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                Ryan était complétement perdu, dans un dédalle de ruelle sombre. Son cœur frappait rageusement dans sa poitrine et son esprit vacillait. Il avait mal. Son corps était en feu. Embraser par une chaleur qui irradiait de son flanc gauche. Il avait l'impression d'entendre un murmure, mais il était fatigué. Fatigué de lutter encore et encore.

- Maman. Murmura-t-il, alors que les larmes coulaient sur ses joues.

Parfois, il était en colère contre ses parents. En colère, car il l'avait laissé seul ici, sur terre. En colère, car il savait qu'il ne s'en remettrait jamais. Sa mère lui manquait tellement, que parfois, il avait l'impression que son cœur allait cesser de battre. Il sentait son parfum. Il devinait son sourire, sur le visage d'une autre femme.

Un jour, dans un parc, il avait cru la voir. Il avait couru de toutes ses forces, espérant avoir simplement vécu un cauchemar, mais lorsque la dame c'était retournée, il avait été happé dans la réalité. Ses parents étaient et resteraient morts. Quoi qu'il fasse, quoi qu'il dise ou pense, plus rien, ni personne ne pourrait changer cela.

- Maman. Sanglotait-il. Maman, je t'en prie... revient...

- Ryan. L'appelait soudain une voix. Ryan mon grand... réveille toi. Ouvre les yeux.

Il sentait alors quelque chose de froid sur son visage et ouvrait les yeux d'un coup.

- Doucement. Lui disait Son mentor. Tout va bien !

- Euh... Éric ?

Le jeune homme regardait autour de lui, en clignant des yeux. Où était-il et que c'était-il passé ?

- Nous sommes à Thonon. Tu as eu de la fièvre, mais heureusement, elle a baissé. Expliquait-il.

Ryan voulut soupirer, mais il s'arrêtait net, sous la douleur de son côté gauche.

- Aie. Disait-il, en essayant de reprendre pleinement conscience. Angie ?

- Elle... elle est chez madame Neuville, pour la journée.

Le jeune homme se détendit et se recouchait dans le canapé. Sa tête bourdonnait encore un peu, mais il se sentait mieux.

- Je suis désolé. Murmurait-il, à l'intention de son ami.

- Je vais devoir dresser une liste. Souriait Éric. Ce qui compte, c'est que tu ailles mieux. Dans une heure, tu pourras reprendre du paracétamol et remettre de l'arnica sur ton bleu.

- Ok. Merci.

- Ne me remercie pas... car je suis vraiment en colère contre toi. Soupirait-il. On devrait boire un café et il faut que tu manges un peu. Déclarait-il, en se levant du canapé.

- Attend. Disait soudain Ryan, en lui attrapant la main. Éric... merci... merci d'être venu.

- Mon grand, il ne saurait en être autrement. Allons, repose-toi. J'arrive.

Le jeune homme le regardant partir en direction de la cuisine. Il se relevait légèrement et sortait son téléphone de sa poche. Il n'avait aucun message et aucun appel en absence. Il le rangeait et soupirait. Décidément, il avait vraiment merdé cette fois.

- Tiens. Disait Éric, en lui tendant un bout de papier. Elle a laissé un mot. Elle est partie de bonne heure.

Il lui déposait une tasse de café fumante sur la table du salon, ainsi qu'un sandwich de lamelles de poulet, d'œufs durs, de rondelles de tomate, de feuille de laitue et de deux tranches de bacon. Il repartit vers la cuisine et revenait avec son propre sandwich et sa tasse de café.

- Tu es allé courir ce matin ? Demandait le jeune homme en se demandant à quelle heure, elle était partie.

- Oui. Comme chaque matin vers 5h30. Mais ici, ce n'est pas très plat. Quand je suis revenu à 7h, sa moto n'était déjà plus là et il y avait le mot. Expliquait le mentor en buvant une gorgée de café.

Il avait mis beaucoup plus de temps que prévu, pour aller courir et il avait d'ailleurs dut marcher pour rentrer, afin de reprendre son souffle.

- Je... je...

- Ryan, mange ! Il faut que tu reprennes des forces et que tu penses aussi un peu à ta santé. Proposait Éric, en lui montrant son assiette.

- Oui. Merci.

- De rien et après, j'irais rendre visite au légiste, histoire d'en apprendre plus sur cet inconnu du lac.

- Je devrais venir...

- Pas question. Tu te reposes et je te rappelle que je suis toujours en colère, alors par pitié, n'en rajoute pas. Le suppliait-il.

Le jeune homme soupirait et prit une bouchée de son sandwich. Il aurait préféré parler lui-même à Jean-Pierre Bovet, le fameux légiste, mais son mentor avait entièrement raison. Il devait faire attention. Il n'avait plus vraiment le choix, car il avait bien assez foiré pour les 20 ou 30 prochaines années.

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