58

Angélique et Ryan avaient été transporter à l'hôpital. La jeune femme avait perdu connaissance à cause du choc du décès de Maurice Dugrand et avait repris conscience, avant que le médecin ne lui donne un sédatif, pour qu'elle se repose. Le Profiler avait une côte fissurée à gauche et faisait de son mieux pour reprendre des forces.

- Aie. S'écriait-il soudain, alors que le médecin était en train de lui mettre une bande autour du torse, pour maintenir sa côte en place.

Il n'avait pas dormi de la nuit et commençait à ressentir les effets des anti-douleurs.

- Monsieur Davis, je me recommande. Pas d'effort et repos. Prenez le traitement et soyez très prudent. L'intimait le médecin.

- Oui. Puis-je voir mademoiselle Delmare ?

- Voyez cela avec son père. Répondit-il, en enlevant ses gants. Je me répète. Aucun effort et du repos. Tenez. Lui donnait-il une boite de médicaments. 3 fois par jours. Matin, midi et soir avant le repas.

- Merci.

- Bonne journée, monsieur Davis.

Le médecin sortait de la salle de consultation et Ryan soupirait, avant de se figer sur place, à cause de la douleur. Il grimaçait et se rhabillait, non sans effort.

Angélique dormait paisiblement avec à ses côtés Henri et Louis, qui semblaient de plus en plus inquiets.

- Monsieur Delmare. Les analyses de votre fille sont revenues. A part une anémie et une hypoglycémie un peu basse, elle n'a rien de grave. Dès qu'elle ira mieux, elle pourra sortir.

- Aujourd'hui ? Demandait-il, pas très sûr que cela soit une bonne idée.

- Oui. Elle va se réveiller doucement. On prendra ses constantes et le médecin viendra la voir. Ensuite, elle pourra y aller. Assurait l'infirmière.

Ryan arrivait dans la chambre et Louis soupirait de soulagement. Il n'avait pas l'air trop amoché. Décidément sa fille avait plus de force, qu'il ne le pensait. Machinalement, il se tournait vers Henri qui était à l'origine des cours de self défense, qu'elle prenait depuis le lycée. Il ne savait pas s'il devait être fière d'elle ou la sermonner, d'avoir réussi à blesser un homme de la carrure de Ryan.

- Elle va bien ? Enfin mieux ? Demandait le Profiler.

- Oui, elle va se réveiller et elle pourra rentrer !

- Quoi ? Mais elle a fait un malaise. Ne devraient-ils pas la garder plusieurs jours ?

Louis et Henri se tournèrent vers lui, avait-il bien comprit qui était la jeune femme ? Car ils savaient l'un comme l'autre, qu'à peine réveillée, elle allait se lever et rentrer chez elle.

- Ils savent ce qu'ils font. Disait Henri.

- Ok. Et... et pour Monsieur Dugrand ?

Louis s'approchait de lui et murmurait avec émotion, que le corps de son ami, avait été retrouvé sur une petite route à 10 minutes de chez lui. Il avait reçu une balle en plein cœur et une autre en pleine tête. Le tueur ne lui avait laisser aucune chance. Ryan lui demandait, s'il avait de la famille et le commissaire lui parlait de son ex-femme Claire, avec qui il s'entendait très bien. Son fils Jacques et sa nouvelle compagne Magalie.

Louis regardait son téléphone, Charles ne l'avait toujours pas rappelé, alors qu'il lui avait laisser un message bouleversant au sujet du décès de leur ami. Il commençait lui aussi à se faire du souci. Ce n'était pas normal, qu'il ne l'appel pas et encore moins, qu'il n'aille pas trouver Magalie ou même lui, car le commissaire lui avait demander de surveiller sa fille et sa fille était ici, dans un lit d'hôpital. Plus le temps passait et plus les paroles de Maurice prenait tout leur sens.

- Tout va bien ? Lui demandait Henri.

- Oui. Monsieur Davis, pouvez-vous rester un instant avec ma fille. Henri... on prend un café ? Lui montrait-il la porte.

- Oui. Un bon café va nous faire du bien. Vous en voulez un ? Demandait Henri, avec un sourire.

- Euh oui merci. Répondit Ryan, de plus en plus fatigué.

Louis et Henri se dirigèrent vers la machine à café, en regardant tout autour d'eux.

- Il se passe quoi ? Finissait par demander Henri.

- Hier Maurice m'a téléphoné pour me demander si j'avais des nouvelles de Charles. C'était vraiment... bizarre.

- Charles a toujours été bizarre.

- Oui... mais la... je lui ai demandé hier de me rappeler. Et il y a quelques heures, je l'ai appelé pour lui annoncer le décès de Maurice et il... il ne m'a toujours pas rappelé.

- Il est peut-être sur une enquête.

- Oui. Je lui ai demander de veiller sur Angie.

Henri tournait la tête en direction de la chambre de la jeune femme, en comprenant enfin l'inquiétude de son ami.

- Attend... tu... es-tu en train de dire que... que Charles serait aussi... mort ?

Louis soupirait longuement, à vrai dire, il ne pouvait en avoir la certitude, mais avec ce qui venait de se passer, le silence de Charles n'augurait rien de bon.

Ryan peinait à garder les yeux ouverts. Il se sentait vaseux et il avait la tête qui tournait. Il posait sa main, tout prêt de celle de la jeune femme, qui soudainement la prenait dans la sienne. Il sursautait et la regardait ouvrir les yeux.

- Angie. Murmurait-il. Tu es à l'hôpital. Tu as fait un malaise. Disait-il, le plus doucement possible.

- Je... papa ! Appelait-elle.

- Oui... il est là, avec Henri. Je... je vais aller les chercher.

- Maurice... Maurice est...

- Oui. Disait le jeune homme, en baissant le regard. Il est... oui.

Les larmes coulèrent sur les joues de la jeune femme et Ryan ne pouvait s'empêcher de les sécher avec ses pouces. Angélique se jetait alors dans ses bras et sanglotant. Il serrait les dents, sous le coup de la douleur et la prenait contre lui.

- Tout... il... on va le retrouver. Angélique, on va retrouver celui qui lui a fait ça. Promettait le Profiler.

- Angie. Ma bella. Disait Henri, alors qu'il revenait dans la chambre, avec Louis.

- Angie. Disait ce dernier.

Ils jetèrent un œil étrange à Ryan, qui soudain gêné, desserrait son étreinte, se levait et reculait de plusieurs pas.

- Papa. Henri... je... je suis désolée. C'est ma faute... Recommençait-elle, à sangloter.

- Quoi ? Mais non. Angélique, allons. Ma petite chérie. Disait Henri, en s'approchant et en la prenant dans ses bras.

Louis en fit de même, soulagé qu'elle aille bien. Il fermait les yeux et retenait ses larmes, beaucoup trop d'émotions grandissait en lui et la seule chose qui comptait, c'était que sa fille soit saine et sauve.

- Que... que c'était-il passé ? Finissait-elle par demander, en finissant de manger son petit déjeuner.

Ils attendaient la venue du médecin, afin qu'il valide sa sortie.

- Tout va bien. Ce qui compte, c'est que tu ailles mieux. Tranchait Ryan, en regardant Louis et Henri.

Il était inutile qu'elle culpabilise davantage, de lui avoir mis un coup de coude dans les côtes, surtout que c'était entièrement sa faute. D'un, il avait sous-estimé la force impressionnante de la jeune femme. De deux, le choc que cela avait eu sur elle et de trois, il l'avait tout de même retenue contre lui et contre sa volonté. Il avait donc amplement mérité le coup, qu'elle lui avait donné.

- Et... et ça. Montrait-elle la bande, qui se devinait à travers sa chemise.

- Oh euh... rien. Je vais bien. Mentait-il.

Plus le temps passait et plus il se rendait compte, que le copycat/tueur était un véritable traqueur. Un sadique. Il était organisé et avait surement planifié le meurtre de Maurice, depuis longtemps. Peaufinant au fur et à mesure les détails du crime.

Ce qui était complexe avec le profil de ce tueur, c'était qu'il était à la fois un tueur psychopathe et psychotique. Psychotique dans le crime et psychopathe dans sa planification. Même chose pour ses crimes qui étaient à la fois spontané dans l'instant et planifié depuis plusieurs jours ou même semaines. C'était un tueur organisé dans la planification et désorganisé dans sa vie privée. À vrai dire, Ryan avait le sentiment, que ce n'était que le début et temps qu'il n'aurait pas trouver sa « signature », il ne pourrait mettre un profil concret sur le tueur, qui était comme une synergie. Comme si depuis de nombreuses années, il avait semé des cailloux sur sa route, mais à quelle fin ? Et surtout pour qui et pourquoi ?

Le Profiler décidait alors de répondre à cette question en faisait appel à son instinct primaire. Pour cela, il devait oublier tout ce qu'il savait ou croyait savoir. Il devait oublier son intuition. Faire comme s'il venait d'arriver. Comme un claquement de doigt.

- Que veux le tueur ? La vérité. Fut sa première réponse. À quelle fin ? La vengeance. Pour qui ? Angélique.

Il sentait son cœur battre la chamade et il remettait une partie des pièces qu'il venait de trouver, à leur place. Le tueur voulait sans toute la vérité sur la mort de son père, le tueur de Thonon. Avait-il découvert pour l'inconnu de lac ? Il voulait se venger, sans doute était-il assez brillant pour comprendre que le rapport d'autopsie sonnait faux. Et il faisait tout cela pour Angélique, ce qui en soit expliquait pourquoi malgré sa traque, elle soit toujours en vie. Il jouait avec elle, mais pourquoi ? Qu'avait-il découvert sur elle ou que croyait-il savoir ?

Le Profiler se mit à trembler. Il voyait le visage de sa mère, puis celui d'Angélique, comme si tout se mélangeait brusquement.

Il était oppressé. Il se sentait de plus en plus mal. Il était en train de faire une crise d'angoisse, ce qui ne lui était pas arriver, depuis plus de 10 ans. Il voyait son visage sans vie. Il entendait le bruit du couteau, qui entrait encore et encore dans son corps. Le gout du sang envahissait soudain sa bouche.

-Oh. Disait Henri, en prenant un mouchoir et en arrivant vers Ryan. Vous saignez du nez.

- Ah... désolé. Prenait-il le mouchoir.

Henri voulut l'aider, mais il le poussait soudain sur le côté. Il sortait de la chambre et marchait dans le couloir, en se tenant au mur. Peinant à reprendre son souffle. Il vit un panneau qui indiquait les toilettes pour homme et allait s'enfermer dedans. Il éteignait la lumière et faisait de son mieux pour rependre le control.

Le jeune homme s'imaginait dans le placard de la cuisine. Il entendait sa mère le chercher. Son rire. Il pouvait sentir son parfum légèrement rosé. Elle faisait semblant de ne pas savoir où il était. Enfin, il retrouvait une respiration normale, les larmes coulèrent sur ses joues, lorsqu'il se rendit compte, qu'il ne pourrait le supporter à nouveau. Il ne pourrait supporter de perdre une autre personne, qu'il aimait de tout son être.

- Non. Murmura-t-il. Pas elle. Pitié, pas Angélique.

Et avant même qu'il ne le comprenne, il avait composé le numéro de son mentor.

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