément Carter.
Il avait lu l'autre rapport, que Ryan le lui avait envoyé pour avoir son avis. Mais vu qu'ils avaient le bon, mieux valait tout reprendre à zéro.
- Heu, le corps a été trouvé le 11 novembre. Répondit le Profiler.
- Et il était emballer dans la bâche plastique ? Se souvenait-il.
- Oui.
- Et d'autre prélèvements parlent de cristaux ? Chercha-t-il à savoir.
- Attend, je regarde. Répondit Ryan, en regardant le dossier attentivement. Non, il n'est pas fait mention d'autres cristaux. Assura-t-il.
- Ok. Ton corps a séjourné plus de 9 mois dans un congélateur. Certaine cristallisation, même après la décongélation, ne disparaissent pas complètement. Assurait Carter.
- Ok, mais le type mesurait 1m90. Ne pouvait s'empêcher de faire remarquer le Profiler.
Cacher un corps aussi grand dans un congélateur, était-ce vraiment possible ?
- Waw. Carrément, alors ça devait être un bahut ou une chambre froide. Tu ne caches pas un corps pareil dans un congélateur standard et encore moins en 1986.
- Je vois, merci. Je t'envoie le dossier par mail.
- Très bien. Je vais le traiter directement. Tout... tout va bien ? S'inquiétait-il soudain de l'entendre soupirer.
- Oui. Je... Éric est là, alors... ça va. Ça va mieux. Tentait-il d'expliquer.
- Bien. Prend soin de toi. Je place le dossier d'autopsie en priorité. À plus.
- A plus. Merci Carter.
Et ils raccrochèrent. Ryan prit le dossier et le scannait avec l'imprimante, avant de l'envoyer à son ami. Comme toujours avec cette enquete, dès qu'il trouvait un nouvel indice, ce dernier soulevait de nouvelle question. C'était frustrant, car il avait l'impression d'avoir les réponses sous son nez, mais n'arrivait pas à les comprendre.
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