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- Est-ce que ça va? Demanda-t-il enfin sous les soupires, de la jeune femme.
Ils étaient enlacés dans le lit et Angélique n'avait pas encore prit la parole. Son esprit était rempli de colère, de honte et de culpabilité.
- Oui. Soupirait-elle enfin.
En réalité, non, elle n'allait pas bien du tout. Elle était responsable de la mort de Maurice Dugrand et elle trompait Fred, qui ne méritait pas ça. D'ailleurs, personne ne le méritait.
- Est-ce... c'est à cause de ce matin ? De... de ce que je t'ai dit au sujet de ma... ma lâcheté ? Osa-t-il demander, le cœur battant.
- Non. Disait-elle, en secouant la tête.
- Angie...
Elle se levait brusquement pour aller se réfugier dans la salle de bain et reprendre un peu ses esprits, car ces questions devenaient trop angoissantes pour elle, mais Ryan en fit de même et se plaçait devant elle.
- Tu pourrais au moins me dire ce qui se passe? Demanda-t-il, en relevant son visage.
Il restait un instant le souffle coupé, en la voyant furieuse. Lui avait-il fait du mal ? Il essayait alors de comprendre, mais la jeune femme reculait.
- Angie. Bon sang, mais dit moi ce qui se passe ! Je... nous...
Elle baissait les yeux, presque choquée que Ryan dise ce fameux « nous ».
- Il... me faut... je suis perdue. Avoua-t-elle.
Ryan se penchait pour l'embrasser et la rassurer, mais une fois de plus, elle reculait.
- Angie, enfin...
- J'ai... j'ai besoin de temps. Je n'ai pas l'habitude de tout ça. Essaya-t-elle d'expliquer, avec un geste qui pour elle, était clair.
- Ça quoi ? Demanda-t-il.
- Ça. Être ainsi. Ensemble. Nous. C'est trop. Trancha-t-elle.
Ryan eu un mouvement de recul, pas très sûr de comprendre. Elle avait déjà eu des hommes dans sa vie. Des petits amis, Thomas, Fred et avec eux, cela ne semblait pas trop.
- Avec moi c'est trop, mais pas avec les autres ? Essayait-il de la comprendre.
Il fit de son mieux pour ne pas parler de Fred. Il savait que ça la mettrait en colère. Normal, car jusqu'au dernière nouvelle, elle sortait encore avec lui. Mais il espérait, qu'elle lui parlerait et que maintenant qu'ils avaient franchi cette étape, les choses deviendraient plus simples.
- Ce n'est pas la même chose. Disait-elle.
Il fallait qu'elle arrête cette discussion, avant que ça ne parte dans tous les sens. Elle devait vraiment se concentrer, avant de dire quelque chose, qui pourrait blesser Ryan.
- En quoi ce n'est pas la même chose ? Je ne comprends pas. Nous sommes en...
- Stop. Je suis fatiguée. J'aimerais dormir. Trancha-t-elle.
- Dormir. Vraiment ? S'énerva-t-il, soudain.
Elle n'était pas sérieuse ? Il faisait de son mieux pour la comprendre, pour trouver le moyen de ne pas la brusquer et elle voulait dormir.
- Ryan. Disait-elle enfin son prénom, pour la première fois de la journée. Il faut vraiment que je dorme. Ok.
- Je suis heureux que tu te souviennes de mon prénom. Lui fit-il remarquer, un peu amer.
Alors son problème s'était d'être ensemble. Il n'arriverait décidément pas à la comprendre. Il fermait les yeux, essayant vainement de comprendre pourquoi, il était en train de tomber amoureux d'une femme, aussi bornée. Il ouvrait les yeux, en se demandant ce qu'il pourrait faire pour qu'elle accepte de lui parler. De l'aimer.
- Ecoute. Commençait-elle. J'ai juste besoin de...
Il posait soudain sa main sur ses lèvres et la poussait sur le lit. Surprise, Angélique n'eut pas le temps de réagir, que Ryan l'embrasser soudain dans son intimité. La jeune femme se cambrait sous l'onde de plaisir, qui venait de la submerger. Elle essayait de l'arrêter, mais il continua de plus belle. Son gout amer était encore plus enivrant, qu'il ne l'espérait. Elle gémissait de plus en plus fort. Prise dans un flot de désir et de passion. Prise à nouveau dans cette toile, qui essayait de la posséder entièrement. Ryan se relevait brusquement, la retournait et la pénétrait.
- Alors ? Demanda-t-il soudain. Dis-moi, en quoi ce n'est pas la même chose avec moi. Se fit-il plus dur et plus rapide en elle.
La jeune femme arrivait à peine à réfléchir. Elle essayait de le faire ralentir un peu pour reprendre son souffle, mais il l'attrapait fermement et allait et venait encore plus vite.
- Répond-moi. Exigea-t-il, entre ses gémissements.
- C'est... Ah.
- C'est ?
Il attrapait ces cheveux et l'attirait contre lui.
- C'est ? Lui mordilla-t-il l'oreille.
- Extrême. Souffla-t-elle.
Ryan fit un immense sourire et la repoussait en avant. Il l'attrapait par les hanches et la prenait plus brutalement.
- Et tu n'as encore rien vu. Lui assura-t-il, en se retirant soudain pour la pénétrer encore plus fort.
La jeune femme poussait un cri et il recommençait à plusieurs reprises. Il avait besoin d'elle. Besoin de cette lumière. De cette force. Il avait besoin qu'elle comprenne, à quel point il l'aimait.
- C'est plutôt angoissant comme situation. Disait-il, en embrassant la chevelure de la jeune femme.
Ils étaient à nouveau enlacés et Angélique peinait à reprendre son souffle, pour son plus grand plaisir.
- Angoissant ? Demanda-t-elle, sans comprendre de quoi il parlait.
- Et bien, on fait l'amour pratiquement toute la nuit et la journée, tu refuses ne serait-ce que de me regarder. Dans mon monde, c'est angoissant.
La jeune femme soupirait et se relevait légèrement.
- Et tu crois... que ça ne l'est pas pour moi ?
Ryan se penchait et embrassait ses épaules. Il caressait doucement son dos et la courbe de ses hanches.
- Tu ne te confie pas beaucoup. Expliqua-t-il avec un sourire.
- Il n'y a pas grand-chose à dire. Tu vas retourner à New York et... et voilà.
Ryan dut encaisser le coup. Croyait-elle vraiment qu'il était ce genre d'homme ? Croyait-elle vraiment, qu'elle représentait si peu pour lui ?
- Je... je ne veux pas que tu penses ça.
Il avait espéré lui faire comprendre, qu'il l'aimait et qu'il était là. Qu'il la désirait. Mais il était vain de croire, que ce serait soudain aussi simple.
- Pourquoi ? Demandait-elle, en s'écartant.
- Eh bien... car ce n'est pas le cas. Rétorqua-t-il. Je ne sais pas... pourquoi tu penses cela. Penses-tu vraiment que tu n'es... qu'une conquête à mes yeux ?
Evidemment, il avait ouvert plusieurs portes et elle les lui refermait en pleine figure.
- C'est logique. Tranchait-elle, très sérieuse.
- Logique ? Tu appelles ça être logique ? Moi, j'appelle ça avoir peur. Tu as peur de t'attacher à moi et que je parte, en te laissant tomber. Il n'y a rien de logique là-dedans. Assura-t-il.
Pourquoi fallait-il, qu'elle soit aussi bornée. Bon sang, il lui avait parler de son passé. De ce qu'il avait ressenti. Croyait-elle vraiment qu'il en parlait ainsi avec d'autres femmes ?
- Appelle ça comme tu voudras, mais ce ne changera rien à la réalité de la situation. Ta vie est à New York et la mienne ici. Ajouta-t-elle.
Cette histoire n'avait aucun sens, ni même d'issue, pour elle, malgré tout ce qu'elle ressentait pour lui.
- Il est vrai, que celui de nous deux, qui ne peut pas faire confiance à l'autre est forcément moi. Trancha-t-il alors.
Puisqu'elle voulait faire des démonstrations, il allait lui en donner.
- Tu mélange tout. Je suis juste logique et réaliste.
- Si seulement tu pouvais l'être, quand je te pose une question au sujet de l'enquête. Rétorqua-t-il, de plus en plus amer.
Elle était logique et réaliste que quand cela l'arrangeait et encore.
- Alors vas-y. Lui demandait-elle. Pose-moi une de tes foutues questions de Profiler et tu verras que j'ai raison. Était-elle prête à lui démontrer.
Il allait surement lui parler de Fred, de son père ou de cette enquête. Elle était prête à lui démontrer, qu'elle était bien plus réaliste, qu'il ne pouvait l'imaginer.
- Très bien. Cela étant, il ne s'agit que d'un cas de conscience. Se défendit-il.
- Pose ta foutue question. Exigea-t-elle.
- Que t'as dit le tueur lorsqu'il t'a parlé après le meurtre de monsieur Dugrand ? Demandait Ryan, en plongeant dans son regard.
- Heu... tu... Bredouillait la jeune femme.
Elle s'était attendue à tout, sauf à ça. Son cœur battait la chamade au point, qu'elle en avait des sueurs froides.
- Ah. S'exclama-t-il fier de lui. A l'évidence, c'est plutôt moi, qui devrais faire preuve de logique. Et ne pas te parler, t'embrasser ou te regarder pendant la journée, car ta vie est ici et que la mienne est de l'autre côté de la terre. Peut-être même, que je devrais m'imaginer que tu couches avec moi, juste comme ça, pour passer le temps. Ironisait-il.
Il était évident, qu'ils n'avaient pas du tout la même logique. Et qu'ici celui qui devait avoir peur, s'était bien lui. Angélique serrait les poings, furieuse d'être tombée dans son piège. Il avait quand même un sacré culot.
- Il m'a dit, que Maurice nous avait quitter. Avoua-t-elle, les larmes aux yeux.
Avec lui, non seulement elle était prise dans une toile d'araignée, mais elle devait sans cesse réfléchir à ses actes. Sa façon d'être. Elle devait sans cesse torturer son esprit, pour qu'il rentre dans une case. C'était aussi insupportable qu'épuisant. Ryan en eut le souffle coupé. Il sentit une onde de rage l'envahir.
- Donc... il... il t'a vraiment parler ? Grondait-il, en se rendant compte une fois de plus qu'elle ne lui avait pas tout dit.
Angélique comprenait aussitôt, qu'elle venait de commettre une erreur.
- Il... il...
- Evite de me mentir. Lui demandait-il fou de rage. Putain. Pourquoi ? Mais putain, pourquoi tu ne m'as rien dit ? Exigeait-il de savoir, en se levant pour lui faire face.
Cette femme était irrationnelle et irresponsable, mais bon sang ne voyait-elle pas le danger. Il lui fallait quoi ? Que le tueur lui plante un couteau dans le corps pour qu'elle réalise enfin, ce qui se passait.
- Ça suffit. Hurlait-elle soudain submergée par l'angoisse, de dire encore une bêtise. Te dire quoi et quand ? BORDEL. J'en ai vraiment plus qu'assez, que tu me traites comme une folle.
Elle se levait soudain et se dirigeait vers la porte de la chambre. Pourquoi avait-elle cédé à ces avances ? Pourquoi l'avait-elle laisser prendre autant de place dans sa vie ?
- Angie, je... Voulut commencer Ryan.
- Stop. Tais-toi. Cria-t-elle résolue à mettre un terme, à ce chao. Je vais dormir dans la chambre de mes parents. Bonne nuit. Disait-elle, en sortant et en claquant la porte.
Le Profiler restait un moment sans bouger, à regarder la porte. Que venait-il de se passer au juste ? Il ne comprenait plus rien.
Son côté gauche se rappelait soudain à lui. Il était crevé et avait la tête en feu. Il fermait les yeux et soupirait longuement. Il devait se rendre à l'évidence, il devait la laisser se reposer et d'ailleurs, il fallait qu'il dorme lui aussi. À contre cœur, il se recouchait les larmes aux yeux. Mais que devait-il faire, pour qu'elle s'ouvre à lui ?
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