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Ryan était perdu dans les méandres d'un rêve aussi étrange, qu'incohérent. Il voyait plusieurs femmes et quelqu'un voulait l'obliger à choisir, celle qui serait à ses côtés. Il voyait un regard or, pénétrant et dangereux, fondre sur lui. Il se réveillait en sursaut. Avec prudence, il s'asseyait et se frottait les bras, car il sentait un courant d'air.

Le jeune homme se levait et jetait un œil à la cuisine qui était vide. Il vit un petit mot d'Henri qui disait qu'il était allé faire des courses pour le déjeuner. Il regardait en direction de l'étage, en se demandant comment allait Angélique, avant de remarquer que le porte du garage était ouverte et que l'air froid s'engouffrait par là. Il remarquait soudain, que les affaires de moto de la jeune femme avaient disparu.

- Putain. S'écria-t-il, en se précipitant dans les escaliers qui menaient au garage.

Il ouvrit la porte d'un coup et celle-ci tapait contre le mur, au même moment, il entendait la moto démarrer.

- ANGIE. Hurla-t-il, en arrivant derrière elle.

Mais le cœur battant à tout rompre, la jeune femme mettait les gaz et sortait dans la rue, manquant de reverser Henri, qui arrivait avec les courses, qu'il faillit lâcher sous le choc. Ryan essayait de lui courir après, mais en quelques secondes, elle avait disparu au coin de la rue.

- Putain de merde. Cria-t-il, fou de rage en comprenant que c'était trop tard.

Ryan et Henri rentraient dans la maison. Le jeune homme était hors de lui et ne comprenait pas ce qui venait de se produire.

- Angie va à Thonon ? Voir Magalie. Proposait Henri.

- Non. Elle ne serait pas partie de cette façon. Un truc m'échappe. PUTAIN. Criait-il, en fermant les yeux.

Il obligeait son cerveau à ce souvenir du coup de téléphone. Il devait faire abstraction de tout le reste. Il devait se concentrer sur elle. Sur sa réaction et il devait le faire en tant que Profiler.

- Angélique était sous le choc. Terrifiée. Puis l'espace de quelques instants, soulagée. Elle s'est figée sur place, presque en colère. Elle a hurlé. Onde de rage. Le tueur lui a parlé. Lâchait-il soudain.

- Hein ? Quoi ? Disait Henri sous le choc.

- Louis a dit... qu'elle n'avait peur de rien. Mais... mais il y a autre chose. Réalisait Ryan, en frissonnant. Elle est... impétueuse. Putain. Henri. Angie... Angie possède-t-elle une arme ?

- Euh... je euh qu'avez-vous dit ? Bégayait le restaurateur. Une arme ? Pas... pas à ma connaissance.

- Putain mais quel con, je suis... j'ai cru qu'elle voulait résoudre l'affaire pour sa tante et ces jeunes femmes... pour arrêter le tueur. Putain... oh putain...

- Mais enfin... monsieur Davis, de... de quoi parlez-vous ?

- Où... quand on est rentré, je me suis endormi sur le canapé. Angie a fait quoi ?

- Elle est montée prendre une douche et est allée se reposer dans sa chambre...

Sans attendre, Ryan montait à l'étage et ouvrit la porte en grand. Il commençait à fouiller à la recherche d'un indice, mais il n'y avait rien. Il partait dans le bureau et sur le moment, il ne trouvait rien, avant de remarquer, qu'il manquait l'ordinateur de la jeune femme. Alors qu'Henri le rejoignait, il sortit son téléphone. Il composait un numéro en tremblant et au bout de la troisième sonnerie, une voix féminine lui répondait en anglais.

- Salut. Alors beau mec, c'est comment la France ?

- Salut. Bien. Biga... l'ordinateur avec lequel je t'ai écrit, le 22 octobre, tu peux retracer le listing de recherches, de ces deux dernières heures ?

- Ryan. Tu me prends pour Harry Potter ? Murmurait la jeune femme.

- S'il te plait. Tu peux ?

- Evidemment. Répondit-elle, en pianotant sur son clavier. Tu me dois un diner.

- Evidemment. Même plusieurs. Admit-il, soulagé.

- Il se passe quoi ? Demandait Henri, qui ne comprenait plus rien.

- Une... une amie hack l'ordinateur d'Angie.

- Quoi ? Mais c'est... on peut faire ça ?

- Ryan... tu t'es perdue dans Jurassic Park ? C'est qui ce dinosaure qui parle. C'est bon. 09 :53 Sophie Müller. Mais il y a plus de 80... attend non... version lambda, y a 26 correspondances. Elle a cliqué sur 4 d'entre elle.

Ryan se maudissait de ne pas avoir fait plus attention, lorsqu'il remarquait un petit bloc note dans le tiroir de la table de nuit. Il le sortit et passait son doigt dessus. Il retournait au bureau et prenait un crayon. Il frottait la mine dessus et il vit un semblant d'adresse apparaitre.

- Bellefontaine. Disait-il, à voix haute.

- Oui. Il y a une Sophie Müller à Bellefontaine et elle fait partie des 4, qu'elle semblait avoir sélectionnée.

- Tu as son adresse ?

- Elle est déjà sur ton téléphone. Assurait Biga, en rigolant.

- Merci ma belle. Tu... tu pourrais aussi faire...

- Je suis déjà dessus. Je t'envoie tout par mail.

Ryan se retournait et vit Henri dans la chambre de la jeune femme, du coin de l'œil.

- Biga. Je veux tout sur Angélique Delmare. Ses voyages. Tout. Absolument tout.

- Euh ok. Ça va me prendre un peu de temps. Mais c'est ok. Ryan... il se passe quoi ?

- Je ne suis pas encore sur... je te rappelle. Merci ma belle.

- Bisous, beau mec. Fait gaffe à toi.

- Pareil.

Et il raccrochait. Il revenait vers Henri, qui faisait le lit et décidait de ne plus y aller par 4 chemins.

- Il me faut les clés de votre voiture.

- Quoi ? Pas question je viens avec...

- Ecoutez. Le tueur lui a parlé. Elle est partie seule en moto, après avoir fait un putain de malaise... ALORS... soit vous me donnez vos clés... soit cela va me prendre un temps fou, de louer une voiture et la retrouver. Lui tendait-il la main.

- Angélique est... n'est pas une mauvaise personne. Affirmait Henri, en déposant la clé dans la main du jeune homme.

Il se retournait pour partir, avant de s'arrêter sur le pas de la porte.

- Au-delà du fais, que je n'ai jamais prétendu le contraire. Vous et Louis allaient très sérieusement devoir m'expliquer ce qui se passe. Mais avant, MA priorité, c'est de la ramener saine et sauve.

Ryan ouvrait la porte, en se retenant de frapper le mur. Une onde de rage pur était en train de le submerger au point, qu'il ne sentait même plus son côté gauche. Au moment, où il arrivait sur le perron, il tombait nez à nez avec Julien et Fred, qui venaient s'excuser, de ne pas avoir pu venir la veille, à leur réunion.

- Euh... Salut. Lui disait Julien, surprit qu'il soit là.

- Salut. Henri est là. Je dois y aller. Tranchait Ryan, qui n'avait plus de temps à perdre.

Fred regardait en direction du garage, remarquait la porte ouverte et qu'il était vide.

- Angie n'est pas là? Demanda-t-il surprit.

- Non. Répondit sèchement Ryan.

- Ok. Mais tout va bien? Demandait Julien, qui avait le sentiment qu'un truc clochait.

- Faut que j'y aille. Trancha Ryan, en se dirigeant vers les marches.

Fred l'attrapait soudain par le bras et plongeait dans son regard.

- Où est Angie. Exigea-t-il de savoir.

Le Profiler le fusillait du regard. Hier, la jeune femme avait été perdue et stressée de ne pas comprendre pourquoi aucun d'entre eux n'étaient venu à leur réunion et brusquement, ce type voulait savoir où elle était.

- Tu le saurais... si tu ne l'avais pas envoyé chier, hier. Rétorqua-t-il, en retirant son bras.

Julien baissait aussitôt les yeux. Il se passait quelques choses de grave et de tout évidence, Angélique avait pris son silence, pour une mauvaise excuse. Il s'en voulait, car il ne l'avait pas fait exprès. Sa vie amoureuse était de plus en plus chaotique et il peinait à stabiliser sa nouvelle relation. Toute la soirée, il avait vainement essayé de raisonner son nouvel amour, mais de toute évidence, tout était finit.

Ryan avait eu du mal à supporter de voir la jeune femme dans cet état, à cause de ce type. Et il était là avec ces grands airs et sa soudaine jalousie. Pour Ryan s'était simple, si Fred n'était pas foutu de l'aimer, il n'avait qu'à sortir de la vie de la jeune femme.

- Toi, tu vas... Lâchait Fred furieux, en attrapant Ryan par le col.

- Stop. Cria Louis, qui arrivait derrière eux. Vous là. Disait-il, en s'adressant à Fred. Lâchez-le. Ordonna-t-il.

Fred s'exécutait et Ryan dut retenir une grimace, son côté gauche venait de se rappeler douloureusement à lui. Le regard que fit le Profiler, au petit ami d'Angélique glaçait le sang de Julien.

- Tout vas bien? Demanda Louis, à l'attention de Ryan.

- Henri vous expliquera. Je dois y aller. Expliqua-t-il, sans quitter Fred du regard.

- Très bien. Tranchait le commissaire, à voir la situation, il valait mieux qu'il y aille.

En arrivant près de Louis, Ryan murmurait qu'il l'appellerait plus tard. Le commissaire lui fit un signe de tête et le Profiler se dirigeait vers la Maserati d'Henri, il fallait qu'il la retrouve, avant qu'elle ne commette l'irréparable. Comment n'avait-il pas remarqué avant, la véritable intention de son enquête. Se faire justice elle-même.

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