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Ryan et Éric étaient de retour à la maison de vacances. Comme seul le mentor avait ses affaires, le jeune homme avait acheter quelques vêtements, ainsi qu'un ordinateur portable et une imprimante. Ils en avaient aussi profité pour faire quelques courses. Ils s'installèrent dans le salon et le Profiler entreprit de refaire son schéma, ainsi que le profil des tueurs.
- Alors, fait moi un topo sur l'enquête ! Demandait Éric, en regardant les photos des scènes de crime. Lui, c'est le tueur de Thonon ? Montrait-il l'une des photos de la scène de crime, de Juliette Picard.
- Oui. La victime est une jeune femme de Thonon. 20 ans.
- Et c'est le même mode opératoire ?
- Oui. Il semblerait qu'il attire ou saisi l'occasion d'être seul avec les jeunes femmes sur les rives de la Dranse, pour les violer et les étrangler. Une fois l'acte commis, il les laisse ainsi. À plat ventre, les jambes écartées, leur petite culotte posée à côté.
- C'est sa signature ?
- Oui. Car, il pourrait la jeter ou la prendre en souvenir, mais il la pose ainsi. Pliée en trois.
- Je vois. Un vrai malade. Et à part Thonon ?
- Il a sévit en Allemagne. Dans la région de Lörrach. Même mode opératoire et pour certain meurtre, même signature. Hardyl m'a envoyé une 30ene de dossier, mais dans un premier temps, je n'en ai sélectionné que 9. Mais... mais il doit y en avoir beaucoup plus. Je me suis concentré dans un premier temps sur ces enquêtes-là.
- Et son profil ?
- Sadique, pervers, frustré. Solitaire. Marginal et sans travail fixe. Famille dysfonctionnelle et manque de repère. Je dirais une 20ene d'année, lors de son premier meurtre certifié. Les victimes, pour la majorité sont brune, aux yeux bleus avec le même physique.
- Donc il aurait, environ... mon âge maintenant. Fit remarquer Éric.
- Oui, sauf s'il est mort. Expliquait Ryan, en lui montrant une copie du dossier d'autopsie, de l'inconnu du Lac.
- Comment en es-tu arrivé à cette conclusion ?
- Maurice Dugrand a donné ce dossier à Angélique et le véritable tueur de Thonon à commit son dernier crime en 1985. Vu son profil, il n'y a que trois solutions. Soit il est en prison, mais avec l'ADN, il aurait fini par être identifié. Soit il a déménagé, mais Biga Barnes, mon amie du MIT, n'a pas trouver d'affaires similaires en Europe, au Canada ou aux USA. Soit il est mort et un cadavre non identifié a été retrouver au delta de la Dranse, en novembre 1986.
- Effectivement la coïncidence est plutôt frappante. Et pour... l'autre série de meurtre ?
- La... on est sur un autre niveau. Le meurtre de 2008 est la copie conforme et en tout point, de la première série de crime. Viol, étranglée. Culotte pliée en trois. Brune aux yeux bleus, mais un truc ne colle pas.
- Comment cela ?
- Je sais que... le viol était diffèrent. Disons... d'une violence inouïe. Le premier tueur est un sadique, un pervers, un frustré. Mais ce viol est... aussi post mortem.
- Le viol, c'est peut-être dérouler pendant qu'il l'étranglait.
- Non, le légiste a été formelle. Il y a eu viol et sodomie post mortem. Minimum 1 heure après le décès de la victime.
- Attend... tu penses que le Copycat est un Psychopathe ?
- Oui. Même pire, car en plus d'être un traqueur, il pourrait être son fils ou du moins fait partie de sa famille. C'est un narcissique très intelligent. Son profil est complexe, mais ce meurtre n'est pas le premier. Il a une maitrise, qu'il ne peut avoir dans un tel cas. Il aime la domination. Le sexe dans son état le plus démesurer et morbide. Il ne ressent rien.
Éric dut s'assoir un instant. Il avait eu affaire à des criminels et à des violeurs, lorsqu'il était dans la police, mais il n'avait arrêté qu'un seul tueur en série, sur ses 25 ans de service. Certains de ces collègues n'avaient même jamais arrêter de tueur en série, car au contraire de ce que l'on pouvait croire, cela rester des criminels plutôt rares et heureusement. Mais il n'avait jamais entendu un profil aussi inquiétant et terrifiant. Le terme « monstre » s'imposait dans son esprit.
- Et... quel est le rapport avec mademoiselle Delmare ?
- Je n'en sais encore rien, mais elle court un grave danger. Il la traque et le pire c'est qu'elle semble ne même pas en avoir peur.
- Attend, elle... comment cela elle n'a pas peur ?
- Elle s'est enfuie de...
- Enfuie ? Tu sais qu'elle est majeure et qu'elle est libre d'aller et venir comme bon lui semble? Tranchait son ami.
Éric commençait à se poser de très sérieuses questions.
- Le tueur s'en prend à elle directement. Tranchait Ryan, sur le même ton. Elle fait comme si ce n'était pas grave. Elle a même nié les faits et m'a mentit, à moi et même à son père. Je n'avais pas le choix. Nous... nous avons été témoins d'un crime. Maurice Dugrand lui a téléphoné juste avant de mourir. Nous avons entendu les détonations et je crois même que le tueur à parler à Angie. Mais... elle n'avait pas peur... elle était en colère. Qui est en colère dans un moment pareil ?
- Et tu comptais me dire quand, que tu avais été témoin d'un crime? Je comprends mieux pourquoi tu m'as demandé de venir et pourquoi tu es dans cet état. Tranchait soudain Éric, en comprenant complètement la situation. Il ne s'agit pas que du tueur ou de ta capacité à résoudre cette enquête, mais...
- Je comptais de le dire en face. Haussa-t-il le ton. Toi et moi, nous savons très bien l'effet que ça a eu, alors il n'est pas utile d'en parler et encore moins d'en débattre.
Le mentor soupirait un bon coup. Une fois de plus, le jeune homme minimisait l'effet que certaine situation avait sur lui et son esprit brisé, par ce qu'il avait vécu enfant.
- Ryan... comment compte tu résoudre une enquête pareille, sans faire face à l'impact que cela produit sur...
- Stop. Grondait soudain le jeune homme. Je... Cette partie-là est close. Tranchait-il durement.
- Tu te fous de moi ? Putain... tu... tu entretiens une relation intime avec cette jeune femme.
- C'est... juste depuis cette nuit. Avant... Éric... je veux juste résoudre cette putain d'enquête et surtout qu'Angélique soit saine et sauve. Expliquait-il, le cœur battant à tout rompre.
- Tu l'aimes ?
Ryan fermait les yeux. Comment avait-il pu oublier que son mentor remarquait et enregistrait tout. Il était évident que sa relation avec Angélique le menait droit dans le mur et que cela avait un impact sur sa façon de gérer cette enquête. Il avait essayé. Il avait lutté de toutes ses forces pour étouffer les sentiments, qu'il éprouvait pour elle. Mais cela n'avait fait qu'aggraver la situation.
- Je sais à quoi tu penses. Oui. Dès ma rencontre avec elle, j'ai... j'ai perdu pieds. Avouait le jeune homme. Eh oui, je me suis servi de l'excuse du traqueur, pour me rapprocher d'elle. Pour m'installer chez elle. Éric... Angélique me fascine... me submerge. Murmura-t-il. Je ne sais pas comment l'expliquer mais... j'ai l'impression de... de...
- D'être tombé complètement fou amoureux d'elle. Finissait-il sa phrase.
- Oui. Avoua Ryan, en tremblant.
- J'en suis heureux pour toi. Sincèrement. Mais tu ne peux pas...
- Je sais. Mais j'ai... je commence à me perdre. A ne plus être aussi lucide et logique. Le danger est si prêt d'elle, que ça me fait perdre le contrôle. Ajouta-t-il en soupirant.
Lui s'inquiétait du danger qui rodait autour de la jeune femme, alors qu'Éric avait l'impression étrange que Ryan était bien plus en danger, qu'il ne le pensait. Le mentor se félicitait d'être venu, car de toute évidence, les choses étaient en train de déraper et la seule chose qui se dressait entre le tueur et Angélique, était désormais le Profiler. Il serrait les poings et inspirait profondément, jamais il ne laisserait une telle chose arriver et désormais leur protection était sa priorité absolue.
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