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            Éric avait inspecté la maison, car il avait la conviction, que quelqu'un les observait de loin. Après s'être assurer que la demeure était sécurisée, il était sorti inspecter les alentours. Il lui avait semblait entendre une moto ou plutôt une moto cross. Chose qui vu l'endroit, nicher au creux d'une montagne, ne lui semblait pas étrange.

Il était revenu au parking, avait vérifier la moto de la jeune femme, avait fait le tour par la droite et avait fait de même avec le cabanon de jardin, qui était fermé. Il vit alors un grand chêne et une cabane. Il montait, mais ne trouvait rien, à part de la poussière et quelques traces de pas. Le mentor avait alors jeté un coup d'œil, au cimetière familial et était rester un instant figé sur place.

- Ludivine Delmare, née... De-la-Tours ! Murmurait-il, en frissonnant.

Il se tournait en direction de la maison, le cœur battant à tout rompre. Il dut déglutir, avant de se figer, à nouveau sur place. Il tournait légèrement la tête sur sa gauche. Il avait remarqué comme une bute ou une petite colline, à environ 50 mètres, à vol d'oiseau. Il avait fait assez de planque pour avoir la certitude d'être observé. L'adrénaline se déversait dans son être. Il comprenait de plus en plus les inquiétudes de Ryan. Il ne s'agissait pas seulement d'un tueur, mais d'un traqueur.

Éric inspirait profondément, il sortit l'arme, que lui avait donner l'une de ses connaissances, juste avant qu'il ne vienne sur Thonon et faisait quelques pas, avant de se retourner et de regarder en direction de la colline. Il ne voyait rien d'aussi loin, mais le but était surtout de faire passer un message très clair au traqueur. Désormais, il était là et il allait s'assurer que plus personne ne meurt.

Angélique, Ryan et Éric étaient installé dans un petit café, du port de Thonon. Les platanes étaient jaunes et oranges vifs. Le sol était recouvert de feuilles. Le ciel était gris, mais la vue dégagée sur le lac. Il pleuvait pendant quelques minutes, puis le soleil faisait une percée dans les nuages, avant de céder de nouveau aux gouttes. Il faisait froid et l'atmosphère était pesante. La nouvelle du « meurtre » d'un ancien policier de la ville, s'était répandue comme une trainée de poudre. Et plus les secondes passaient et plus la jeune femme prenait conscience de ce qui c'était passé pendant la nuit. Son bien-être matinal, laissait place à une gêne, qu'elle peinait de plus en plus à contrôler. Elle avait également perdu son objectif premier, retrouver ce malade et maintenant elle n'avait plus un problème, en la personne de Ryan, mais deux. Quelle excuse allait-elle bien pouvoir trouver, pour rester seule à Thonon ?

- Ah oui... presque 60 ans. Disait-elle, en essayant de trouver une solution à son problème.

Certes, elle était un peu choquée, car elle avait pensé qu'Éric ne devait pas avoir beaucoup plus de 45 ans, mais elle devinait une expérience implacable et indiscutable. Un peu comme Henri. Une eau d'apparence tranquille, mais capable de se déchainer comme le pire des torrents, lorsqu'il s'agissait des siens et de la justice. Ce qui n'arrangeait rien à la situation.

- Mais j'ai la vue qui baisse. Rigolait Éric. Et je suis beaucoup moins en forme, qu'à l'âge de Ryan. Assura-t-il.

- En même temps, on doit tous vieillir un jour. Assurait la jeune femme, en essayant de sourire.

Ryan posait sa tasse de café et les regardait tour à tour. Son mentor n'avait jamais été aussi familier et sympathique, pas même avec ses anciennes copines. Mais il devait avouer qu'Angélique était bien au-dessus de tout cela. Beaucoup plus même. Mais ce n'était pas une raison pour en faire autant. Ne pouvait-il pas se comporter normalement, comme avec les autres personnes. Ryan se sentait oppresser. Presque jaloux, ce qui était complètement irrationnel.

- Et vous avez... enfin une femme et des enfants? A part Ryan, je veux dire. Demandait Angélique.

Le mentor l'intriguait. Il était à la fois distant et trop présent, il disait peu de chose et pourtant semblait tout dire. Peut-être que si elle arrivait à le comprendre, elle pourrait trouver une solution pour qu'ils retournent à Paris.

- Aie. Pensa Éric.

Son protégé détestait qu'on le traite, comme étant son fils. Pour lui, il était le fils de Jack et Rose Davis et celui de personne d'autre.

- Je ne suis pas son fils. Trancha Ryan. Il m'a adopté.

La voix du Profiler était dur et la jeune femme baissait les yeux. Elle n'avait pas l'intention de le blesser d'avantage, mais elle avait remarqué, que depuis qu'elle avait commencé à poser des questions à Éric, Ryan se comportait comme un rustre.

- Je ne suis pas marié. Répondit le mentor. Et à pare Ryan, je n'ai personne d'autre. Même si j'avoue, qu'il se suffit amplement à lui-même.

- Je suis à cette table, je te rappelle. Soupirait le Profiler.

- Oui. Je m'en souviens. C'est toi qui m'as demandé de venir. Le remit-il à sa place.

La tension devenait palpable et Angélique en venait à se demander, si elle ne devrait pas les laisser seule. Son portable sonnait soudain et elle soupirait de soulagement en se levant.

- Je vais répondre. Disait-elle en s'éloignant d'eux, avant de sortir.

Ryan la regardait partir, suspicieux et en se demandant qui cela pouvait-il bien être. Était-ce le tueur ? Fred ? Il serra les poings, le regard sombre. Éric s'appuyait sur sa chaise, surprit de la réaction de son protégé. Rêvait-il où il était jaloux ?

- Oui. Répondit Angélique, sans regarder qui l'appelait.

- Bonjour, c'est Magalie. Magalie Neuville.

- Oh. Bonjour. Magalie, je... je suis tellement désolée. Assura-t-elle les larmes aux yeux. Et je... je vous présentes toutes mes condoléances.

- Merci. Angélique, je... pourriez-vous passer à la maison, s'il vous plait ?

La jeune femme fut surprise par sa demande et se tournait en direction de Ryan et Éric. Elle hésitait un instant, avant de reprendre la parole.

- Oui. À vrai dire... je suis actuellement à Thonon. Avouait-elle.

- Bien. Quand pourriez-vous venir ?

- Dans une heure si cela joue pour vous ? Proposait la jeune femme.

- Parfait. Merci.

- Magalie... je... je suis tellement désolée pour Maurice.

- Se... Merci. A tout à l'heure.

Et elle raccrochait sous le coup de l'émotion. Angélique rangeait son téléphone, complétement regagnée par la réalité et encore plus honteuse. Il fallait absolument, qu'elle trouve le moyen d'aller à Lörrach.

Après quelques instant, la jeune femme se retournait et vit Ryan la fixer intensément. Elle inspirait profondément et essayait de cacher ses émotions. Ce n'était pas le moment de craquer. Elle revenait vers eux, s'asseyait et but le font de sa tasse de café.

- Je... je vais aller rendre visite à... madame Neuville. Expliqua-t-elle, en soupirant.

- Elle... Comment va-t-elle ? S'inquiéta soudain Ryan.

Il avait été sur un petit nuage, au point qu'il en avait presque oublier pourquoi ils étaient ici et maintenant que son mentor était là, il devait en finir avec cette enquête, avant que quelqu'un d'autre ne meurt.

- Je...

La jeune femme ne savait quoi répondre à cette question, d'ailleurs, elle était vraiment surprise par la demande de Magalie. Elle espérait juste pouvoir s'excuser d'être la cause, de la mort de son compagnon.

- Vous... vous allez rentrer à Paris ? Essayait-elle de paraitre détachée.

Ryan fronçait les sourcils et se tournait vers Éric, qui paraissait également surprit. Une fois de plus, le jeune homme se demandait, si elle avait bien compris la situation.

- Angélique... nous... nous allons t'attendre, ainsi nous pourrons rentrer tous ensemble. Expliquait le Profiler.

La jeune femme soupirait, il était évidant qu'il n'allait pas lâcher l'affaire aussi facilement et encore moins maintenant, que son ami était là.

- A vrai dire... je pensais rester ici quelques jours.

- Seule ? Dans cette maison perdue dans les bois ! Avec ce... tueur. Formulait Éric, en se penchant vers elle.

Lui aussi fronçait les sourcils et sondait Ryan du regard. Mais qui était cette jeune femme ? Qui restait seul, homme ou femme, dans une vieille baraque en pleine forêt, avec un traqueur/tueur à ces trousses ?

- Je... je ne sais pas si... si vous pouvez rester. Essayait-elle, de noyer le poisson.

Ils n'avaient pas pris leurs affaires. Et elle doutait que Ryan aille prit ses dossiers en partant. Elle était la seule avoir tout ce qui lui fallait, pour rester ici, chez elle.

- Oui nous pouvons. Affirmait soudain Éric. Enfin si cela joue pour toi Ryan.

- Oui. Il serait préférable que nous restions dans la région. D'ailleurs, il y a certaines choses que j'aimerais revoir au niveau des scènes de crimes et aussi avec le... légiste. Expliquait le Profiler.

Angélique se forçait à sourire, mais à vrai dire, elle était en colère, car elle ne savait pas comment faire, pour rester seule.

- Bien. Si tout le monde est d'accord.

Ryan lui tendit soudain la main et elle le regardait sans comprendre, paniquée à l'idée de devoir le toucher en public. Machinalement, elle cachait les siennes sous la table.

- Nous... pouvons-nous rester chez toi ? Et comme tu vas voir madame Neuville, puis-je avoir les clés ? Demandait le jeune homme, touché par la réaction de la jeune femme.

- Oh euh... oui. Monsieur Livingston...

- Éric.

- Oui. Éric, vous pouvez vous installer dans la chambre de ma tante et toi... dans... Et pour le reste faites comme chez vous. Bégayait-elle, en sortant les clés de sa poche.

Elle donnait l'un des doubles à Ryan, sans être capable de le regarder droit dans les yeux. Éric observait la scène avec un pincement au cœur. Non seulement cette jeune femme était aussi intrépide, qu'elle était belle, mais en plus, elle semblait aussi sauvage, qu'insaisissable.

- Angélique... euh... tu es...

- Je vais y aller. Se levait-elle soudain. Magalie... madame Neuville m'attend. In... installez-vous dans le salon si besoin. A plus tard.

La jeune femme sortait presque en courant du café et pressait le pas afin de rejoindre sa moto.

- Angélique. L'appelait soudain la voix de Ryan.

Elle inspirait profondément et se retournait en espérant ne rien laisser paraitre de la gêne qui la submergeait.

- Oui.

- Tu... tout va bien ?

- Je euh... oui.

Il s'approchait, mais elle reculait de plusieurs pas. Choqué, Ryan se figeait sur place sans comprendre ce qui se passait.

- Qui... qui t'as téléphoné ? Demandait-il soudain.

Il se demandait si c'était le tueur, car dès qu'elle était revenue s'assoir, elle avait radicalement changé de comportement ou alors Fred, ce qu'il pouvait comprendre vu la situation. Mais il ne pouvait supporter qu'elle recommence, à lui claquer les portes au nez.

- Quoi ? Magalie. Affirmait-elle. Elle souhaite me voir.

Le jeune homme fut douché sur place, surprit de constater qu'il aurait préféré qu'elle réponde « Fred » ce qui aurait été moins étrange à comprendre.

- Et... tu sais que tu ne peux pas rester seule... ici et...

- Ryan. On... on est crevé. Enfin... moi je suis crevée. Avouait-elle, pour couper court à cette conversation. Je vais aller voir Magalie et je reviens. Soyez prudent. À plus.

Et sans attendre, elle se tournait et continuait en direction de sa moto. Elle enfilait son casque et se mettait en route, les larmes aux yeux.

Ryan restait un moment le regard perdu dans le vide. Il sentit à peine la main d'Éric se poser sur son épaule.

- Ça va ?

- Sais-tu... sais-tu pourquoi Angie travaille seule sur cette enquête ? Se tournait-il vers son mentor.

- Oui. Soupirait-il. Je crois... pour rendre justice.

Le jeune homme serrait les poings. L'idée de la perdre était à nouveau en train de le submerger.

- Ryan, tu vas y arriver. Tu vas résoudre cette enquête et cet homme ira en prison. Affirmait Éric.

Le Profiler plongeait soudain dans son regard et le mentor, qui ne put s'empêcher de frissonner. Il comprit que Ryan était amoureux, fou amoureux de la jeune femme et que son passé torturer le submergeait à nouveau. Doucement, il le prenait dans ses bras et lui assurait que tout finirait bien, en se jurant de le protéger et de ce fait, de protéger Angélique Delmare, car il avait la certitude que s'il arrivait quoi que ce soit à la jeune femme, Ryan se perdrait à jamais.

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