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Louis restait un moment, sans oser bouger ou parler. Il inspirait profondément et voulut ajouter quelque chose, mais une fois de plus, Henri arrivait, mais cette fois avec les entrées. Il déposait les assiettes devant eux, en silence et retournait en cuisine, non sans montrer, qu'il était exaspéré.

- Je... ce n'est pas... Florence est une femme fantastique et... et je ne te demande pas de l'aimer. Juste... juste de...

L'émotion gagnait soudain Louis. Il prenait sa fourchette et entamait sa salade. Il espérait en réalité, que sa fille comprenne, que ce n'était pas contre elle et que s'il ne le lui avait pas dit plus tôt, c'était surtout, pour être sûr de ses choix. Il aimait Florence. Mais son seul et unique amour était et resterait Ludivine. Sa tendre épouse.

D'ailleurs, il avait demandé à sa compagne, si elle acceptait, qu'il continue de porter son alliance, souhaitant continuer d'honorer son épouse et à son grand soulagement, elle avait accepté. Comprenant, l'importance symbolique de sa demande.

- Angie. Reprit-il, en décidant de lui parler à cœur ouvert. J'aimerais toujours ta mère. Elle a été et sera à jamais, la femme de ma vie, tout comme toi. Assura-t-il. Florence me rend heureux et j'aimerais juste que... que nous puissions quelquefois, passés des moments tous ensemble. Proposa-t-il ému.

La jeune femme plongeait avec tendresse, dans son regard et décidait que la seule chose qui comptait sincèrement pour elle, était qu'il soit heureux.

- Papa. Je... je comprends. Assura-t-elle. Et... et c'est un choc, mais... mais je ne souhaite que ton bonheur.

Ludivine et Angélique étaient les plus belles choses, qui lui soit arrivées et c'est soulagé, qu'il comprit, que désormais Florence pourrait aussi en faire partie. Il répondit avec tendresse au sourire de sa fille, heureux d'avoir eu le courage, de lui en parler.

Henri déposait deux cafés et deux parts de tiramisu sur la table. Angélique le remerciait et Louis essayait de trouver les bons mots, pour sa prochaine annonce. Le cœur battant à tout rompre, il se lançait enfin.

- Et autrement, ton équipe va bien ? Ils ont pensé quoi du Canada ? Demanda-t-il, pour commencer.

- Ils vont bien. C'était très enrichissant et la police canadienne est vraiment différente, ce qui est un plus, pour notre enquête. Expliquait Angélique, heureuse que son père parle du boulot.

- Oui et cela t'as permis de rencontrer ce fameux génie. Comment as-tu dit qu'il s'appelait déjà ? Demandait son père, en manquant soudain de courage.

- Carter. Et pour ton info, j'ai n'ai pas rencontrer que lui.

La jeune femme regardait son père droit dans les yeux, sachant exactement dans quelle discussion, il était en train de les embarquer.

- Oh. Bien. Répondit-il.

- Papa ne recommence pas s'il te plait. Demandait-elle.

- Quoi ? Je me demandais juste, ce qu'il faisait exactement dans la vie.

Il tournait en rond et se rendait compte, que d'entrer dans le vif du sujet, ne serait pas aussi facile, qu'il l'avait espéré. Angélique était devenue une énigme pour lui, surtout depuis qu'il avait appris, qu'elle enquêtait seule sur un tueur en série et qu'elle ressemblait au profile des victimes. Il avait longuement tergiversé avant de faire appel à ce Profiler, mais son cœur de père et son instinct de policier lui martelait qu'un danger rodait autour de sa fille.

- Médecin légiste. Disait-elle, en sentant qu'un truc clochait.

Ce n'était pas dans les habitudes de son père, de s'intéresser ainsi à un homme, qu'elle avait rencontré dans le cadre de son travail. D'ailleurs, s'était carrément son comportement en entier, qui était soudain étrange.

- Ok. Et... et... où en est votre enquête ? Demanda-t-il, en essayant de rester calme.

La jeune femme fronçait les sourcils. Qu'avait vraiment son père en tête. Il lui parlait de sa compagne, puis soudain lui posait des questions sur son enquête. L'espace d'un instant, elle se demandait, s'il était au courant.

- A vrai dire, nous sommes dans la dernière ligne droite. Ils ne nous restent plus qu'à faire le montage, à vérifiés les témoignages et certaines scènes. Espérait-elle clôturer, la conversation.

Angélique avait un drôle de pressentiment. Elle sentait des papillons dans son ventre, comme si quelque chose, allait brusquement lui tomber dessus. La jeune femme but une gorgée de café. Elle avait soudain l'impression de manqué d'air.

- Je te demande cela, car j'ai fait appel à un Profiler. Il a travaillé avec plusieurs polices à travers le monde. Il y a un an, il a travaillé avec mon ami Hardyl. Je... je me suis alors demander, si dans le cadre de votre enquête, tu aurais aimé le rencontrer. Essayait-il de cacher son double jeu.

- Un Profiler ? Demandait la jeune femme, surprise que son père demande de l'aide, pour l'une de ses affaires.

Louis inspirait profondément et plongeait dans le regard de sa fille, espérant bêtement qu'elle comprenne où il voulait en venir.

- Oui. Je l'ai sollicité, pour qu'il nous aide à résoudre une série de meurtres... celle du tueur de Thonon. Détachait-il chaque mot, en scrutant sa réaction.

Il la vit légèrement tressaillir et déglutir, avant de se reprendre. Alors son ancien collègue avait raison, elle enquêtait vraiment en solo, sur cette enquête. Il dut contenir une vague de colère.

Angélique détournait son regard et serrait sa tasse de café. Elle aurait dû prévoir, qu'en contactant d'anciens policiers, l'un d'eux allaient finir par prévenir son père. Pourtant, il n'était pas question, qu'elle laisse tomber son enquête et encore moins qu'elle partage ses infos avec son père.

- Le tueur de Thonon ? Notre Thonon ? Demandait-elle, en faisant croire qu'elle ne comprenait pas de quoi il parlait.

Louis cachait ses mains sous la table et serrait ses poings de toutes ses forces.

- Elle... elle ose me mener en bateau ! Ouvertement. Pensait-il, presque sous le choc et le cœur frappant dans sa poitrine.

- Oui. Thonon-les-Bains. Le tueur abandonne les corps de ces jeunes femmes, sur les rives de la Dranse, à deux kilomètres de ta maison de vacances. Disait-il, en fournissant un effort surhumain, pour se contenir.

Jamais, il n'avait été aussi en colère de toute sa vie et c'était même bien pire que tout ce qu'il avait pu imaginer.

- Et... et qui est ce... ce Profiler ? Demandait-elle, en se rendant compte, qu'elle avait été un peu trop loin.

- Un Américain. Répondit-il avec froideur, sans la quitter du regard.

La jeune femme arrêtait de boire son café et déposait lentement sa tasse, dans la soucoupe. Son cœur se mit à battre la chamade et elle dut s'appuyer contre son siège.

- Un Américain. Disait-elle, sans oser penser à lui.

Tout sauf lui. Carter Michigan, lui avait parler de son meilleur ami, un Profiler à la capacité exceptionnelle, à résoudre n'importe quelle enquête. Il lui avait même raconter qu'un jour, il en avait résolu une, en moins de deux heures, par téléphone.

Angélique sentit des milliers de frisson parcourir son corps. Avec un tel homme dans les parages, il lui serait plus difficile de résoudre cette affaire à sa façon. Car elle voulait comprendre pourquoi sa tante avait écrit ces deux noms et pourquoi, celui qu'elle pensait être le Copycat, avait changé de mode opératoire.

- Oui. Il doit arriver aujourd'hui. Il se nommes Davis. Ryan Davis. Disait Louis, en comprenant que sa fille savait, de qui, il s'agissait.

Le cœur de la jeune femme fit un raté et se liquéfiait sur place. Son père, venait de prononcer son nom. Elle sentit son sang quitter brusquement son corps. Son esprit s'embrumait et elle faillit avoir un haut le cœur.

Louis la voyait se décomposer sur place, plus inquiet que jamais. Elle était blanche comme un linge et à deux doigts de faire un malaise. Il eut le sentiment, que cette enquête représentait autre chose pour elle. La colère qu'il avait ressentie plus tôt, s'effaçait pour laisser place, à la panique. Qu'avait-elle découvert ? Qu'avait découvert sa fille, sur cette affaire et celui qui avait commis ces crimes odieux.

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