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- J'arrive. Lui cria-t-il en anglais, en se tournant vers Angélique.

- C'est qui ? Demanda-t-elle. Pas mon père quand même, hein ? S'inquiéta-t-elle soudain.

- Non. Mais crois-moi... ton père me fait moins peur. Assura-t-il.

Éric Livingston était la dernière personne qu'il fallait contrarier en ce monde. Si lui était extrême, son ami était littéralement imprévisible et sans doute encore plus insaisissable qu'Angélique.

- Quoi? S'écria-t-elle.

Dans son monde, son père était l'être qu'il valait mieux ne pas contrarier. Lorsqu'il haussait le ton, même Henri qui avait pourtant été son supérieur dans la légion, en avait peur. Alors qui pourrait être plus effrayant que lui ?

- C'est Éric. Expliqua Ryan. Je ne pensais pas te le présenter aussi tôt, mais j'aurais dû me douter, que mon coup de téléphone de hier soir allait... le mettre en colère.

Il regardait tout autour de lui. Il semblait chercher quelques choses. Angélique ne put s'empêcher de rire devant la situation et avec tout ce qui venait de se passer, s'était plus nerveux, qu'amusant. Ryan s'arrêtait net. C'était la première fois qu'il l'entendait rire et cela la rendait encore plus sexy. Il dut soupirer un bon coup, pour remettre ses idées en ordres.

- Tu te moques de moi? Demanda-t-il, en fronçant les sourcils.

- Non. Tes habits sont au salon. Rigola-t-elle, de plus belle.

- Ah oui. C'est juste. Avait-il oublié.

Il ne savait plus trop où il était. Il faut dire qu'ils avaient passé une grande partie de la nuit à faire tout, sauf dormir.

- Oh... tu as déjà tout oublier? Fit-elle semblant de s'offusquer.

Ryan dut se mordre la lèvre. Elle le prenait comme ça, il allait lui montrer, s'il avait oublié.

- Toi. L'attrapait-il soudain par les pieds.

La jeune femme se tournait et essayait de s'accrocher à la tête de lit, en rigolant. Elle sentit soudain Ryan lui mordre la fesse et lui mettre une petite claque.

- Aie. S'écria-t-elle, en se retournant.

- Vous ne perdez rien pour attendre, mademoiselle Delmare. Rigola-t-il, en sortant de la chambre, nu comme un ver.

La jeune femme lui balançait son coussin en rigolant et il l'évitait de justesse. Elle se recouchait dans le lit, des étoiles pleins les yeux. Elle devait le reconnaitre, malgré la situation, elle n'avait jamais été aussi bien.

Ryan arrivait au salon, attrapait son caleçon, le mettait et passait son pantalon. Il mettait ses chaussures et enfilait son pull, en grimaçant. Il entrait dans la cuisine, ouvrait la porte fenêtre et enfin le volet. Éric était appuyé contre le mur, plus furieux que ne l'avait supposé Ryan, qui se sentit honteux.

- Éric, je...

- Silence. Hurla-t-il presque.

Sa voix fit sursauter Angélique, qui sortit du lit et mettait un drap autour d'elle, pour aller voir à la fenêtre, si tout allait bien.

- Tu me téléphone pour me demander de l'aide, dans un sale état. Commença Éric, en anglais. Tu me demande de venir. Ce que je fais. Mais tu me laisse tomber et je me retrouve à l'aéroport seul. Ensuite tu me téléphone dans un état de colère extrême, pour me dire que tu vas rentrer à New York et que tu me laisse me démerder avec cette foutue enquête. Putain Ryan, j'espère que tu as une sacrée bonne excuse. Finissait-il, en s'approchant de celui qu'il considérait comme son fils.

- Je suis sincèrement désolé et...

Le jeune homme se retournait, en sentant la présence d'Angélique derrière lui. La jeune femme avait pris sur elle de descendre s'assurer que tout allait bien. Elle avait enfilé un pull et un pantalon de jogging. A cette apparition, le mentor se détendit d'un coup et le profiler décidait d'en profiter, pour faire les présentations.

- Angie, je te présente mon ami et mentor Éric Livingston. Éric, voici Angélique Delmare.

Alors voilà à quoi ressemblait la fameuse journaliste. Il commençait enfin à comprendre.

- Mademoiselle Delmare, je suis désolé de vous déranger. Disait-il dut mieux qu'il le pouvait en français. Mais Ryan ici présent... a eu raison de ma patience.

La jeune femme dut se cacher la bouche. Mais elle ne put s'empêcher de rire plus longtemps. Les deux hommes restèrent un moment à se regarder, sans comprendre.

- Désolée. Disait-elle gênée, en passant devant le Profiler et en présentant sa main à Éric. Je suis enchantée monsieur Livingston. Essayait-elle, de retrouver son sérieux.

- Éric. Demanda-t-il, en la lui serrant.

Le jeune homme eut un arrêt sur image. A part Eugene Scott, son vieil ami et lui, personne, pas même Carter, qu'il connaissait pourtant depuis de nombreuses années, n'avait le droit de l'appeler par son prénom.

- Éric. Accepta-t-elle. Je suis désolée, je crois que c'est ma faute. Avoua-t-elle, dans l'espoir qu'il pardonne à Ryan.

- Vous êtes pardonnée. Assura-t-il, avec un sourire énigmatique.

- Ok. Disait soudain le Profiler. Je crois qu'il est temps de prendre le petit déjeuner. Proposa-t-il, en jetant un regard étrange à son ami.

Le mentor soupirait, comprenant pleinement pourquoi Ryan l'avait appelé et pourquoi il se sentait incapable de résoudre seul, cette enquête.

Malgré la situation étrange, Angélique détaillait le mentor de Ryan et fut interloquée par leur ressemblance. Ils avaient les mêmes cheveux noirs, le même regard bleu clair et la même assurance. La même présence singulière. Éric était légèrement grisonnant sur les tempes, la jeune femme lui donnait environ 45 ans et ses yeux tiraient plus sur le gris. En y regardant de plus près, il aurait pu être le grand frère du jeune homme. La jeune femme eut soudain un mouvement de recul, en réalisant ce que venait de dire Ryan.

- Heu, on devrait aller en ville. Proposa-t-elle, en fixant Ryan et en essayant de ne pas recommencer à rire.

Les deux hommes se regardèrent à nouveau, pas bien sûr de comprendre.

- Je... je n'ai toujours rien à manger ici. Confessa-t-elle alors.

- Oh c'est... vrai.

Il essayait de garder son calme. Mais à vrai dire, il avait une peine de tous les diables, à rester concentré. Elle était absolument magnifique et l'idée d'être enfin à ses côtés, était comme un tourbillon sans fin.

- Ok. Alors allons en ville. Accepta-t-il. Ça te va? Demanda-t-il à son ami.

- Parfais. Répondit ce dernier.

- Heu. Commença Angélique, en essayant de garder son sérieux. Tu comptes quand même... enfin je veux dire... tu ne vas pas y aller comme ça ?

Elle était morte de rire intérieurement. Ryan qui était toujours impeccable, coiffé, rasé de près, vêtement nickel, bref un véritable gentleman, avait les cheveux en bataille, son jean retourné avec les poches qui pendait de chaque côté et son pull à l'envers.

- Pardon. Disait-elle soudain à Éric, en quittant la cuisine. Je... je vais aller me préparer. Rigola-t-elle de plus belle, en prenant congé.

Le mentor remarquait enfin la tenue et la coiffure de son ami et il dut se pincer les lèvres pour ne pas sourire. Ryan se regardait de haute en bas et comprit enfin.

- Tu m'accorde une minute ? Lui demanda-t-il.

- Même 20, vu ta tenue. Répondit-il, avec un petit sourire.

- Merci. Disait Ryan, en s'élançant à la suite d'Angélique.

La jeune femme était en train de monter les escaliers le sourire aux lèvres, lorsqu'elle vit soudain le Profiler débouler derrière elle en courant. Elle montait alors aussi vite que possible les marches et se refugiait dans sa chambre. Mais elle n'eut pas le temps de fermer la porte, que le jeune homme arrivait derrière elle et la poussait doucement sur le lit.

- Ryan, tu fais quoi ? Demanda-t-elle le cœur battant. Ton ami nous attend et...

Il arrivait sur elle et plaquait ses lèvres sur les siennes, son ami lui avait donner 20 minutes, se serait amplement suffisant pour s'habiller correctement.

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